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Les législatives en Isère

MessagePosté: Mar 1 Nov 2011 11:15
de Oskial
Le député sortant de la 7ème circonscription de l'Isère, Georges COLOMBIER (UMP), a annoncé son intention de ne pas se représenter aux prochaines élections législatives (il aura 72 ans l'an prochain). Il était député de l'Isère depuis 1986. Il ne lui restera que son mandat de conseiller général de Saint-Jean-de-Bournay (qu'il détient depuis 1982), puisqu'il avait laissé sa mairie de Meyrieu-les-Etangs (757 hab) en 2001 (il en avait été le maire de 1973 à 2001) à son ami UMP Georges SAUNIER.

Il a décidé de soutenir pour l'investiture UMP Jean-Pierre BARBIER, maire de Penol (288 hab) et conseiller général de la Côte-Saint-André. Georges COLOMBIER avait été réélu au 1er tour avec 52,2% des voix en 2007, dans une circonscription très à droite, qui perd les cantons de Bourgoin-Jallieu Sud (PS) et L'Isle d'Abeau (PS), qui passent dans la 10ème, mais gagne le canton de Beaurepaire (PS) et une partie du canton de Roussillon (PCF).

Re: Les législatives en Isère

MessagePosté: Mar 1 Nov 2011 14:25
de vudeloin
Une circonscription fort intéressante qui ne me semble plus aussi facilement acquise à droite que par le passé.

Qu'on me comprenne bien : le découpage du canton de Roussillon, tel que conçu par Marleix, renforce la position de la droite sur Vienne mais l'affaiblit sur cette nouvelle 7e, puisque les communes les plus à gauche du canton y sont incluses.

Regard sur les cantonales.

En 2011, le canton de Saint Jean de Bournay a confirmé Georges Colombier en lui accordant la majorité absolue au premier tour et en accordant 3 688 voix à la droite et à l'extrême droite.
La gauche et les Verts ont obtenu 2 054 voix.

Par contre, les cantons du Grand Lemps (PS) et la partie du canton de Roussillon (PCF) comprise sur le territoire de la circonscription ont donné respectivement 3 223 et 4 342 voix à gauche, contre 1 762 et 3 854 voix à droite.

Le tout dans un contexte de participation assez moyenne et de fort score du FN, dans le canton de Roussillon, notamment.

Toujours est il qu'on se retrouve avec 9 619 voix de gauche, face à 9 304 voix de droite et d'extrême droite.

En 2008, Beaurepaire a réélu Christian Nucci au premier tour et donné 4 800 voix à gauche contre 2 151 à droite.
La Côte Saint André a élu un candidat UMP, avec un total de voix de droite de 4 460 voix contre 2 739 voix à gauche.

Le canton de Roybon a voté à droite avec 3 461 voix du centre, de droite et d'extrême droite, sans candidat de gauche.

Match à droite aussi à Saint Etienne de Saint Geoirs ( aéroport de Grenoble ) avec 5 844 voix.

Enfin, le canton de Virieu a voté à droite à 3 944 voix et la gauche à 1 416 voix.

Sur l'ensemble de ces cantons, on a donc 8 955 voix de gauche, 10 755 à droite là où la gauche avait des candidats et donc, 9 305 voix à droite là où la gauche était absente.

Mais il se trouve que, tant à Saint Etienne de Saint Geoirs qu'à Virieu, la droite est partagée entre UMP et partisans de Daniel Vitte, ce qui ne simplifie pas les affaires...

Et il est plus que probable qu'une partie des électeurs de ces cantons voteront à gauche dans un autre contexte.

Donc, même si, sur le papier, on peut penser que la droite ait au moins 2 à 3 000 voix d'avance, rien n'est interdit dans cette septième circonscription.

Re: Les législatives en Isère

MessagePosté: Mar 1 Nov 2011 20:33
de Jean-Philippe
Avant de faire des analyses détaillées de chaque circonscription, il serait préférable de commencer par une présentation générale du département.

L'Isère gagne un 10e siège, alors que 6 circonscriptions sont inchangées (ou si peu).

