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Vie interne de l'UMP/Les Républicains

MessagePosté: Lun 15 Fév 2010 17:15
de Jean-Philippe
Je viens de lire un article sur l'échec des Créateurs de possibles, le réseau social de l’UMP en ligne, lancé fin janvier.
Le fait que ce site ne rencontre pas le succès attendu (7 à 8000 inscrits sur les 200 000 adhérents revendiqués) est peut être révélateur de l'atonie du parti présidentiel (comparé aux chiffres de la Coopol, le réseau social du PS, ouvert depuis octobre 2009 aux militants, et depuis janvier aux sympathisants..
Mais le plus important est ce que cet article révèle sur la démocratie interne de ce mouvement. En effet, pour relancer le site, la direction de l'UMP utilise l'artillerie lourde : le Parisien publie ainsi l’ extrait d’un e-mail envoyé par Benjamin Lancar, le président des Jeunes Populaires, à tous les responsables départementaux des jeunes UMP. “Le secrétaire général [Xavier Bertrand] a demandé à ce que tous les rdj, [responsables départementaux des Jeunes Populaires], soient inscrits sur les Créateurs de possibles”, écrit-il. Avant de prévenir : “Ceux qui ne le seront pas d’ici mardi seront démis de leurs fonctions.”

Ce que l'on aperçoit parfois de manière détournée apparaît ici clairement au grand public. Ce qui est cocasse, c'est que la fuite est interne. Cela donne peut-être une petite idée de ce qui va se passer après les élections où les règlements de compte risquent d'être violents : des têtes devraient tomber, mais lesquelles ?
http://regionales.blog.lemonde.fr/2010/ ... S-32280322

Re: Vie interne de l'UMP

MessagePosté: Mer 31 Mar 2010 23:40
de Jean-Philippe
L'après régionales entraîne de vives tensions dans la majorité autour de plusieurs thèmes :
*l'ouverture : une large majorité des élus sont contre, le début de la fin est amorcé
*la taxe carbone : les élus et notamment les députés, poussés par le Medef et l'oponion publique, ont obtenu son report sine die, au grand dam de Jouanno, soutenue par la seule NKM (silence de Borloo)
*le bouclier fiscal : maintenu par Sarkozy, contre une partie de l'UMP (Juppé, les villepinistes), le NC et NDA
*les primaires au sein de l'UMP : Copé est contre, Juppé et Bertrand sont pour
*le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux : les villepinistes se font insistants sur le sujet
*la gouvernance en général : Raffarin conseille à Sarkozy de s'inspirer de Chirac, les députés veulent être respectés, même certains réputés sarkozystes (Mariani)

D'autres sujets vont revenir assez vite : la réforme des collectivités locales, celle des retraites, le parti de Villepin en juin...

Re: Vie interne de l'UMP

MessagePosté: Jeu 1 Avr 2010 08:46
de baudoin
Jean-Philippe a écrit:même certains réputés sarkozystes (Mariani)

C'est effectivement peu de dire que Mariani est sarkozyste. Et il est particulièrement remonté actuellement, la preuve par sa sortie médiatique tonitruante : "Quand on est pris pour un con, il faut savoir, à un moment, terminer les choses !". A cela s'ajoute une absence remarquée hier lors de la réunion des élus UMP à l'Élysée. Il sera également absent ce soir du repas des mêmes élus.

Visiblement, T. Mariani qui avait remplacé, au pied levé H. Falco comme tête de liste en région PACA aux dernières régionales, n'a pas digéré de ne pas obtenir de secrétariat d'État comme cela lui avait été annoncé.

Jean-Philippe a écrit:Les primaires au sein de l'UMP : Copé est contre, Juppé et Bertrand sont pour

Juppé n'est pour que dans l'hypothèse ou Sarkozy déciderait de ne pas se représenter en 2012. En gros, rien d'innovant dans cette prise de position, car si le président sortant n'est pas candidat, quoi de plus légitime qu'une primaire pour désigner le candidat de l'UMP ?

