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En Allemagne, les inondations placent l’enjeu climatique au centre de la campagne pour la succession d’Angela Merkel

https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html
En effet alors que nous en sommes à au moins 141 morts en Allemagne suite aux inondations, nul doute que ces événements dramatiques pèseront sur la campagne; on peut supposer que cela renforcera les Grünen, et que la CDU au pouvoir sera sanctionnée, mais dans quelles proportions ?

Stéphane a écrit:

En Allemagne, les inondations placent l’enjeu climatique au centre de la campagne pour la succession d’Angela Merkel

https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html
En effet alors que nous en sommes à au moins 141 morts en Allemagne suite aux inondations, nul doute que ces événements dramatiques pèseront sur la campagne; on peut supposer que cela renforcera les Grünen, et que la CDU au pouvoir sera sanctionnée, mais dans quelles proportions ?

Autant je veux bien croire que cette catastrophe et le discours ambiant qui s'y rattache (sur le changement climatique) peuvent donner un petit coup de pouce aux Verts dans la perspective du scrutin de l'automne, autant je me garderai bien d'affirmer que cette catastrophe entrainerait automatiquement un vote sanction contre la CDU.
Déjà, le discours sur le changement climatique, si il pèse réellement, limite grandement les responsabilités éventuelles imputables aux pouvoirs en place (locaux et/ou nationaux). Ensuite, on se souvient tous que lors des élections législatives allemandes de 2005 avaient été impactés, déjà, par un épisode d'inondations historiques dans le pays. Or, à l'époque, c'était plutôt le SPD au pouvoir de Schröder qui avait bénéficié d'un vote légitimiste suite à la catastrophe. Je ne dis pas que c'est forcément ce qui va se passer cette fois aussi, mais je n'exclurais l'hypothèse...

Sauf que le principal candidat CDU vient de se signaler assez maladroitement en riant lors d'un hommage aux inondations. Il a par ailleurs indiqué que ces inondations ne remettaient en rien en cause le modèle économique de développement allemand...

https://www.leparisien.fr/international ... KZPKXA.php

https://www.blick.ch/fr/news/monde/sexi ... 82699.html

Ambroize Croisat a écrit:Sauf que le principal candidat CDU vient de se signaler assez maladroitement en riant lors d'un hommage aux inondations. Il a par ailleurs indiqué que ces inondations ne remettaient en rien en cause le modèle économique de développement allemand...

https://www.leparisien.fr/international ... KZPKXA.php

https://www.blick.ch/fr/news/monde/sexi ... 82699.html

Ah, c'est certain que si le leader de la CDU fait du Trump ou du Bolsonaro dans le traitement de la tragédie, cela peut changer la donne.
L'autre élément différent par rapport à 2005, c'est qu'à l'époque le sortant Schröder se représentait pour tenter un nouveau mandat, ce n'est pas le cas avec Merkel. Même si cette dernière devait éventuellement obtenir des bons points de la part de l'opinion publique dans le traitement post catastrophe (je ne connais pas suffisamment le paysage politique allemand et je ne parle pas la langue, je ne sais pas ce que ça donne de ce côté là ?), comme elle ne se représente pas ça limite grandement l'impact électoral potentiel.

Pour ceux qui suivent la vie politique allemande, le déclin de Die Linke ne vous aura pas échappé. Les sondages ne sont pas brillants à l'approche des élections. Le parti est fortement divisé: tensions en Sarre après qu'Oskar Lafontaine ait appelé à ne pas voter pour sa tête de liste régionale Thomas Lutze, demande d'exclusion de Sahra Wagenknecht, suite à son nouveau livre. L'égérie de la gauche radicale allemande a plaidé pour un retour à une gauche populaire et sociale, rompant avec le gauchisme culturel et le multicuralisme. Die Linke doit selon elle devenir un parti patriote, défenseur des traditions allemandes et critique de l'immigtation.

