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Un remaniement gouvernemental en octobre

Forum axé sur les modifications du paysage politique français. Commentez les nominations dans la fonction publique ou les changements d'élus au parlement ou au niveau local.

Re: Un remaniement gouvernemental en octobre

Messagede Jean-Philippe » Dim 7 Nov 2010 14:12

Gouvernement, UMP, Élysée: Nicolas Sarkozy prépare son dispositif pour 2012.

• Gouvernement resserré, portefeuilles fusionnés

François Fillon a marqué des points cette semaine face à Jean-Louis Borloo. Mais l'hypothèse d'un «troisième homme» pour Matignon subsiste. Les noms des ministres François Baroin ou Luc Chatel circulent, au nom du «saut de génération». Une certitude: le prochain gouvernement sera resserré. Nicolas Sarkozy souhaite renouer avec sa promesse de campagne: «Un gouvernement de quinze ministres, et pas un de plus.» La restructuration pourrait être plus drastique encore: «Douze ministres de plein exercice», avance un poids lourd du gouvernement. Ce serait un sévère tour de vis sachant que l'équipe actuelle compte vingt ministres et dix-neuf secrétaires d'État. La suppression du ministère de la Relance, détenu par Patrick Devedjian, est acquise. Des fusions entre départements ministériels sont envisagées. L'Économie et le Budget seraient rapprochés pour former un «grand Bercy» que pourrait diriger François Baroin. Autres pistes: la fusion de l'Agriculture et de l'Aménagement du territoire, éventuellement confiés à Bruno Le Maire, les Affaires étrangères élargies au Commerce extérieur dont hériterait Christine Lagarde qui, ainsi, garderait un œil sur le G20 sous présidence française. À l'Élysée, on réfléchit aussi à l'hypothèse d'un rapprochement entre le ministère de l'Intérieur et celui de l'Immigration, créé en 2007. Enfin, les ministères de la Jeunesse et les Relations avec le Parlement pourraient être «rétrogradés» au rang de secrétariats d'État.

Plusieurs entrants apparaissent comme probables: l'ancien premier ministre Alain Juppé à la Défense ou à l'Écologie, le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand à ces mêmes postes ou au Travail, les députés du Nouveau Centre Jean-Christophe Lagarde et Maurice Leroy, l'élu UMP des Yvelines et ex-judoka David Douillet, qui a fait des offres de service pour remplacer Rama Yade aux Sports. Le remaniement pourrait en revanche être fatal à de nombreux membres de l'équipe actuelle, parmi lesquels Patrick Devedjian, Bernard Kouchner, Fadela Amara, Hervé Morin, Valérie Létard ou Éric Woerth. Donnée comme partante, Michèle Alliot-Marie resterait en définitive à la Justice.

• À l'Élysée, le départ de Guéant en question

De nombreuses voix à l'Élysée, mais aussi au sein de la majorité, plaident pour un départ du secrétaire général Claude Guéant, bras droit de Nicolas Sarkozy depuis huit ans. Plusieurs conseillers du président (Emmanuelle Mignon, Patrick Ouart,etc.) ont déjà quitté l'Élysée, faute de trouver leur place dans un «système Guéant» ultracentralisé. «À force de verrouiller le système, il a bunkérisé le président, estime une source élyséenne. On a besoin d'un nouveau souffle!» D'autres estiment au contraire que le secrétaire général, bourreau de travail connaissant parfaitement l'administration, est difficilement remplaçable, à un an et demi de la présidentielle. «Il rassure le président, souligne un conseiller élyséen. Ils fonctionnent en binôme depuis trop longtemps. Le président ne peut pas se passer de lui.» Ces derniers jours, l'hypothèse d'une inversion de postes entre Claude Guéant et Brice Hortefeux (Intérieur) était plus sérieusement envisagée. Une solution qui présenterait toutefois «plus d'inconvénients que d'avantages», nuance l'un des deux intéressés: «On dirait alors que Sarkozy est moins président que candidat et cela donnerait un sentiment de verrouillage.» Le nom de Pierre Mariani, dirigeant chez Dexia, qui fut le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au Budget entre 1993 et 1995, est également cité pour le secrétariat général. Pas de changement en revanche du côté de la «plume» du président, Henri Guaino, qui resterait pour la campagne de 2012.