Re: Vie interne de l'UMP

MessagePosté: Jeu 1 Avr 2010 10:30
de Jean-Philippe
Les 13 députés UMP qui cosignent jeudi une tribune appelant à "suspendre le bouclier fiscal pour redonner du sens à la politique" sont :
Jean-Paul Anciaux, député de Saône-et-Loire; Loïc Bouvard, député d'Indre-et-Loire; Marc Bernier, député de Mayenne; Pierre Cardo, député des Yvelines; René Couanau, député d'Ille-et-Vilaine; Jean-Yves Cousin, député du Calvados; Jean-Pierre Decool, député du Nord; Jean-Pierre Giran, député du Var; Jean Grenet, député des Pyrénées-Atlantiques; Marie-Anne Montchamp, député du Val-de-Marne; Michel Piron, député de Maine-et-Loire; Michel Raison, député de Haute-Saône; Jean-Marie Rolland, député de l'Yonne.

Ils estiment qu'il faut "assurer un plus juste partage de l'effort". "Avec la crise, le bouclier fiscal va apparaître comme une injustice de plus en plus grande".
"Où trouve-t-on les ressources pour maintenir une couverture santé dans laquelle la dépendance pèse de plus en plus lourd ? Si l'on doit faire appel à la CSG, il serait inconcevable que ceux qui bénéficient du bouclier fiscal ne participent pas à cet effort".
De même, "la réforme des retraites, parfaitement diagnostiquée, réclame non seulement notre courage mais aussi des signes d'équité. L'effort promis et tenu sur le minimum retraite (+ 25 % sur cinqans) n'empêche pas certaines "retraites chapeau" d'apparaître comme de véritables provocations", poursuivent-ils, rappelant que "la fiscalité peut être un outil d'équité"

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ ... fiscal.php

Cette mesure est contestée par 67% des Français, 39% réclamant sa suppression définitive et 28% sa suspension, selon un sondage CSA paru aujourd'hui dans Le Parisien/Aujourd'hui en France. Seul un quart veulent son maintien. Près de neuf sondés sur dix (87%) jugent en outre qu'il faut "demander aux plus riches de participer davantage à la solidarité fiscale".

Re: Vie interne de l'UMP

MessagePosté: Ven 9 Avr 2010 17:33
de Jean-Philippe
Deux élus parisiens viennent de quitter l'UMP pour rallier le Nouveau Centre.

Il s'agit de Lynda Asmani, 36 ans, conseillère de Paris, élue du Xe arrondissement et d'Eric Helard, 48 ans, conseiller de Paris et élu du XVIe arrondissement, tous deux ex UDF, ralliés à l'UMP en 2002.
Après Hervé de Charette, il n'est pas impossible que le nouveau parti centriste qui se profile avec le regroupement du NC et de l'Alliance Centriste séduise nombre de nostalgiques de l'ex UDF, y compris ceux qui ont rejoint l'UMP il y a 8 ans. L'UMP serait donc reporté davantage sur la droite en perdant une partie de sa composante centriste.
Ces élus observent probablement que plus l'UMP prend du poids au sein de la droite, plus celle-ci recule dans les suffrages. Il est vrai que l'on ratisse plus large à deux que seul et que la division n'est pas un problème dans un mode de scrutin à deux tours.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ ... centre.php

Re: Vie interne de l'UMP

MessagePosté: Jeu 1 Juil 2010 11:19
de Jean-Philippe
Nicolas Sarkozy a annoncé un remaniement du gouvernement aux députés UMP. Le parti majoritaire pourrait également être touché par une réorganisation à la même période.

C'est au détour au détour d'une phrase, presque par incidence, que Nicolas Sarkozy a annoncé aux députés de la majorité qu'il y aurait «une réorganisation de l'UMP» en octobre. Ce faisant, le président a fait écho aux critiques émises jusque dans la majorité contre le cumul entre les fonctions de ministre et de trésorier de l'UMP. Tout en défendant Éric Woerth, Christine Lagarde avait jugé qu'une «clarification» s'imposait, de même qu'Alain Juppé et Bernard Accoyer. La «réorganisation» promise se traduira-t-elle par un simple changement de trésorier ou sera-t-elle plus radicale?

Le chef de l'État a aussi, volontairement ou non, relancé les spéculations sur le sort de Xavier Bertrand. Rien ne dit que sa succession Rue La Boétie est ouverte. Le secrétaire général nous a affirmé mercredi que la question de son remplacement ne se posait pas. «Il y aura des aménagements, des adaptations, peut-être des changements de personne, mais je reste», nous a-t-il expliqué.

