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Décès de Georges Frêche

MessagePosté: Dim 24 Oct 2010 19:15
de Robespierre
Le président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon est décédé dimanche après-midi, selon le journal Midi Libre.

Georges Frêche (AFP)
Le président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, est décédé dimanche après-midi à Montpellier, a annoncé le journal Midi Libre sur son site internet. Son décès a été provoqué par un arrêt cardiaque, selon le sénateur Robert Navarro.

Ancien député-maire de Montpellier, il présidait la communauté d'agglomération de Montpellier depuis 1977 et le Conseil régional de Languedoc-Roussillon depuis 2004.

Re: Décès de Georges Frêche

MessagePosté: Dim 24 Oct 2010 19:34
de spinto
Au-delà du jugement que chacun donnera à son oeuvre en tant qu'élu, et du respect du à tout Homme, se pose la question de la succession. A chaud, il me semble qu'il faut distinguer deux cas :

- le conseil régional : la gauche non frêchiste y est désormais absente depuis les dernières élections. L'héritage peut donc sembler assuré, et il n'est pas sur que le PS parvienne à récupérer ce qui sont depuis mars dernier des exclus du parti.

- la communauté d'agglomération de Montpellier : la situation apparait a priori beaucoup plus complexe, entre les pro-Frêche et les pro-Mandoux, qui se partagent la majorité. N'ayant pas le détail du partage des sensibilités de chacun, je ne pourrais m'aventurer dans un pronostic des évènements à venir.

Paradoxalement, le décès du franc-tireur languedocien n'ouvre pas tant que ça la voie à une réconciliation de la gauche locale.

Re: Décès de Georges Frêche

MessagePosté: Dim 24 Oct 2010 19:46
de Jean-Philippe
Je pense au contraire que son décès peut contribuer à accélérer la réconciliation. Pour l'agglo, Mandroux peut s'imposer, car libérée de la tutelle de son ex mentor.
Pour la région, Alary, président du conseil général du Gard, peut lui succéder, son département n'étant pas menacé par la droite.

Re: Décès de Georges Frêche

MessagePosté: Dim 24 Oct 2010 23:40
de Artisan-Politologue
Au dela de l'héritage fréchiste va se poser la question, à plus long terme, de la géopolitique globale de la région.
La balnéarisation, l'installation de retraités votant davantage à droite sur le littoral du Languedoc-Roussillon, ajoutés à d'autres phénomènes (déclin des bassins industriels, mutations et crise des régions viticoles entre autres...), provoquent un lent glissement à droite, par à-coups (cf mon site www.atlaspol.com et les pages consacrées au redécoupage Marleix dans les départements languedociens sur artisans-politologues.blogspot.com).
Dans ce contexte, certes le département de Damien Alary, le Gard, n'est pas menacé à court terme (mars 2011) mais plus loin dans le temps, à mon avis, c'est une autre histoire (surtout si la réforme territoriale passe).
En effet, malgré la vague rose des régionales de 2010, le total des voix de gauche lors de ce scrutin est bien au delà du poids réél du PS et de ses alliés dans la région. Frêche rassemblait bien au dela de son camp (vous avez remarqué ce soir sur France 2: quasiment que des témoignages élogieux d'électeurs de droite).
A chaud, je dirais que sa disparition va remettre la droite locale à son véritable étiage, tout au moins à un niveau très proche. La gauche pourrait avoir du mal à recoller certains morceaux, tout au moins au début. Les semaines qui viennent seront déterminantes, notamment pour l'ordre de marche pour les cantonales de mars. Le FN va sans doute être boosté. Certains électeurs fréchistes de mars 2010 reviendront vers lui, sans passer par la case UMP au vu de la défiance contre le gouvernement.
Il faut donc s'attendre en mars 2011, dans le Gard et l'Hérault (je met toujours les Pyrénées-Orientales à part, ils ont leur propre géopolitique) à un certain nombre de triangulaires, mais aussi de duels droite-FN, PS-FN ou Fréchistes-FN si ces derniers ne sont pas rentrés dans le rang d'ici là.
Bref, une phase d'émiettement avant une recomposition.

