Les législatives dans les Vosges
Posté: Sam 31 Déc 2011 16:55
Comme il faut bien en finir ou presque avec la présentation des différents départements, un premier coup d'oeil (dont je crains qu'il ne soit un peu prolongé) sur la situation du département des Vosges.
Ce département lorrain compte quatre députés depuis un certain temps et même un temps certain et jouit d'une tradition politique plutôt orientée à droite, puisque, depuis les débuts de la Cinquième République, la droite a tenu tous les sièges de 1958 à 1978 (à l'exception du premier mandat de député d'Epinal, occupé par Charles Guthmuller, ex - RPF et RS, alors maire de la ville, et qui appartenait au groupe de l'Entente Démocratique) ne cédant alors que le siège de la deuxième circonscription, autour de Saint Dié, au socialiste, alors rocardien, Christian Pierret.
En 1981, le PS remporta un grand succès en passant à trois sièges sur quatre, gagnant les sièges structurés autour de Remiremont et le secteur de Neufchâteau – Vittel, de manière plus surprenante.
Le passage à la proportionnelle permit au PS de maintenir ses positions mais la législature 88/93 confirma l'égalité droite – gauche à deux sièges partout.
Depuis, seule la législature 1997 – 2002 a permis à la gauche d'avoir deux élus dans le département et cela fait donc dix ans que les quatre sièges vosgiens sont détenus par la droite.
Plusieurs figures politiques de premier plan ont traversé l'histoire récente du département, et je dois dire que c'est plutôt du côté droit qu'on les a trouvées avec l'inoxydable maire et Sénateur de Remiremont Christian Poncelet (83 ans aujourd'hui), qui doit désormais être l'élu vosgien en exercice le plus ancien et qui, lorsqu'il quittera le Sénat (normalement) en 2014, en sera à 37 années de mandat sénatorial marquées par la Présidence de la Commission des Finances puis celle du Sénat, et le regretté et tempétueux Philippe Seguin, longtemps député maire d'Epinal (député en 78, maire de 1983 à 2001 où l'on se souvient qu'il fut investi pour aller se présenter à Paris, sans succès).
On pourrait évidemment aussi citer Gérard Braun, Hubert Voilquin et d'autres mais soit...
Le conseil général des Vosges est assez nettement de droite, puisque Christian Poncelet le préside depuis 1976, ce qui, avec 35 ans passés de mandat révolus, fait probablement de lui le plus ancien des Présidents de conseil général.
La gauche compte 10 élus PS et 1 élu PG (ex PCF, si je me souviens bien) : quatre dans l'arrondissement d'Epinal (cantons de Bains les Bains, Epinal Est, Saulxures sur Moselotte, Le Thillot), deux dans celui de Neufchâteau (Mirecourt et Neufchâteau) et surtout, cinq dans celui de Saint Dié des Vosges (Brouvelieures, Fraize, Gérardmer, Raon l'Etape et Senones).
La droite dispose donc des 20 autres cantons.
Ce sont les cantons spinaliens de Bruyères, Charmes, Châtel sur Moselle, Darney, Dompaire, Epinal Ouest, Monthureux sur Saône, Plombières les Bains, Rambervillers, Remiremont, Xertigny.
Puis les cantons néocastriens de Bulgnéville, Châtenois, Coussey, Lamarche et Vittel.
Enfin les cantons déodatiens de Corcieux, Provenchères sur Fave, Saint Dié des Vosges Est et Saint Dié des Vosges Ouest.
Le découpage municipal des Vosges, comme souvent dans cette partie de notre pays, est particulièrement émietté puisque le département compte 515 communes.
Ces communes sont ainsi partagées : 1 seule commune de plus de 30 000 habitants (Epinal), une de plus de 20 000 (Saint Dié), 6 dont la population est comprise entre 6 et 9 000 habitants, 12 entre 3 500 et 6 000 habitants.
Soit donc 20 communes d'une certaine importance.
Il y a ensuite 10 communes entre 2 500 et 3 500 habitants, 29 dans la tranche des communes de 1 500 à 2 500 habitants, 74 dans la tranche 500 à 1 500 habitants.
Ce qui donne tout de même 382 villages vosgiens comptant moins de 500 habitants...
