de VIC57 » Mar 2 Juil 2019 13:25
Metz : 117 000 habitants selon le dernier recensement de l'INSEE, préfecture de la Moselle et ancienne capitale de la région Lorraine.
C'est une des villes à suivre dans ces futures municipales 2020 pour plusieurs raisons :
- ville historiquement de centre-droit, elle avait toujours été dirigée par des maires de droite ou centristes depuis 1848 et l'instauration du suffrage universel. En 2008, son basculement à gauche avec Dominique Gros (PS) avait fait beaucoup parler et qualifier la droite locale de "plus bête de France". En effet au premier tour par moins de 4 listes de droite s'étaient affrontées sur 8 candidatures.
* Le maire sortant depuis 1971, Jean-Marie Rausch (centriste), ancien sénateur et ministre.
* Marie-Jo Zimmerann, députée UMP de Metz-3, avec l'investiture de l'UMP.
* Nathalie Griesbeck, députée européenne Modem.
* Emmanuel Lebeau, ancien de Démocratie libérale.
Conséquence, la liste PS arrive en tête avec 34%, loin devant Rausch et ses 24%, Zimmermann et ses 16%, Griesbeck et ses 14% et Lebeau et ses 5%. Zimmermann fusionne avec Griesbeck et Lebeau mais l'UMP lui retire son investiture pour le deuxième tour, l'accordant à Jean-Marie Rausch. Dominique Gros finit par gagner avec 48% des voix, 27% pour Rausch et 24% pour Zimmermann.
6 ans plus tard, l'unité de façade de la droite, du Modem jusqu'à DLR, derrière Marie-Jo Zimmermann, n'empêche pas une nouvelle défaite dans un contexte de vague bleue nationale : 43% pour Gros, 41% pour Zimmermann et 15% pour le FN. Aux départementales 2015, la droite ne garde plus qu'un canton sur trois (contre deux sur quatre auparavant) à cause de ses divisions.
- à droite, les cartes sont désormais rebattues. Aux législatives, les trois circonscriptions de la ville sont passées chez LREM, battant ainsi deux candidats LR dont Marie-Jo Zimmermann, devenue depuis candidate sur la liste DLF aux européennes, non élue. Nathalie Griesbeck ne s'est pas représentée aux européennes de 2019 après en avoir fait de même aux cantonales de 2015. François Grosdidier, sénateur LR réélu en 2017 et ancien maire de la ville voisine, Woippy, est désormais le seul survivant de poids à droite, et il a le soutien de la nouvelle députée européenne (Les Centristes) et élue de Metz Nathalie Colin-Oesterlé. Il doit néanmoins faire face à une dissidence, celle du conseiller municipal ex-LR Jérémy Aldrin, déjà dissident aux sénatoriales (ce qui avait coûté un siège à LR). Les deux sont déjà officiellement en campagne depuis plusieurs semaines.
- à gauche, la situation est chaotique. Le maire PS ne se représente pas (il aura 77 ans en 2020). La majorité sortante est divisée entre ceux qui ont migré chez LREM, ceux qui sont restés au PS, et ceux qui plaident pour une ligne plus à gauche. L'adjoint Thomas Scuderi a été désigné candidat du PS, mais il est loin de faire l'unanimité et est contesté d'à peu près partout, notamment par le maire qui lui reproche sa ligne trop anti-LREM. D'autres adjoints pourraient prendre sa place (Jean-Michel Toulouze, Sébastien Koenig). Un mouvement nommé "L'Esplanade", sorte de copie messine de Place Publique, s'est fondé sous la houlette de Xavier Bouvet, ancien conseiller du cabinet de Dominique Gros, en vue de l'élection de 2020.
- LREM lorgne légitimement sur cette ville centriste. Dominique Gros est même apparu comme un maire Macron-comptible. Mais les représentants locaux viennent du PS et de la municipalité sortante dont le bilan est souvent contesté (la ville perdu 6000 habitants, son statut de capitale régionale, le centre-ville se vide de tous ses commerces, Dominique Gros est lié à une affaire de conflit d'intérêt lié à la vente d'un bâtiment municipal historique...). Deux candidats à l'investiture LREM (ou plutôt celle de Macron) : Richard Lioger, député de Metz-3 et ex-premier adjoint de Gros, et Béatrice Agamenonne, conseillère de la majorité sortante et référente départementale. Il se dit que Lioger ira au bout même sans investiture LREM. Cette dernière doit être décidée à la mi-juillet.
- Du côté du RN, la conseillère régionale et municipale Françoise Grolet est de nouveau candidate. Le parti nourrit des espoirs de progression dans la ville compte tenu de ses bons scores aux précédentes élections, malgré une large déperdition de cadres historiques du parti dans le département, comme Thierry Gourlot, conseiller municipal et régional parti au CNIP, Eric Vilain et Florian Philippot partis aux Patriotes, etc. Une union RN-DLF-CNIP est-elle possible ?
L'élection est donc très ouverte.