Re: Élections législatives de 1988
Posté:
Mar 16 Juil 2013 14:34
de comtedeparis
Il ne s'agit pas tant de politique fiction que ça d'ailleurs... Je crois que les élections de 1988 ont été celles où le plus d'élus ont réalisé moins de 51% au 2eme tour. Il est donc tout à fait possible d'imaginer que la droite URC ait pu l'emporter; il suffit de rappeler quelques défaites surprises de ses candidats pour comprendre qu'elle est passée tout près de l'exploit (Exemples: Bigeard ou François Guillaume dans le 54, ou encore Hubert Bassot dans l'Orne). Bref, en imaginant que l'URC l'ait emporté, il faut rester raisonnable: cette majorité n'aurait pu être que restreinte, un peu comme celle de 1986, voire dépendante de quelques voix FN (n'oublions pas que certains candidats FN ont frôlé l'élection dans les Bouches du Rhône, Roussel ou Domenach par exemple)...
En clair, cela exclut tout "seconds couteaux", qui n'auraient pas eu l'autorité nécessaire pour fédérer cette majorité. En fait, la solution qui avait été vaguement envisagée entre les deux tours de ces législatives (avant le 1er tour la droite cherchait juste à limiter la casse, mais après le 1er tour, elle s'aperçut qu'elle pouvait gagner) me semble la plus logique: le RPR et l'UDF s'était accordés sur l'idée d'envoyer VGE à Matignon. De fait, VGE était le seul "poids lourd" non affaibli par la préseidentielle de 1988 où ses deux rivaux s'étaient mutuellement affaiblis. Chirac avait ouvertement exclu tout maintien à Matignon, Barre était toujours opposé à la cohabitation, et certains de ses fidèles désapprouvait ses faveurs envers Mitterrand depuis la présidentielle (de Villiers, Mestre, Millon). Bref, ne restait que VGE de disponible, et très volontaire pour y aller d'ailleurs! N'oubliions pas qu'en 1988 l'UDF a eu pour la première fois plus d'élus que le RPR à l'assemblée. Il serait donc revenu, en cas de victoire, au président de l'UDF d'assumer la tâche de prendre Matignon. Or celui -ci était désormais... VGE. Chirac l'aurait laissé y aller, en lui savonnant la planche, comme Giscard entre 1986 et 1988 d'ailleurs.
On aurait sans doute eu un gouvernement Giscard-Pasqua, les relations entre Balladur et VGE étant notoiremment excécrables depuis fort longtemps, je ne pense pas que celui-ci serait resté à l'économie, sauf imposé par Chirac. De plus, Giscard et Pasqua présentaient un avantage certain, celui de ne pas susciter l'hostilité déclaré de Le Pen et du FN, dont la droite aurait pu avoir besoin...
Les autres hypothèses sont un peu moins crédibles: Chaban était trop vieux; la France aurait un peu ressemblé à l'URSS du début des années 80. Je pense qu'il aurait gardé le perchoir. Simone Veil, trop indépendante et sans réseaux dans les partis de droite, trop hostile au FN pour l'époque aussi. Quant à Juppé et Séguin, trop jeunes, trop peu influents au sein du RPR, ils n'auraient pas fait le poids face à Chirac et Giscard. De même, l'hypothèse Balladur était nettement moins envisagée qu'en 1993, pour beaucoup à droite, il était perçu comme l responsable de la défaite de Chirac et sa popularité était basse en 1988... Reste Pasqua, probable que si le RPR avait eu plus de députés que l'UDF il aurait envisagé la chose, mais il était trop marqué à droite, et suscitait des hostilités très fortes au sein de l'UDF, il est peu probable que les centristes du CDS auient voté pour lui plutôt que pour Rocard lors d'un vote de confiance à l'assemblée. ne restait que Giscard donc...
Re: Élections législatives de 1988
Posté:
Mar 12 Mai 2015 00:25
de Vote-et-Politique
Voici les résultats pour la Haute-Garonne (source : Le Monde du 7 juin 1988 pour le premier tour, et du 14 juin 1988 pour le second tour)
HAUTE-GARONNE (8)
1re (TOULOUSE I, IV, V, VII)
Ins., 62 132 ;
vot., 37 527
Abst., 39,60 % ;
suffr. expr., 37 147
Dominique Baudis, URC-UDF-CDS, dép. e., prés. c.r., c.g., m. de Toulouse, 18 735 (50,43), ELU.
Marie-Claude Maurin, maj. p.-PS, 12 369 (33,29) ;
André Cathala-Delmas, FN, 2 730 (7,34) ;
Sylviane Ainardi, PC, 2 275 (6,12) ;
Colette Levade, PNPG, 465 (1,25) ;
Christian Dancale, div. g., 298 (0,80) ;
Alain Pihouée, div., 117 (0,31) ;
Bernard Durand, ext. g., 99 (0,26) ;
Marie-Elisabeth Lavernhe, POE, 55 (0,14) ;
Jean Gauci, div. d., 4 (0,01).
