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Pour bien connaître le système suisse il est effectivement un idéal vers lequel j'aimerais tendre (sauf dans le cas de la chambre haute, élue comme aux Etats-Unis avec 2 "sénateurs" par cantons, ce qui favorise très fortement les cantons ruraux), mais je doute fortement de la capacité de la France à avoir un tel système. En effet avec 7 ministres on pourrait par exemple avoir un conseil répartis comme cela : 2 RN, 2 LREM, 1 LR, 2 de gauche (soit EELV, soit PS, soit LFI) ou 3 RN, 2 LREM, 1 LR, 1 de gauche (selon le système choisi d'élection du parlement). Une coalition serait possible, gauche + LREM dans le 1er cas, RN + LR dans le 2e, mais ces deux possibilités seraient une grosse révolution dans les rapports entre partis (qui à l'heure actuelle imagine des alliances allant d'Édouard Philippe à François Ruffin ou d'Alain Juppé à Marine Le Pen ?).
Il y a enfin un problème, souvent peu médiatisé en dehors de la Suisse, à cette manière de faire : 7 ministres ça fait trop peu, et au fil du temps les hauts fonctionnaires ont pris de plus en plus de pouvoir puisque les ministres n'ont pas le temps/les capacités de s'occuper de l'ensemble des domaines sous leur autorité. On pourrait envisager un passage à 8 ou 9 membres, c'était d'ailleurs une possibilité lors des dernières élections fédérales (puisque les Verts prétendaient à 1 siège mais aucun sortant n'était prêt à leurs donner) mais ça ne suffirait toujours pas pour un pays de la taille de la France. Au delà d'une dizaine de membres un tel collège exécutif devient ingérable.

Ces débats sont vraiment passionnants, mais j'ai l'impression qu'on mélange tout.
Serait-il possible de créer diverses rubriques :
- Vers une 6ème République ? (sujet des derniers échanges)
- Mode de scrutin des législatives (sujet officiel du présent fil de discussion)
- Mode de scrutin des présidentielles
- Mode de scrutin des sénatoriales
... et municipales, régionales, départementales, intercommunalités.. .
Ces élections sont très différentes mais je ne suis pas convaincu que leurs modes de scrutins respectifs soient idéaux (euphémisme)
Ça permettrait d'avoir des débats un peu plus structurés et accessibles.

PhB a écrit:Ces débats sont vraiment passionnants, mais j'ai l'impression qu'on mélange tout.
Serait-il possible de créer diverses rubriques :
- Vers une 6ème République ? (sujet des derniers échanges)
- Mode de scrutin des législatives (sujet officiel du présent fil de discussion)
- Mode de scrutin des présidentielles
- Mode de scrutin des sénatoriales
... et municipales, régionales, départementales, intercommunalités.. .
Ces élections sont très différentes mais je ne suis pas convaincu que leurs modes de scrutins respectifs soient idéaux (euphémisme)
Ça permettrait d'avoir des débats un peu plus structurés et accessibles.

Vous avez tout à fait raison.

pmf a écrit:Dans un régime Présidentiel, vous ne pouvez avoir plus de deux candidats au Second Tour de l'élection Présidentielle sinon vous affaiblissez le Président.

Si vous voulez que les différents courants de pensée puisse être respectés, c'est la République parlementaire qui le permet avec la recherche des compromis et des consensus.
Nos Amis Allemands et Italiens vivent bien dans des Républiques parlementaires et les coalitions, voire les grandes coalitions, sont le lot de ces Pays avec une culture du compromis et une défiance moindre à l'égard du pouvoir ce qui devrait faire réfléchir en France.

Justement, un régime présidentiel n'est pas un régime où le président a un rôle aussi important que tel que la 5ème le pratique .
Une possibilité de 2ème tour avec pluralité (limité de candidata) pourrait y concourir, permettant, dans ce cas, un contrat (un 3ème candidat pourrait négocier avec un des 2 1ers et se présenter ou non ).

Je crains par ailleurs qu'un vrai régime parlementaire soit impossible ou très difficile à rétablir en France . Le "story stelling " de la 4ème république a ancré l'idée que la 4ème république était un régime très instable .(alors qu'en fait, la soi-disante instabilité tenait, à la fois, de la difficulté des problèmes à résoudre et d'une apparente valse des gouvernements, alors que les coalitions "de centre gauche "ont largement gouverné dans cette 4ème ) Ce discrédit se porte aussi sur la représentation proportionnelle .
Il est cocasse (ou triste ) de constater que ceux qui parmi qui reprochent le plus les "tares "de la 4ème figurent ceux (les gaullistes ) qui nt le plus contribué (c'est factuel) à ce que le fonctionnement de cette république soit parfois erratique , quite à s'allier à leurs soi-disant pires "ennemis ", les communistes .
Pierre Mendès-France avait très bien condamné ce "manège " .

