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Élections législatives de 1988

MessagePosté: Dim 26 Mai 2013 23:00
de LeysinNight
Après la confortable réélection de F. Mitterrand contre J. Chirac (54 % contre 46%) le 8 mai 1988. L'Assemblée élu en 1986 est dissous et les électeurs doivent élire leurs députés pour juin. Mais au fil de cette campagne, la possibilité de voir la droite remporter ces élections est une possibilité sérieuse et les premiers sondages indiquent que les socialistes ne seront peut être même pas majoritaire.

http://www.ina.fr/video/CAC88026137/roc ... video.html

Imaginons (je sais c'est de la politique fiction) si la droite fut victorieuse au second tour quelle Premier Ministre pour la France?

J. Chirac était hors-jeu (sa défaite cuisante et sa période sombre de 2 ans et selon Charles Pasqua : une sérieuse déprime).

Les Favoris :

Édouard Balladur (qui le sera de 93 à 95) à cette époque Ministre d'état et des Finances.
Charles Pasqua (ministre de l'Intérieur 86-88), je ne pense pas que Mitterrand l'aurait nommé

Les Surprises :

Alain Juppé (qui le sera de 95 à 97)
Philippe Séguin (Ministre de l'Emploi)

Les Outsiders :

Jacques Chaban-Delmas
Simone Veil
VGE

Re: Élections législatives de 1988

MessagePosté: Mar 16 Juil 2013 14:34
de comtedeparis
Il ne s'agit pas tant de politique fiction que ça d'ailleurs... Je crois que les élections de 1988 ont été celles où le plus d'élus ont réalisé moins de 51% au 2eme tour. Il est donc tout à fait possible d'imaginer que la droite URC ait pu l'emporter; il suffit de rappeler quelques défaites surprises de ses candidats pour comprendre qu'elle est passée tout près de l'exploit (Exemples: Bigeard ou François Guillaume dans le 54, ou encore Hubert Bassot dans l'Orne). Bref, en imaginant que l'URC l'ait emporté, il faut rester raisonnable: cette majorité n'aurait pu être que restreinte, un peu comme celle de 1986, voire dépendante de quelques voix FN (n'oublions pas que certains candidats FN ont frôlé l'élection dans les Bouches du Rhône, Roussel ou Domenach par exemple)...
En clair, cela exclut tout "seconds couteaux", qui n'auraient pas eu l'autorité nécessaire pour fédérer cette majorité. En fait, la solution qui avait été vaguement envisagée entre les deux tours de ces législatives (avant le 1er tour la droite cherchait juste à limiter la casse, mais après le 1er tour, elle s'aperçut qu'elle pouvait gagner) me semble la plus logique: le RPR et l'UDF s'était accordés sur l'idée d'envoyer VGE à Matignon. De fait, VGE était le seul "poids lourd" non affaibli par la préseidentielle de 1988 où ses deux rivaux s'étaient mutuellement affaiblis. Chirac avait ouvertement exclu tout maintien à Matignon, Barre était toujours opposé à la cohabitation, et certains de ses fidèles désapprouvait ses faveurs envers Mitterrand depuis la présidentielle (de Villiers, Mestre, Millon). Bref, ne restait que VGE de disponible, et très volontaire pour y aller d'ailleurs! N'oubliions pas qu'en 1988 l'UDF a eu pour la première fois plus d'élus que le RPR à l'assemblée. Il serait donc revenu, en cas de victoire, au président de l'UDF d'assumer la tâche de prendre Matignon. Or celui -ci était désormais... VGE. Chirac l'aurait laissé y aller, en lui savonnant la planche, comme Giscard entre 1986 et 1988 d'ailleurs.
On aurait sans doute eu un gouvernement Giscard-Pasqua, les relations entre Balladur et VGE étant notoiremment excécrables depuis fort longtemps, je ne pense pas que celui-ci serait resté à l'économie, sauf imposé par Chirac. De plus, Giscard et Pasqua présentaient un avantage certain, celui de ne pas susciter l'hostilité déclaré de Le Pen et du FN, dont la droite aurait pu avoir besoin...