• À la recherche du bon équilibre à l'UMP et au groupe

Le départ du secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand est quasiment acquis. Jean-François Copé tient la corde pour le remplacer, même si le président ne lui a donné aucune assurance.

Cette possible arrivée est redoutée par une partie des députés UMP. Les élus sarkozystes, réunis chaque semaine sous la houlette du conseiller élyséen Olivier Biancarelli, ont fait part de leurs doutes mardi: «Copé n'est pas loyal, rapporte l'un d'eux. Il peut faire le choix de faire perdre le président pour avoir le champ libre pour 2017.»

La succession du député maire de Meaux à la tête du groupe UMP se prépare. Si Jean-François Copé est nommé à la tête de l'UMP, son bras droit Christian Jacob sera candidat à sa succession. «Je soutiens Jacob, explique la vice-présidente de l'Assemblée, Catherine Vautrin. Le groupe a besoin de quelqu'un qui rassemble, qui ait un vrai sens de l'écoute et une expérience ministérielle.» «Copé à l'UMP et Jacob à l'Assemblée, c'est l'assurance d'un lien permanent entre le parti et le groupe; un atout majeur pour Sarkozy», renchérit un proche des deux hommes. Mais Nicolas Sarkozy laissera-t-il à deux chiraquiens les clés du parti et du groupe? Rien n'est moins sûr.


http://www.lefigaro.fr/politique/2010/11/05/01002-20101105ARTFIG00644-remaniement-le-puzzle-commencea-s-assembler.php
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Re: Un remaniement gouvernemental en octobre

Messagede maxxx » Dim 7 Nov 2010 18:23

Nicolas Sarkozy a envie de se séparer de sa secrétaire d’Etat aux Sports Rama Yade, qui l’agace "prodigieusement". La benjamine du gouvernement pourrait aller "s’épanouir" à l’UMP, assure un ténor de la majorité. "Mais le Président ne peut passer à la trappe Fadela Amara et Rama Yade. Ce sera l’une ou l’autre", confie un des visiteurs du Président.


http://www.lejdd.fr/Politique/Depeches/Fadela-ou-Rama-232085/

Etant donné la fiasco de l'opération de 2009 consistant à remplacer, au niveau de la diversité, Rachida Dati par une autre personnes, qui fut finalement Nora Berra (celle-ci n'ayant pas réussi à s'imposer médiatiquement, mais elle n'est pas aidée en étant simple secrétaire d'Etat aux ainés), je pense effectivement que le départ des deux icones restantes de la diversité (icones déclinantes dans le coeur de notre Président je l'accorde mais qui ne sont pas des moins médiatiques et des moins populaires) serait mal interprété (même si, aux yeux de beaucoup, le vent de la diversité a été éteint avec le départ de Rachida Dati en juin 2009)...

Donc c'est soit il en garde au moins une des deux (certes Rama Yade est plus populaire mais Fadela Amara peut être très utile dans une campagne présidentielle étant donné son parcours...), soit il promeut quelqu'un d'autre : mais, à moins de donner un ministère plein et médiatique à une personne issue de la diversité, l'entrée d'une autre secrétaire d'Etat issue de la diversité fera probablement encore pschittt...Surtout, la personne ne se recrutera pas chez les parlementaires (aucun sénateur ou député de l'UMP ne correspond à ce profil - les trois sénatrices issues de l'immigration (Boumedienne-Thierry, Ghali et Khiari) sont de gauche) et je ne vois pas du tout les quelques élus locaux que l'UMP cherche à mettre en avant occuper un maroquin (Coumba Aidara, Sally Chadjaa, Faten Hidri, Marwa Ablouh par exemple).

Cela dit, le remaniement pourrait entrainer un épi-phénomène au Palais Bourbon : si Jean-Christophe Lagarde rentre au gouvernement, ce sera sa suppléante Leila Bouzidi (NC), qui le remplacera : ce sera la première fois de la législature qu'une personne incarnant la diversité - d'origine maghrébine (je mets de côté la pseudo-diversité des personnes nées à l'étranger ou issues d'une immigration européenne (Marietta Karamanli par exemple) entrera à l'assemblée nationale.
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Re: Un remaniement gouvernemental en octobre

Messagede Jean-Philippe » Jeu 11 Nov 2010 11:04

Si Fillon reste, Borloo ne peut pas rester sans perdre la face. Je pense donc qu'il quittera le gouvernement (remplacé par un autre radical comme L Hénart par exemple) et qu'il préparera sa candidature à la présidentielle : il ne sera candidat je pense que s'il est aussi le candidat du NC. L'article parle de Bachelot à la culture et j'entends à nouveau parler d'un retour de Lefevre, histoire de le mettre en piste pour les législatives de 2012.

