Sur le sujet, les Italiens nous tirent en effet la bourre depuis 20 bonnes années maintenant (la fin de la "1ère République" suite aux scandales du Mani Pulite).
Nous sommes tout de même les deux seuls pays occidentaux à ne pas réussir à stabiliser nos modes de scrutins, sans doute car ceux-ci sont depuis longtemps trop liés à aux considérations politiques de ceux qui les adoptent. Dans les autres pays, la stabilité est à mon sens du au fait que les modes de scrutins ont été historiquement conservés (ce qui ne signifie pas qu'ils ne sont pas dépourvus de défauts - type First past the vote des pays issus de l'Empire britannique - mais ont au moins le mérite d'une continuité historique, d'une tradition) ou ont répondu à des chocs historiques tellement majeurs qu'ils correspondaient à une refondation démocratique totale (typiquement la fin du communisme à l'est ou des dictatures en Espagne, Portugal, Grèce...).
La France et l'Italie ont vécu un entre deux : pas de résistance des modes de scrutins face aux possibles remises en cause (typiquement en France les modes de scrutin des III° et IV° Républiques n'ont pas survécu aux épreuves de l’enchaînement Seconde guerre mondiale et guerre d'Algérie) et pas de choc démocratique suffisamment majeur pour repartir de critères objectifs et dénués d'arrière-pensées, si ce n'est une juste représentation démocratique (l'Italie l'a en réalité vécu, ce qui a amené la République et un scrutin proportionnel à l'issue de la Seconde guerre mondiale, mais les scandales de la fin du 20ème siècle ont effacé cela, comme l'incapacité parlementaire face aux crises successives en France quelques décennies plutôt).
Dès lors que, comme De Gaulle en son temps, on choisit un mode de scrutin pour assurer une stabilité gouvernementale, on ouvre la porte à de nombreux changements dès lors que les modes choisis ne conviennent plus. Le scrutin uninominal majoritaire aux législatives a certes perduré en France (hors 86), mais c'est plus du à un maintien de la droite au pouvoir suffisamment long pour que le système s'ancre dans les habitudes et à l'absence d'un réel besoin de remise en cause (le sujet, même en 1981, ne s'est jamais imposé comme majeur), mais on voit bien avec les modes de scrutin locaux qu'il n'y a aucun respect de la démocratie à ce niveau.
Quand on voit ça :
http://en.wikipedia.org/wiki/New_Zealan ... ndum,_1993 , je me prends à rêver...
Edit : il suffit que j'écrive ces lignes pour que je tombe sur cet article :
http://parlement.blog.lemonde.fr/2014/0 ... r-de-rien/Sans doute ce message n'a plus rien à faire dans ce sujet, par ailleurs...