Re: Législatives 1958
Posté: Lun 2 Mai 2011 17:20
S’agissant de Jean Marie Le Pen, je peux effectivement confirmer son élection en 1958, sous une étiquette de droite, dans la 3e circonscription de la Seine, correspondant au territoire du 5e arrondissement parisien ( Sorbonne, Saint Victor, Jardin des Plantes, etc…).
En 1956, cet arrondissement avait donné 13 600 voix (25,42 %) à la liste du Parti Communiste Français, le 5e étant compris dans une circonscription comprenant les 5e, 6e, 7e, 13e, 14e et 15e arrondissements.
Le parti arrivé en second était le Centre national des indépendants et Paysans avec 11 600 voix (21,68 %) devant la liste des radicaux avec 9 590 voix (17,92 %) et celle de la SFIO avec 5 330 voix (9,96 %).
En 1958, nous passons donc au scrutin majoritaire uninominal à deux tours.
Le nombre de bulletins validés baisse de près de 5 000 ( le régime des partis avait du mauvais, mais au moins les gens votaient ! ) et les rapports de forces évoluent.
Jean Marie Le Pen, candidat pour le CNIP, arrive en tête avec 11 711 voix (24,14 %) devant le candidat communiste Lucien Monjauvis, ancien député, 8 670 voix (17,87 %).
En troisième position, arrive le professeur Capron, candidat démocrate chrétien, avec 6 909 voix (14,24 %), suivi par le candidat UNR Charles Fatosme, 4 736 voix (9,76 %), par le candidat UFD, ex député SFIO, le professeur Robert Verdier, député sortant, 4 216 voix (8,69 %) et le candidat SFIO, le docteur Choffe 3 999 voix (8,24 %).
Le scrutin de 1958 est donc marqué par deux phénomènes dans cet arrondissement : un, la disparition du vote radical, dont on peut se demander où il est allé – sans doute en partie vers les deux candidats d’obédience socialiste mais pas seulement – et deux, la perte d’influence du PCF – ici près de 5 000 voix et plus de sept points et demi.
En 1956, on avait aussi compté dans le 5e près de 3 200 voix MRP et plus de 8 300 voix sur diverses listes de droite, dont plus de 4 400 pour la liste Union et Fraternité Française de Pierre Poujade.
Au second tour, Jean Marie le Pen est élu avec 21 556 voix, soit 45,17 % des exprimés devant le candidat communiste Lucien Monjauvis 10 649 voix (22,31 %) et le candidat UNR Charles Fatosme 10 473 voix (21,94 %).
Le solde des suffrages va sur la candidature SFIO, et quelques voix se portent sur Robert Verdier et l’ancien résistant Jacques Debû Bridel, dont le résultat du premier tour était assez faible.
En tout cas, dès 1958, nous voyons comment un arrondissement plutôt de gauche sous la IVe République ( majorité absolue des voix pour l’ensemble PCF – SFIO – radicaux en 1956 ) se positionne clairement à droite.
Et en l’espèce une droite non gaulliste dont on ne peut s’empêcher de penser qu’elle se nourrit du vote favorable des couches moyennes ( artisans, commerçants ) et d’une partie de la bourgeoisie intellectuelle de la capitale.
En 1956, cet arrondissement avait donné 13 600 voix (25,42 %) à la liste du Parti Communiste Français, le 5e étant compris dans une circonscription comprenant les 5e, 6e, 7e, 13e, 14e et 15e arrondissements.
Le parti arrivé en second était le Centre national des indépendants et Paysans avec 11 600 voix (21,68 %) devant la liste des radicaux avec 9 590 voix (17,92 %) et celle de la SFIO avec 5 330 voix (9,96 %).
En 1958, nous passons donc au scrutin majoritaire uninominal à deux tours.
Le nombre de bulletins validés baisse de près de 5 000 ( le régime des partis avait du mauvais, mais au moins les gens votaient ! ) et les rapports de forces évoluent.
Jean Marie Le Pen, candidat pour le CNIP, arrive en tête avec 11 711 voix (24,14 %) devant le candidat communiste Lucien Monjauvis, ancien député, 8 670 voix (17,87 %).
En troisième position, arrive le professeur Capron, candidat démocrate chrétien, avec 6 909 voix (14,24 %), suivi par le candidat UNR Charles Fatosme, 4 736 voix (9,76 %), par le candidat UFD, ex député SFIO, le professeur Robert Verdier, député sortant, 4 216 voix (8,69 %) et le candidat SFIO, le docteur Choffe 3 999 voix (8,24 %).
Le scrutin de 1958 est donc marqué par deux phénomènes dans cet arrondissement : un, la disparition du vote radical, dont on peut se demander où il est allé – sans doute en partie vers les deux candidats d’obédience socialiste mais pas seulement – et deux, la perte d’influence du PCF – ici près de 5 000 voix et plus de sept points et demi.
En 1956, on avait aussi compté dans le 5e près de 3 200 voix MRP et plus de 8 300 voix sur diverses listes de droite, dont plus de 4 400 pour la liste Union et Fraternité Française de Pierre Poujade.
Au second tour, Jean Marie le Pen est élu avec 21 556 voix, soit 45,17 % des exprimés devant le candidat communiste Lucien Monjauvis 10 649 voix (22,31 %) et le candidat UNR Charles Fatosme 10 473 voix (21,94 %).
Le solde des suffrages va sur la candidature SFIO, et quelques voix se portent sur Robert Verdier et l’ancien résistant Jacques Debû Bridel, dont le résultat du premier tour était assez faible.
En tout cas, dès 1958, nous voyons comment un arrondissement plutôt de gauche sous la IVe République ( majorité absolue des voix pour l’ensemble PCF – SFIO – radicaux en 1956 ) se positionne clairement à droite.
Et en l’espèce une droite non gaulliste dont on ne peut s’empêcher de penser qu’elle se nourrit du vote favorable des couches moyennes ( artisans, commerçants ) et d’une partie de la bourgeoisie intellectuelle de la capitale.