Certaines circonscriptions ayant été pourvues au 1e tour en 2007, je donne pour indication dans les cantons qui changent de circonscription (en m'appuyant sur [urlhttp://www.geoclip.fr/danseuse/carto.php?lang=fr]le site Géoclip[/url]:
la couleur politique du conseiller général
le score de Sarkozy (S),
celui de la droite, FN compris, (D) au 1e tour des législatives, en ajoutant le score du second tour s'il y a lieu (après le « puis »)
le rapport gauche/liste de la majorité présidentielle+DVD aux européennes (E) et au 2e tour des régionales (R)

La 1e est inchangée avec les cantons de Grenoble I, Grenoble II, Grenoble IV, Meylan et Saint-Ismier.
La députée Geneviève Fioraso (58 ans en 2012) a écrasé Carignon avec 63,03% alors que la gauche n'atteignait que 43,04% au 1e tour. Sa réélection en 2012 dans cet ex fief de droite devrait se faire avec un score moindre (pas d'effet anti Carignon), mais elle ne devrait pas être trop inquiétée vu le contexte national. De plus, les cantons 2 et 4 ont basculé vers le PS en 2008, alors que le 1e est détenu par EELV et les deux autres par la droite qui y reste très haute (plus de 40% au 2e tour des régionales).

La 2e est quasi inchangée avec les cantons d'Échirolles-Est, Échirolles-Ouest, Eybens, Saint-Martin-d'Hères-Nord, Saint-Martin-d'Hères-Sud, Vizille. Elle ne perd qu'une partie de la petite commune montagneuse de Chamrousse qui était dans le canton de Vizille, l'autre partie se situant dans celui de Domène.

Le sortant PS Michel Issindou (60 ans en 2012) avait profité de la division du PC en 2007 pour ravir cette circonscription (l'une des plus favorables à la gauche en France en 1993) avec 60,33% face à l'UMP, alors que les 2 candidats PC avaient rassemblé 23,91%, contre 22,67 pour le PS.
A 60 ans, le maire de Gières devrait être candidat à un nouveau mandat.

La 3e est inchangée avec les cantons de Fontaine-Sassenage, Grenoble-3, Grenoble-5 et Grenoble-6.
Michel Destot (68 ans en 2012) a été facilement réélu avec 61,95%. Il pourrait se retirer après 5 mandats ininterrompus. Le siège n'aura aucun problème pour rester à gauche et pourrait être laisser à EELV (malgré les mauvaises relations locales).

La 4e est inchangée avec les cantons de Bourg-d'Oisans, Clelles, Corps, Fontaine-Seyssinet, Mens, Monestier-de-Clermont, La Mure, Valbonnais, Vif et Villard-de-Lans.
Marie-Noëlle Battistel, élue avec 58,38% en juin 2010, devrait facilement être réélue dans ce fief de gauche.

La 5e est quasi inchangée avec les cantons d'Allevard, Domène, Goncelin, Saint-Egrève, Saint-Geoirs-en-Valdaine, Saint-Laurent-du-Pont, Le Touvet. Elle ne gagne que la part de la commune de Chamrousse.
François Brottes, élu depuis 1997, devrait facilement être réélu s'il se représente à 56 ans. En 2007, le score était de 53,36%.

La 6e conserve les cantons de Bourgoin-Jallieu-Nord, Crémieu, Morestel, et Pont-de-Chéruy, et perd ceux de Pont-de-Beauvoisin (EELV, 58,7 (S), 54,7 puis 57,7, 42,5/27,7+6,5 (E), 48,8/30,3 (R)) et La Tour-du-Pin (PS, 58,5 (S), 58,2 puis 58,1, 44,1/26,7+6,4 (E), 48,9/30,3 (R)) au profit de la 10e.
Alain Moyne-Bressand, 67 ans en 2012, pourrait se représenter. En 2007, alors qu'il est élu depuis 1986, il a été réélu avec 59,81%. Les deux cantons qui vont dans la 10e sont un peu moins à droite que les autres, ce qui favorise la droite dans cette circonscription qui compte 3 conseillers généraux UMP sur 4.