Les autres hypothèses sont un peu moins crédibles: Chaban était trop vieux; la France aurait un peu ressemblé à l'URSS du début des années 80. Je pense qu'il aurait gardé le perchoir. Simone Veil, trop indépendante et sans réseaux dans les partis de droite, trop hostile au FN pour l'époque aussi. Quant à Juppé et Séguin, trop jeunes, trop peu influents au sein du RPR, ils n'auraient pas fait le poids face à Chirac et Giscard. De même, l'hypothèse Balladur était nettement moins envisagée qu'en 1993, pour beaucoup à droite, il était perçu comme l responsable de la défaite de Chirac et sa popularité était basse en 1988... Reste Pasqua, probable que si le RPR avait eu plus de députés que l'UDF il aurait envisagé la chose, mais il était trop marqué à droite, et suscitait des hostilités très fortes au sein de l'UDF, il est peu probable que les centristes du CDS auient voté pour lui plutôt que pour Rocard lors d'un vote de confiance à l'assemblée. ne restait que Giscard donc...

Re: Élections législatives de 1988

MessagePosté: Mar 17 Sep 2013 18:08
de LeysinNight
Voici les principaux résultats et analyses en Ardèche (07).

Comme en 1981, l'Ardèche envoie deux députés socialistes et un RPR à l'Assemblée Nationale. Robert Chapuis est réélu sans difficultés dans la 1ere alors que Régis Perbet doit faire face à un duel serré comme Jean-Marie Alaize qui profite de la désunion de la droite RPR-UDF pour retrouver son siège de député.

1re (Privas) : Dans cette circonscription qui avait voté Mitterrand à plus de 55 % le 8 mai, la réélection du député PS sortant Robert Chapuis n'est qu'une formalité, du fait que le 10 mai, son ami Michel Rocard le nomme Secrétaire d'État chargé de l'enseignement technique. Mais il doit faire face à une droite qui lui présente un candidat unique le maire RPR de Saint-Vincent-de-Barrès Georges Chagounoff (déjà candidat en 1978). Le maire du Teil arrive en tête du 1er tour avec 42,53 % des voix suivi de Chagounoff 36,17 %, le communiste Alain Feuchot obient 12,43 % et le FN Arnaud 8,87 % des suffrages. Mais le 12 juin, Robert Chapuis est réélu avec 54,33 % (il avait fait 56,75 % en 81) contre Georges Chagounnoff qui obtient 45,67 %, Chapuis reconnaîtra qu'il fut déçu de son score et il faut pas oublier que les abstentionnistes du premier tour votèrent majoritaire au second pour Chagounoff.

2e (Annonay) : Seulement 253 voix séparent le député sortant Régis Perbet (RPR) et son concurrent Jacques Dondoux (DVG) lors du premier tour. 35,69 pour Perbet et 35,14 pour le candidat de la gauche. Dans cette circonscription marqué à droite (Chirac avait fait seulement 50,11 % le 8 mai), Dondoux profite de la candidature dissidente de l'UDF Dominique Chambon qui obtient 14,89 % pour provoquer en ballottage Régis Perbet (Perbet + Chambon = 50,58 %). Perbet sera réélu le 12 juin avec 51,31 % contre 48,69 pour Jacques Dondoux. Dondoux deviendra député en 1997 et secrétaire d'état dans le Gouvernement de Lionel Jospin.

3e (Largentière) : Dans la 3e considéré comme la plus rural, la droite se déchire entre le député sortant UDF-URP Jean-François Michel et le maire de Saint-Étienne-de-Lugdarès Jean-Marc Champel (RPR) où ils affrontent l'ancien député socialiste Jean-Marie Alaize. Alaize arrive largement en tête avec 37,34 % suivi de Michel avec 26,92 et Champel 15,67. Mais la lutte fratricide entre Jean-François Michel et Jean-Marc Champel permettra l'élection de Jean-Marie Alaize avec 51,03 % le 12 juin. Michel fera une demande d'annulation mais elle sera rejetée par le Conseil Constitutionnel.

http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/1988/88-1098-an/decision-n-88-1098-an-du-23-novembre-1988.110563.html

Re: Élections législatives de 1988

MessagePosté: Dim 9 Fév 2014 11:18
de paulhistoire
Quelqu'un a-t-il les résultats pour la Haute-Garonne ?