Manu

Re: Décès de Georges Frêche

MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 06:26
de Zimmer
Au sein du conseil régional de Languedoc-Roussillon, Georges Frêche devrait être remplacé par Mahfoud Benali. Président du club de football Montpellier Atlas Paillade, celui-ci avait également été candidat (non élu), en mars 2008, sur la liste des Verts conduite par Jean-Louis Roumégas aux élections municipales à Montpellier.

Re: Décès de Georges Frêche

MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 07:21
de maxxx
Artisan-Politologue a écrit: Dans ce contexte, certes le département de Damien Alary, le Gard, n'est pas menacé à court terme (mars 2011) mais plus loin dans le temps, à mon avis, c'est une autre histoire (surtout si la réforme territoriale passe).


Je suis totalement d'accord avec ce constat : je pense aussi que le Gard devrait suivre une évolution électorale dans les 10 ans en faveur de la droite, surtout si la gauche passe en 2012. Le Gard n'est plus toute puissante dans ce département et la gauche a su se maintenir localement depuis 2002 en étant surtout aidée par l'impopularité nationale des gouvernements de droite ; deux indicateurs montrent cet effritement progressif de la gauche : les législatives de 2007, lors desquelles la droite a très facilement réussi à reconduire ses sortants et surtout a fortement menacé la gauche dans sa 5ème circonscription (Damien Alary faisait plus de 55% en 2002 quand William Dumas chutait à un peu plus de 51%, a contre-courant du contexte national) et les sénatoriales de 2008, où la droite est parvenue, avec le maire UMP de Nimes Jean-Paul Fournier, malgré le scrutin majoritaire, à prendre un des 3 sièges, ce qu'elle n'était jamais parvenue à faire depuis le début de la 5ème République.

Re: Décès de Georges Frêche

MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 17:55
de Zimmer
Frêche: Collerais présidente par intérim
AFP
25/10/2010 | Mise à jour : 18:42

L'élue divers gauche Josiane Collerais va assurer la présidence par intérim du conseil régional de Languedoc-Roussillon à la suite du décès de Georges Frêche, a-t-on appris aujourd'hui auprès du conseil régional.

Selon le code des collectivités territoriales, le conseil régional dispose d'un mois pour se doter d'un nouveau président. Aucune date n'a pas pour le moment été décidée pour ce vote des conseillers régionaux, a-t-on précisé de même source.

Agée de 60 ans, ancienne militante du PCF, Mme Collerais était jusqu'à présent vice-présidente de la région. Elle a été désignée en conformité avec le code des collectivités territoriales qui prévoit que le premier vice-président, dans l'ordre des nominations, doit prendre la tête de la région en cas d'empêchement de son président.

Le premier vice-président nommé est Damien Alary (DVG), mais ses fonctions de président du conseil général du Gard l'empêchent de prendre la tête de l'exécutif régional, a-t-on appris de même source.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/10/25/97001-20101025FILWWW00613-freche-collerais-presidente-par-interim.php

Re: Décès de Georges Frêche

MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 23:08
de Zimmer
Pour revenir aux intéressants échanges concernant l'après-Frêche en Languedoc-Roussillon, si la disparition de celui-ci devrait faciliter la tâche du PS dans son entreprise de réintégration de ses élus dissidents, je ne suis pas certain qu'on puisse envisager, pour autant, une véritable "réconciliation" entre les opposants d'hier.

A Montpellier, la maire, Hélène Mandroux, est affaiblie politiquement après son score médiocre des élections régionales (dans sa ville même, la liste qu'elle conduisait n'a obtenu que 11,36 % des suffrages exprimés au premier tour, arrivant en quatrième position et étant distancée de presque 30 % par celle conduite par Georges Frêche) et sera âgée de 73 ans lors des prochaines élections municipales de 2014, ce qui ne devrait pas non plus jouer en sa faveur si elle décide de se représenter. Il semble d'ores et déjà acquis que d'autres devraient lui disputer l'investiture du PS, en vue de ce scrutin qui devrait s'annoncer à très hauts risques pour le parti actuellement dirigé par Martine Aubry. Dans le futur immédiat, son éventuelle accession à la présidence de la Communauté d'agglomération de Montpellier ne semble pas du tout aller de soi.

