Page 1 sur 9

Les législatives en Seine-et-Marne

MessagePosté: Jeu 16 Sep 2010 23:30
de Zimmer
Alors que sur les 9 circonscriptions émanant du découpage de 1986, la Seine-et-Marne comptait 5 députés de droite et 4 députés de gauche à l’issue des élections législatives de 1988 et de 1997, ce département est exclusivement représenté par des élus de droite à l’Assemblée nationale depuis 2002. Ces derniers sont actuellement tous membres de l’UMP.

Le découpage de 2009 octroie à la Seine-et-Marne deux circonscriptions supplémentaires et ce sont donc 11 députés qui y seront élus lors des élections législatives de 2012.

La nouvelle 10ème circonscription est constituée des cantons de Chelles et Vaires-sur-Marne (précédemment compris dans la 7ème circonscription) et de ceux de Champs-sur-Marne et Noisiel (précédemment compris dans la 8ème circonscription). La nouvelle 11ème circonscription comprend, quant à elle, les cantons du Mée-sur-Seine et Savigny-le-Temple (précédemment rattachés à la 1ère circonscription) et celui de Combs-la-Ville, moins la commune de Combs-la-Ville (l’ensemble du canton faisait jusqu’alors partie de la 9ème circonscription). La création de ces deux nouvelles circonscriptions entraîne les modifications suivantes :
- la 7ème circonscription (député actuel : Yves Albarello, UMP), amputée des cantons de Chelles et Vaires-sur-Marne, comprend toujours ceux de Claye-Souilly et Lagny-sur-Marne et se voit rajouter celui de Mitry-Mory et une partie de celui de Dammartin-en-Goële, issus de la 6ème circonscription,
- la 8ème circonscription (députée actuelle : Chantal Brunel, UMP), qui perd les cantons de Champs-sur-Marne et Noisiel, reste constituée des cantons de Roissy-en-Brie, Torcy et d’une partie de celui de Thorigny-sur-Marne,
- la 1ère circonscription (député actuel : Jean-Claude Mignon, UMP), amputée des cantons du Mée-sur-Seine et Savigny-le-Temple, continuera à comprendre ceux de Melun-Sud et Perthes et se voit adjoindre celui de Melun-Nord (actuellement compris dans la 3ème circonscription),
- la 9ème circonscription (député actuel : Guy Geoffroy, UMP), conserve la commune de Combs-la-Ville (tout en perdant le reste du canton) ainsi que les cantons de Brie-Comte-Robert, Pontault-Combault et Tournan-en-Brie, mais ne garde pas celui de Mormant qui est désormais rattaché à la 3ème circonscription.

Trois autres circonscriptions sont modifiées par ce redécoupage :
- la 3ème circonscription (député actuel : Yves Jégo, UMP), qui comprend toujours les cantons du Châtelet-en-Brie, Montereau-Fault-Yonne et Moret-sur-Loing et qui perd donc celui de Melun-Nord tout en gagnant celui de Mormant,
- la 6ème circonscription (député actuel : Jean-François Copé, UMP), toujours constituée des cantons de Lizy-sur-Ourcq, Meaux-Nord et de seulement une partie, désormais, de celui de Dammartin-en-Goële, qui perd donc celui de Mitry-Mory et qui se voit adjoindre celui de Meaux-Sud (précédemment compris dans la 5ème circonscription),
- la 5ème circonscription (député actuel : Franck Riester, UMP), qui reste formée par les cantons de Coulommiers, Crécy-la-Chapelle, La Ferté-sous-Jouarre et une partie de celui de Thorigny-sur-Marne, mais qui perd donc celui de Meaux-Sud.

Deux circonscriptions voient leurs configurations inchangées : la 2ème (député actuel : Didier Julia, UMP) et la 4ème (député actuel : Christian Jacob, UMP).

Pour 2012, les choses pourraient s’engager de la façon suivante.

1ère circ. :
Cantons de : Melun-Nord, Melun-Sud, Perthes.

