Corondar a écrit:Mais du coup, j'imagine que l'argument sondagier peut aussi être retourné pour soutenir une grande coalition : à quoi bon retourner aux urnes si tôt si le SPD a l'assurance de se reprendre une taule encore pire que la précédente ?
Effectivement l'argument sondagier peut être retourné de cette manière, le problème étant que le tassement du SPD a (re)commencé dès que Schulz a trahi sa parole d'aller dans l’opposition en faisant valider l’ouverture des négociations avec les conservateurs. Depuis l'échec des négociations CDU-Verts-FDP, la côte du SPD a perdu de l'ordre de 1 à 3 pts, avec un effet accélérateur la semaine dernière dû au pré-accord.
Après, cette argument balancé par les pro-GroKo ne tient pas la route quand on sait que dans les faits (des vrais^^), le SPD a perdu énormément après chaque grande coalition avec Merkel. Après, s'ils veulent finir comme le PASOK ou les sociaux-démocrates polonais, faut qu'ils le disent clairement...
Corondar a écrit:De ce que je vois du système politique allemand, il faut à tout prix un gouvernement majoritaire. C'est apparemment le seul argument de ceux au SPD qui veulent repartir dans une grande coalition : préserver la stabilité du gouvernement allemand. A quoi bon retourner aux urnes si c'est pour se retrouver dans la même situation ou pire ? Rajouter de la crise à la crise ?
Là encore, cet argument des pro-grande coalition au sein du SPD, c'est de la foutaise : selon moi, le système allemand tolère bien un gvt minoritaire surtout dans un multipartisme éclaté comme aujourd'hui grâce (ou à cause, c'est selon le point de vue) à la motion de censure constructive.
Parce que bon, dans le cas où un gouvernement minoritaire CDU-CSU se mettrait en place (avec l'élection du chancelier qui est l'étape la plus compliquée), il y a peu de chances qu'il y ait une alternative (il faudrait un improbable accord entre SPD-Verts-Die Linke et FDP....)
Et puis siéger dans l'opposition n'interdit pas de voter en faveur de tel ou tel texte de temps en temps (souvenons nous de la période 2009-2013 où le SPD a servi de partenaire de coalition bis sur l'Europe)
Il y a dernier argument que les pro-GroKo du SPD utilisent à tort et à travers : "le pays avant le parti". Ok, c'est louable, le problème étant que si ça consiste à reculer élection après élection et à installer confortablement AfD sur le piédestal de l'opposition, on peut aussi penser que c'est irresponsable...
cevenol30 a écrit:Schultz a vanté "des concessions "historiques" qui marqueraient la fin de la politique "d'austérité" en Europe portée par Angela Merkel et du "fantôme du néolibéralisme"." Le HuffPost parle plutôt de "rares concessions"
http://www.huffingtonpost.fr/2018/01/20 ... ela-merkel
D'un certain point de vue, Schulz a raison en parlant de concessions "historiques" : si on en croît l'article du Huffington Post, pas de durcissement du code du travail, pas de hausse de la fiscalité pour les plus aisés et pas de renforcement de la protection sociale, le SPD a semble t-il une nouvelle fois cédé face à Merkel...