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On ne peut pas dire que le suspens ait été grand mais Hillary Clinton a annoncé qu'elle sera candidate à l'investiture démocrate pour succéder à Barack Obama. Elle a peut d'adversaires possibles à ce jour et a déjà reçu un soutien à peine voilà du président actuel, son vainqueur de 2008.

Alors certes le scrutin a lieu dans plus d'un an, mais la déclaration d'Hillary Clinton lance le tempo. D'ici là beaucoup de choses peuvent évoluer, mais elle reste la possible première femme présidente des USA.

Côté républicains deux déclarés pour le moment :
- Ted Cruz, sénateur élu du Texas proche du Tea Party ;
- Rand Paul, sénateur du kentucky également proche du Tea Party et fils du libertarien Ron Paul, dont il a pris une partie de l'assise électorale (mais pas les idées, les soutiens libertariens semblent se déliter petit à petit).

Parmi les candidats probable il y a Jeb Bush, ancien gouverneur de la Floride, ce qui permet d'imaginer une affiche ou le fils et frère d'anciens présidents affronterait la femme d'un ancien président.

Le sénateur Républicain de Floride Marco Rubio s'est déclaré hier candidat à la primaire du Parti Républicain.

Sénateur depuis 2011, il y avait un doute sur sa candidature depuis que Jeb Bush a annoncé qu'il étudiait la possibilité de se présenter. Il a en effet lancé la carrière du jeune sénateur (43 ans) quand celui ci était élu à la chambre des représentants de Floride. Il se présente plutôt comme un candidat traditionnel de la ligne du GOP, au contraire de ses deux collègues déjà déclarés Ted Cruz et Rand Paul.

Une analyse indiquait que ce serait la primaire républicaine la plus disputée avec aucun favori clairement défini au contraire des scrutins précédents (Romney en 2012, McCain en 2008, Bush en 2000, etc).

La candidature d'Hillary Clinton lance en effet la campagne des primaires. Quelques commentaires en vrac :
1) Hillary fait office d'ultra favorite. On se souvient tous que c'était déjà le cas en 2008 (et pourtant, elle a perdu), mais cette fois on ne voit pas vraiment qui pourrait l'empêcher d'être désignée. Sa chance est que le vice-président sortant (Joe Biden, qui n'a toujours pas révélé si il allait concourir ou non pour l'investiture) est encore plus âgé qu'elle, et ne dispose pas vraiment des réseaux ou des soutiens que sa fonction pourrait en temps normal lui accorder.
Si on ne sait pas encore vraiment qui elle devra affronter lors de la primaire, elle représente un créneau très central au sein du parti démocrate (elle le rassemble assez bien à mon sens), elle dispose de fonds très importants (ses soutiens financiers s'annoncent très supérieurs à tous ses possibles futurs adversaires). Bref, il me semble vraiment très difficile de la voir perdre cette fois-ci. Et sauf accident majeur ou affirmation d'un candidat de dernière minute, du côté démocrate on s'achemine vers des primaires courtes.
2) Côté républicain par contre, ça s'annonce très compétitif et, pour tout dire, on s'achemine vers un trop plein de candidatures. Comme toujours le courant d'ultra droite des tea party semble incapable de s'unir autour d'une candidature unique, et comme pour les précédentes primaires, cela devrait (heureusement pour le parti) l'empêcher de pouvoir empocher la mise. L'étoile Chris Cristie a beaucoup pâli, et il est définitivement trop centriste (voire trop à gauche selon les critères US) pour espérer emporter des primaires républicaines. La candidature probable de Jeb Bush aurait l'avantage d'espérer mordre sur l'électorat latino (il est marié à une mexicaine, parle couramment espagnol, et est très progressiste sur la question de l'immigration). Mais le parti républicain est-il prêt à faire sa révolution sur les questions de l'immigration ? Ce sera à mon avis tout l'enjeu de ces primaires de ce côté là de l'échiquier.
Mais on peut supposer des primaires très sportives et longues pour les républicains (aucun candidat ne semble pouvoir vraiment rassembler le parti sur son nom ou son programme).
En tous les cas, je parie sur une élection générale très serrée. Les républicains vont devoir se prononcer sur les questions migratoires, les démocrates sur les inégalités salariales. La très probable candidature d'Hillary devrait polariser encore plus l'affrontement (elle est adorée par les démocrates, haïe par les républicains).
Notons également que si les Américains ont généralement tendance à reconduire leurs présidents pour un second mandat, il est beaucoup plus rare qu'après 8 ans de mandat ils reconduisent le camp du futur ex-président. Mais la carte électorale présidentielle US est désormais très compliquée pour les républicains. Les deux éléments pourraient s'équilibrer et renforcer encore le résultat serré que j'évoquais...

