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Je me demande si, paradoxalement, la victoire d'une candidate libérale pro-européenne ne réduit pas les chances de la Moldavie d'intégrer l'UE. En effet, la nouvelle présidente n'apparaît pas comme la mieux placée pour résoudre le conflit entre le gouvernement central et la Transnistrie (Dodon n'en a pas été davantage capable, je vous l'accorde). Et il est impossible à un Etat d'intégrer l'UE s'il ne contrôle pas la totalité de son territoire. Problèmes aussi en perspective avec les Gagaouzes et les Bulgares de Taraclia, ménagés par l'ancien pouvoir.

CARL a écrit: Et il est impossible à un Etat d'intégrer l'UE s'il ne contrôle pas la totalité de son territoire. Problèmes aussi en perspective avec les Gagaouzes et les Bulgares de Taraclia, ménagés par l'ancien pouvoir.

Je crois que l'exemple chypriote prouve le contraire.
Et paradoxalement, l'entrée dans l'UE a bloqué le processus de réunification : une fois rentré dans l'UE, le Sud n'a plus vraiment intérêt faire des concessions au Nord (resté lui hors UE), et attend patiemment sa chite économique. Il me semble qu'un plan de paix a échoué sur ce schéma qui a conduit à des réponses divergentes au référendum : Oui massif au Nord, Non majoritaire au Sud.
Cela dit, il y a encore du temps avant que la Moldavie intègre l'UE. L'Etat est aussi loin de l'état de droit que ce qu'il reste de la RFY, et en plus ce serait un casus belli avec Moscou.

Oui, enfin à Chypre c'est bien sûr plus compliqué. En principe le seul gouvernement reconnu internationalement est celui de la République qui n'a plus autorité sur le nord depuis son invasion par les forces turques. Je crois que seule la Turquie reconnaît la "République du nord"... Je n'imagine pas que la Turquie laissera tomber son allié d'autant que le parti d'Erdogan vient d'y remporter l'élection présidentielle. L'occasion de rappeler qu'une capitale européenne est toujours séparée par un mur avec des forces d'occupation étrangères (même si les raisons historiques de la présence turque en Méditerranée et de son intervention militaire en 1975 relèvent d'une histoire ancienne et compliquée)...

Si bien sûr, chaque situation a ses spécificités, je pense qu'il y a une sorte de parallélisme des formes entre Chypre et la Moldavie : un seul gvt reconnu qui veut rejoindre l'UE, avec une partie du territoire contrôlé par des séparatistes aidés de l'ancienne puissance tutélaire (mais non directement frontalière).
Puisque Chypre a pu intégrer l'UE, pas de raison que la Moldavie en soit empêchée pour cette raison.
Après, il reste de nombreux autres obstacles à l'intégration européenne de l'ex-RSS.

D'accord avec vous sur cet aspect. D'autant plus qu'officiellement je crois que personne ne reconnaît la Transnistrie alors que la République turque de Nord-Chypre est au moins reconnue par la Turquie. Pour le reste, attendons de voir comment la situation va évoluer en Moldavie. Comme pour beaucoup d'autres pays, la presse française n'en parle que très occasionnellement.