de cevenol30 » Mar 4 Sep 2018 13:33
La nomination de F. de Rugy est logique: c'est la personnalité de sensibilité écologique la plus haut placée de la majorité. De plus, c'est tout de même quelqu'un de marqué à gauche puisqu'il a concouru à la primaire du PS et de sa "Belle Alliance Populaire" (que ça semble loin...). De ce fait, l'équilibre n'est pas trop chamboulé et cela évite un remaniement plus large.
Pour autant, justement, c'est un obligé de la majorité et le côté d'ouverture hors du camp macronien ou à la société civile est perdu sur ce poste. Ce recrutement est le résultat de l'échec du recrutement de Canfin, Cohn-Bendit ou Royal. Pour le second et peut-être la troisième, c'est peut-être que ç'aurait été une "fausse bonne idée" mais en attendant, l'espace macronien se réduit. Et peut-être qu'effectivement, pour certains pressentis éventuels, il n'était plus temps de monter à bord du navire mais au contraire de conseiller aux amis qui y seraient (à commencer par Hulot) d'en descendre sans trop tarder alors qu'il commence à prendre l'eau.
Concernant les alliances municipales, c'est peut-être différent, nombre de maires PS ou LR pourront jouer à quitter leur parti et jouer la carte "DVG/DVD avec des macroniens sur la liste". Cependant, moins il y a d'ouverture au sommet, moins elle peut paraître facile à la base même si ce n'est pas forcément proportionné.
Plus largement, l'apparition d'un mécontentement au bout d'un peu plus d'un an de mandat est un classique (1967 puis chaque fois ou quasiment depuis 1981). Et généralement, il dure jusqu'au bout...
Quant à l'éventualité d'être élu président de la Ve au suffrage universel, de régner présider avec une majorité puis d'être réélu (avec à nouveau une majorité parlementaire, de préférence), ce n'est en fait jamais arrivé: de Gaulle a été réélu suite à une première élection indirecte (et les débuts de la Ve en 1958, ça commence à dater: 60 ans!), Mitterrand et Chirac l'ont été en sortie de cohabitation (où c'est leur opposant Premier Ministre qui a principalement servi de fusible aux insatisfactions populaires).
Une réélection future de Macron semble donc peu probable, au vu de ces éléments mais aussi de l'insuffisante satisfaction des envies socioéconomiques (croissance, inflation - pour une réélection, il faudrait une croissance quasi digne des 30 glorieuses en continu, ce qui n'est plus possible) et sociétales (ici cristallisées sur l'environnement, question en partie mondiale donc pas totalement à la portée d'un gouvernement français même s'il serait bon d'en faire suffisamment).