Enfin, le déclin semble bien prononcé en ex-RDA. En dehors de la Thuringe, Die Linke a connu d'importantes défaites aux élections régionales depuis 2019: en Saxe, Brandebourg, Saxe-Anhalt. Il atteint désormais des voix à l'Est, contre 20-25% il y a encore dix ans. La participation au pouvoir au niveau régional, la mise en sourdine des revendications spécifiquement est-allemandes, l'abandon du positionnement protestataire et enfin le vieillissement des militants (souvent venus du SED) font mal au parti. L'AfD est désormais le parti protestataire des "Nouveaux Länder". Certains cadres comme Dietmar Bartsch prône désormais un retour à une politique d'avocat des intérêts des Allemands de l'Est, comme à l'heure de gloire du PDS, plutôt qu'une banalisation comme parti de toute l'Allemagne.


Si elle veut se relancer en ex-RDA, Die Linke doit redevenir le parti protestataire régional de l'Est. Les sondages indiquent qu'il est toujours perçu comme défendant le mieux les intérêts des Allemands de l'Est, contrairement à l'AfD, un parti né à l'Ouest et dirigé à l'Est par des Wessis. Elle doit récupérer le vote protestataire, pas forcément de gauche, qu'elle a perdu au profit de l'extrême droite.

Cela vous aura peut être échappé si vous ne suivez pas la politique allemande, mais le NPD jouera sa survie à l'automne. Le parti néonazi qui grâce à son ancrage dans les länder de l'Est, avait connu son heure de gloire de 2004 à 2011 (entrée dans les Parlements régionaux de Saxe et du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) est depuis les années 2010 (et la montée de l'AfD) de plus en plus marginalisé. Perte de ses élus régionaux, moins d'un pourcent des voix aux élections nationales depuis 2017. Il tente le tout pour le tout à l'automne lors de l'élection régionale de "Meck-Pom", land le plus pauvre et rural du pays. Il espère rentrer de nouveau au Parlement de Schwerin, d'où il a été expulsé en 2016. Personne d'autre que Frank Franz, le dirigeant fédéral du NPD, sera tête de liste régionale. Un tenant de la ligne modéré au sein du parti d'extrême droite. Il aura fort à faire avec une AfD très à droite en ex-RDA.

Républicain67 a écrit:Un tenant de la ligne modéré au sein du parti d'extrême droite.

J'ai toujours un peu de mal avec le concept selon lequel il pourrait y avoir une ligne modérée au sein d'un parti nazi, même si on y accole l'épithète "néo". Un parti nazi ou néo-nazi se caractérise forcément par l'extrémisme de sa pensée et le totalitarisme de son idéologie.

Il y a toujours plus extrême et radicale, je suppose qu'il doit apparaitre modéré à côté d'autres membres de ce parti, même s'il est vrai que le nazisme modéré est un concept difficile à imaginer.

armi24 a écrit:Il y a toujours plus extrême et radicale, je suppose qu'il doit apparaitre modéré à côté d'autres membres de ce parti, même s'il est vrai que le nazisme modéré est un concept difficile à imaginer.

"Modération" très très relative alors. Je me permets un petit rappel historique (comme en plus on parle d'un parti se revendiquant officiellement du nazisme, on pourra difficilement m'objecter un point Godwin :) ) : au début des années 1930, l'aile "modérée" du NSDAP c'était les SS, et l'aile "dure" c'était les SA. Lors du massacre des seconds par les premiers lors de la nuit des longs couteaux, beaucoup de commentateurs de l'époque (y compris extérieurs à l'Allemagne, même parmi les anti nazis déclarés) avaient célébré la victoire de l'aile "modérée" du NSDAP. On connait la suite...
Oui, en effet, j'ai beaucoup de mal à me représenter ce que pourrait être le concept d'un nazisme "modéré".

Pourtant l'histoire du nazisme montre que Hitler avait éliminé dans le sang une frange moins radicale : les Strasser