S'agissant de la présidence du conseil régional, celle-ci devrait échoir à Damien Alary, actuel président du conseil général du Gard, ou à Christian Bourquin, son homologue pour le département des Pyrénées-Orientales. Alors que jusqu'au mois de mars de cette année, ce dernier était premier vice-président du conseil régional, Georges Frêche, suite aux dernières élections et probablement du fait du contexte politique nouveau qui en était issu, avait voulu ne pas établir de hiérarchie officielle entre ses quinze vice-présidents et leur classement avait alors suivi l'ordre alphabétique de leurs noms, ce qui positionnait Damien Alary comme premier vice-président tandis que Christian Bourquin devenait troisième vice-président derrière le maire de Mende, Alain Bertrand... Plus que des blocs politiques, on pourrait voir là s'affronter des blocs départementaux. Si l'un ou l'autre est élu, il devra abandonner la présidence de son conseil général.

En ce qui concerne le glissement à droite de la région, celui-ci ne fait pas de doute et, comme pour la région voisine de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, il remonte davantage au début des années 80. Dans ces deux régions, la gauche a commencé à perdre des positions lors des élections cantonales de 1982 et des élections municipales de 1983, avant de pouvoir en conserver puis d’en regagner certaines, grâce, durant la seconde moitié des années 80 et surtout les années 90, aux résultats spectaculaires du FN et aux triangulaires que ceux-ci engendraient quand il ne s’agissait pas de duels gauche-FN qui, la plupart du temps, tournaient forcément à l’avantage de la première, puis, comme cela a été souligné, à l’impopularité des gouvernements de droite successifs au cours des années 2000. Si la gauche revient au pouvoir en 2012, elle sera plus en difficulté dans ces régions, à moins qu’elle profite à nouveau d’une remontée envisageable du FN, très handicapante pour la droite.

La disparition de Georges Frêche pourrait également avoir quelques conséquences au niveau national. Bien que déjà en voie d’exclusion du PS, celui-ci avait été l’un des soutiens régionaux de poids de Ségolène Royal lors des primaires organisées par ce parti à la fin de l’année 2006. Au fil des années et jusqu’à sa mort, il était l’un de ces très rares soutiens à ne pas l’avoir complètement lâchée, alors que son influence (on l’a vu de façon flagrante à l’occasion des dernières élections régionales) restait prépondérante auprès des dirigeants et militants socialistes de la région, région qui pèse elle-même un poids certain au sein du PS. Même si la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes ne fait plus, actuellement, figure de favorite pour l’investiture du PS en vue de l’élection présidentielle de 2012, il ne fait nul doute que le décès de son homologue du Languedoc-Roussillon constitue un coup dur pour elle.

Re: Décès de Georges Frêche

MessagePosté: Mar 26 Oct 2010 16:22
de Jean-Philippe
A la région, François Delacroix, Navarro, Alary, Bourquin, tous vices-présidents, sont cités comme successeurs potentiels. Seul le premier n'a pas d'autres mandat : c'est l'ancien directeur de cabinet de Frêche (18 ans), DGS de l'agglo de Montpellier puis au conseil général des Pyrénées-Orientales. Il n'est conseiller régional que depuis mars. Le 2e est sénateur de l'Hérault, les deux derniers, présidents des conseils généraux du Gard et des Pyrénées-Orientales) : c'est lui qui a assuré l'intérim en avril dernier quand Frêche s'est fait opéré de la hanche.

Demain, lors son enterrement sortira le livre de la maire de Montpellier Hélène Mandroux Maire Courage où elle règle ses comptes avec son mentor.
Pour une coincidence, on peut difficilement faire mieux.

voici des extraits cités par le Figaro :
Dans son livre, Hélène Mandroux reconnaît qu'il était un homme «intelligent, qui a tant fait pour Montpellier». «Je combats les idées et les méthodes, mais je respecte l'homme, et lui souhaite bonne santé et longue vie !», écrit aussi la maire de Montpellier, qui fut premier adjointe de Georges Frêche de 2001 à 2003, avant d'être désignée en 2004 pour lui succéder. Le reste tient beaucoup du règlement de comptes. «Il y a du Machiavel dans Georges Frêche», écrit-elle. «Il a construit un système de pouvoir fondé sur l'obéissance absolue. Qui n'est pas d'accord, qui prend un peu trop d'initiatives est éliminé, tôt ou tard. L'absence de contre-pouvoir suffisant lui a permis de virer les gens qui l'ont aidé au gré de ses humeurs».

