Herimene a écrit:Roland Dumas n'a pas à s'en vanter. Maintenant, je pense qu'il a pris la bonne décision, d'autant qu'à l'époque la possibilité de non-validation des comptes de campagne n'était pas une pratique connue du grand public et aurait probablement beaucoup choqué à droite. L'impartialité de Roland Dumas, ancien ministre socialiste, aurait été remise en cause.
Je ne suis pas d'accord avec toi sur la conclusion, mais tu soulèves un point effectivement majeur. Le mode de nomination du Conseil constitutionnel contribue à affaiblir sa voix. Quelle que soit la décision qui aurait été prise, il y aurait eu des doutes sur la partialité. Si invalidation, on aurait accusé un Conseil constitutionnel présidé par un socialiste (et pas un des moins louches !) de vouloir démolir les deux candidats de droite. Si validation (ce qui fut le cas), on y voit le cynisme d'une caste politique qui, derrière des convictions de façade, cherche avant tout à s'auto-protéger.
Herimene a écrit:Et puis cela aurait complètement bouleversé le résultat de l'élection, en disqualifiant 2 des principaux candidats. Même si les candidats concernés avaient largement dépassé le seuil de frais de campagne, invalider leurs comptes aurait en pratique conduit à une annulation de l'élection et à une négation du choix des électeurs.
Je ne suis pas absolument d'accord sur ton dernier constat. Il y a des invalidations à chaque municipale, à chaque législative. Cela constitue-t-il une négation du choix des électeurs ? Bien sur que non. Pour être candidat (et a fortiori élu), il faut respecter un certain nombre de règles clairement édictées ; ne pas les respecter suppose qu'on puisse être condamné, et donc non élu.
Point.