Que pensez-vous du mode de scrutin utilisé en Allemagne pour les élections législatives fédérales? Soit la proportionnelle "personnalisée". Avec un seuil électoral national de 5% des suffrages exprimés. Selon moi ce mode de scrutin mixte a l'avantage de concilier proximité, justice électorale et efficacité. Le mode de scrutin utilisé lors des élections de 1949 était encore plus intéressant, avec le seuil de 5% seulement appliqué au niveau de chaque land, ce qui permettait une plus forte diversité qu'aujourd'hui avec l'élection de députés de formations fortes au niveau régional: Bayernpartei en Bavière, Deutsche Partei en Allemagne du Nord, Zentrum catholique en Rhénanie-du-Nord-Westphalie...

Pensez-vous qu'un tel mode de scrutin soit adaptable à la France? De tels mode de scrutin existent aussi en Italie et au Japon. Sans seuil national.

Le mode de scrutin en vigueur au niveau fédéral chez nos Amis d'Outre-Rhin me paraît extrêmement intéressant et pourrait être envisagé pour les élections législatives françaises.

Mais, comme je suis Français et bien entendu fier de l'être, le mode de scrutin allemand mériterait des aménagements à la française puisque la France est un État unitaire et non un État fédéral.

D'autres éléments de nature à inspirer un mode de scrutin pour nos législatives françaises pourraient aussi être importées de notre Pays frère, l'Italie, car l'intelligence politique historique de nos très grands Amis Italiens peut, et doit même, nous inspirer.

pmf a écrit:Le mode de scrutin en vigueur au niveau fédéral chez nos Amis d'Outre-Rhin me paraît extrêmement intéressant et pourrait être envisagé pour les élections législatives françaises.

Mais, comme je suis Français et bien entendu fier de l'être, le mode de scrutin allemand mériterait des aménagements à la française puisque la France est un État unitaire et non un État fédéral.

D'autres éléments de nature à inspirer un mode de scrutin pour nos législatives françaises pourraient aussi être importées de notre Pays frère, l'Italie, car l'intelligence politique historique de nos très grands Amis Italiens peut, et doit même, nous inspirer.

Vous avez tout à fait raison. Un tel mode de scrutin peut exister dans des États unitaires, tels que le Japon ou l'Italie (même si le second est très régionalisé). Le mode de scrutin japonais est assez particulier, vu qu'il s'agit d'un des rares exemples de scrutin mixte aux élections législatives, sans compensation à la proportionnelle.

Dans quelle mesure faudrait-il prendre en compte le fait que la France est un Etat unitaire pour le mode de scrutin ? À la rigueur, puisque nous ne disposons pas de députés régionaux comme les Allemands, l'Assemblée devrait compter plus de députés qu'elle n'en a à l'heure actuelle et qu'elle en aura avec le projet de réforme constitutionnelle de Macron.

Toutefois, même si je suis partisan d'une proportionnelle intégrale, le mode de scrutin allemand me paraît un excellent compromis, et les circonscriptions régionales pourraient servir de circonscriptions législatives dans le cadre proportionnel, avec suffisamment de sièges en jeu pour que ce soit intéressant.

Je suis moins fan du système électoral italien, qui repose sur la construction de coalitions avant l'élection, et qui me paraissent très artificielles.

Suite à mes lectures sur le fonctionnement de certains régimes politiques étrangers (Italie, Israël, Pays-Bas...), je suis devenu très critique envers la proportionnelle intégrale, surtout sans prime majoritaire. Ce système conduit dans bien des cas à une instabilité gouvernementale chronique et structurelle. La proportionnelle approchée est bien plus souhaitable. La proportionnelle intégrale renforce la mainmise des partis sur la vie politique nationale. Ce sont en effet eux qui choisissent la composition des listes, sans possibilités de choix pour les électeurs. De plus, à quoi bon avoir des listes nationales de 577 noms? Dont personnes ne connait plus de 10 noms.

Quand on parle de proportionnelle intégrale, ça veut simplement dire que 100 % des sièges sont répartis à la proportionnelle et que le scrutin n'est pas couplé avec des circonscriptions uninominales.

Après, la proportionnelle intégrale se décline avec (Espagne, Belgique, etc) ou sans circonscriptions (Pays-Bas, Israël). En 1986, la proportionnelle en France était intégrale, mais divisée en circonscriptions départementales, avec donc un nombre réduit de noms sur les listes.

L'Allemagne et l'Italie, quant à elles, utilisent un système électoral mixte (proportionnel et majoritaire).