La nouvelle configuration de cette circonscription (perte des cantons du Mée-sur-Seine et Savigny-le-Temple et ajout de celui de Melun-Nord) ne devrait pas être défavorable à la droite et le maire de Dammarie-les-Lys et député sortant (élu sans interruption depuis 1988) Jean-Claude Mignon (UMP) repartira favori s’il se représente.

L’une des nouveautés consécutives à ce redécoupage est que la commune chef-lieu du département, Melun, est désormais comprise, dans sa totalité, dans cette 1ère circonscription. Son maire, Gérard Millet, également étiqueté UMP, a siégé au Palais Bourbon de 2008 à 2009, en qualité de suppléant d’Yves Jégo dans la 3ème circonscription, lorsque ce dernier était membre du gouvernement. Il sera âgé de 73 ans en 2012 et son éventuelle candidature (dissidente) contre Jean-Claude Mignon paraît exclue, au moins pour cette raison.

2ème circ. :
Cantons de : La Chapelle-la-Reine, Château-Landon, Fontainebleau, Lorrez-le-Bocage-Préaux, Nemours.

Cette circonscription du sud du département, à dominante rurale et dont les contours restent inchangés, est un fief de la droite et le restera très probablement.

Le principal enjeu sera de savoir si son député sortant, Didier Julia (UMP), qui en est le représentant, sans discontinuer, depuis 1967 (ce qui fait de lui le doyen de mandat à l’Assemblée nationale) et qui sera âgé de 78 ans en 2012, se représentera ou pas. Alors qu’il s’agit de son unique mandat depuis 2004 (il était également, jusqu’à cette date, conseiller régional), il était déjà question qu’il ne se représente pas en 2007 et il avait finalement rempilé, avec succès, pour un onzième mandat.

Lors de ces mêmes dernières élections législatives, le maire UMP de Fontainebleau, Frédéric Valletoux (qui est également conseiller régional depuis mars 2010 et qui est proche de Jean-François Copé) s’était présenté comme candidat « divers droite » face à Didier Julia et s’était fait assez largement distancé par celui-ci aux premier et second tours (21,22 % des suffrages exprimés contre 35,04 %, puis 42,23 % contre 57,77 %). Né en 1966 et de 32 ans son cadet, on peut penser qu’il sera à nouveau candidat, en 2012, et ce, même si Didier Julia se représente. Il pourrait également obtenir, cette fois, l’investiture du parti présidentiel si celui-ci était décidé à pousser le député sortant vers la retraite.

De son côté, Didier Julia, s’il ne se représentait pas, pourrait encourager la candidature de son actuelle suppléante, Constance Le Grip, député européenne depuis le début de cette année (elle a remplacé Michel Barnier, démissionnaire), membre du conseil national de l’UMP… et proche de Nicolas Sarkozy, dont elle a été la conseillère de 2002 à 2010.

3ème circ. :
Cantons de : Le Châtelet-en-Brie, Montereau-Fault-Yonne, Moret-sur-Loing, Mormant.

La perte du canton de Melun-Nord et l’ajout de celui de Mormant à cette circonscription devraient favoriser la réélection du député sortant, maire de Montereau-Fault-Yonne et ancien secrétaire d’Etat, Yves Jégo (UMP). Celle-ci ne paraissait d’ailleurs pas non plus menacée avec le précédent découpage.

4ème circ. :
Cantons de : Bray-sur-Seine, Donnemarie-Dontilly, La Ferté-Gaucher, Nangis, Provins, Rebais, Rozay-en-Brie, Villiers-Saint-Georges.

Avec la 2ème, c’est l’autre circonscription de la Seine-et-Marne dont la configuration reste la même que précédemment. Celle-ci, également à dominante rurale et qui couvre l’est du département, devrait réélire sans surprise le maire de Provins et député sortant Christian Jacob (UMP).

5ème circ. :
Cantons de : Coulommiers, Crécy-la-Chapelle, La Ferté-sous-Jouarre. Communes de : Bailly-Romainvilliers, Magny-le-Hongre, Serris.