La 7e conserve les cantons de La Côte-Saint-André, Grand-Lemps, Roybon, Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, Saint-Jean-de-Bournay, Virieu, perd Bourgoin-Jallieu-Sud (PS, 61,2 (S), 61,4 (D), 44,1/26,4+6,3 (E), 49/33,6 (R)), l'Isle-d'Abeau (PS, 46 (S), 43,6 (D), 56,3/17,6+4 (E), 62,7/21,1 (R)) et La Verpillière (DVG, 57,6 (S), 59,2 (D), 45,1/23,8+7,8 (E), 49,7/31 (R)) au profit de la 10e, mais gagne le canton de Beaurepaire (PS, 55,4 (S), 50,4 (D) puis 52,3, 46,9/23,6+6,7 (E), 53,8/27,4 (R)) et la partie sud du canton de Roussillon (PC, 51,8 (S), 48,3 puis 49,1, 49,2/22,6+6,6 (E), 55,8/26,4 (R)), pris à la 8e.
Georges Colombier, autre sortant UMP depuis 1986, qui se retire à 72 ans, a été réélu avec 52,24% au 1e tour face à une gauche qui peinait à dépasser les 30% (la droite totalisant environ 59% avec le FN). Les 3 cantons penchent plus à gauche que le reste de la circonscription, ce qui facilitera l'élection d'un député de droite, mais les cantons gagnés sont eux plus à gauche. Au final, le solde est à peu près neutre.
Je pense donc que la droite gardera la circonscription restera à droite, mais au second tour et avec moins de 55%.

La 8e conserve les cantons d'Heyrieux, Vienne Nord et Vienne Sud, mais perd celui de Beaurepaire (PS) et 12 des 21 communes du canton de Roussillon (PC) (celles les plus au sud), dont le chef-lieu, parties dans la 7e.
Jacques Remiller, 71 ans en 2012, devrait se retirer après 2 mandats. Le maire UMP de Vienne a été réélu avec 53,51%. La réduction de la circonscription profite plutôt à la droite, mais les 3 cantons sont désormais PS (Heyrieux et Vienne Sud ont été gagnés par le PS en 2011 alors qu'ils étaient à droite depuis 1985) et que Vienne n'a été conservée que de 82 voix en 2008 (en triangulaire).
Je mise donc sur le basculement du siège.

La 9e est inchangée et se compose des cantons de Pont-en-Royans, Rives, Saint-Marcellin, Tullins, Vinay, Voiron. Le siège est vacant suite à l'élection de Vallini, élu en 1997, au Sénat.
Vallini ayant été réélu avec 59,73% face à l'UMP Fabien de Sans Nicolas (ex n°1 des Jeunes UMP), le siège devrait rester facilement à gauche.

La nouvelle 10e est créée à partir des 6e et 7e circonscriptions qui apportent respectivement les cantons de Pont-de-Beauvoisin (EELV) et La Tour-du-Pin (PS) venant de la 6e et Bourgoin-Jallieu-Sud (PS), l'Isle-d'Abeau (PS) et La Verpillière (DVG).
Vu les résultats aux élections indiqués plus haut, c'est la gauche qui est favorite grâce à ses positions dans les villes principales et les 5 sièges de conseillers généraux. EELV pourrait bénéficier d'un accord avec le PS.

Au final, la gauche devrait conserver facilement ses 6 sièges (avec une petite incertitude dans la 1e quand même), conquérir celui de Vienne et le nouveau, soit un nouveau rapport de 8 contre 2.

Re: Les législatives en Isère

MessagePosté: Mar 1 Nov 2011 21:07
de vudeloin
Bon, ne nous voilons pas la face, hormis la 6e circonscription, qui me semble assez sûre à droite, tout le reste du département me semble parti pour filer à gauche, surtout dans un contexte favorable à la gauche au niveau national.
Tu vois le siège de Vienne passer à gauche ?
Soit, comme la septième ne me semble pas tout à fait gagnée par la droite, on imagine le score possible du 9 /1.