Mais les critiques contre sa gestion ont redoublé. «Le parti, c'est l'appareil logistique de la campagne pour 2012. Aujourd'hui, il est menacé de ruine», assène un proche du chef de l'État. «Le fonctionnement de la machine laisse à désirer, nuance un permanent de l'UMP. Le côté barnum, le gros événementiel, ça va. Mais pour réussir une réunion, il faut que Fillon soit au programme, sinon on ne fait pas la salle.» Les détracteurs du secrétaire général affirment aussi que le nombre d'adhérents a chuté. Xavier Bertrand sait que la période est dangereuse pour lui. Il en a d'autant plus conscience que son prédécesseur, Patrick Devedjian, s'est institué porte-parole des mécontents. Les reproches du ministre de la Relance sur l'incapacité du parti à organiser le débat d'idées l'ont particulièrement blessé : Jean-François Copé l'attaque sur ce terrain depuis des mois.

Pour faire mentir l'un et l'autre, Bertrand tente de préempter l'organisation de la future campagne présidentielle. Le déménagement du siège de la rue La Boétie à la rue Vaugirard, motivé au départ par un souci d'efficacité et d'économie, fait partie de cette stratégie. Les responsables de la majorité, auxquels le secrétaire général a montré la vidéo sur le projet immobilier, ont d'ailleurs noté la ressemblance avec l'aménagement du QG de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. «C'est un siège à l'image de sa vocation, devenir le siège du candidat en 2012», a commenté Xavier Bertrand en marge de la réception des nouveaux adhérents, le 12 juin.

Le procédé fait sourire à l'Élysée. «Je doute fortement que le président s'y installe pour la campagne, confie un fidèle du chef de l'État. Sarkozy voudra être complètement libre de ses mouvements.» Mais les mêmes qui prédisent un changement imminent du patron de l'UMP sont beaucoup plus évasifs sur l'identité de son successeur. «Le profil idéal, c'est un jeune qui n'a pas d'ambition avant 2022, ou un plus âgé qui n'a pas d'ambition présidentielle», juge un connaisseur de la vie du parti. Jeune comme le ministre de l'Éducation, Luc Chatel, dont le nom a été avancé il y a plusieurs semaines déjà? Interrogé sur cette rumeur, Chatel l'avait démentie: «Ça me fait plaisir qu'on pense à moi, mais je suis parfaitement heureux là où je suis, merci!»

Car secrétaire général, c'est un job à temps plein. Celui qui l'occupera - ou celle, puisque Nathalie Kosciusko-Morizet, aujourd'hui adjointe de Xavier Bertrand, rêve de prendre du grade - ne pourra pas être simultanément membre du gouvernement. C'est la raison pour laquelle Sarkozy avait finalement préféré nommer Bertrand plutôt qu'Hortefeux à la tête du parti en décembre 2008. À l'époque ministre des Affaires sociales, le plus vieil ami du président voulait garder son poste. Aujourd'hui, Brice Hortefeux ne semble pas plus emballé à la perspective de quitter l'Intérieur.


http://www.lefigaro.fr/politique/2010/0 ... -l-ump.php

Re: Vie interne de l'UMP

MessagePosté: Mer 1 Sep 2010 22:00
de Jean-Philippe
Les tensions Copé/Bertrand sont de plus en plus visibles, et ce à l'approche du renouvellement du mandat de secrétaire général du parti qu'occupe le second. Il se dit aussi que Fillon serait intéressé pour prendre en main l'UMP, surtout s'il quitte Matignon alors que Bertrand voudrait revenir au gouvernement. Si on ajoute à cela le malaise affiché de certains ministres quant à la politique sécuritaire (ceux dits de l'ouverture et Morin notamment), l'image plutôt mitigée qu'ont donné les médias de la journée de Port-Marly, l'ambiance à l'UMP n'est pas au beau fixe. Sans parler de l'affaire Woerth qui n'en finit pas de rebondir, juste au moment où les gens recommencent à écouter régulièrement les infos.

http://www.lefigaro.fr/politique/2010/0 ... d-jour.php

Re: Vie interne de l'UMP

MessagePosté: Sam 11 Sep 2010 15:40
de Jean-Philippe
Cet automne, on risque d'assister à un jeu de chaises musicales : Fillon quitte Matignon et prend l'UMP pour éviter que Copé ne le fasse, Bertrand entre au gouvernement en compensation. Voilà le scénario auquel je crois le plus.
Quant à Copé, Sarkozy va peut-être le prendre à Matignon, mais j'ai du mal avec cette hypothèse car Copé a plusieurs fois affirmé qu'il ne quitterait pas la présidence du groupe UMP.