Les Vosges sont donc un département rural, pour une bonne part, forestier bien évidemment avec l'ensemble des massifs qui courent notamment sur la chaîne mais aussi industriel.
Malgré la crise du textile vosgien, et le taux de chômage plutôt élevé, malgré la stagnation de la population ( les Vosges n'ont pas réussi à dépasser les 400 000 habitants et ne doivent de garder leurs quatre députés que pour quelques milliers d'habitants entrant dans la quatrième tranche démographique), on compte encore près de 34 % d'ouvriers au sein de la population active, et un peu plus de 32 % en activité.
Plus de 60 % des actifs Vosgiens sont ouvriers ou employés.
Et plus du quart des emplois salariés du département sont des emplois industriels (enfin, c'était ainsi en 2008).
Fin 2010, si l'on en croit l'UNEDIC, l'industrie emploie plus de 28 000 emplois industriels salariés privés (notamment dans l'agro alimentaire avec plus de 1 100 emplois dans la fabrication industrielle de fromages, plus de 1 600 dans le secteur de la fabrication d'eaux de table, environ 2 000 dans ce qui reste du textile vosgien, plus de 2 000 dans le papier carton, par exemple), complétés par un millier d'emplois dans le secteur de l'énergie et plus de 8 000 dans la construction.
Signe des temps, parmi les 88 000 emplois privés du département, on compte plus de 4 000 intérimaires et près de 2 000 employées à domicile dans la population vosgienne.
Venons en au découpage électoral
Première circonscription (104 676 habitants) : Rambervillers (13 050 habitants), Epinal Est (27 332 habitants), Epinal Ouest (34 329 habitants), Châtel sur Moselle (19 820 habitants), Xertigny (10 145 habitants).
En gros, Epinal et sa région immédiate.
Et un ensemble de 83 communes au total.
Deuxième circonscription (99 223 habitants) : Saint Dié des Vosges Est (19 705 habitants), Saint Dié des Vosges Ouest (18 023 habitants), Raon l'Etape (11 729 habitants), Corcieux (7 531 habitants), Fraize (12 318 habitants), Bruyères (15 401 habitants), Senones (9 981 habitants), Brouvelieures (2 075 inscrits), Provenchères sur Fave (2 460 habitants).
Le siège recoupe pratiquement le découpage de l'arrondissement de Saint Dié, sauf le canton de Gérardmer et en ajoutant celui de Bruyères, issu de l'arrondissement d'Epinal.
Ce qui nous donne 117 communes.
Troisième circonscription (86 430 habitants) : Remiremont (33 232 habitants), Gérardmer (10 621 habitants), Le Thillot (16 188 habitants), Plombières les Bains (7 161 habitants), Saulxures sur Moselotte (19 228 habitants).
Fondamentalement, la partie du département située sur la ligne de crête de la chaîne des Vosges.
Ce qui nous donne un ensemble de 41 communes.
Quatrième circonscription (89 262 habitants) : Bains les Bains (3 834 habitants), Bulgnéville (5 580 habitants), Charmes (12 449 habitants), Châtenois (6 896 habitants), Coussey (4 208 habitants), Darney (4 918 habitants), Dompaire (5 820 habitants), Lamarche (4 710 habitants), Mirecourt (11 907 habitants), Monthureux sur Saône (2 451 habitants), Neufchâteau (13 682 habitants) et Vittel (12 807 habitants).
Le siège couvre la plaine des Vosges, pour une bonne partie et, surtout, 274 des 515 communes du département.
Pour en conclure provisoirement, rappelons les résultats de 2007.
Première circonscription : Michel Heinrich (UMP, maire d'Epinal) élu au premier tour avec plus de 53 % des voix. La gauche est restée sous les 30 %.
Seconde circonscription : Gérard Cherpion (UMP) élu au second tour avec environ 55 % des voix face à Christian Pierret (PS, ancien Ministre et maire de Saint Dié). La gauche a obtenu 36,4 % au premier tour.
Troisième circonscription : François Vannson (UMP) élu au premier tour avec 53,7 % des voix. La gauche est restée sous les 33 % des voix.