Pour la première circonscription qui serait probablement à droite si le climat s'y prêtait, on observera que la gauche domine nettement les cantons grenoblois ( dans le canton 1, elle a eu plus de 60 % des voix au premier tour de 2011 malgré une faible participation de moins de 35 % ), et que la droite est un peu en moins mauvais état dans les deux cantons de Meylan et Saint Ismier, qui constituent tout de même, de manière générale, les banlieues résidentielles de Grenoble, et regroupant une bonne partie des activités de haute technologie de l'Isère (ZIRST de Meylan ).

Pour le reste, comme Noel n'est pas au printemps, je doute que le PS fasse cadeau du moindre député à EELV dans ce département, eu égard aux relations fort complexes entretenues entre les deux partis ces temps derniers ( cantonales et sénatoriales ).

Re: Les législatives en Isère

MessagePosté: Mer 2 Nov 2011 15:19
de pierrot
vudeloin a écrit:Donc, même si, sur le papier, on peut penser que la droite ait au moins 2 à 3 000 voix d'avance, rien n'est interdit dans cette septième circonscription.


Peut être que le départ de G. Colombier associée à une éventuelle vague rose, plus le positionnement de Daniel Vitte, pourrait réserver une très grosse surprise .... mais je ne crois pas trop à telle conjonction d'événements. La logique voudrait que la droite conserve cette circonscription quoi qu'il arrive en 2012, même si ce sera moins facile qu'en 2007.
Malgré le remodelage, il faut garder en tête qu'en 1993 mais aussi en 1997 ( !) Colombier l'a emporté face au FN (gauche troisième, éliminée au 1er tour). En 2002, comme en 2007 le/la candidat(e) de gauche arrivé(e) deuxième était autour de 20% quand le sortant frôlait puis dépassait les 50%.
Dernier bémol, quel candidat à gauche aurait le poids et l'ancrage pour faire basculer cette circonscription qui s'étale maintenant plutôt sur une horizontale Est-Ouest avec pour colonne vertébrale la plaine de la Bièvre ? Cette extension vers l'ouest du département (jusqu'aux berges du Rhône) ne fait pas vraiment les affaires, par exemple, d'un Didier Rambaud dont l'implantations de situe plutôt à l'autre extrémité de la plaine de la Bièvre du côté du Grand-Lemps.

Re: Les législatives en Isère

MessagePosté: Mer 2 Nov 2011 17:46
de vudeloin
On rappellera pour info que l'UMP iséroise revendique les élus suivants ( dissidents compris )