Jean-François Copé : secrets d'une offensive

Il a bousculé la rentrée politique en affichant sa volonté de prendre l'UMP. Jean-François Copé a deux mois pour convaincre Nicolas Sarkozy de sa loyauté. Récit d'un changement de stratégie dicté par un impératif: se positionner comme le meilleur candidat de la droite en 2017 face à François Fillon.

«Moi je dis tout ce que je pense et tout ce que je veux!» Jean-François Copé n'a pas attendu longtemps, en cette rentrée, pour mettre en application ce principe. La classe politique émerge à peine de la torpeur estivale, la plupart des Français sont encore en vacances quand le patron des députés UMP lance sa campagne médiatique. Objectif: prendre la tête du parti du Président.

L'offensive a surpris. Nombreux sont ceux qui croyaient que Jean-François Copé resterait jusqu'à la fin du quinquennat à son poste de président du groupe UMP à l'Assemblée nationale et ferait fructifier son capital politique à travers son club GénérationFrance.fr. Puisque Nicolas Sarkozy n'avait pas voulu de lui au gouvernement en 2007, il devait tenter de se rendre indispensable au chef de l'Etat grâce à ces deux points d'appui. Les réflexions menées au sein de son club devaient lui permettre d'apporter des idées au futur candidat et faire de lui le premier colonel de Sarkozydans la campagne présidentielle. A partir de là, il escomptait, en cas de victoire, devenir le premier chef de gouvernement du second quinquennat et, en cas de défaite, aurait misé sur la conquête du parti pour devenir le leader de l'opposition. Dans les deux cas, il serait en bonne position pour être le candidat de son camp à la présidentielle de 2017. Du classique sous la Ve République.

Seulement, Jean-François Copé a dû réviser son calendrier au début de l'été, quand il a compris que Nicolas Sarkozy pouvait remplacer François Fillon à Matignon et confier à son premier chef de gouvernement les rênes de l'UMP dès cet automne. Difficile de laisser un de ses concurrents potentiels pour la candidature en 2017 s'installer à la tête de l'UMP sans réagir. Le pari de Fillon est le même que le sien : pour devenir le successeur de Sarkozy, il faut tenir la meilleure position possible. Et, dans l'esprit de Jean-François Copé ce n'est pas Matignon. «J'ai envie de mener la campagne présidentielle. On ne le fait pas à Matignon», explique-t-il. Dans cette logique, la conquête du parti majoritaire est essentielle. Et elle passe par une étape obligée: convaincre le chef de l'Etat.

Pas forcément le plus facile pour Jean-François Copé. Les relations entre les deux hommes ont toujours été marquées du sceau de la méfiance. Sous la présidence Chirac, Copé a souvent été envoyé au front pour contrer les offensives de Sarkozy. La sanction au lendemain de son élection à l'Elysée est sans appel: Copé n'est plus au gouvernement. Il devra se contenter du Parlement pour exister. Seule possibilité pour lui de marquer son territoire: contrarier les projets élyséens. C'est l'époque où les conversations entre les deux hommes se font à fleurets mouchetés:

Sarkozy: «Copé veut faire une carrière parlementaire!»

Copé: «Tu n'as pas eu cette chance.»

Sarkozy: «Je n'ai jamais eu un Président qui m'a fait président du groupe.»

Copé: «Il t'a fait ministre.»

Sarkozy: «Oui, mais seulement au second mandat.»

Autour de la table, tout le monde comprend qu'aucun des deux ne cédera. C'est à cette même période que le Président confie à ses interlocuteurs: «Quand tu parles à Xavier Bertrand, tu as l'impression qu'il t'aime. Quand tu parles à Copé, tu as l'impression qu'il s'aime. Bertrand me ressemble, Copé ressemble à Juppé.» Dans son esprit, ce n'est évidemment pas un compliment.



Il a droit à des déjeuners en tête à tête avec Sarkozy


Pourtant, en trois ans, Jean-François Copé va réussir à s'imposer au chef de l'Etat. A la manière d'un Sarkozy multipliant les piques sous Chirac, Jean-François Copé n'a cessé de faire entendre sa petite musique lors des premières années du quinquennat. Réclamant «un hyper-Parlement» face à l'hyper-Président, revendiquant le droit pour les députés de lancer des pistes de réflexion en même temps que le Président annonçait des commissions sur la suppression de la publicité dans l'audiovisuel ou sur le port de la burqa par exemple. Une stratégie de la tension qui s'avère payante. Copé devient un interlocuteur incontournable.