Et d'enchaîner, quelques pages plus loin : «Il a régné par la peur, et les gens ont peur de lui, de ses réactions, de ses coups de gueule, de ses insultes, de ses humiliations. Quel gâchis !» Hélène Mandroux décrit encore un homme qui «a soif de pouvoir» et qui «confond pouvoir local et pouvoir absolu». Avant de s'adresser directement au président de la région : «Georges Frêche, vous avez tort : les Français ne veulent pas le mépris, ils veulent le respect ! Vous avez réveillé cette ville c'est vrai, mais en méprisant les femmes et les hommes, ses habitants. Aujourd'hui, j'avoue mon erreur : je vous ai cru. Vous avez bâti, c'est vrai. J'ai compris que vous bâtissiez non pas pour les autres, mais pour vous même, pour votre gloire personnelle.»


http://www.lefigaro.fr/politique/2010/10/25/01002-20101025ARTFIG00529-freche-mandroux-regle-ses-comptes-au-mauvais-moment.php

Re: Décès de Georges Frêche

MessagePosté: Jeu 28 Oct 2010 12:08
de Zimmer
Le successeur de Frêche choisi le 10/11
AFP
28/10/2010 | Mise à jour : 11:43

Le conseil régional de Languedoc-Roussillon se réunira le 10 novembre pour élire son nouveau président en remplacement de Georges Frêche, décédé dimanche, a-t-on appris aujourd'hui auprès de la collectivité. Une réunion des élus qui avaient été exclus du Parti socialiste pour avoir soutenu la liste Frêche aux élections régionales de mars, est prévue jeudi après-midi pour définir une ou des candidatures.

Deux élus de la région sont principalement pressentis pour succéder à M. Frêche: Christian Bourquin, président du conseil général des Pyrénées-Orientales, qui avait déjà assuré un intérim à la tête de la région en 2004 quand M. Frêche avait quitté son poste pour raisons de santé, et Damien Alary, président du conseil général du Gard.
A travers eux s'opposent deux fronts départementaux, l'un réunissant les Pyrénées-Orientales et l'Hérault, l'autre l'Aude, le Gard et la Lozère. Trois autres candidatures pourraient toutefois émaner des ex-socialistes de la liste Frêche.

Les élus ex-PCF, écologistes et chasseurs de la liste Frêche ne participent pas à la réunion de jeudi. L'ancien ministre communiste des Transports Jean-Claude Gayssot, qui était un proche de M. Frêche, a toutefois prévenu jeudi qu'il serait candidat à la succession si ses colistiers ex-PS ne parvenaient pas à s'entendre sur un seul candidat.

"Il faut que le groupe majoritaire (lesex-socialistes) choisissent quelqu'un, c'est à eux de choisir, qu'ils nous proposent un candidat et qu'ils discutent ensuite avec les autres groupes de la majorité sur la continuité des engagements que nous avions pris avec Georges Frêche", a-t-il déclaré au micro de Sud-Radio. "Si ce n'est pas le cas, s'ils viennent à plusieurs ou s'ils ne respectent pas les engagements, je me présenterai pour la succession", a-t-il ajouté.

Le conseil régional de Languedoc-Roussillon comprend 67 élus, dont 44 issus de la liste DVG de Georges Frêche, 13 de la liste UMP emmenée aux élections par Raymond Couderc, qui a quitté depuis le conseil régional pour cumul des mandats, et 10 de la liste du Front national conduite par France Jamet. L'UMP et le FN présenteront également des candidats le 10 novembre.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/10/28/97001-20101028FILWWW00473-le-successeur-de-freche-choisi-le-1011.php