Eco92 a écrit:Vous avez parfaitement raison arthas, en 2016 la campagne a été emplie de surprise et ce que vous décrivez a aussi permis l'émergence Macron : renoncement de Hollande, désignation de Hamon étant très contestée au PS, choix de Fillon au lieu de Juppé puis désistement de Bayrou pour Macron, lui apportant assez efficacement ses reports, 5/6% essentiels pour la dynamique Macron.
Lug, bienvenue sur ce forum, je vous recommande de ne pas être aussi péremptoire dans vos futurs posts. De fait toutes les analyses électorales indiquent de très forts reports des électeurs LR vers Macron, et notamment par rapport à 2017 (avec un transfert d'électeurs socialistes à des électeurs LR). Aujourd'hui Macron est largement soutenue par l'électorat de droite, je ne vous parle pas des militants LR où il est en effet détesté, mais c'est une part très minoritaire de le droite.
En fait ça dépend de ce que l'on entend par électorat de droite. L'électorat de la droite classique est en France traditionnellement très divers et probablement aujourd'hui bien antagoniste et divisé sur son positionnement vis-à-vis de Macron.
Si on prend l'électorat de droite assez caricatural, disons bourgeois et plutôt conservateur sur le plan des valeurs en étant libéral sur d'autres plans, effectivement cet électorat ne voit pas d'un mauvais œil la politique du gouvernement, on l'a vu aux Européennes avec la faillite Bellamy et les scores de LREM dans l'Ouest parisien par exemple, on l'a également vu bien plus tôt aux Législatives dans les Yvelines ou encore en Haute-Savoie.
Le problème c'est que ce n'est qu'une composante de l'électorat de la droite traditionnelle, et que cette composante si elle constitue une part notable de son socle électoral, n'a pas été décisive dans ses victoires présidentielles de 1995 et 2007 notamment, où c'est un électorat davantage rural, périurbain, attaché à la valeur travail mais pas forcément aux valeurs conservatrices en général, peu religieux, peu libéral qui lui a été massivement acquis. Cet électorat a très peu voté Fillon en 2017 ce qui explique la grosse chute de LR observée à la Présidentielle dans pas mal de départements de l'Est notamment. Il n'en demeure pas moins une base essentielle des victoires de la droite aux élections locales et pour les Régionales constituera probablement l'électorat le plus décisif pour elle (car l'électorat plus urbain et bourgeois reste tenté par LREM, et Wauquiez par exemple devra creuser l'écart dans les zones rurales pour conserver sa région). Cet électorat-là est clairement une cible pour le RN, il peut avoir des réticences à voter pour Marine Le Pen aujourd'hui pour partie, mais il est en grande partie désabusé de la politique macroniste. Son importance stratégique explique aussi pourquoi certains leaders LR ont soutenu les Gilets Jaunes au début du mouvement, en contradiction théorique avec certains de leurs positionnements antérieurs.
Très clairement, sur l'électorat Fillon 2017, il est probable que Macron demeure majoritaire en 2022 au second tour. Sur l'électorat Sarkozy premier tour de 2007, j'en serais par contre beaucoup moins certain. Le RN a du boulot pour séduire effectivement la majorité des électeurs restants chez LR, mais il est vrai que la moitié de l'électorat qui a voté droite classique ses 10 dernières années est rétive à Macron et tout à fait susceptible de voter RN plus que LREM au second tour de la Présidentielle si Marine Le Pen fait preuve d'un peu plus de professionnalisme par exemple.
Aussi, je ne ferais pas de discours péremptoire sur le sujet, les lignes peuvent beaucoup évoluer, mais Macron doit se méfier de la droitisation apparente de son électorat. L'électorat de la droite bourgeoise n'a jamais fait gagner une Présidentielle en France. Macron ne peut gagner en réalité le second tour de la Présidentielle sans frayeur qu'en faisant des gains à gauche (il y a du boulot, mais la peur du RN lui facilitera bien la tâche malgré ce qu'on peut penser de l'impopularité énorme de Macron à gauche). Il a probablement grapillé à droite tout ce qu'il pouvait grapiller, il ne fera pas de gains supplémentaires parmi l'électorat de droite plutôt rural.