Quatrième circonscription : Jean Jacques Gaultier (UMP) élu au second tour avec 55,7 % des voix. La gauche a obtenu 36,5 % au premier tour avec l'ex député DVG Christian Franqueville.
Ce département lorrain compte quatre députés depuis un certain temps et même un temps certain et jouit d'une tradition politique plutôt orientée à droite, puisque, depuis les débuts de la Cinquième République, la droite a tenu tous les sièges de 1958 à 1978 (à l'exception du premier mandat de député d'Epinal, occupé par Charles Guthmuller, ex - RPF et RS, alors maire de la ville, et qui appartenait au groupe de l'Entente Démocratique) ne cédant alors que le siège de la deuxième circonscription, autour de Saint Dié, au socialiste, alors rocardien, Christian Pierret.
En 1981, le PS remporta un grand succès en passant à trois sièges sur quatre, gagnant les sièges structurés autour de Remiremont et le secteur de Neufchâteau – Vittel, de manière plus surprenante.
Le passage à la proportionnelle permit au PS de maintenir ses positions mais la législature 88/93 confirma l'égalité droite – gauche à deux sièges partout.
Depuis, seule la législature 1997 – 2002 a permis à la gauche d'avoir deux élus dans le département et cela fait donc dix ans que les quatre sièges vosgiens sont détenus par la droite.
Plusieurs figures politiques de premier plan ont traversé l'histoire récente du département, et je dois dire que c'est plutôt du côté droit qu'on les a trouvées avec l'inoxydable maire et Sénateur de Remiremont Christian Poncelet (83 ans aujourd'hui), qui doit désormais être l'élu vosgien en exercice le plus ancien et qui, lorsqu'il quittera le Sénat (normalement) en 2014, en sera à 37 années de mandat sénatorial marquées par la Présidence de la Commission des Finances puis celle du Sénat, et le regretté et tempétueux Philippe Seguin, longtemps député maire d'Epinal (député en 78, maire de 1983 à 2001 où l'on se souvient qu'il fut investi pour aller se présenter à Paris, sans succès).
On pourrait évidemment aussi citer Gérard Braun, Hubert Voilquin et d'autres mais soit...
Le conseil général des Vosges est assez nettement de droite, puisque Christian Poncelet le préside depuis 1976, ce qui, avec 35 ans passés de mandat révolus, fait probablement de lui le plus ancien des Présidents de conseil général.
La gauche compte 10 élus PS et 1 élu PG (ex PCF, si je me souviens bien) : quatre dans l'arrondissement d'Epinal (cantons de Bains les Bains, Epinal Est, Saulxures sur Moselotte, Le Thillot), deux dans celui de Neufchâteau (Mirecourt et Neufchâteau) et surtout, cinq dans celui de Saint Dié des Vosges (Brouvelieures, Fraize, Gérardmer, Raon l'Etape et Senones).
La droite dispose donc des 20 autres cantons.
Ce sont les cantons spinaliens de Bruyères, Charmes, Châtel sur Moselle, Darney, Dompaire, Epinal Ouest, Monthureux sur Saône, Plombières les Bains, Rambervillers, Remiremont, Xertigny.
Puis les cantons néocastriens de Bulgnéville, Châtenois, Coussey, Lamarche et Vittel.
Enfin les cantons déodatiens de Corcieux, Provenchères sur Fave, Saint Dié des Vosges Est et Saint Dié des Vosges Ouest.
Le découpage municipal des Vosges, comme souvent dans cette partie de notre pays, est particulièrement émietté puisque le département compte 515 communes.
Ces communes sont ainsi partagées : 1 seule commune de plus de 30 000 habitants (Epinal), une de plus de 20 000 (Saint Dié), 6 dont la population est comprise entre 6 et 9 000 habitants, 12 entre 3 500 et 6 000 habitants.
Soit donc 20 communes d'une certaine importance.
Il y a ensuite 10 communes entre 2 500 et 3 500 habitants, 29 dans la tranche des communes de 1 500 à 2 500 habitants, 74 dans la tranche 500 à 1 500 habitants.
Ce qui donne tout de même 382 villages vosgiens comptant moins de 500 habitants...
Les Vosges sont donc un département rural, pour une bonne part, forestier bien évidemment avec l'ensemble des massifs qui courent notamment sur la chaîne mais aussi industriel.