Re: Élections législatives de 1988

MessagePosté: Dim 9 Fév 2014 11:46
de vincent
Les résultats des élections législatives de 1988 sont en cours de compilation. Ils seront publiés dans les prochaines semaines.

Re: Élections législatives de 1988

MessagePosté: Lun 10 Fév 2014 22:44
de LeysinNight

Re: Élections législatives de 1988

MessagePosté: Dim 10 Mai 2015 13:25
de paulhistoire
Merci mais je ne trouve malheureusement aucune version papier.
Je vais attendre la publication sur Politiquemania !

Re: Élections législatives de 1988

MessagePosté: Mar 12 Mai 2015 00:25
de Vote-et-Politique
Voici les résultats pour la Haute-Garonne (source : Le Monde du 7 juin 1988 pour le premier tour, et du 14 juin 1988 pour le second tour)

HAUTE-GARONNE (8)

1re (TOULOUSE I, IV, V, VII)

Ins., 62 132 ;
vot., 37 527
Abst., 39,60 % ;
suffr. expr., 37 147

Dominique Baudis, URC-UDF-CDS, dép. e., prés. c.r., c.g., m. de Toulouse, 18 735 (50,43), ELU.
Marie-Claude Maurin, maj. p.-PS, 12 369 (33,29) ;
André Cathala-Delmas, FN, 2 730 (7,34) ;
Sylviane Ainardi, PC, 2 275 (6,12) ;
Colette Levade, PNPG, 465 (1,25) ;
Christian Dancale, div. g., 298 (0,80) ;
Alain Pihouée, div., 117 (0,31) ;
Bernard Durand, ext. g., 99 (0,26) ;
Marie-Elisabeth Lavernhe, POE, 55 (0,14) ;
Jean Gauci, div. d., 4 (0,01).

2e (TOULOUSE VI, VIII, XV)

Ins., 80 502 ;
vot., 55 080
Abst., 31,57 % ;
suffr. expr., 54 098

Gérard Bapt, maj. p.-PS, d.s., c.g., c.m. de Toulouse, 25 686 (47,48) ;
Jean-Paul Séguéla, URC-RPR, d.s., c.g., m. de Bessières, 20 131 (37,21) ;
Pierre Ponthieu, FN, 4 637 (8,57) ;
Charles Marziani, PC, 3 644 (6,73).

BALLOTTAGE.

Ins., 80 494 ;
vot., 58 515
Abst., 27,30 % ;
suffr. expr., 57 251

Gérard Bapt, maj. p.-PS, d.s., c.g., c.m. de Toulouse, 31 538 (55,08), REELU.
Jean-Paul Séguéla, URC-RPR, d.s., c.g., m. de Bessières, 25 713 (44,91).

3e (TOULOUSE IX, X)

Ins., 64 929 ;
vot., 43 905
Abst., 32,37 % ;
suffr. expr., 43 323

Claude Ducert, maj. p.-PS, c.g., m. de Labèges, 19 309 (44,56) ;
Françoise de Veyrinas, URC-UDF-CDS, adj. m. de Toulouse, 16 493 (38,06) ;
Serge Laroze, FN, 3 402 (7,85) ;
Jean Zanesco, PC, 2 658 (6,13) ;
Henri Farreny, PNPG, 1 461 (3,37).

BALLOTTAGE.

Ins., 64 928 ;
vot., 46 892
Abst., 27,77 % ;
suffr. expr., 46 011

Claude Ducert, maj. p.-PS, c.g., m. de Labèges, 25 110 (54,57), ELU.
Françoise de Veyrinas, URC-UDF-CDS, adj. m. de Toulouse, 20 901 (45,42).

4e (TOULOUSE II, III, XI)

Ins., 51 295 ;
vot., 30 547
Abst., 40,44 % ;
suffr. expr., 30 178

Jean Diebold, URC-RPR, d.s., c.g., adj. m. de Toulouse, 12 537 (41,54) ;
Robert Loidi, maj. p.-PS, 12 057 (39,95) ;
Alain Sorbara, FN, 2 752 (9,11) ;
René Piquet, PC, dép. e., 2 644 (8,76) ;
Sylvia Mailleux, div., 188 (0,62).

BALLOTTAGE.

