CanaldeBourgogne76 a écrit:Cela fait un petit moment que Fabien Roussel a annoncé sa candidature. Cette communication n'est que la suite logique du vote de la conférence du 10 avril qui a "proposé" la candidature selon la formule consacrée.
La dernière étape reste le vote du parti ce week-end mais dont l'issue ne laisse pas trop de doute.
On peut se demander si la vraie raison de cette candidature n'est pas la présidentielle, mais les législatives.
En effet, l'obsession du PC est de continuer à exister et cela passe par le financement des partis politiques adossé aux nombre de députés. Le PC s'est fait "piquer" des députés en 2017 et n'entend pas continuer à se laisser déplumer par LFI sans rien dire.
Cette candidature ne semble pas obéir à une autre logique et certainement pas à une demande des électeurs de gauche qui sont relégués au second plan.
Je suis tout à fait d'accord si l'on revient sur la séquence électorale de 2017 :
- le Modem a retiré la candidature de François Bayrou à l'élection présidentielle et a obtenu (non sans mal) un accord avec la LREM qui a lui permis d'obtenir un groupe de plus de 50 députés (au-dessus des pronostics, la victoire aux législatives de la coalition LREM-Modem ayant été très large) ;
- le PRG a participé, avec le PS et quelques autres, à la primaire de la Belle Alliance populaire : ses candidats ont obtenu l'investiture du PS dans une grosse quarantaine de circonscriptions, ce qui a servi de base au financement public (51 candidats PRG, ceux soutenus par le PS et d'autres candidats ayant une implantation locale notable, ont dépassé le seuil requis de 1 % des suffrages exprimés pour bénéficier du financement public des partis) ;
- le PCF, lui, n'a conclu aucun accord national avec d'autres forces de gauche, seulement quelques accords locaux avec la FI ou (plus rarement, comme dans le Jura) avec le PS et EELV ; la plupart des députés élus l'ont été dans le cadre d'accords (explicites ou tacites) LFI-PCF, la concurrence entre ces deux forces politiques ayant entraîné une dispersion des voix préjudiciable à la conquête de nouveaux sièges. L'objectif en 2022 est de garder les sièges de 2017 et d'en conquérir de nouveaux pour maintenir l'existence d'un groupe politique (ou même l'élargir).
Si tous les principaux partis de gauche vont séparément à la présidentielle le PCF maintiendra sa candidature, ne serait-ce que pour des questions de visibilité politique ; il est possible que même dans cette configuration les électeurs votent utile et qu'un candidat domine (écrase ?) la concurrence. Si au contraire un regroupement (partiel) s'opère, le PCF pourrait se retirer en contrepartie de soutiens à ses candidats aux législatives.
A la présidentielle puis aux législatives le PCF n'ira pas nécessairement avec LFI : il occupe une position intermédiaire entre LFI d'une part, la gauche PS-EELV-PRG d'autre part, et peut négocier des alliances avec l'un ou l'autre, voire les deux, selon les configurations locales, comme le font déjà apparaître les régionales et les départementales.