Marcel BACHASSON, Maire de Roybon ;
- Michel BADY, Maire de Pommiers-la-Placette ;
- Maurice BARALE, Maire de Artas ;
- Jean-Pierre BARBIER, Maire de Penol ;
- Jean-Jacques BELLET, Maire de Varces-Allières-et-Risset ;
- Daniel BERETTA, Maire de Villette d’Anthon ;
- Hervé-Jean BERTRAND-POUGNAND, Maire de La Tronche ;
- Claude BLANC COQUAND, Maire de Sainte Agnès ;
- Olivier BONNARD, Maire de Creys-Mepieu ;
- Yannick BOUCHER BERT PEILLARD, Maire de Hurtieres ;
- Léon BOUCHET BERT PEILLARD, Maire de Theys ;
- Norbert BOUVIER, Maire de Beaufort ;
- Frédéric BRET, Maire de Montfalcon ;
- Jean-Pierre CHABERT, Maire de Les Abrets ;
- Michel CHAMPON, Maire de Saint-Geoirs ;
- Michel CUDET, Maire de Saint-Geoire-en-Valdaine ;
- Gérard DEZEMPTE, Maire de Charvieu-Chavagneux ;
- Isabelle DUGUA, Maire de Les-Roches-De-Condrieu ;
- Christophe ENGRAND, Maire de Barraux ;
- Patrick FERRARIS, Maire de Vignieu ;
- Magali FRANCOU-CARRON, Maire de Corps ;
- Gérard GUICHERD, Maire de Veyrins-Thuellin ;
- Jacques GUILLOT, Maire de Chamrousse ;
- Gaétan JOUBERT-PINET, Maire de Chantelouve ;
- Fabrice MARCHIOL, Maire de La Mure ;
- Gérard MATHAN, Maire de Belmont ;
- Jacques MERCATELLO, Maire de Bilieu ;
- Evelyne MICHAUD AURENCHE, Maire de Saint-Savin ;
- Françoise MIDALI, Maire de Goncelin ;
- Jacques MILLIAT, Maire de Roche ;
- Alain MOYNE-BRESSAND, Maire de Crémieu ;
- Yannick NEUDER, Maire de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs ;
- Jean-Yves NOYREY, Maire de Huez-en-Oisans ;
- Michel OCTRU, Maire de Claix ;
- Jean-Louis PELLORCE, Maire de Auris ;
- Gilles PERENON, Maire de Saint-Siméon-de-Bressieux ;
- Serge PERRIER, Maire de Vatilieu ;
- Pierre PERROT, Maire de Panossas ;
- Jacques PINOT, Maire de Grenay ;
- Jean-Christian PIOLAT, Maire de Sainte-Anne-sur-Gervonde ;
- Jean-Yves POIRIER, Maire de Le Fontanil-Cornillon ;
- Frédérique PUISSAT, Maire de Château-Bernard ;
- Gérard QUINZIN, Maire de Saint-Jean-le-Vieux ;
- Jacques REMILLER, Maire de Vienne ;
- Christian RIVAL, Maire de Morestel ;
- Pierre ROUSSET, Maire de La Sône ;
- Georges SAUNIER, Maire de Meyrieu-Les-Etangs ;
- Michel SAVIN, Maire de Domène ;
- Denis SEJOURNE, Maire de Entre-Deux-Guiers ;
- Christophe SESTIER, Maire de Saint-Pierre-de-Chartreuse ;
- Gérard SIMONET, Maire de Moirans ;
- Marie-Christine TARDY, Maire de Meylan ;
- Jean-Pierre VICARIO, Maire de Corenc ;
- Marie-Jo VILLARD, Maire de Monestier-de-Clermont ;
- Eve WOGENSTAHL, Maire de Pajay ;

Re: Les législatives en Isère

MessagePosté: Mer 2 Nov 2011 19:53
de vudeloin
L’analyse de la situation iséroise peut fort bien s’appuyer sur le passé électoral récent du département.

Si l’on prend le renouvellement 1997, dernier exercice où la gauche a obtenu la majorité dans le département sans difficultés majeures, que constate t on ?

Que le PCF et le PS avaient, alors, gagné dans 6 des 9 circonscriptions iséroises, laissant à la droite le seul bénéfice des 1ere, 6e et 7e circonscriptions.

Encore faut il souligner que la 6e fit l’objet d’une triangulaire emportée par Alain Moyne Bressand et que la 7e offrit la particularité d’un duel droite/FN gagné par Georges Colombier.

Par ailleurs, le député communiste Gilbert Biessy s’était retrouvé seul au second tour dans la 2e et Louis Mermaz fut élu au travers d’une triangulaire dans la 8e.

Un petit retour sur les scores.

Dans la 1ere, strictement identique à l’actuelle, avait voté pour le député RPR Richard Cazenave, conseiller général de Grenoble II à l’époque, qui l’avait emporté avec 26 261 voix contre 23 177 voix au second tour pour la candidate PS Annie Deschamps, suppléée par le maire de Meylan, alors socialiste.

Cazenave devait son succès au canton de Grenoble II ( 4 915 voix contre 4 017), de Meylan (7 834 voix contre 6 242) et de Saint Ismier (5 194 contre 3 626 ).

Grenoble I ( 1 442 voix d’avance pour la candidate de gauche ) et Grenoble IV ( 468 voix d’avance ) avaient fait exception.

On notera que les plus récents scrutins ont donné la majorité à la gauche sur Grenoble II et rétréci l’avance de la droite sur Meylan.

Dans la 2e, le tout est de savoir si le PCF arrivera à se mettre d’accord sur un candidat unique, auquel cas il peut aller chercher le siège socialiste.