La perte du canton de Meaux-Sud, favorable à la droite, devrait rendre plus serré le rapport droite-gauche dans cette circonscription détenue par la droite depuis 1988. Le maire de Coulommiers et député sortant, Franck Riester (UMP), restera néanmoins favori et devrait pouvoir être réélu pour un deuxième mandat à l’Assemblée nationale.

6ème circ. :
Cantons de : Lizy-sur-Ourcq, Meaux-Nord, Meaux-Sud. Communes de : Cuisy, Forfry, Gesvres-le-Chapitre, Juilly, Marchémoret, Montgé-en-Goële, Monthyon, Oissery, Le Plessis-l'Evêque, Rouvres, Saint-Mard, Saint-Pathus, Saint-Soupplets, Vinantes

Cette circonscription avait élu des députés socialistes en 1988 et en 1997 (Robert Le Foll puis Nicole Bricq, aujourd’hui sénatrice). Son redécoupage, principalement marqué par la perte du canton de Mitry-Mory et l’ajout du canton de Meaux-Sud (la commune de Meaux se trouvera maintenant en totalité dans celle-ci) en fait désormais une circonscription taillée sur mesure pour le maire de Meaux et député sortant, Jean-François Copé (UMP).

7ème circ. :
Cantons de : Claye-Souilly, Dammartin-en-Goële (moins les communes de Cuisy, Forfry, Gesvres-le-Chapitre, Juilly, Marchémoret, Montgé-en-Goële, Monthyon, Oissery, Le Plessis-l'Evêque, Rouvres, Saint-Mard, Saint-Pathus, Saint-Soupplets, Vinantes), Lagny-sur-Marne, Mitry-Mory.

Les modifications apportées à la configuration de cette circonscription (perte des cantons de Chelles et Vaires-sur-Marne et ajout de celui de Mitry-Mory et d’une partie de celui de Dammartin-en-Goële) ne devraient pas modifier son équilibre électoral global. Le sortant, maire de Claye-Souilly et député depuis 2007, Yves Albarello, repartira a priori favori.

8ème circ. :
Cantons de : Roissy-en-Brie, Thorigny-sur-Marne (moins les communes de Bailly-Romainvilliers, Magny-le-Hongre et Serris), Torcy.

La perte des cantons de Champs-sur-Marne et Noisiel, tous les deux très favorables à la gauche, devrait augmenter les chances de réélection, même si celle-ci n’est pas acquise d’avance, de la députée sortante (qui est également conseillère régionale) Chantal Brunel (UMP), dans cette circonscription. En 2007, cette dernière avait été réélue de justesse (50,94 % des suffrages exprimés au second tour) face à Olivier Faure (PS), aujourd’hui conseiller municipal de Champs-sur-Marne.

9ème circ. :
Cantons de : Brie-Comte-Robert, Pontault-Combault, Tournan-en-Brie. Commune de Combs-la-Ville.

La perte du canton de Mormant (dans lequel la droite a tendance à être majoritaire) se trouve compensée par celle du canton de Combs-la-Ville (majoritairement de gauche) alors que cette dernière commune, dont le maire est aussi le député sortant Guy Geoffroy (UMP), reste rattachée à la circonscription. Les chances de réélection de celui-ci existent.

Son principal adversaire en 2002 (année de sa première élection) et en 2007 était le maire PS de Pontault-Combault et ancien député (de 1991 à 1993 et de 1997 à 2002) Jacques Heuclin, décédé en octobre 2007.

10ème circ. :
Cantons de : Champs-sur-Marne, Chelles, Noisiel, Vaires-sur-Marne.

Sur le papier, cette nouvelle circonscription paraît favorable à la gauche et notamment au PS. Son candidat pourrait être son premier secrétaire fédéral et adjoint au maire de Chelles, Emeric Bréhier, déjà candidat dans la 7ème circonscription en 2007.

11ème circ. :
Cantons de : Combs-la-Ville (moins la commune de Combs-la-Ville), Le Mée-sur-Seine, Savigny-le-Temple.