François Fillon reste favori pour sa propre succession

L'hypothèse d'un «troisième homme» n'est pourtant pas écartée.

Cette fois, le compte à rebours a vraiment commencé. La promulgation de la loi sur les retraites et sa publication dès mercredi au Journal officiel ouvrent enfin la «séquence politique». Nicolas Sarkozy détaillera sa feuille de route pour les dix-huit mois qui viennent à l'occasion d'une intervention télévisée prévue le 18 novembre, juste avant de s'envoler pour le sommet de l'Otan, à Lisbonne. Il sera interrogé par Claire Chazal, David Pujadas et Michel Denisot.

Mercredi, au Conseil des ministres, le chef de l'État a indiqué que sa réforme avait «sauvé» le système des retraites par répartition. Nicolas Sarkozy en a profité pour féliciter François Fillon pour le travail accompli. «Fillon n'en a pas rajouté, raconte un ministre. Il l'a joué modeste. Il est trop habile pour manifester quoi que ce soit.» À quelques jours du remaniement - sans doute en début de semaine prochaine -, c'est toujours François Fillon qui tient la corde pour se succéder à lui-même, même si l'hypothèse d'un troisième homme n'est pas écartée.

En reconduisant Fillon, le chef de l'État ferait le choix de la stabilité et de la sécurité. «En temps de crise, la stabilité est un vrai gain politique pour le président», analyse un ministre. Un maintien de Fillon à la tête du gouvernement présenterait en outre l'avantage de rassurer l'électorat de droite et les parlementaires de la majorité. Sans compter que «Sarkozy est habitué à fonctionner avec Fillon», ajoute un proche du chef de l'État. «Si le président veut faire passer d'autres réformes, il doit éviter d'avoir une majorité agitée, observe un ministre. Avec Fillon, ça fluidifiera les choses.» De l'avis de nombreux parlementaires de la majorité, Jean-Louis Borloo a, quant à lui, compromis ses chances en commettant une série de maladresses, de sa gestion (en retrait) de la crise de l'essence à sa proposition controversée de créer un «Grenelle de la fiscalité» en passant par une omniprésence dans les médias. «Il a mal joué sa carte, croit un ministre. Il a joué sur ses forces - sa popularité et sa fibre sociale - au lieu de travailler ses faiblesses. Il aurait dû travailler sa majorité parlementaire. Et faire preuve d'autorité pendant la crise de l'essence.»

De leur côté, les proches du premier ministre ne cachent pas leur satisfaction devant ce possible «remariage» du couple exécutif. Mais ils souhaitent que leur champion obtienne du chef de l'État un certain nombre d'aménagements dans leur fonctionnement, avec notamment des marges de manœuvre renforcées pour Matignon et des conseillers élyséens moins présents. «La nomination d'un premier ministre n'est pas une négociation, tranche le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant. Nos institutions sont ce qu'elles sont: il y a un patron, le président, élu du peuple entier, et un chef d'état-major, le premier ministre.»


L'effet «second souffle»

À l'Élysée, les proches du président répètent toutefois que ce dernier n'a toujours «pas tranché» entre les différents premier-ministrables. Certains, dans la majorité, font valoir au président qu'un maintien de Fillon, outre le fait qu'il limite l'effet «second souffle» recherché pour la fin du quinquennat, pourrait être perçu comme un aveu de faiblesse du président. «On dira que le premier ministre est fort et que le président est faible», analyse un ministre. «Ce remaniement, c'était “on va voir ce qu'on va voir!”, renchérit un député UMP. Au final, on aurait quoi? Un remaniement technique! Si Fillon reste, c'est en tout cas la démonstration que Sarkozy ne peut pas faire sans lui!»

Conscient de ces écueils, le chef de l'État pourrait être tenté de déjouer les pronostics et de créer la surprise, en replaçant dans le jeu un «troisième homme». Mercredi, les noms de François Baroin ou de Luc Chatel circulaient toujours. «Ils présenteraient l'avantage d'être totalement fidèles, bons communicants et d'avoir la confiance totale du président», observe un ministre.


