Azertyuiop a écrit:On l'a bien vu lors du débat à 11. Alors que Poutou avait été considéré comme capable de marquer quelques points, Arthaud donnait littéralement l'impression d'engueuler les électeurs et il me paraît clair que ce moment de la campagne a pu être un tournant de ce côté. D'ailleurs, il est intéressant de noter qu'en dépit de ce débat, l'écart entre LO et le NPA par rapport à la précédente présidentielle s'est resserré, Arthaud progressant légèrement, Poutou se tassant légèrement, montrant que là aussi, la tendance de fond qui tend à placer LO comme premier parti d'extrême-gauche français s'observe aussi.
Pour Poutou au delà de la sympathie réelle, le vote utile Mélenchon a quand même joué à plein, je l'aurai espéré devant Lassalle mais bon. Je pense que l'avant-dernier jour de campagne avec un policier tué en plein dans le direct, avant qu'il entre sur scène, a été mal géré. Il faut dire qu'entrer au son de "Bonjour M. Poutou, un policier vient d'être tué, vous êtes pour désarmez la police, expliquez-vous ?" c'est pas évident à gérer, il s'en est mieux tiré le lendemain mais c'était trop tard, je pense qu'il a bien perdu 0,25/0,5% là. Bon c'est du pur doigt mouillé.
Pour en revenir à Arthaud, certes elle a un aspect très autoritaire mais outre que ça ne doit pas déplaire à l'électorat LO, elle a quand même fait une meilleure campagne qu'en 2012 j'ai trouvé. J'ai retenu cette phrase assez excellente après une longue séquence autour de l'euro (un moment asselineau je crois), au présentateur lui demandant sa position "De toute façon en euro ou en franc les salaires des travailleurs seront toujours trop bas".
Azertyuiop a écrit:L'explication d'Armi24 me semble adéquate même si ça me fait un peu sourire de savoir qu'il y a des gens qui pensent que le NPA ne serait pas assez communiste, voire même, pourquoi pas, de droite.
Je suis sur que dans un des courants du POI certains trouvent LO à droite :-p Bon le POI a scissionné en 2017 entre différents canaux (l'un a soutenu JLM, l'autre l'abstention) et il y avait déjà 4 courants internes alors je ne saurai dire qui.
Républicain67 a écrit:Il est vrai que nous assistons en France à une recomposition à l'extrême gauche depuis quelques années. Le NPA devient marginal en dehors des élections présidentielles. Le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) est encore plus faible. Lutte Ouvrière devient le parti dominant de la mouvance trotskiste. [...] Le nombre de militants de LO semble lui rester stable depuis plusieurs années, alors que celui du NPA s'est effondré.
En même temps faut-il nécessairement trois partis trotskistes avec leur candidat à la présidence ? Poser la question est y répondre. D'ailleurs le POI n'arrive plus à l'étape présidentielle, localement en effet il est plus présent que le NPA (à Laval nous avions eu une liste POI-PG assez originale), quand à Poutou - que j'apprécie pour tout dire j'ai voté pour lui - il a pu se qualifier d'extrême justesse grâce entre autre à plusieurs dizaines de parrainages d'élus écologistes qui avaient perdu leur candidat.
Sur les militants clairement, on voit tjs des drapeaux et autocollants en manifs, mais quand je discute avec eux ce sont souvent des amis du NPA, pas des adhérents, qui veulent bien porter le drapeau par sympathie. En 2009 une scission de LO avait rejoint le NPA (L'étincelle), amenant leur organisation pour la chasse aux signatures en 2012 d'ailleurs, mais que sont-ils devenus ?
armi24 a écrit:En 2008 LO avait soutenue quelque candidat-e-s du PCF, dont certain-e-s l'était aussi par le PS (Nathalie Arthaud avait d'ailleurs était élue à Vaulx-en-Velin à l'époque) mais ça semble être une parenthèse (avec le soutien à Royal au second tour des présidentielles de 2007) dans la ligne sectaire de LO (les militant-e-s semblent d'ailleurs en peine d'expliquer l'attitude de leur parti à ce moment)
Je ne sais pas si c'est sectaire ou non, s'allier avec le PS aujourd'hui est difficile pour tous à gauche (sauf EELV qui croit y voir un avantage apparemment, je ne me l'explique toujours pas), ce devait déjà l'être pour LO. J'étais à l'époque à Compiègne, j'avais suivi le montage d'une liste PS-Vert-PCF-LO-PRG (avec le soutien du leader Modem local qui n'avait pas réussi à monter sa liste) et un meeting Dray-Flautre-Laguillier. J'avais pu causer rapidement avec elle et elle m'avait simplement dit "on a jamais eu une droite pareille, cela demande des réponses exceptionnelles". On peut aussi se rappeler qu'en effet elle avait soutenu Royal en 2007, que c'était, aussi, la dernière campagne de Laguillier, une période de transition très particulière.
En tous cas Jean-Marc Iskin, candidat LO, avait été non-élu de justesse, il devait être huitième et Compiègne est très à droite. Il a du rentrer en 2011 quand Laurence Rossignol est devenue sénatrice et a préféré conserver son mandat de conseillère régionale, avant de devenir ministre de Valls et soutien actif pour la primaire. En tous cas en 2014 il menait une liste LO autonome sans coup férir (3,78 % quand même, pas ridicule), et bien sûr toujours présent aux législatives (1% pile, ça fait une circo valide pour le financement public).