Cette autre nouvelle circonscription paraît également plutôt favorable à la gauche. Les principaux élus locaux actuels du PS, à l’intérieur de celle-ci, ont cependant souvent plus de 60 ans, voire plus de 70 ans et on pourrait imaginer qu'elle soit « cédée » à Europe Ecologie dans le cadre d’un accord national entre les deux formations. Dans ce cas, le candidat des écologistes pourrait être le conseiller régional Jean-Marc Brûlé, même si son expérience à la tête de la mairie de Cesson (de 2008 à 2010), commune située dans la circonscription, ne semble guère avoir été probante.

Comme on le voit, en tout cas, la droite a largement profité de ce redécoupage pour consolider ses bastions, tout en permettant à la gauche d’avoir sans doute à nouveau des représentants de ce département à l’Assemblée nationale.

Re: Les législatives en Seine-et-Marne

MessagePosté: Jeu 21 Oct 2010 20:24
de Sergent Bauchat
Concernant la 11ème circonscription (Savigny-le-Temple), elle a déjà été "cédée" à un écologiste : c'était Brice Lalonde en 1988 je crois.
Les élus socialistes (mais pas tous les militants) l'avaient soutenu honnêtement.
Résultat : il a été battu, et est ensuite passé à droite...

Je ne pense pas que les socialistes locaux acceptent de se sacrifier une deuxième fois.

Je pense plutôt à un parachutage de personnalité du PS en recherche d'implantation locale. Et il y en a toujours quelques uns...

Re: Les législatives en Seine-et-Marne

MessagePosté: Jeu 21 Oct 2010 22:17
de Zimmer
Sergent Bauchat a écrit:Concernant la 11ème circonscription (Savigny-le-Temple), elle a déjà été "cédée" à un écologiste : c'était Brice Lalonde en 1988 je crois.


C'était en effet en 1988 et il s'agissait de la 1ère circonscription, dans sa configuration 1986-2009, qui ne sera pas exactement celle de la 11ème circonscription de 2012. De plus, Lalonde était alors parachuté et la campagne électorale n'avait même pas duré un mois, entre le moment où Mitterrand avait procédé à la dissolution de l'Assemblée nationale, au lendemain de sa réélection à la présidence de la République, et la tenue des élections législatives.

En 2012, tout cela remontera à 24 ans en arrière et si le candidat d'Europe Ecologie était Jean-Marc Brûlé, celui-ci ne serait pas tout-à-fait un parachuté.

Pour le reste, tu as sans doute raison en disant que les socialistes locaux ne se sacrifieront pas de gaieté de coeur, ça sera d'ailleurs sans doute le cas un peu partout où ils n'auront pas leur propre candidat, mais en même temps, s'il doit y avoir un accord de premier tour, au plan national, entre le PS et Europe Ecologie, il faudra bien que les premiers cèdent "quelques" circonscriptions aux seconds...

Re: Les législatives en Seine-et-Marne

MessagePosté: Dim 30 Jan 2011 15:22
de le corbeau
La deuxième circonscription que je connais bien est un terrain difficile où de nombreuses ambitions sont nourries :

- A gauche, c'est Roseline Sarkissian, conseillère régionale socialiste, conseillère municipale d'opposition et suppléante sur le canton de Nemours (renouvelable en 2011) qui devrait y aller. Les socialistes nourrissent de nombreux espoirs pour qu'elle s'implante durablement à Nemours et aille chercher cette ville UMP

- A droite, Didier Julia, député UMP, annonce à qui veut l'entendre qu'il ne se représentera pas. Constance le Grip étant maintenant député européen depuis juin 2009, il pousse maintenant Valérie Lacroute (ancienne suppléante de Frédéric Valletoux) maire de Nemours à se présenter. C'est difficile de suivre sa logique mais on peut parier qu'il fera comme par le passé ; il lâchera ses soutiens et se représentera. Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau et conseiller régional d'IDF, devrait lui aussi se présenter avec certainement une investiture du parti. Didier Julia est déjà en difficulté, son candidat David Thirion (équipe du maire d'Avon Le Poulain) a perdu les élections internes du parti fin 2010 face au jeune Cédric Thoma (équipe de Frédéric Valletoux), avec un rapport 60 / 40.