Un Conseil des ministres dans l'entre-deux

Étrange Conseil des ministres, mercredi. «Probablement» le dernier avec l'équipe en place, comme l'a confié dans la cour de l'Élysée le secrétaire d'État aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, le seul à avoir accepté de dire un mot à la presse. Un Conseil qui consacrait à la fois la déception du ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo, qui a longtemps tenu la corde pour Matignon avant de voir ses chances reculer, et la victoire (provisoire ?) du chef du gouvernement, François Fillon. C'est l'oreille vissée à son portable que Jean-Louis Borloo a attendu l'arrivée du couple exécutif - Nicolas Sarkozy et François Fillon sont descendus de leur entretien avec vingt minutes de retard. «Borloo faisait vraiment la tête», raconte un ministre. Le numéro deux du gouvernement s'est toutefois efforcé de faire bonne figure devant les caméras en descendant, tout sourire, le perron de l'Elysée. Les ministres, dont beaucoup sont donnés partants, ont quitté le palais présidentiel sans faire de commentaire. Quant à Brice Hortefeux, il a joué à l'hôte en accompagnant plusieurs ministres jusqu'à leur voiture. Il s'est entretenu longuement avec François Fillon, en aparté. Avant de regagner son ministère à pied, à deux de l'Élysée. De son côté, Roselyne Bachelot, qui rêve du ministère de la Culture, a tranquillement bavardé en haut des marches avec le titulaire du poste, Frédéric Mitterrand. Une passation des pouvoirs avant l'heure ?


http://www.lefigaro.fr/politique/2010/11/10/01002-20101110ARTFIG00760-francois-fillon-reste-favori-pour-sa-propre-succession.php
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Re: Un remaniement gouvernemental en octobre

Messagede maxxx » Jeu 11 Nov 2010 11:11

Roselyne Bachelot à la culture ? On risque encore de bien s'amuser...
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Re: Un remaniement gouvernemental en octobre

Messagede Jean-Philippe » Jeu 11 Nov 2010 14:54

Le président Nicolas Sarkozy "désignera une équipe lundi", a affirmé aujourd'hui le secrétaire d'Etat aux anciens combattants Hubert Falco, interrogé sur le futur remaniement gouvernemental en marge des cérémonies du 11-Novembre.

Le chef de l'Etat met en place "la deuxième étape de son quinquennat" et il va donc "nommer une équipe pour porter cette deuxième étape", a expliqué Hubert Falco sur i>télé.

Nicolas Sarkozy "désignera une équipe lundi et donc nous attendons sereinement ce que le président de la République décidera. C'est à lui et à lui seul de désigner les hommes et les femmes qui porteront la deuxième étape de son quinquennat", a-t-il ajouté.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/11/11/97001-20101111FILWWW00403-le-remaniement-prevu-lundi-falco.php

C'est pas trop tôt !!! Reste à savoir si la montagne accouchera d'une souris ou pas.
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Re: Un remaniement gouvernemental en octobre

Messagede pierrep » Jeu 11 Nov 2010 15:33

Si Sarkozy garde Fillon ce sera analysé comme l'accouchement d'une souris et encore ..... au forceps !
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Re: Un remaniement gouvernemental en octobre

Messagede maxxx » Jeu 11 Nov 2010 16:29

Etant donné que l'on arrive dans la dernière phase des supputations sur les remaniements, j'essaie de résumer un peu les grandes hypothèses énoncées.

Premier Ministre : François Fillon (à 90% sinon 10% pour un 3ème homme pour éviter la guéguerre entre Fillon et Borloo).

Ministre d'Etat, chargé de l'écologie, du DD, des transports, du logement : soit Jean-Louis Borloo s'il reste mais avec les dernières rumeurs, s'il reste au gouvernement, il devrait changer de poste...Sinon Alain Juppé ou une grosse surprise (qui franchement ne serait pas la moins crédible à ce poste) du style NKM - franchement, NKM c'est la touche jeunesse, crédibilité et femme : un concentré de nouveauté pour le grand public et une écolo appréciée au-delà de la droite stricto sensu - après tout, elle est secrétaire générale adjointe de l'UMP et est donc à ce titre la femme la mieux gradée dans l'organigramme du parti...Un sondage récent et surprenant pour le futur titulaire du poste donnait Nicolas Hulot à 39%, Yann Artus-Bertrand à 26% (deux hypothèses totalement fantaisistes dans le climat actuel - en tout cas pas politiques)...et NKM en troisième position (16%), devant Juppé (12%), alors que pourtant, ces deux figures de l'UMP n'ont pas du tout le même indice de notoriété...