En 1997, la droite, avec moins de 18 % des voix, avait été éliminée en ne recueillant que 11,2 % des inscrits.

Dans la 3e, large victoire de Michel Destot, maire de Grenoble, avec 20 855 voix contre 12 818 voix pour le candidat UDF Pierre Berthet, battu dans les quatre cantons de la circonscription avec, entre autres, un 65,8 % dans le canton de Grenoble VI.

Dans la 4e, victoire très nette de Didier Migaud, victorieux avec 29 630 voix contre 17 417 voix au candidat de droite Gérard Cardin, alors maire et conseiller général de Corps.

Didier Migaud l’avait emporté dans les dix cantons de la circonscription, y compris les cantons montagnards de Corps, Bourg d’Oisans, Monestier de Clermont ou encore Villard de Lans.

La meilleure performance de l’actuel Président de la Cour des Comptes avait été accomplie dans le canton de la Mure avec 4 511 voix (75,4 %).

Dans la 5e, François Brottes avait battu Philippe Langenieux Villard, pourtant suppléé par Michel Savin, maire de Domène, en obtenant 26 562 voix au second tour contre 24 805 au candidat RPR, maire d’Allevard.

Le candidat PS l’avait emporté dans les cantons d’Allevard ( 1 562 voix contre 1 438 ), Domène (6 076 voix contre 5 234 ), Goncelin (4 216 contre 3 499 ), Le Touvet (5 250 voix contre 4 672) et Saint Egrève (5 851 voix contre 5 091).

Seuls avaient voté pour le candidat de droite Saint Laurent du Pont (2 753 voix de droite contre 2 064) et Saint Geoire en Valdaine (2 118 voix contre 1 543).

La gauche s’étant depuis renforcée sur le canton du Touvet, celui de Goncelin et la mairie de Saint Laurent du Pont, elle dispose de quoi compenser le fait que Saint Egrève ne soit plus à gauche.

Sur la 6e, Moyne Bressand avait été élu lors d’une triangulaire en arrivant en tête avec 25 060 voix, contre 22 587 voix pour le PS Armand Bonnamy, suppléé par le maire de Tignieu Jameyzieu, André Paviet Salomon.
Le candidat du FN, Christian Vellieux, alors conseiller régional, avait obtenu 10 020 suffrages.

Le candidat UDF, alors maire de Crémieu et suppléé par Paul de Belval, le maire RPR de Ruy Montceau ( cette commune est passée à gauche en 2008 ), était arrivé en tête dans les six cantons de la circonscription.

Mais avec des écarts plus ou moins significatifs.

Sur Bourgoin Jallieu Nord, il avait obtenu 3 910 voix, contre 3 848 au candidat PS et 1 405 au candidat FN.
A La Tour du Pin, 4 660 voix contre 4 337 et 1 754 pour le FN.
Au Pont de Beauvoisin ( canton homonyme de celui situé en Savoie), 3 748 voix contre 3 278 et 1 405 au FN.
Au Pont de Chéruy, 3 058 voix contre 2 982 au candidat PS et 1 800 au candidat FN, celui-ci atteignant donc 23 % dans ce canton où les élus de droite sont très proches de certaines thématiques lepénistes.

De fait, l’avance de Moyne Bressand ne fut nette que dans son canton de Crémieu ( 5 193 voix contre 4 154 voix PS et 2 116 voix FN ) et guère plus élevée sur Morestel ( 4 491 voix contre 3 988 voix PS et 1 540 voix FN).

Si l’on retient les quatre cantons composant la nouvelle 6e, on se retrouve avec un total de droite « classique « de 17 652 suffrages à l’époque, un total gauche de 14 972 voix et un total FN de 6 861 suffrages.

Dans l’ancienne 7e, le premier tour avait donné 10 265 voix pour l’extrême droite, 19 504 voix pour la droite « classique » et 19 055 voix pour la gauche et les écologistes.

On comptait aussi 1 008 voix divers.