Voilà pour l'analyse de la circonscription à l'heure actuelle !

Re: Les législatives en Seine-et-Marne

MessagePosté: Dim 30 Jan 2011 15:38
de Jean-Philippe
A 78 ans l'année prochaine, je suis certain que Julia se retirera pour éviter de finir sa carrière sur une défaite. Il est le plus ancien député en poste, un an de plus que Tibéri (qui lui a bénéficié de l'entrée au gouvernement du titulaire du siège, René Capitant).
Le siège devrait rester sans trop de difficulté à droite.

Re: Les législatives en Seine-et-Marne

MessagePosté: Dim 30 Jan 2011 17:27
de maxxx
Je partage totalement l'avis de Jean-Philippe...
Même s'il se représente, il y a peu de chances que l'on le retrouve à l'Assemblée après juin 2012 : à 78 ans, il aurait de fortes de chances de finir comme Gaby Kaspereit, Léon Vachet, René Galy-Dejean, Jean de Lipkowski, Bernard Pons, Jean-Louis Beaumont...Tous doublés sur leur droite par un autre candidat...

Alors, OK, Didier Julia a su résister à Frédéric Valletoux une première fois mais la prochaine pourrait se retourner très facilement contre lui...Surtout que son score du 1er tour de 2007 n'était pas mirobolant...

Re: Les législatives en Seine-et-Marne

MessagePosté: Lun 31 Jan 2011 01:57
de vudeloin
L'analyse de Zimmer est intéressante mais me semble toutefois un peu contestée par la réalité des faits...

Je m'explique, en détail

1ere circonscription : si la droite peut tirer parti du re découpage de la circonscription, il faudra surveiller de très près le résultat des cantonales à venir pour avoir une idée des rapports de forces.
Et noter que Mignon est député mais a échoué, à de multiples reprises, contre Lionel Walker, le maire DVG de Saint Fargeau Ponthierry, aux cantonales sur Perthes en Gâtinais.

2e circonscription : un siège taillé sur mesure pour la droite, même s'il regroupe des communes relativement nombreuses ( 73 ) toutes issues de l'arrondissement de Fontainebleau qu'elle recoupe exactement à l'exception notable du canton de Moret sur Loing qui se trouve être le seul de gauche de l'arrondissement !

3e circonscription : les quatre cantons de la circonscription sont de gauche et tous soumis à renouvellement en mars...
Avant d'être assuré qu'Yves Jégo ne faulte pas dans l'Yonne ou dans la Seine, voire dans le Loing, nous verrons ce qu'il en est après le 27 mars...
Le cas typique du siège où un courant national impulsé par une victoire de la gauche aux présidentielles peut modifier la donne..

4e circonscription : sauf le canton de Montereau, c'est un siège homogène, regroupant tous les cantons de l'arrondissement de Provins, soit 151 des 514 communes de Seine et Marne.
Du sur mesure pour Christian Jacob dans ce qui est la Brie champenoise et n'est déjà plus tout à fait la région Ile de France.
Un pays de l'entre deux où les cantons aux marges Ouest sont les plus portés à voter à gauche.

5e circonscription : un siège bizarroîde qui regroupe trois cantons à la fois urbains et ruraux, où la droite dispose de positions fortes ( Coulommiers, Crécy par exemple ) et où la gauche progresse, ce qu'il conviendra de vérifier aux cantonales sur le secteur de la Ferté sous Jouarre.
Notons tout de même que, dans sa grande sagesse, Marleix a ajouté à la circonscription trois communes gérées par la droite de l'ex ville nouvelle de Marne la Vallée secteur Est, dont celle du candidat UMP des cantonales de Thoriguy sur Marne.
Un siège tout de même taillé pour rester à droite, sauf aggravation des difficultés de la droite sur chacun des cantons entiers et du côté de Serris...

