de Corondar » Dim 6 Juil 2014 00:54
J'aimerai rappeler que Sarkozy est très loin d'être le premier politique (ou même people) à bénéficier d'une exposition médiatique pour venir défendre son cas juridique dans un media à une heure de grande écoute (récemment : Cahuzac sur BFM, DSK sur TF1, plus anciennement Baudis sur TF1 également...). Quand on est un homme public, d'éventuelles poursuites judiciaires sont surexposées par rapport à un justiciable anonyme. A partir de là , qu'il en découle une éventuelle contre-attaque également surexposée, ne me parait pas abusif. L'élément le plus flagrant, c'est qu'aux yeux de l'opinion publique, dans ce genre d'affaire hyper médiatisée, mise en examen rime souvent avec mise en accusation, ce qui sont pourtant deux choses bien différentes.
Ensuite, sur le procès en berlusconnisme, j'avoue être assez perplexe. Est-ce à dire que la critique d'un système judiciaire (qu'elle soit fondée ou non d'ailleurs) est obligatoirement un signe de dérapage populiste ? Autant, je trouvais que lorsqu'il était président, il était très choquant d'entendre Sarkozy critiquer les juges (rôle de garant des institutions tout ça tout ça), autant, maintenant qu'il est redevenu un justiciable non-présidentiel, critiquer la justice est son droit le plus strict (il n'est pas le premier mis en examen à le faire, il ne sera pas le dernier). Et, que je sache, Berlusconi n'est pas non plus l'inventeur de cette ligne de défense consistant, pour un mis en examen, à mettre en cause une justice partiale, incompétente ou inefficace (encore une fois, je ne dis pas que ce soit forcément le cas en l'espèce, je dis juste que c'est un grand classique pour tout mis en examen, et que c'est parfaitement une ligne de défense, ou d'attaque, valable). Et, étant donnés les prises de position politiques officielles d'une des deux juges et le déplorable épisode dit du "mur des cons", Sarkozy serait un peu bête de ne pas tenter le coup du "mes juges sont partiaux" (encore une fois, je ne dis pas qu'ils le sont, je constate juste qu'il a quelques cartouches à faire valoir de ce côté là ).
Enfin, pour l'affaire Bygmalion, je n'ai pas eu le même ressenti que vous. Je n'ai pas eu le sentiment que Sarkozy niait une éventuelle double facturation. J'ai plutôt vu se dessiner une double ligne de défense :
1) Si sa campagne avait réellement coûté plus de 40 millions d'euros, comment se fait-il que le conseil constitutionnel et l'organe qui surveille les comptes de campagne ne l'ont pas remarqué ?
2) Conséquence du premier point, du moins dans l'esprit de Sarkozy, sa campagne a réellement coûté 21 millions et quelques. Et si il y a eu surfacturation, ce sont de fausses factures (en clair, le meeting coûtait bien 200 000€, mais on a fait croire qu'il en coûtait 400 000). Et il sous-entend alors que des gens à l'UMP et/ou à Bygmalion (qui ?) ont en fait détourné de l'argent à leur profit.
Bref, je sens qu'avec l'affaire Bygmalion, on va voir éclater une guerre sarkozystes vs copéistes pour se renvoyer la balle.