Ins., 51 290 ;
vot., 32 551
Abst., 36,53 % ;
suffr. expr., 32 056

Robert Loidi, maj. p.-PS, 16 482 (51,41), ELU.
Jean Diebold, URC-RPR, d.s., c.g., adj. m. de Toulouse, 15 574 (48,58).

5e (TOULOUSE XIII, XIV)

Ins., 89 976 ;
vot., 62 884
Abst., 30,11 % ;
suffr. expr., 61 290

Jacques Roger-Machart, maj. p.-PS, d.s., 32 881 (53,64), REELU.
Jacques de Cruzel, URC-RPR, m. de Gagnac, 17 524 (28,59) ;
Hugues Sondag, FN, 5 559 (9,06) ;
Paulette Delbecque, PC, 5 326 (8,68).

6e (MURET)

Ins., 75 341 ;
vot., 50 436
Abst., 33,05 % ;
suffr. expr., 49 482

Hélène Mignon, maj. p.-PS, c.g., 23 797 (48,09) ;
Serge Didier, URC-UDF-PR, c.r., adj. m. de Toulouse, 14 599 (29,50) ;
Gilbert Melac, FN, c.r., 5 270 (10,65) ;
Jean Navals, PC, 4 067 (8,21) ;
Jacques Belhomme, div., 1 507 (3,04) ;
Arnaud Messean, POE, 242 (0,48).

BALLOTTAGE.

Ins., 75 339 ;
vot., 53 044
Abst., 29,59 % ;
suffr. expr., 51 686

Hélène Mignon, maj. p.-PS, c.g., 30 719 (59,43), ELUE.
Serge Didier, URC-UDF-PR, c.r., adj. m. de Toulouse, 20 967 (40,56).

7e (VILLEFRANCHE-DE-LAURAGAIS)

Ins., 85 529 ;
vot., 62 700
Abst., 26,69 % ;
suffr. expr., 61 268

Lionel Jospin, maj. p.-PS, d.s., min. E., min. de l'éducation, de la recherche et des sports, a.d., 34 774 (56,75), REELU.
Michel Aujoulat, URC-RPR, 16 387 (26,74) ;
Catherine Ricalens, FN, 5 446 (8,88) ;
Michel Veyssière, PC, c.r., 4 661 (7,60).

8e (SAINT-GAUDENS)

Ins., 78 707 ;
vot., 55 543
Abst., 29,43 % ;
suffr. expr., 54 410

Pierre Ortet, maj. p.-PS, d.s., c.g., c.m. de Saint-Gaudens, 29 385 (54,00), REELU.
Pierre Montastruc, URC-UDF-rad., d.s., c.g., 17 918 (32,93) ;
André Marquerie, PC, 4 070 (7,48) ;
Yves Dahot, FN, 3 037 (5,58).

Re: Élections législatives de 1988

MessagePosté: Dim 21 Fév 2021 16:30
de Tatu69
Bonjour à vous,

Je recherche un site qui aurait fait la projection des résultats des Législatives de 88, 93, 97, 02, 07, 12 et 17 si la proportionnelle de 86 avait été appliquée.

Re: Élections législatives de 1988

MessagePosté: Lun 22 Mar 2021 12:35
de Samarras
Tatu69 a écrit:Bonjour à vous,

Je recherche un site qui aurait fait la projection des résultats des Législatives de 88, 93, 97, 02, 07, 12 et 17 si la proportionnelle de 86 avait été appliquée.

Bonjour,
j'ai moi-même fait ce calcul pour 1997 et pour l'ensemble des départements. Je peux vous l'envoyer si vous le souhaitez. Bien sûr, c'est à prendre avec des pincettes: les candidats dissidents ou indépendants qui ont fait un bon score dans une circonscription auraient-ils pu monter une liste à l'échelle du département et quel score aurait-elle réalisé? L'élimination, inévitable avec ce mode de scrutin, de candidats bien placés dans leur circonscription n'aurait-elle pas entraîner des listes dissidentes? RPR et UDF, les plus concernés compte tenu de leur nombre considérable de sortants, auraient-ils fait partout liste commune? Les Verts, alliés parfois au PS, auraient-ils fait liste commune avec lui dans tout ou partie des départements?