Au début, lors des petits déjeuners de la majorité du mardi, à l'Elysée, Jean-François Copé était en bout de table. Aujourd'hui, il a droit à des déjeuners en tête à tête avec Nicolas Sarkozy. «Il y a beaucoup plus de confiance entre lui et moi, concède le président du groupe UMP. Depuis janvier dernier, on a des contacts fréquents et réguliers où on se dit de plus en plus de choses.» Entamée au début de l'année, l'opération «Restore Hope» (restaurer l'espoir!), comme il l'appelle lui-même, porte ses fruits. Jean-François Copé a profité de la défaite des régionales pour avancer ses pions et réclamer un «retour aux fondamentaux». L'Elysée est sur la même ligne. Mais le député-maire de Meaux a également compris la nouvelle fragilité de sa position à l'Assemblée. Dans la dernière ligne droite du quinquennat, ce ne sera plus le lieu central de la bataille qui s'annonce. Son influence risque de diminuer d'autant qu'en parallèle, l'Elysée met en avant deux de ses proches, Bruno Le Maire et François Baroin (voir ci-dessous).Face à la concurrence naissante, il doit bouger.

C'est au cours de l'un de ses entretiens avec le Président, en juillet, que Jean-François Copé évoque la possibilité pour lui de devenir secrétaire général de l'UMP. Le Président écoute, mais ne répond pas directement à la proposition. En politique avisé, Copé retient que son interlocuteur ne l'a pas découragé, et surtout, ne lui a pas dit non. Pour lui, c'est un signe, il décide d'avancer son calendrier et de foncer.

Au préalable, Jean-François Copé prend quand même la précaution de tester les intentions de François Fillon. Rendez-vous est pris avant les vacances entre les deux hommes, qui entretiennent aussi des rapports compliqués. Des intérêts convergents face à Sarkozy au début du quinquennat ont pu les rapprocher. Aujourd'hui, les relations sont plus distantes. Comme le confiait en début d'année Jean-François Copé, «François Fillon est le seul Premier ministre qui aura réussi à ne pas mettre son nom sur une réforme!» D'ailleurs, face au silence du Premier ministre sur ses intentions, l'élu de Seine-et-Marne se garde bien de découvrir les siennes. Il connaît les ambitions de Fillon.



«Je n'ai aucune envie de voir la gauche passer en 2012»


Le match Copé-Fillon est lancé. Lequel Sarkozy choisira-t-il? En visant la présidentielle de 2017, n'ont-ils pas intérêt tous les deux à sa défaite en 2012? «Je n'ai aucune envie de voir la gauche passer en 2012», se défend Copé pour anéantir les soupçons. «Sarkozy peut donner l'UMP à Copé sans risque. Ce n'est pas là que ça se passe dans une présidentielle», explique un ministre qui se souvient qu'en 2002, c'est dans le bureau de Jérôme Monod, à l'Elysée, que se décidait la campagne. Et Lionel Jospin est là pour témoigner qu'en 1988, ce n'était pas au PS, qu'il dirigeait, que les décisions stratégiques se prenaient pour la réélection de François Mitterrand, mais bien à l'Elysée.

Dans cette bataille, Jean-François Copé dispose d'un atout majeur: Brice Hortefeux. Une amitié réelle unit les deux hommes. Or, le ministre de l'Intérieur est aussi l'ami le plus proche du chef de l'Etat. Quand les tensions entre le Président et le patron des députés UMP sont exacerbées, Brice Hortefeux joue les médiateurs. «Hortefeux, c'est le baromètre de Copé, explique un ministre. Quand il va trop loin contre Sarkozy, Hortefeux le lui dit et il arrête.»

Les deux hommes partagent également un adversaire commun: Xavier Bertrand, l'actuel secrétaire général de l'UMP. Le ministre de l'Intérieur a considéré comme une agression la nomination d'un nouveau secrétaire national aux fédérations au côté du député de l'Oise, Edouard Courtial, titulaire du poste et l'un de ses protégés. Les discussions houleuses qui ont suivi ont achevé de convaincre le ministre de l'Intérieur de la nécessité de modifier le fonctionnement du parti. Alors, quand Jean-François Copé lui parle de son projet, Brice Hortefeux ne peut qu'adhérer.