Ministre des affaires étrangères : Bernard Kouchner doit probablement être entrain de faire ses cartons...Hypothèse la plus évoquée : Christine Lagarde - avec l'anglais et l'image internationale qu'elle a su imposer en tant que ministre de l'économie, elle serait tout à fait à l'aise dans le rôle. MAM est historiquement intéressée par le Quai d'Orsay...Dans tout les cas, ce serait historique qu'une femme soit bombardée au MAE...ou alors ce sera la monnaie d'échange pour Borloo s'il reste au gouvernement...

Ministre de la Défense : le nom qui revient sans cesse depuis des semaines est celui d'Alain Juppé : étant donné qu'il a coprésidé avec Schweitzer les débats sur le Livre Blanc sur la politique européenne et étrangère de 2008, il a une carte à jouer d'autant qu'il est déjà passé au MAE sous Balladur...Cela dit, à l'heure actuelle, il faudrait le mettre numéro 2 du gouvernement pour le faire revenir : mettre la défense à ce niveau peut apparaitre un peu anachronique...

Ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi : si Lagarde part au MAE, ce sera Baroin, à la tête peut être d'un grand Bercy, regroupant Economie et Finances. Pour prendre un Ministère délégué aux finances et à la fonction publique, on peut penser à Georges Tron, ce qui le ferait revenir dans le giron de Bercy...

Ministre du Travail et des affaires sociales : un retour probable de Xavier Bertrand dans ce ministère...et Eric Woerth, fragilisé, lui céderait sa place...Je ne pense pas que Nadine Morano soit promue à ce titre mais rien n'est impossible, étant donné qu'elle connait bien la place en tant que secrétaire d'Etat...Promotion pour Laurent Wauquiez ou entrée de Laurent Hénard si Borloo part...

Ministre de la Justice, garde des sceaux : MAM ou Borloo. L'hypothèse Borloo me semble peu crédible, ce n'est pas franchement son domaine (OK, il est avocat à la base mais il passe dans l'opinion pour le centriste social...Après l'environnement, ça fait beaucoup). On a pu évoquer un centriste il fut un temps : si MAM part dans un autre ministère (franchement, elle ne sait faire que dans le régalien donc je ne vois que le MAE à ce niveau), on peut aussi penser à Jean-Christophe Lagarde ; deux Lagarde pour le prix d'un...Une rumeur émerge également qui verrait Valérie Pécresse rejoindre la place Vendôme.

Ministre de l'Intérieur : selon la bonne logique politique, il aurait déjà dû partir depuis longtemps (impopularité, échecs électoraux massifs, dérapages verbaux...)...Mais c'est un ami personnel du président donc pas touche : Brice Hortefeux restera à son poste...

Ministre de l'Immigration, de l'identité nationale : aucun changement à prévoir...De toute façon, s'il y avait du changement à ce niveau là, on se retrouverait avec des gens comme Thierry Mariani ou Lionnel Luca donc autant ne rien changer...dans un ministère qui de toute façon sera supprimé à la prochaine alternance. Aux dernières nouvelles, on pourrait aussi assister à un échange de poste entre Estrosi (celui-ci y pense également en termes de retombées électorales, quand on voit la force du FN sur sa ville de Nice, attirer les électeurs de l'extrême droite peut aider) et Besson.

Ministre de la Santé : Bachelot irait ailleurs ou alors quitterait tout bonnement le gouvernement (en tant que proche de Fillon si ce dernier, même reconduit, devait céder sur d'autres plans)...Dans ce cas, l'hypothèse NKM a été sérieusement lancée (elle avait d'ailleurs déjà été pressentie en 2008-2009 à ce niveau).

Ministre de la Jeunesse et des Sports : il semble assez urgent de redéfinir les périmètres : on se demande un peu ce que fait réellement Marc-Philippe Daubresse, et cela opacifie les compétences entre Woerth, Daubresse et Bachelot ; on aura probablement des remodelages : Daubresse, qui n'est ministre que depuis mars 2010 et surtout qui sera le dernier proche de Raffarin dans le gouvernement avec le départ de Bussereau, pourrait garder le poste...Sinon, ce sera un poste sur mesure pour David Douillet, qui après avoir été judoka se lancera dans la course de vitesse aux mandats (3ème poste politique en à peine un an...).