La gauche, de par sa fragmentation, n’avait pu participer au second tour, bien qu’ayant atteint plus de 38 % au premier tour.

Si l’on retire Bourgoin Sud, L’Isle d’Abeau et la Verpillière du siège, on avait les résultats suivants :

Divers 512 voix
Extrême droite 5 030 voix
Droite classique 12 476 voix
Gauche 9 495 voix.

Si on y rajoute les cantons de Beaurepaire et la partie Sud de Roussillon ( que nous évaluerons à 40 % du siège en 1997), nous pourrions avoir une simulation suivante.

Beaurepaire avait voté à gauche ( 2 690 voix Mermaz, 2 469 voix Saugey, 908 voix FN ) tout comme Roussillon ( 9 078 voix Mermaz, 6 893 voix Saugey, 3 009 voix FN)

Sur la situation de l’époque, les 3 000 voix d’avance de Georges Colombier peuvent donc être réduites d’environ 200 votes venant de Beaurepaire et de 800 venant de Roussillon.

Mais le problème est aussi que, depuis 1997, la gauche a gagné la mairie de Bourgoin et s’est singulièrement renforcée dans le secteur ( canton du Grand Lemps, par exemple ), et tient les mairies de La Côte Saint André ou de Saint Jean de Bournay, entre autres.

La droite trouvera t elle le bon candidat pour remplacer Colombier et réussir, par exemple, à tirer parti de l’électorat personnel de ce député de longue date ?

Dans la 8e, rectifiée avec la disparition d’une partie du canton de Roussillon, la vérité commande de dire qu’en 1997, le succès de la gauche avait beaucoup eu à voir avec le score des candidats de gauche sur ce canton.

Le candidat communiste avait réalisé plus de 50 % de ses voix sur le canton et les deux candidats, réunis, avaient obtenu 7 059 voix sur 17 477 exprimés, soit plus de 40 % au premier tour.

Nul doute que, sur le papier, l’avance de Louis Mermaz sur Bernard Saugey aurait été rectifiée.

Mermaz fit 27 035 voix au second tour, contre 25 907 pour Saugey et 9 283 pour le FN.

Hors Roussillon, Mermaz était à 17 957, Saugey à 19 014 et le FN à 6 274.

Et si on retire Beaurepaire, on a vu que cela n’était pas mieux.

Depuis, cependant, de l’eau a coulé sous les ponts du Rhône et, entre autres choses, Heyrieux a basculé à gauche…

Match ouvert, ceci dit…

Dans la 9e, inchangée, Vallini avait fait 27 026 voix et Michel Hannoun, candidat RPR, 23 531 voix.

Le siège n’a pas été redécoupé et la situation politique de la droite ne s’est pas améliorée : la gauche gère désormais Voiron, Voreppe, Coublevie et tient donc l’essentiel des communes importantes du secteur, la perte de Vinay étant en partie compensée par la reprise de Renage.

André Vallini était arrivé en tête dans tous les cantons de la circonscription, sauf celui de Saint Marcellin, où il avait obtenu 4 505 voix contre 4 616 pour Michel Hannoun.

A noter que le PCF était arrivé en tête de la gauche dans le canton de Rives.

La tendance à l’aggravation du débours pour la droite me semble assez inscrite dans le paysage…

Dans la 10e circonscription, enfin, si les trois cantons issus de la 7e avaient voté de manière équilibrée entre droite et gauche, qu’est ce que cela donne avec les deux cantons distraits de la 6e ?

Pour la 7e, nous l’avons dit, les rapports de forces étaient les suivants :

Gauche 9 560 voix
Droite 7 028 voix
FN 5 235 voix
Divers 496 voix

Pour les deux cantons de la 6e, au premier tour

Gauche 6 831 voix
Droite 6 155 voix
FN 3 679 voix
Divers 440 voix

Nous avions donc une majorité relative de gauche avec 16 391 voix sur 39 424 voix (41,6 %), devant la droite classique 13 183 voix (33,4 %), le FN venant ensuite avec 8 911 voix (22,6 %).

En clair, en 1997, si la 10e circonscription avait existé, elle aurait peut être bien été acquise à gauche sur la base d’une triangulaire.