Autre soutien de poids, celui de Jean- Pierre Raffarin, avec lequel il parle souvent. Et Alain Juppé semble considérer favorablement cette hypothèse. Autant de personnalités qui peuvent glisser à l'oreille de Sarkozy que Xavier Bertrand «a échoué sur quatre points: les adhérents, les idées, le site internet... et dans sa mission initiale de contrer la montée de Copé». Nicolas Sarkozy prendra-t-il pour autant le risque de nommer Jean-François Copé à l'UMP à la veille de la campagne présidentielle? «Il est intéressé, assure un élu, qui ajoute quand même: Il faut juste qu'il le vive bien.» En d'autres termes, Nicolas Sarkozy ne veut pas que l'interprétation qui résulterait de cette nomination soit celle d'un aveu de faiblesse.

C'est la raison pour laquelle, depuis la rentrée, Jean-François Copé s'affiche «à 100% derrière Sarkozy», décrypte un de ses proches. Mardi soir, au cours d'un dîner avec quelques journalistes, il est allé jusqu'à décrire un Président «pugnace et brillant» lors du petit déjeuner de la majorité. Jean-François Copé a bien compris que le temps de la distinction était terminé s'il voulait décrocher le poste convoité. Nicolas Sarkozy lui a demandé, comme à tous ses interlocuteurs en ce moment, d'être «loyal». Le chef de l'Etat ne supporte pas que tout le monde veuille «se différencier» de lui. À dix-huit mois de l'échéance présidentielle, les prochaines promotions se feront à l'aune de la loyauté.

«Le Président doit s'amuser en ce moment», assure un proche de Copé. Les pièces sur l'échiquier politique veulent bouger, mais c'est lui qui décidera du moment et de la place à accorder. Et pour chaque poste, il a le choix entre plusieurs pièces. Borloo ou Alliot-Marie à Matignon s'il change Fillon. Fillon ou Copé à l'UMP s'il fait rentrer Bertrand au gouvernement. Tous ont deux mois pour le convaincre qu'ils seront la bonne personne à la bonne place.

S'il est trop tôt pour se prononcer sur les noms qui seront choisis, ceux qui connaissent bien le chef de l'Etat savent qu'il ne craint pas de nommer de fortes personnalités à des postes importants. «Il considère qu'il est le meilleur, donc que ce n'est pas gênant d'avoir un homme fort à l'UMP», assure un de ses interlocuteurs réguliers. Surtout, Sarkozy est prêt à confier un poste à celui qui le convoite le plus. Quand il a fallu décider entre Brice Hortefeux qui n'était pas demandeur et Xavier Bertrand prêt à quitter son poste au gouvernement pour prendre le secrétariat général de l'UMP , le choix a été simple. Mais dans deux mois, la donne sera plus compliquée puisqu'il faudra trouver un point de chute à François Fillon. Comme le confie un de ses visiteurs, «Nicolas Sarkozy est déçu que le Premier ministre ne s'engage pas davantage dans la conquête de la Mairie de Paris». De ce point de vue, pas de risque avec Jean-François Copé. Il n'est pas du genre à avoir des états d'âme, maintenant que sa stratégie est fixée. Il s'est porté volontaire pour «traverser le pont d'Arcole en flammes», il est prêt à s'engager à fond. A condition que l'Elysée respecte aussi sa différence. Quand Claude Guéant s'est félicité de son acte «d'allégeance», après sa tribune dans Le Figaro du 4 septembre où il expliquait «les conditions de la victoire en 2012», Jean-François Copé a immédiatement tenu à rectifier l'interprétation: «Ce n'est pas le mot que j'aurais choisi. Je préfère parler d'engagement.» Comme le résume un des interlocuteurs du Président: «On va le tester sur sa capacité à être différent tout en étant loyal.» Les nerfs de chacun des protagonistes vont être mis à rude épreuve pendant les deux mois à venir avant le vaste réaménagement annoncé.




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Les quatre mousquetaires


Ecartés en 2007 par Nicolas Sarkozy, ils ont su, en 2010, se rendre indispensables au Président. Nés en politique grâce à Jacques Chirac, Jean-François Copé (46 ans), François Baroin (45 ans), Bruno Le Maire (41 ans) et Christian Jacob (50 ans) se sont constitués en bande et se retrouvent régulièrement autour d'un déjeuner amical. Mais en politique, que pèse l'amitié face à l'ambition? «On a tous une certaine maturité politique, assure Jean-François Copé.Il y a des pièges dans lesquels on ne tombe pas.»

