Re: Vie interne de l'UMP
Posté: Lun 22 Nov 2010 07:02
Jean-Philippe a écrit:Toujours sur le poste de président du groupe UMP à l'AN, il semble qu'Estrosi a des prétentions dessus (alors qu'il n'est pas réputé pour être un grand parlementaire).Christian Estrosi recule pour mieux sauter. Alors que les députés du parti majoritaire s’apprêtent à choisir un nouveau chef de groupe à l’Assemblée en remplacement de Jean-François Copé, l’ex-ministre de l’Industrie, a demandé ce matin sur France Info un report de ce vote. Un temps pressenti pour ce poste, le maire de Nice ne pourrait participer à une élection avant 28 jours, date à laquelle il retrouvera son siège de député des Alpes-Maritimes.
Raison invoquée pour justifier un report du vote : l’hypothétique création d’un groupe centriste indépendant de l’UMP à l’Assemblée autour des partisans déçus de Jean-Louis Borloo. Christian Estrosi se demande si «les députés qui pourraient aller dans le groupe de Borloo doivent participer à l’élection du président du groupe UMP». Si l’élection est reportée, «il m’appartiendra de nourrir ma réflexion», assure le maire de Nice.
Deux autres candidats sont préssentis pour succéder à Jean-François Copé : l'ex-RPR Christian Jacob, et le radical Jean Leonetti.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/11/16/97001-20101116FILWWW00412-umpan-estrosi-veut-un-report-du-vote.php
Apre bataille à quatre pour le fauteuil de Copé à l'Assemblée
22/11/10 | 07:00 | Elsa Freyssenet
Christian Jacob, Jean Leonetti, Hervé Gaymard et Nicolas Forissier se disputent la présidence du groupe UMP. Le scrutin, demain matin, pourrait laisser des traces.
C'est une élection sensible qui donne lieu à une guerre fratricide dans la majorité, surveillée de près par l'Elysée et Matignon. Christian Jacob, Jean Leonetti, Hervé Gaymard et Nicolas Forissier se disputent la présidence du groupe UMP à l'Assemblée. Dans les faits, seuls les deux premiers semblent pouvoir l'emporter. La course pour décrocher ce poste clef de la majorité, libérée par le transfert de Jean-François Copé à la tête du parti présidentiel, a donné lieu à une sévère foire d'empoigne, centristes et libéraux réclamant un rééquilibrage après le remaniement gouvernemental. Les députés UMP se prononcent demain matin à bulletins secrets, un deuxième tour de scrutin étant probable pour départager les deux candidats arrivés en tête. « Ce sera super-serré », pense un ministre qui connaît bien l'Assemblée. Surtout, l'âpre bataille pourrait laisser des traces.
Christian Jacob
Sur le papier, le président de la commission du Développement durable, âgé de cinquante et un ans, apparaît favori. Parce qu'il est un ancien RPR, comme la majorité des députés UMP. Parce que cet ancien syndicaliste agricole, « paysan en politique », est très populaire parmi les troupes. Et parce que ce chiraquien a l'appui de Jean-François Copé, même si ce dernier dit s'en tenir à un « strict devoir de réserve » : comme lui député de Seine-et-Marne, il est son bras droit au sein du club Génération France. Christian Jacob en joue. « Il est essentiel que le gouvernement, le parti et le groupe travaillent en rangs serrés », martèle-t-il, niant toute réticence de l'Elysée à l'idée que le « clan Copé » conserve le groupe : « J'ai été le ministre délégué de Nicolas Sarkozy [quand il était à Bercy]. Il n'y a pas de méfiance entre nous. Sinon, m'aurait-il proposé, il y a dix-huit mois, de rentrer au gouvernement ? » Proposition qu'il avait déclinée « pour rester à l'Assemblée », insiste-t-il. Christian Jacob a été le premier à se porter candidat, sitôt le remaniement effectué.