Malgré la crise du textile vosgien, et le taux de chômage plutôt élevé, malgré la stagnation de la population ( les Vosges n'ont pas réussi à dépasser les 400 000 habitants et ne doivent de garder leurs quatre députés que pour quelques milliers d'habitants entrant dans la quatrième tranche démographique), on compte encore près de 34 % d'ouvriers au sein de la population active, et un peu plus de 32 % en activité.
Plus de 60 % des actifs Vosgiens sont ouvriers ou employés.
Et plus du quart des emplois salariés du département sont des emplois industriels (enfin, c'était ainsi en 2008).
Fin 2010, si l'on en croit l'UNEDIC, l'industrie emploie plus de 28 000 emplois industriels salariés privés (notamment dans l'agro alimentaire avec plus de 1 100 emplois dans la fabrication industrielle de fromages, plus de 1 600 dans le secteur de la fabrication d'eaux de table, environ 2 000 dans ce qui reste du textile vosgien, plus de 2 000 dans le papier carton, par exemple), complétés par un millier d'emplois dans le secteur de l'énergie et plus de 8 000 dans la construction.
Signe des temps, parmi les 88 000 emplois privés du département, on compte plus de 4 000 intérimaires et près de 2 000 employées à domicile dans la population vosgienne.
Venons en au découpage électoral
Première circonscription (104 676 habitants) : Rambervillers (13 050 habitants), Epinal Est (27 332 habitants), Epinal Ouest (34 329 habitants), Châtel sur Moselle (19 820 habitants), Xertigny (10 145 habitants).
En gros, Epinal et sa région immédiate.
Et un ensemble de 83 communes au total.
Deuxième circonscription (99 223 habitants) : Saint Dié des Vosges Est (19 705 habitants), Saint Dié des Vosges Ouest (18 023 habitants), Raon l'Etape (11 729 habitants), Corcieux (7 531 habitants), Fraize (12 318 habitants), Bruyères (15 401 habitants), Senones (9 981 habitants), Brouvelieures (2 075 inscrits), Provenchères sur Fave (2 460 habitants).
Le siège recoupe pratiquement le découpage de l'arrondissement de Saint Dié, sauf le canton de Gérardmer et en ajoutant celui de Bruyères, issu de l'arrondissement d'Epinal.
Ce qui nous donne 117 communes.
Troisième circonscription (86 430 habitants) : Remiremont (33 232 habitants), Gérardmer (10 621 habitants), Le Thillot (16 188 habitants), Plombières les Bains (7 161 habitants), Saulxures sur Moselotte (19 228 habitants).
Fondamentalement, la partie du département située sur la ligne de crête de la chaîne des Vosges.
Ce qui nous donne un ensemble de 41 communes.
Quatrième circonscription (89 262 habitants) : Bains les Bains (3 834 habitants), Bulgnéville (5 580 habitants), Charmes (12 449 habitants), Châtenois (6 896 habitants), Coussey (4 208 habitants), Darney (4 918 habitants), Dompaire (5 820 habitants), Lamarche (4 710 habitants), Mirecourt (11 907 habitants), Monthureux sur Saône (2 451 habitants), Neufchâteau (13 682 habitants) et Vittel (12 807 habitants).
Le siège couvre la plaine des Vosges, pour une bonne partie et, surtout, 274 des 515 communes du département.
Pour en conclure provisoirement, rappelons les résultats de 2007.
Première circonscription : Michel Heinrich (UMP, maire d'Epinal) élu au premier tour avec plus de 53 % des voix. La gauche est restée sous les 30 %.
Seconde circonscription : Gérard Cherpion (UMP) élu au second tour avec environ 55 % des voix face à Christian Pierret (PS, ancien Ministre et maire de Saint Dié). La gauche a obtenu 36,4 % au premier tour.
Troisième circonscription : François Vannson (UMP) élu au premier tour avec 53,7 % des voix. La gauche est restée sous les 33 % des voix.
Quatrième circonscription : Jean Jacques Gaultier (UMP) élu au second tour avec 55,7 % des voix. La gauche a obtenu 36,5 % au premier tour avec l'ex député DVG Christian Franqueville.