Jusqu'à présent, le petit groupe a réussi à bien fonctionner. Les promotions ministérielles de Bruno Le Maire à l'Agriculture et de François Baroin au Budget n'ont pas altéré les relations entre chiraquiens de la première heure et ceux restés à l'Assemblée Jacob à la présidence de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, Copé à la présidence du groupe UMP. Mais il n'a échappé à personne que Nicolas Sarkozy ne cessait de vanter les mérites des ralliés du gouvernement. «Sarkozy fait monter Baroin et Le Maire pour les détacher de Copé», assure une ministre. Ces dernières semaines, les échos ont fleuri, laissant entendre qu'ils feraient d'excellents successeurs à François Fillon à Matignon.

Aujourd'hui, Copé assure que «le succès des uns fait le succès des autres». Mais demain? Si Nicolas Sarkozy est réélu, qui choisira- t-il comme Premier ministre? Sachant qu'au moins trois d'entre eux sont sur les rangs: Copé, Baroin et Le Maire. Un proche de Copé estime que «Baroin est le plus dangereux car il a un fort capital sympathie». C'est en outre le seul avec Copé à n'avoir pas écarté l'hypothèse d'une candidature présidentielle. La devise des mousquetaires de Dumas était: «Un pour tous, tous pour un.» Elle ne s'applique évidemment pas à ces quatre-là.

http://www.lefigaro.fr/politique/2010/0 ... ensive.php

Re: Vie interne de l'UMP

MessagePosté: Jeu 30 Sep 2010 20:35
de Jean-Philippe
Je vous propose la lecture d'articles ou de billets sur les rapports complexes de l'UMP et d'Internet.

Voici les liens vers deux billets du publicitaire proche de l'UMP Arnaud Dassier, co-responsable de la webcampagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
Dans le premier, celui-ci fait le constat de la faiblesse de l'UMP et du bilan du gouvernement sur internet et dans le domaine des nouvelles technologies.
http://adassier.wordpress.com/2010/08/04/sarkozy-le-president-low-tech-petite-histoire-d%e2%80%99un-formidable-gachis-ou-le-naufrage-digital-de-la-droite-francaise/

Dans le second, il pointe la faiblesse de la propagande UMP (interne comme externe), insistant sur le fait que l'UMP ne fasse que répéter les annonces gouvernementales.
Il conclut ainsi ce billet :
Le choix que fera le Président Nicolas Sarkozy sera un indicateur intéressant de sa lucidité et de sa capacité à préparer 2012 dans les meilleures conditions. Soit il fera le choix de la facilité et de la tranquillité en reconduisant les tenants de « la voix de son maitre ». Les adhérents continueront alors de quitter le navire, la démotivation gagnera les cadres et les élus, et il ne faudra pas s’étonner de la faiblesse de l’apport de l’UMP lors de la campagne 2012. Soit il prend le risque de donner à l’UMP l’autonomie dont elle a besoin pour être vivante et « libre » et, ce faisant, forte et utile pour la campagne de 2012. Comme disait le candidat en 2007, il n’y a pas de pire risque que celui de ne pas en prendre


http://adassier.wordpress.com/2010/09/05/ump-lusine-a-mediocre-propagande/

Le Monde publie un article sur le retard de l'UMP sur Internet, retard qu'elle tente de combler.
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/09/30/l-ump-veut-rattraper-son-retard-sur-internet-avant-2012_1414976_823448.html

Cela va jusqu'à des tentatives probables de militants (voire de permanents) de l'UMP de publier des commentaires sur Twitter en se faisant passer pour des socialistes.
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/09/30/quand-l-ump-se-fait-passer-pour-le-ps-sur-twitter_1417803_823448.html#ens_id=1418063

Bonne lecture

Re: Vie interne de l'UMP

MessagePosté: Mar 12 Oct 2010 22:28
de Jean-Philippe
Les élections internes (localement puis nationalement) approchent à l'UMP avec leur lots de tensions et l'une d'entre elles devrait avoir un certain retentissement médiatique si le résultat n'est pas favorable au sortant. Il s'agit de l'élection du délégué de cironscription Neuilly-Puteaux où Jean Sarkozy, le sortant après deux ans de mandat, affronte 4 candidats. L'article qui suit montre que l'ère Sarkozy sur Neuilly pourrait se terminer plus tôt que prévu, même si rien n'est acquis (le titre de l'article est un peu trop racoleur pour être totalement objectif, mais bon, on fait avec les sources disponibles).