Ministre de la Culture : si Frédéric Mitterrand ne reste pas, on peut s'attendre à tout pour ce ministère : ce dernier est touché par le syndrome Jack Lang et à chaque fois, les gouvernements cherchent à retrouver quelqu'un qui pourra combler le vide laissé par le médiatique et ministre à vie de la culture : après Aillagon, Donnedieu de Vabres, Alabanel, Mitterrand (cherchez le point commun entre les 3 hommes ;-)), on va peut être nous sortir un autre coup (et à la culture, on peut franchement s'attendre à des profils totalement différents...) ; sinon, plus classique : Roselyne Bachelot, qui doit mourir d'envie d'assister aux défilés de la prochaine fashion week ou de faire le tour des cocktails honéreux...Je n'envisage même pas, dans l'hypothèse où Valérie Pécresse prendrait la place Vendôme, un transfert de MAM sur ce poste : j'avais lu quelque part cette supputation que je trouve à mourir de rire...

Ministre de l'Enseignement supérieur : pas de changement en vue...Valérie Pécresse est la seule qui a au moins pu réaliser une réforme difficile, qui est passée, et qui n'a pas été détricotée depuis...Elle fera probablement ses 5 ans à ce ministère...A moins que ne lui soit faite une meilleure proposition, à savoir la place Vendôme, un rêve pour une ancienne conseillère d'Etat...

Ministre de l'Education nationale : Luc Chatel restera au gouvernement : est-ce que ce sera à cette place ? Probablement. Sinon Nadine Morano vise depuis longtemps le poste...Ca ne changera pas l'ambiance de toute façon dans ce ministère ;-)

Ministre de l'agriculture, étendu à l'aménagement du territoire et à la ruralité : si la cohérence existait, le doublon entre les ministères de Le Maire et Mercier serait supprimé depuis longtemps. Mercier était en 2009 le coup médiatique, le trésorier du Modem chipé à Bayrou : 1 an et demi après, je ne vois pas où est la valeur ajoutée, même électoralement...Surtout que Mercier va devoir batailler pour garder sa présidence dans le Rhône et pourrait jouer un rôle important s'il retournait au Sénat...

Chez les secrétaires d'Etat, plusieurs entrants ont été nommés : Frédéric Lefebvre (youpi!!), Isabelle Debré, Dominique Paillé (faut bien le caser quelque part si Copé refond totalement le parti, ce qui n'est pas impossible car il voudra imposer sa marque), Elisabeth Hubert, Valérie Rosso-Debord, Marielle Gallo, Fabienne Keller (cette dernière s'est même créé un poste sur mesure dans son rapport sur la coopération transfrontalière : un secrétariat d'Etat à cette question faisait partie des propositions...), Alain Gest, Philippe Richert (Keller, Gest et Richert sont les trois favoris pour remplacer Bussereau) Maurice Leroy, Hervé Mariton, Philippe Marini, Laurent Hénard, Franck Riester...Ca fait beaucoup et la liste contiendra de toute façon des choix de dernière minute...
Je pense aussi à Jeannette Bougrab, la présidente de la Halde : étant donné que son poste risque fortement d'être fondu dans le nouveau défenseur des droits, il y a fort à parier qu'on lui donne un maroquin en échange...Le peu de cas accordé à la diversité dans le gouvernement conduirait à ce qu'elle remplace Fadela Amara : ce serait vraiment une bien triste logique, reposant sur l'idée que les personnes issues de l'immigration sont interchangeables (des poupées en gros) et en plus, Jeannette Bougrab n'a pas du tout le même profil qu'Amara pour s'attaquer à la politique de la ville ; OK, le bilan d'Amara est plus que réduit, mais, sans moyens, elle ne pouvait pas faire grand chose : elle est au moins restée un tant soit peu médiatique. Jeannette Bougrab à sa place serait probablement transparente, n'ayant pas la même notoriété (quant aux moyens, on a très bien vu que ce n'était pas une priorité pour le chef de l'Etat).

Les partants annoncés des secrétariats d'Etat : Valérie Létard, Hubert Falco, Anne-Marie Idrac, Nora Berra, Fadela Amara...
Devraient en revanche rester, mais s'ils partent, personne ne le remarquera : Hervé Novelli, Pierre Lellouche, Benoist Apparu, Alain Marleix...