Il me semble que Elizabeth Warren, de l'aile gauche du parti démocrate, devrait se présenter également. On parlait même d'un ticket Clinton - Warren pour la présidentielle 2016...

Relique a écrit:Il me semble que Elizabeth Warren, de l'aile gauche du parti démocrate, devrait se présenter également. On parlait même d'un ticket Clinton - Warren pour la présidentielle 2016...

Warren a en effet émis l'idée d'une candidature, non confirmée pour l'heure. Elle ferait un mauvais choix pour la vice présidence je pense : trop à gauche, et un ticket 100% féminin, ce serait très avant-gardiste.
Les 2 éventuels gros futurs adversaires d'Hillary seront sans doute Jim Webb (ancien gouverneur de Virginie) et Martin O Malley (gouverneur du Maryland). Tous deux offrent de meilleurs profils pour le poste de VP.

Corondar a écrit:La candidature d'Hillary Clinton lance en effet la campagne des primaires. Quelques commentaires en vrac :
1) Hillary fait office d'ultra favorite. On se souvient tous que c'était déjà le cas en 2008 (et pourtant, elle a perdu), mais cette fois on ne voit pas vraiment qui pourrait l'empêcher d'être désignée.

En gros, le principal adversaire de Clinton, c'est le temps. Son statut d'ultra-favorite risque de plomber sa campagne et de casser toute dynamique positive. (essoufflement rapide ou campagne morne)

Je ne serais pas étonné qu'elle perde les primaires comme en 2008.

ploumploum a écrit:Je ne serais pas étonné qu'elle perde les primaires comme en 2008.

En politique tout est possible, encore plus aux Etats-Unis (les victoires de Carter en 1976, Clinton en 1992 et Obama en 2008 ont prouvé que des candidats "ovni" ou imprévus pouvaient s'imposer). Si je n'exclue pas complètement cette possibilité, je serais, contrairement à ploumploum, très étonné qu'elle perde les primaires démocrates (pour la générale, c'est une autre histoire).

Le sénateur du Vermont Bernie Sanders (74 ans en septembre) annonce sa candidature aux primaires démocrates.

Parlementaire indépendant depuis 1990 (représentant de 1990 à 2006 et sénateur depuis, il siège avec les démocrates), Bernie Sanders, qui se qualifie de "socialiste", est crédité de 4 à 8 %

Bernie Sanders n'est pas aujourd'hui membre du Parti démocrate mais il siège, en tant qu'« indépendant », avec le groupe démocrate du Sénat. Son entrée dans la course ne menace pas la position de favorite d'Hillary Clinton, mais pourrait forcer la démocrate à clarifier ses positions sur des sujets socio-économiques brûlants comme les traités de libre-échange en cours de négociation, auxquels la gauche du Parti démocrate, les syndicats et Bernie Sanders sont hostiles.

http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html

Rick Santorum se déclare candidat à la primaire républicaine

http://lci.tf1.fr/monde/amerique/etats- ... 14503.html

Il avait été le principal concurrent de Mitt Romney en 2012 et avait crée la surprise lors du coup d'envoi de la course à l'investiture républicaine en s'imposant dans l'Iowa.

Tout l'enjeu côté républicain est de savoir si l'aile droite ainsi que l'aile gauche du parti vont pouvoir, chacune de leur côté, s'unir assez tôt derrière un candidat fédérateur de son camp. Côté Tea Party, Santorum pourrait faire l'affaire, mais il peut être concurrencé par Rubio, qui a l'inestimable avantage de pouvoir éventuellement capter une fraction non négligeable du vote latino.
Si l'aile droite du parti avait pu s'unir lors des primaires de 2012, je pense que Romney aurait perdu (il faut dire que sa candidature était loin d'emballer les foules, on peut pas dire que c'était une bête de charisme le Mitt :) ). Mais si Jeb Bush y va, peut-être pourra-t-il plus facilement fédérer les 2 courants ?