6e circonscription : Marleix est un vrai pote pour Copé.
Il lui a taillé sur mesure une circonscription qu'il peut penser à conserver, surtout que les communes du canton de Dammartin qui ont été adjointes aux cantons meldois et à celui de Lizy se trouvent être les plus à droite, à l'exception de Saint Pathus que les divers droite avaient bêtement perdu du fait de leurs divisions.
Après, il faudra tout de même que Copé fasse un peu plus que le score réalisé à Meaux aux régionales et que tout se passe bien sur le canton de Meaux Nord cette année.
Le PS a repris Crégy les Meaux, qui était la ville d'élection de l'ex député PS Le Foll, et reste influent sur Meaux Sud.

7e circonscription : Si Marleix est un pote pour Copé, pas sûr qu'on puisse en dire autant pour Yves Albarello.
Parce que bon, résumons nous, il est maire de Claye Souilly, une ville un peu étrange où élections locales et nationales n'ont pas toujours le même résultat.
Et le problème, c'est que le résultat de Claye est assez largement contrebalancé par celui de Villeparisis, de Courtry, du Pin qui portent à gauche.
Ainsi, en 2008, si Albarello a gagné avec 1 474 voix d'avance aux municipales, la liste de gauche a gagné à Villeparisis avec 3 412 voix d'avance sur la liste de droite...
Ajoutons le canton de Lagny, pour lequel nous en saurons plus en mars...
Mais surtout, manque de chance pour le sortant, on ajoute les communes issues du canton de Dammartin et du canton de Mitry Mory qui ne sont pas dans la 6e...
Et là, comment oublier que le canton de Mitry est largement contrôlé par le PCF, puis que la ville cheminote apporte les deux tiers de la population du canton.
En 2008, la liste PCF – gauche a obtenu 2 037 voix de plus que la liste UMP.

Et sur Dammartin, les communes apportées sont les suivantes : Dammartin ( mairie PS ), Othis ( mairie PG ), Moussy le Vieux et Moussy le Neuf, entre autres...
Des communes où la gauche peut espérer quelque chose...
Un ticket Catherine Dupont ( maire PCF de Mitry Mory ) - Bernard Corneille ( maire et conseiller général PG d'Othis ) est même tout à fait concevable...

8e circonscription : un siège réduit à un nombre de communes plus faible que bien d'autres puisque nous avons les trois communes du canton de Roissy ( à suivre en mars prochain ), les six communes du canton de Torcy ( à suivre aussi, bien que semblant acquis à gauche ) et 13 communes du canton de Thorigny, dont on a extrait trois des mairies de droite les plus marquées.
Un siège qui sera très contesté : la maire PCF de Roissy en Brie Sylvie Fuchs ? Olivier Faure, l'ex collaborateur de Martine Aubry au Ministère du Travail ? Chantal Brunel, députée UMP sortante ? Hughes Rondeau, maire de Bussy Saint Georges, qui pourrait jouer son rôle ?
Un succès pour la gauche tout à fait possible.

9e circonscription : Brie Comte Robert a voté à gauche en 2008 avec près de 800 voix d'avance sur la liste de droite.
Le reste du canton est plutôt résidentiel et de droite ( Lésigny et son golf, Evry Grégy , etc... ). Pontault Combault a massivement voté à gauche avec une avance de 4 375 voix aux municipales quand Combs la Ville votait pour Geoffroy, le député UMP avec une courte majorité de 176 votes.
Quant au canton de Tournan, il semble à un tournant...
Va t il confirmer en mars le docteur Garcia, maire de Gretz Armainvilliers ?
Ou va t il se donner à Laurent Gautier, le jeune maire PS de Tournan ?
Le PS peut toutefois nourrir de légitimes ambitions sur le siège

10e circonscription : un siège que le découpage laisse effectivement a priori à la gauche, vu la composition qui comporte entre autres Chelles, la plus peuplée des villes du département ( 61 % lors des régionales pour la liste Huchon au second tour ) et Champs sur Marne, ville PCF depuis déjà un certain temps.
Vous ajoutez le canton d'élection de Vincent Eblé, celui de Noisiel et voilà comment la droite se retrouve chocolat presque d'office...

