Elections 2011 au Guatemala
Posté: Sam 23 Avr 2011 10:30
Le 11 septembre prochain, le Guatemala, l'un des pays de l'isthme centro américain, va voter pour élire le Président de la République et son nouveau Parlement.
Les règles propres aux institutions locales interdisent par principe que le sortant se représente aux suffrages de ses concitoyens, marquant par là même une volonté d'éviter ce qui a longtemps habité la vie du pays, c'est à dire l'instauration de régimes autoritaires de longue durée, en général menées par des officiers supérieurs de l'armée.
Sans revenir au départ de la vie politique locale, soulignons simplement qu'entre 1954, année où les Etats Unis se sont immiscés directement dans la politique guatémaltèque en assistant financièrement et militairement le coup d'Etat renversant le président « progressiste « Jacobo Arbenz ( qui était pourtant militaire lui même ) et 1985, le Guatemala a connu une longue période de régime militaire, la hiérarchie de l'Armée fournissant à l'oligarchie agraire locale et aux compagnies américaines exploitant les productions, notamment fruitières ( United Fruit devenue Del Monte ), régime fondé sur l'autoritarisme, l'absence de démocratie, et la persécution de la forte minorité indienne ( descendants des Mayas ) du pays.
Le retour à la démocratie n'a pas pour autant tout résolu, ne serait ce, pour ne donner qu'un exemple, que l'un des partis politiques en présence aux élections les plus récentes ( celle de 2007 ) était le Front Républicain Guatémaltèque, émanation de l'ancienne dictature militaire ( un peu à l'instar de l'ADN en Bolivie ou de l'UDI au Chili ) du général Efrain Rios Montt.
Le FRG est, de surcroît, pénétré de la théologie des prédicateurs baptistes que les USA ont produit en direction de l'Amérique Latine depuis quelques décennies et dont nous avons déjà vu la trace au Pérou.
Pour autant, en 2007, le vainqueur un peu surprise de l'élection présidentielle fut Alvaro Colom Caballeros, candidat de l'Unidad Nacional de la Esperanza, un parti de centre gauche, situé quelque part entre la social démocratie et la démocratie chrétienne progressiste.
Arrivé en tête au premier tour avec 926 244 voix et 28,23 % des votes, Alvaro Colom l'avait emporté au second avec 1 449 153 voix et 52,82 %.
Le tout dans un contexte d'abstention assez forte ( près de la moitié du corps électoral ) où le candidat de l'UNE l'avait emporté grâce au soutien des départements les plus « indiens « .
Il n'a cependant pas joui d'une majorité parlementaire, le Congrès élu le même jour ne comptant que 48 élus de l'UNE sur 158 membres.
Depuis cette élection, nombre des défauts de la vie politique locale n'ont pas encore disparu : la corruption, le manque d'indépendance de la justice par exemple continuent de faire des ravages, même si la situation a tout de même évolué.
Pour ces élections 2011, l'UNE a conclu une alliance avec la Gran Alianza Nacional ( GANA, on devine de suite le sens de l'acronyme en castillan ), parti de droite modérée qui semble devoir porter vers la victoire la candidate présentée par le parti.
Une candidate qui s'appelle Sandra Torres ( ce serait la première fois que le pays aurait une présidente ) dont la particularité est d'avoir été l'épouse, juste divorcée, du Président sortant.
Sa campagne à travers le pays rencontre pour l'heure un certain écho ( plus de 1,37 million de signatures de soutien dit on ) mais certains pointent tout de même qu'elle aurait déjà joué un certain rôle dans la vie nationale en obtenant l'affectation de certains budgets au profit de ses organisations d'aide sociale...
Affaire à suivre donc...
EDIT Vincent le 23/04/2011 à 11:57 -> Ajout de la date dans le titre du sujet
Les règles propres aux institutions locales interdisent par principe que le sortant se représente aux suffrages de ses concitoyens, marquant par là même une volonté d'éviter ce qui a longtemps habité la vie du pays, c'est à dire l'instauration de régimes autoritaires de longue durée, en général menées par des officiers supérieurs de l'armée.
Sans revenir au départ de la vie politique locale, soulignons simplement qu'entre 1954, année où les Etats Unis se sont immiscés directement dans la politique guatémaltèque en assistant financièrement et militairement le coup d'Etat renversant le président « progressiste « Jacobo Arbenz ( qui était pourtant militaire lui même ) et 1985, le Guatemala a connu une longue période de régime militaire, la hiérarchie de l'Armée fournissant à l'oligarchie agraire locale et aux compagnies américaines exploitant les productions, notamment fruitières ( United Fruit devenue Del Monte ), régime fondé sur l'autoritarisme, l'absence de démocratie, et la persécution de la forte minorité indienne ( descendants des Mayas ) du pays.
Le retour à la démocratie n'a pas pour autant tout résolu, ne serait ce, pour ne donner qu'un exemple, que l'un des partis politiques en présence aux élections les plus récentes ( celle de 2007 ) était le Front Républicain Guatémaltèque, émanation de l'ancienne dictature militaire ( un peu à l'instar de l'ADN en Bolivie ou de l'UDI au Chili ) du général Efrain Rios Montt.
Le FRG est, de surcroît, pénétré de la théologie des prédicateurs baptistes que les USA ont produit en direction de l'Amérique Latine depuis quelques décennies et dont nous avons déjà vu la trace au Pérou.
Pour autant, en 2007, le vainqueur un peu surprise de l'élection présidentielle fut Alvaro Colom Caballeros, candidat de l'Unidad Nacional de la Esperanza, un parti de centre gauche, situé quelque part entre la social démocratie et la démocratie chrétienne progressiste.
Arrivé en tête au premier tour avec 926 244 voix et 28,23 % des votes, Alvaro Colom l'avait emporté au second avec 1 449 153 voix et 52,82 %.
Le tout dans un contexte d'abstention assez forte ( près de la moitié du corps électoral ) où le candidat de l'UNE l'avait emporté grâce au soutien des départements les plus « indiens « .
Il n'a cependant pas joui d'une majorité parlementaire, le Congrès élu le même jour ne comptant que 48 élus de l'UNE sur 158 membres.
Depuis cette élection, nombre des défauts de la vie politique locale n'ont pas encore disparu : la corruption, le manque d'indépendance de la justice par exemple continuent de faire des ravages, même si la situation a tout de même évolué.
Pour ces élections 2011, l'UNE a conclu une alliance avec la Gran Alianza Nacional ( GANA, on devine de suite le sens de l'acronyme en castillan ), parti de droite modérée qui semble devoir porter vers la victoire la candidate présentée par le parti.
Une candidate qui s'appelle Sandra Torres ( ce serait la première fois que le pays aurait une présidente ) dont la particularité est d'avoir été l'épouse, juste divorcée, du Président sortant.
Sa campagne à travers le pays rencontre pour l'heure un certain écho ( plus de 1,37 million de signatures de soutien dit on ) mais certains pointent tout de même qu'elle aurait déjà joué un certain rôle dans la vie nationale en obtenant l'affectation de certains budgets au profit de ses organisations d'aide sociale...
Affaire à suivre donc...
EDIT Vincent le 23/04/2011 à 11:57 -> Ajout de la date dans le titre du sujet