Les législatives en Polynésie française
Posté: Lun 26 Déc 2011 15:53
Le développement démographique de la Polynésie française amène, pour ce renouvellement 2012, à créer un troisième siège de député sur ce « Pays d'Outre Mer » dont les terres émergées représentent une surface plutôt réduite ( 4 167 kilomètres carrés officiellement ) mais dont l'extension dans l'espace Pacifique recouvrirait une surface allant de la Laponie finlandaise aux contreforts de l'Atlas, ou peu s'en faut.
Le fenua ayant dépassé le seuil de la seconde tranche de population, le troisième siège s'imposait, les effets des migrations internes au monde océanien (notamment la présence de Wallisiens) suffisant pour conforter le processus de renouvellement des populations par génération.
La population polynésienne, à la fois jeune (moins de trente ans de moyenne d'âge) et n'ayant pas encore tout à fait appliqué la transition démographique, se renforce en effet d'un pour cent et demi par an, singulièrement du fait de l'excédent naturel, encore supérieur au pour cent.
L'arrêt des activités du Centre d'expérimentation du Pacifique, dans l'atoll du « grand secret », à savoir Mururoa, a évidemment eu quelques conséquences économiques sur les archipels polynésiens, les essais nucléaires servant de vecteur à la distribution d'un certain volume de revenus (et semble t il, aussi, de problèmes sanitaires et environnementaux latents).
Confrontée à des difficultés économiques que le développement d'une offre touristique élargie ne permet pas de combler tout à fait, la Polynésie est quelque part un peu à la croisée des chemins.
Les soubresauts de sa vie politique mouvementée, avec la dénonciation régulière de la corruption de certains élus comme le caractère jusqu'à il y a peu plutôt instable des alliances électorales, alimentent d'ailleur autant les pages politiques que la chronique judiciaire, dans la presse locale (parfois non sans risques pour les journalistes eux mêmes) que nationale.
La Polynésie compte aujourd'hui deux députés UMP, Bruno Sandras et Michel Buillard, qui ont en commun d'avoir été récemment condamnés par les tribunaux et pour lesquels une privation des droits civiques et une inéligibilité temporaire sont pendants.
Une situation connue par l'ancien homme fort du territoire, Gaston Flosse, ancien Ministre de l'Outre Mer dans les années 80, employeur compréhensif de multiples cadres de la droite métropolitaine dans les années 90 (à tel point que nombre de ces postes ont été assimilés à des emplois fictifs), et dont les nombreux faits d'armes seraient fastidieux à rappeler.
Le climat politique polynésien a évolué depuis 2007.
Si Nicolas Sarkozy était arrivé en tête dans le pays, en obtenant un peu moins de 52 % des voix au second tour, après quelques péripéties dont les Polynésiens sont les spectateurs plus ou moins amusés (ou désespérés), le Gouvernement comme la majorité du Conseil territorial sont aujourd'hui tenus par les partisans d'Oscar Temaru, le maire de Faaa, combattant de l'indépendance du territoire et dirigeant historique du Tavini Huiratiraa.
Dans la pratique, le Tavini (le parti bleu) a face à lui les rouges de l'UMP locale ( dont nous avons vu que les deux députés avaient maille à partir avec la justice) et les orange du Tahoeraa Huiratiraa de Gaston Flosse, dissident de l'UMP, au point de n'avoir retrouvé son mandat de sénateur que par le truchement d'une alliance contre nature avec le Tavini.
Autres évolutions (nous verrons le détail des sièges dans un autre message) : l'adoption d'un statut des agents des collectivités locales, largement inspiré de la loi Le Pors sur le statut de la territoriale de 1984, et d'un projet de loi modifiant le mode de scrutin destiné à élire les membres de l'Assemblée territoriale, instituant une circonscription unique découpée en sections de vote.
De même, le droit du travail a évolué dans le fenua, ce qui devrait conduire à modifier les conditions générales d'emploi sur le territoire.