Politique Neuilly
La fin programmée de Jean Sarkozy à Neuilly
Le fils du président pourrait perdre le contrôle de la section UMP à Neuilly-Puteaux fin octobre
Enquête
Pour la première fois confronté à une opposition interne, Jean Sarkozy pourrait, selon nos informations, perdre la section UMP de Neuilly-Puteaux. Avec la cantonale et la législative à venir, la Sarkozy Connection de Neuilly pourrait s’écrouler.

4 candidats contre Jean Sarkozy
Car la situation tient plus de la débâcle potentielle que d’une nouvelle Epadette : C’est la première fois de sa carrière que Jean Sarkozy fait face à des adversaires lors d’un scrutin interne à l’UMP. En 2008, les 3.700 adhérents UMP de la circonscription n’avaient d’autre choix que Jean Sarkozy lorsqu’ils ont désigné leur délégué de circonscription. Idem, personne face au fils du président lors du vote pour la présidence du groupe UMP au Conseil général.

Parmi les 4 adversaires de Jean Sarkozy, Rémy Galas , un analyste financier de 45 ans, militant de terrain chouchou des sympathisants locaux, espère l’emporter ou au moins « faire jeu égal » avec le fils du président. Pas agressif pour un sou à l’égard de Jean Sarkozy pendant notre entretien, Rémy Galas se contente de nous confier qu’il « pense qu’on peut faire davantage » pour la circonscription et assure qu’il y a « une grosse attente » autour de « cette élection ouverte. »

Jean Sarkozy pourrait lâcher l’affaire plutôt que de risquer un désaveu
« Rémy Galas a plus de chance de gagner que Jean », pronostique une ancienne élue UMP de la circonscription : « Son profil correspond plus à la vie quotidienne que quelqu’un qui n’a jamais signé de contrat de travail de sa vie. Et si Jean sent qu’il va perdre, il fera comme pour l’Epad, il ne prendra pas le risque de se présenter »
Officiellement, la concurrence ravit Emmanuel Voguet, le conseiller du fils du président, auteur de plusieurs essais sur la communication politique : « Qu’il y ait des gens qui aient envie de s’investir, c’est parfait non ? Cela veut dire que la démocratie interne est effectivement vivante». Mais dès que l’on évoque le nom de l’adversaire le plus sérieux de Jean Sarkzoy, le spin doctor se montre moins fair-play: « Rémy, ça fait deux ans qu’il n’a rien proposé ! C’est bien que maintenant il ait quelque chose à dire. Mieux vaut tard que jamais. »

Le délégué de circonscription, vrai patron local du parti
Au siège national de l’UMP, c’est silence radio. A la section locale de Neuilly, les permanents renvoient – justement – vers la rue de la Boétie. C’est que le poste en jeu fin octobre est véritablement celui du patron local du parti. « Le délégué de circonscription est chargé de représenter l’UMP au niveau de la circonscription et occupe la fonction de conseiller national », nous explique Mike Borowski, délégué de circonscription de l’UMP à Saint-Ouen. « Le poste est souvent une étape avant une investiture cantonale ou… la députation ».

Fromantin, tombeur des ambitions de la Jean Sarkozy Connection
Tuile supplémentaire pour la team de Jean Sarkozy : Marie-Cécile Ménard , sa candidate pour les élections cantonales de mars 2011 affrontera Jean-Christophe Fromantin, l’homme qui l’a emporté dans la bataille des municipales de 2008 face au porte-parole de Nicolas Sarkozy, David Martinon. Fromantin estime n’avoir « pas trouvé dans l’attitude des deux conseillers généraux (de sa ville, Marie-Cécile Ménard et Jean Sarkozy) un soutien des projets » qu’il porte.

Le maire de Neuilly, un temps allié de Jean Sarkozy à l’époque des municipales, aurait donc complètement rompu avec le fils du président. Car Fromantin annonce aussi qu’il briguera le siège de député de la circonscription. Le conseiller général en scooter devrait donc revoir les ambitions qu’on lui porte dans l’ancienne circonscription de papa ou tenter d’aller briguer un siège ailleurs.


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