2e (TOULOUSE VI, VIII, XV)
Ins., 80 502 ;
vot., 55 080
Abst., 31,57 % ;
suffr. expr., 54 098
Gérard Bapt, maj. p.-PS, d.s., c.g., c.m. de Toulouse, 25 686 (47,48) ;
Jean-Paul Séguéla, URC-RPR, d.s., c.g., m. de Bessières, 20 131 (37,21) ;
Pierre Ponthieu, FN, 4 637 (8,57) ;
Charles Marziani, PC, 3 644 (6,73).
BALLOTTAGE.
Ins., 80 494 ;
vot., 58 515
Abst., 27,30 % ;
suffr. expr., 57 251
Gérard Bapt, maj. p.-PS, d.s., c.g., c.m. de Toulouse, 31 538 (55,08), REELU.
Jean-Paul Séguéla, URC-RPR, d.s., c.g., m. de Bessières, 25 713 (44,91).
3e (TOULOUSE IX, X)
Ins., 64 929 ;
vot., 43 905
Abst., 32,37 % ;
suffr. expr., 43 323
Claude Ducert, maj. p.-PS, c.g., m. de Labèges, 19 309 (44,56) ;
Françoise de Veyrinas, URC-UDF-CDS, adj. m. de Toulouse, 16 493 (38,06) ;
Serge Laroze, FN, 3 402 (7,85) ;
Jean Zanesco, PC, 2 658 (6,13) ;
Henri Farreny, PNPG, 1 461 (3,37).
BALLOTTAGE.
Ins., 64 928 ;
vot., 46 892
Abst., 27,77 % ;
suffr. expr., 46 011
Claude Ducert, maj. p.-PS, c.g., m. de Labèges, 25 110 (54,57), ELU.
Françoise de Veyrinas, URC-UDF-CDS, adj. m. de Toulouse, 20 901 (45,42).
4e (TOULOUSE II, III, XI)
Ins., 51 295 ;
vot., 30 547
Abst., 40,44 % ;
suffr. expr., 30 178
Jean Diebold, URC-RPR, d.s., c.g., adj. m. de Toulouse, 12 537 (41,54) ;
Robert Loidi, maj. p.-PS, 12 057 (39,95) ;
Alain Sorbara, FN, 2 752 (9,11) ;
René Piquet, PC, dép. e., 2 644 (8,76) ;
Sylvia Mailleux, div., 188 (0,62).
BALLOTTAGE.
Ins., 51 290 ;
vot., 32 551
Abst., 36,53 % ;
suffr. expr., 32 056
Robert Loidi, maj. p.-PS, 16 482 (51,41), ELU.
Jean Diebold, URC-RPR, d.s., c.g., adj. m. de Toulouse, 15 574 (48,58).
5e (TOULOUSE XIII, XIV)
Ins., 89 976 ;
vot., 62 884
Abst., 30,11 % ;
suffr. expr., 61 290
Jacques Roger-Machart, maj. p.-PS, d.s., 32 881 (53,64), REELU.
Jacques de Cruzel, URC-RPR, m. de Gagnac, 17 524 (28,59) ;
Hugues Sondag, FN, 5 559 (9,06) ;
Paulette Delbecque, PC, 5 326 (8,68).
6e (MURET)
Ins., 75 341 ;
vot., 50 436
Abst., 33,05 % ;
suffr. expr., 49 482
Hélène Mignon, maj. p.-PS, c.g., 23 797 (48,09) ;
Serge Didier, URC-UDF-PR, c.r., adj. m. de Toulouse, 14 599 (29,50) ;
Gilbert Melac, FN, c.r., 5 270 (10,65) ;
Jean Navals, PC, 4 067 (8,21) ;
Jacques Belhomme, div., 1 507 (3,04) ;
Arnaud Messean, POE, 242 (0,48).
BALLOTTAGE.
Ins., 75 339 ;
vot., 53 044
Abst., 29,59 % ;
suffr. expr., 51 686
Hélène Mignon, maj. p.-PS, c.g., 30 719 (59,43), ELUE.
Serge Didier, URC-UDF-PR, c.r., adj. m. de Toulouse, 20 967 (40,56).
7e (VILLEFRANCHE-DE-LAURAGAIS)
Ins., 85 529 ;
vot., 62 700
Abst., 26,69 % ;
suffr. expr., 61 268
Lionel Jospin, maj. p.-PS, d.s., min. E., min. de l'éducation, de la recherche et des sports, a.d., 34 774 (56,75), REELU.
Michel Aujoulat, URC-RPR, 16 387 (26,74) ;
Catherine Ricalens, FN, 5 446 (8,88) ;
Michel Veyssière, PC, c.r., 4 661 (7,60).
8e (SAINT-GAUDENS)
Ins., 78 707 ;
vot., 55 543
Abst., 29,43 % ;
suffr. expr., 54 410
Pierre Ortet, maj. p.-PS, d.s., c.g., c.m. de Saint-Gaudens, 29 385 (54,00), REELU.
Pierre Montastruc, URC-UDF-rad., d.s., c.g., 17 918 (32,93) ;
André Marquerie, PC, 4 070 (7,48) ;
Yves Dahot, FN, 3 037 (5,58).