Deux questions en suspend :
- Va-t-on enfin supprimer le poste de Yazid Sabeg ? Ca ressemble de plus en plus à une coquille vide, on se demande franchement ce qu'il fait depuis 2 ans...En tout cas, j'en parle car c'est vraiment silence radio de ce côté, la presse l'a même probablement oublié...
- si Xavier Bertrand revient au gouvernement, Pascale Gruny, sa suppléante, sera confrontée à un choix stratégique (déterminant pour sa carrière politique) : étant députée européenne depuis 2009, elle n'a franchement aucun intérêt à redevenir députée, car elle ne risque de ne le rester que jusqu'en 2012...tandis qu'elle peut confortablement siéger à Strasbourg-Bruxelles jusqu'en juin 2014...Si elle décide de rester au Parlement européen, ça débouchera sur une partielle...A ce niveau là, soit Bertrand se présente (test personnel en même temps mais il ne craint pas grand chose dans son fief où il est désormais bien implanté) avec une nouvelle suppléante pour la faire siéger soit il renonce et laisse partir un candidat qui n'aura pas sa notoriété et qui pourra donc être battu...
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Re: Un remaniement gouvernemental en octobre

Messagede maxxx » Jeu 11 Nov 2010 18:45

Juste pour ajouter, et j'en terminerai là, la nomination éventuelle de Keller ou Richert aux transports aurait une même conséquence : leur départ provisoire du Sénat où ce serait André Reichardt, 61 ans, l'ancien président UMP du CR de 2009-2010, qui a remplacé Adrien Zeller à son décès et qui s'est généreusement retiré pour laisser la tête de liste et la présidence à Philippe Richert, qui siégerait...

Si c'est Richert qui est choisi, ce serait probablement un départ définitif du Sénat : ce dernier profiterait de son maroquin pour renvoyer l'ascenseur à Reichardt, en démissionnant et ne reprenant pas son siège quand il quittera le gouvernement...Depuis son élection à la présidence du CR, il a de toute façon clairement annoncé qu'il se retirerait progressivement du Sénat, en démissionnant de son poste à moyen terme...Les circonstances nationales pourraient accélérer ce calendrier. Seul hic : il avait promis de se consacrer, comme Adrien Zeller, à plein temps de sa région...
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Re: Un remaniement gouvernemental en octobre

Messagede Zimmer » Ven 12 Nov 2010 14:29

maxxx a écrit:soit Bertrand se présente (test personnel en même temps mais il ne craint pas grand chose dans son fief où il est désormais bien implanté) avec une nouvelle suppléante pour la faire siéger soit il renonce et laisse partir un candidat qui n'aura pas sa notoriété et qui pourra donc être battu...


Si le retour (éventuel) de Xavier Bertrand au gouvernement devait entraîner une élection législative partielle, je ne suis pas du tout certain, quand bien même il serait lui-même candidat, qu'il ne "craigne pas grand chose".

La 2ème circonscription de l'Aisne a eu des députés de gauche pendant de longues années, sous la Vème République (le communiste Daniel Le Meur, de 1973 à 1993, et la socialiste Odette Grzegrzulka, de 1997 à 2002) et même si Bertrand a été réélu dès le premier tour en 2007 (avec 53,28 % des suffrages exprimés), la liste conduite par le socialiste Claude Gewerc y a quand même fait un score de 48,63 % (contre 32,54 % pour la droite gouvernementale et 18,83 % au FN) lors du second tour des dernières élections régionales. Surtout, compte tenu de l'actuel contexte national et de ce que symboliserait le nouveau maire de Saint-Quentin (alors ancien secrétaire général de l'UMP et sans doute l'un des ministres les plus importants du gouvernement remanié), cette élection partielle aurait valeur de test non pas personnel mais national. Il s'agirait là d'un scrutin à très hauts risques pour le pouvoir en place.
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Re: Un remaniement gouvernemental en octobre

Messagede Jean-Philippe » Sam 13 Nov 2010 09:54

Le chef de l'État doit résoudre l'équation Borloo, alors que François Fillon devrait rester à son poste dans une formation gouvernementale resserrée.