11e circonscription : un secteur effectivement plutôt favorable à la gauche, vu les forces de gauche sur le canton de Savigny le Temple, sur celui de Combs la Ville ( d'autant plus quand on retire le chef lieu de la liste des communes concernées ! ) et celui du Mée sur Seine, dont nous suivrons avec intérêt le devenir en mars.
La gauche a gagné de 500 voix sur Savigny, Jean Louis Mouton battant la suppléante de Jean Claude Mignon ; s'est retrouvée seule au monde à Nandy avec 1 420 voix ; de 323 voix sur Moissy Cramayel et de 1 114 voix sur Lieusaint.
L'UMP a gagné de 847 voix sur Le Mée sur Seine mais la liste de gauche a gagné à Vert Saint Denis de 399 suffrages.
Un siège que la gauche peut donc aller chercher, pour peu qu'elle mobilise son électorat et réussisse à faire basculer l'électorat municipal de certains édiles de droite.

Au total, un siège quasi assuré à gauche, quatre possibles, trois possibles à droite et trois certains.

La gauche peut donc avoir de 1 à 8 sièges, la droite de 3 à 10.

Re: Les législatives en Seine-et-Marne

MessagePosté: Lun 31 Jan 2011 12:55
de vudeloin
Sur le siège de Guy Geoffroy, un membre de mon équipe m'indique que ce député présente un défaut important aux yeux de l'actuel Président de la République : il est villepiniste...
Ceci expliquerait il pourquoi les ciseaux de Marleix ont ainsi fonctionné ?

Re: Les législatives en Seine-et-Marne

MessagePosté: Mar 1 Fév 2011 02:39
de Zimmer
vudeloin a écrit:L'analyse de Zimmer est intéressante mais me semble toutefois un peu contestée par la réalité des faits...


Pour la présentation des prochaines élections législatives dans ce département comme pour les autres départements pour lesquels je l'ai faite, je me suis surtout basé sur les résultats des différentes élections depuis 2007 (présidentielle, législatives, municipales, cantonales de 2008, européennes et régionales). Il ne s'agit là que de tendances (j'emploie d'ailleurs souvent le conditionnel) et ma présentation n'a aucunement la prétention d'être "scientifique".

Le prochain renouvellement cantonal de mars devrait en effet apporter un nouvel éclairage intéressant et sans doute plus précis. En fonction des résultats, il faudra sans doute réexaminer les situations dans un certain nombre de circonscriptions. Je pense cependant et même si tu ne le fais pas, qu'il serait quand même assez hasardeux de plaquer strictement les résultats des élections régionales de 2010 sur les législatives de 2012. Même si tout peut arriver, l'hypothèse la plus probable est quand même que le résultat sera beaucoup plus serré, que ça soit en faveur de l'un ou l'autre camp. Tout peut cependant arriver, c'est vrai aussi... Lors du raz-de-marée de droite de 1993, beaucoup de circonscriptions qu'on pensait alors imperdables pour la gauche avaient basculé. L'effet inverse peut toujours se produire, en faveur de la gauche, en 2012 ou une autre fois. C'est vrai aussi que toutes les élections législatives, quel qu'en ait été leur résultat global, ont toujours apporté quelques surprises quand on les étudie circonscription par circonscription.

Re: Les législatives en Seine-et-Marne

MessagePosté: Mar 1 Fév 2011 12:41
de vudeloin
Merci, cher Zimmer, de m'avoir amené à préciser quelques détails sur la base de résultats plutôt tirés des municipales de 2008 que des dernières régionales, d'ailleurs...
parce bon, vu l'identité possible et probable des candidats à la députation, valait mieux aller voir de ce côté là !

Conclusion provisoire : si Marleix a créé deux nouveaux sièges, démographie et démocratie oblige, c'est qu'il escompte que son camp en garde 9, au moins.
donc, hypothèse moyenne : 4 à 5 élus de gauche et raz de marée à 8...

En toute amitié :)