Républicain67 a écrit:Je suis d'accord avec vous cher pmf. La France peut envoyer des armes à l'Ukraine, mais rien de plus, sous peine de 3e guerre mondiale.
Je remarque toutefois que le raisonnement de plusieurs contributeurs ne tient pas sur un point. La France n'a jamais soutenu militairement la République espagnole contre les putschistes franquistes. Ce qui a été une grave erreur. Hors sauf erreur de ma part, l'Espagne républicaine a plus souffert (en terme de morts) du fascisme que l'Autriche et les Sudètes. La victoire de la République espagnole aurait constitué une victoire contre le fascisme et certainement empêché l'expansionnisme nazi.
Je suis pour arrêter la guerre, neutraliser l'Ukraine, sortir de l'OTAN (qui aurait dû disparaître en 1991) et revenir aux accords de Minsk. L'integrité des frontières de l'Ukraine doit être respecté, mais il faut aussi consulter (avec supervision de l'ONU et de l'OSCE) les populations du Donbass sur leur avenir politique. On ne peut pas les forcer à rester contre leur volonté dans l'État ukrainien. et bien sûr trouver un terrain d'entente. La Russie est un allié historique de la France. On ne peut pas se permettre de rompre cette bonne entente.
Si le peuple ukrainien a le droit à l'autodétermination, les minorités russes (Donbass, Crimée) doivent l'avoir tout autant.
Le souci c'est qu'il semble assez clair que, pour Poutine, le droit à l'autodétermination doit être très sélectif, et ne peut s'appliquer que lorsque la situation lui permet de revendiquer un territoire. Si un territoire sur lequel il a des vues aurait l'audace de décliner sa tutelle, alors son droit à l'autodétermination ne s'applique plus (je ne suis pas certain que monsieur Poutine serait très chaud pour organiser un référendum sur l'indépendance de la Tchétchénie par exemple ?). Je note aussi qu'avant même de pouvoir éventuellement réaliser un référendum d'autodétermination, il semble que la Russie de Poutine ait désormais la fâcheuse habitude d'envahir (l'arme au point et par la force) le territoire avant, et de poser la question après (ce fut le cas de la Crimée, et on semble s'acheminer vers une manœuvre du même genre avec le Donbass ?). Ensuite, dans le cas de l'Ukraine, il semble aussi que Poutine développe une approche géographique du Donbass assez originale (l'armée russe est en train d'investir des zones très éloignées de la région en question).
L'autre souci étant que Poutine semble ne vouloir comme états frontaliers que des états vassaux (du type Biélorussie et Kazakhstan, où là aussi la Russie prête main forte aux autorités locales lorsqu'elles sont contestées par des manifestations hostiles aux pouvoirs en place). Il semble assez évident désormais que l'un des buts de l'offensive russe est aussi la fin du régime actuellement au pouvoir à Kiev, légitimement élu, quoi qu'on puisse penser des compétentes ou des qualités du président ukrainien actuel, qui a au moins le courage de rester dans sa capitale assiégée. Sans doute pour le remplacer par un Kadyrov ou un Loukachenko bis ?
Quant à l'OTAN, je saisis mal pourquoi l'OTAN aurait dû disparaître en 1991 ? En tout cas, ce choix ne relevait que des états membres, qui avaient tout à fait le droit de maintenir leurs relations forgées depuis plusieurs décennies si ils l'entendaient ainsi. Rappelons que cette alliance est défensive, et n'a jamais depuis 1991 attaqué la Russie (ni quand cette dernière a bombardé Grozny, ni quand elle a soutenu l'émergence de "républiques autonomes" type Abkhazie, ni quand elle a envahi la Crimée, et pas plus aujourd'hui qu'elle envahit l'Ukraine).
Il se trouve que plusieurs pays membres de l'OTAN (Pologne, Pays Baltes...) sont persuadés que la seule chose qui les protège de subir le même sort que l'Ukraine ou la Biélorussie c'est leur appartenance à l'OTAN. On notera d'ailleurs que là aussi, Poutine semble franchir un nouveau palier, puisqu'il menace même la Finlande et la Suède si ces pays devaient avoir l'audace de désapprouver sa politique guerrière.
https://www.lesoir.be/426620/article/20 ... militairesBref, il semble évident que Poutine a de plus en plus de goût pour dicter à de plus en plus de pays et de populations ce qu'ils doivent dire, penser et faire. C'est en effet problématique. Dans l'intervalle ce sont les villes ukrainiennes qui se font bombarder par la Russie, pas les villes russes qui se font bombarder par l'OTAN. Cela devrait peser un petit peu dans le débat je pense.