Trop pressé de retrouver Paris, Nicolas Sarkozy n'est pas resté au dîner de clôture du G20, à Séoul. Arrivé tard au sommet, il avait fait savoir qu'il fermerait le banc des festivités avec le président coréen. Mais ce dernier «a très bien compris», assure son entourage, et l'a encouragé à «rentrer plus tôt en France». Il est vrai qu'un autre «G» attend Nicolas Sarkozy ce week-end : son gouvernement. Dans l'avion refait à neuf qui le ramène à Paris, le président pourra méditer sur la belle équation qu'il doit résoudre : comment donner l'image du changement avec un premier ministre qui… reste en place, et la plupart des ministres clés qui... restent aussi ?

Car le schéma arrêté ces derniers jours est bien celui-ci: Christine Lagarde resterait à l'Économie, Brice Hortefeux à l'Intérieur, et les trois jeunes premier-ministrables à leur poste, François Baroin au Budget, Luc Chatel à l'Éducation, Bruno Le Maire à l'Agriculture. Il se dit même qu'Hervé Morin resterait au gouvernement pour éviter une candidature centriste en 2012.

Outre l'arrivée d'Alain Juppé, l'élément de nouveauté, martèlent les con­seillers, résidera donc dans un gouvernement «resserré et de combat» composé de quinze ministres et d'une dizaine, voire d'une quinzaine de secrétaires d'État. Certes… Mais cela sera-t-il suffisant pour éviter les commentaires ironiques ? «Tout ça pour ça…», écriront les commentateurs, en soulignant au passage la victoire de François Fillon, qui sort de cette longue mise à l'épreuve en homme fort de la majorité. «Le président ne se fait pas d'illusions sur les commentaires, mais il estime qu'il peut justifier au nom de l'efficacité pour conduire les réformes», réagit un proche, ajoutant : «Il vendra un gouvernement de pros.»

«En dernier ressort, l'effet de surprise a été Fillon. En soi, c'est un tour de force : faire du maintien de son premier ministre un événement», veut croire un conseiller du chef de l'État. Du coup, une bataille serrée se joue autour du secrétaire général de l'Élysée. De nombreux proches du président plaident pour que Claude Guéant quitte l'Élysée, afin de compenser le maintien du premier ministre. Mais sa nomination au ministère de l'Intérieur ne paraît plus d'actualité, notamment depuis qu'une note contre les écoutes sauvages, signée par le directeur de cabinet de François Fillon, a été révélée par France Info. L'impression de «cadenassage», selon un proche de l'Élysée, serait trop forte. Il reste en revanche une tentation de nommer le secrétaire général aux Affaires sociales.


Fillon reçoit Guéant à Matignon

Le premier ministre a reçu, hier, Claude Guéant à Matignon pendant près d'une heure. Fillon, qui a rendez-vous dimanche avec Sarkozy, se sent suffisamment fort pour imposer sa marque sur le gouvernement et sur son périmètre primo-ministériel. Mais il ne demandera pas le départ de Guéant, même si la présence médiatique du secrétaire général lui a toujours paru être une aberration. Fillon n'hésitera pas à souligner le nom de ceux dont il ne veut plus. Qu'il s'agisse de Fadela Amara ou, peut-être, de Rama Yade. Il appuiera l'entrée du président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, à laquelle Nicolas Sarkozy est favorable - mais qui n'est pas acquise. Et il défendra le maintien d'Hervé Novelli, autre libéral et filloniste souvent salué pour ses compétences. Il s'accommodera de l'entrée au gouvernement de Xavier Bertrand, annoncé au ministère de l'Écologie.

Nicolas Sarkozy va continuer de recevoir ministres et élus ce week-end. Et en premier lieu Jean-Louis Borloo, dès aujourd'hui. Le numéro deux du gouvernement doit être traité avec un minimum d'habileté et d'égards. Restera-t-il au gouvernement comme ministre des Affaires étrangères… ou des Affaires sociales ? Ou bien préférera-t-il partir ? Son souhait il y a un an était de reprendre son activité d'avocat d'affaires s'il n'allait pas à Matignon. «C'est toujours le cas, a-t-il confié à son entourage, mais ce qui s'est passé complique un peu les choses.» Reste le cas Michèle Alliot-Marie. Dans un gouvernement qui paraîtra très semblable au précédent, le départ de l'inusable ministre chiraquienne constitue l'une des inconnues du remaniement. Elle pourrait être nommée au Quai d'Orsay et remplacée à la Justice par Valérie Pécresse.


http://www.lefigaro.fr/politique/2010/11/12/01002-20101112ARTFIG00628-sarkozy-elabore-son-gouvernement-de-combat.php
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