Jean Leonetti
Il en a gros sur le coeur. Vice-président du groupe depuis 2005 -et à ce titre bras droit de Jean-François Copé depuis 2007 -, Jean Leonetti avait publiquement pris la défense du député-maire de Meaux lorsqu'il avait été accusé de conflit d'intérêts par Martin Hirsch et plaidé publiquement pour son arrivée à la tête de l'UMP. « Très tôt », il l'avait prévenu de son désir de lui succéder au groupe, obtenant, dit-il, pour toute réponse : « Cela ne se posera pas, car tu seras au gouvernement. » Mais, voilà, Jean Leonetti est toujours député et Jean-François Copé en soutient un autre. Après une passe d'armes publique mardi, les deux hommes ont eu une explication franche mercredi. « On ne peut pas dire, je vais à l'UMP pour ouvrir les fenêtres et sortir du groupe en fermant toutes les portes », tranche Leonetti rompant avec la rondeur qui le caractérise. Député-maire d'Antibes, ce praticien hospitalier de soixante-deux ans s'est spécialisé dans les questions éthiques. Membre du Parti radical, il a le soutien de l'aile centriste de l'UMP mais se garde de porter cette étiquette en bandoulière : « Je ne me présente pas au nom d'une sensibilité mais au nom d'une légitimité. » Il évite aussi de se rengorger du signal envoyé mardi en sa faveur par Nicolas Sarkozy, car l'argument peut être à double tranchant chez les élus jaloux de leur autonomie. Dans sa profession de foi, il se met plutôt dans le sillage de François Fillon, ultra-populaire chez les députés.
Hervé Gaymard
Que cherche le président du conseil général de Savoie ? A décrocher un poste de vice-président du groupe ? Ou à se mettre en valeur à des fins locales ? Sa candidature à la tête du groupe UMP est en tout cas « une étape de son travail de reconstruction politique », cinq ans après avoir remis sa démission du ministère de l'Economie en raison du scandale provoqué par son appartement de fonction. Hervé Gaymard se pose en « candidat d'unité et d'apaisement ». Dans sa profession de foi, cet ex-RPR cajole aussi les députés, promettant de les aider à mener la bataille des législatives de 2012. « Je veillerai à ce que vous puissiez compter sur toutes les ressources du groupe pour préparer dans les meilleurs conditions ce scrutin » , assure-t-il. Député depuis 1993, nommé secrétaire d'Etat dès 1995, il est, de tous les candidats, « celui qui a le plus d'expérience » , insiste le député Lionel Tardy, son voisin de Haute-Savoie, qui le soutient malgré son affiliation aux libéraux. Mais s'il peut grignoter des voix à Christian Jacob, ses chances paraissent réduites.
Nicolas Forissier
Mardi dernier, le député d'Indre-et-Loire a interpellé François Fillon sur « la blessure des libéraux » de l'UMP créée par le remaniement ministériel. Le lendemain, Nicolas Forissier, quarante-neuf ans, s'est porté candidat à la présidence du groupe avec la bénédiction du chef de file de sa sensibilité, Hervé Novelli, tout juste débarqué du gouvernement. Député depuis 1993, ancien secrétaire d'Etat à l'Agriculture (de 2004 à 2005) et membre de la commission des Finances, auteur d'amendements destinés à favoriser l'investissement dans les PME, cet élu libéral est le moins connu des quatre candidats. Nicolas Forissier n'a aucune chance de l'emporter mais veut « réaffirmer fortement l'existence de la famille des réformateurs », c'est-à-dire se compter au premier tour. Et après ? « Après les négociations peuvent commencer », répond Hervé Novelli, qui ajoute : « Il y a les commissions. » Les libéraux de l'UMP briguent en effet pour l'un des leurs la présidence de la commission des Affaires économiques libérée par l'entrée de Patrick Ollier au gouvernement.
Elsa Freyssenet et Pierre-Alain Furbury, Les Echos
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/020943945400-apre-bataille-a-quatre-pour-le-fauteuil-de-cope-a-l-assemblee.htm