Sur le contexte, comme nous l'avons indiqué, la droite locale est confrontée à ses difficultés juridiques et ses querelles intestines quand les mouvements indépendantistes ont, semble t il, le vent en poupe.
Trois députés UPLD en juin prochain ?
Le fenua ayant dépassé le seuil de la seconde tranche de population, le troisième siège s'imposait, les effets des migrations internes au monde océanien (notamment la présence de Wallisiens) suffisant pour conforter le processus de renouvellement des populations par génération.
La population polynésienne, à la fois jeune (moins de trente ans de moyenne d'âge) et n'ayant pas encore tout à fait appliqué la transition démographique, se renforce en effet d'un pour cent et demi par an, singulièrement du fait de l'excédent naturel, encore supérieur au pour cent.
L'arrêt des activités du Centre d'expérimentation du Pacifique, dans l'atoll du « grand secret », à savoir Mururoa, a évidemment eu quelques conséquences économiques sur les archipels polynésiens, les essais nucléaires servant de vecteur à la distribution d'un certain volume de revenus (et semble t il, aussi, de problèmes sanitaires et environnementaux latents).
Confrontée à des difficultés économiques que le développement d'une offre touristique élargie ne permet pas de combler tout à fait, la Polynésie est quelque part un peu à la croisée des chemins.
Les soubresauts de sa vie politique mouvementée, avec la dénonciation régulière de la corruption de certains élus comme le caractère jusqu'à il y a peu plutôt instable des alliances électorales, alimentent d'ailleur autant les pages politiques que la chronique judiciaire, dans la presse locale (parfois non sans risques pour les journalistes eux mêmes) que nationale.
La Polynésie compte aujourd'hui deux députés UMP, Bruno Sandras et Michel Buillard, qui ont en commun d'avoir été récemment condamnés par les tribunaux et pour lesquels une privation des droits civiques et une inéligibilité temporaire sont pendants.
Une situation connue par l'ancien homme fort du territoire, Gaston Flosse, ancien Ministre de l'Outre Mer dans les années 80, employeur compréhensif de multiples cadres de la droite métropolitaine dans les années 90 (à tel point que nombre de ces postes ont été assimilés à des emplois fictifs), et dont les nombreux faits d'armes seraient fastidieux à rappeler.
Le climat politique polynésien a évolué depuis 2007.
Si Nicolas Sarkozy était arrivé en tête dans le pays, en obtenant un peu moins de 52 % des voix au second tour, après quelques péripéties dont les Polynésiens sont les spectateurs plus ou moins amusés (ou désespérés), le Gouvernement comme la majorité du Conseil territorial sont aujourd'hui tenus par les partisans d'Oscar Temaru, le maire de Faaa, combattant de l'indépendance du territoire et dirigeant historique du Tavini Huiratiraa.
Dans la pratique, le Tavini (le parti bleu) a face à lui les rouges de l'UMP locale ( dont nous avons vu que les deux députés avaient maille à partir avec la justice) et les orange du Tahoeraa Huiratiraa de Gaston Flosse, dissident de l'UMP, au point de n'avoir retrouvé son mandat de sénateur que par le truchement d'une alliance contre nature avec le Tavini.
Autres évolutions (nous verrons le détail des sièges dans un autre message) : l'adoption d'un statut des agents des collectivités locales, largement inspiré de la loi Le Pors sur le statut de la territoriale de 1984, et d'un projet de loi modifiant le mode de scrutin destiné à élire les membres de l'Assemblée territoriale, instituant une circonscription unique découpée en sections de vote.
De même, le droit du travail a évolué dans le fenua, ce qui devrait conduire à modifier les conditions générales d'emploi sur le territoire.
Sur le contexte, comme nous l'avons indiqué, la droite locale est confrontée à ses difficultés juridiques et ses querelles intestines quand les mouvements indépendantistes ont, semble t il, le vent en poupe.
Trois députés UPLD en juin prochain ?