Mais son découpage, maintenant que ses cinq cantons sont tous à gauche, laisse penser qu’il n’en serait pas forcément de même aujourd’hui.

C’est d’ailleurs là la grande différence entre 2012 et 1997.

La gauche iséroise a reconquis le conseil général et, au fil du temps, a surtout renforcé après chaque renouvellement sa position, conduisant à modifier les forces et les points d’appui des uns et des autres.

De plus, l’ensemble des scores que je viens de rappeler se positionne, je me permets de le souligner, dans un contexte où la gauche ne disposait, au premier tour, que d’une part toute relative des suffrages exprimés (9 670 794 voix de gauche et écologistes sur 24 872 626 en métropole, soit 38,9 % au premier tour).

Quant au second tour, il avait vu la gauche se fixer au dessus de 45 % et les pourcentages de référence semblent les plus fiables pour le premier tour à venir en 2012.

Re: Les législatives en Isère

MessagePosté: Dim 4 Déc 2011 11:24
de Zimmer
Les militants du PS ont désigné leurs candidats dans ce département.

1ère circonscription : Geneviève Fioraso, députée sortante, adjointe au maire de Grenoble
2ème circonscription : Michel Issindou, député sortant, maire de Gières
3ème circonscription : Michel Destot, député sortant, maire de Grenoble
4ème circonscription : Marie-Noëlle Battistel, députée sortante, maire de La Salle-en-Beaumont
5ème circonscription : François Brottes, député sortant, maire de Crolles
6ème circonscription : Michèle Corbin, adjointe au maire de Bourgoin-Jallieu
7ème circonscription : Didier Rambaud, vice-président du conseil général (élu dans le canton du Grand-Lemps), maire de Châbons
8ème circonscription : Erwann Binet, vice-président du conseil général (élu dans le canton de Vienne-Nord), conseiller municipal (opposition) de Vienne
9ème circonscription : réservée à EELV (le nom du candidat sera connu le 18 décembre)
10ème circonscription : Joëlle Huillier, conseillère municipale (opposition) de Villefontaine

Les candidats seront investis officiellement le 10 décembre.

http://www.ledauphine.com/isere-nord/2011/12/02/les-militants-ps-ont-designe-leurs-candidats

Re: Les législatives en Isère

MessagePosté: Dim 4 Déc 2011 14:15
de vudeloin
Outre la reconduction des sortants, on notera que l'accord laisse le siège vacant d'André Vallini à la discrétion des Verts isérois...
Une situation nouvelle qui n'assure pas l'élection de cette candidature, car je ne suis pas certain du fait que les adhérents du PS 38 soient forcément très chauds pour favoriser l'élection d'un Vert dans un département où les relations entre les deux partis sont assez souvent conflictuelles...

Re: Les législatives en Isère

MessagePosté: Jeu 3 Mai 2012 23:54
de Relique
Le MRC a officialisé 3 candidatures titulaires:
- Hervé Nifenecker, physicien à la retraite, sur la 2é (suppléant: Claude Sergent)
- Eleonore Perrier, conseillère municipale de Grenoble, sur la 3è (sup: Jamal Zaïma)
- Eric Glaume, préparateur de commande, sur la nouvelle 10è. (sup: Yves Sonzogni)

http://www.ledauphine.com/isere-sud/201 ... gislatives

L'objectif pour ces trois candidats est d'essayer de faire plus de 1% des voix. En 2007, Eleonore Perrier, candidate sur l'ancienne première circonscription, n'avait pas réussi cet objectif au contraire de Roger Torgue sur l'ex-8ème circonscription, qui est maire de Bellegarde-Poussieu depuis 2004, qui se retrouve dans la nouvelle 7è. Etrange que le MRC n'ait pas poussé cette candidature qui avait déjà "rempli le contrat" une fois. Peut-être qu'il ne souhaite pas ajouter une autre défaite à son mandat qui se finira dans deux ans et qu'il préfère se consacrer à sa commune ? Il n'était déjà pas candidat aux cantonales 2008.