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Re: La vie politique au Canada

MessagePosté: Mer 31 Mai 2017 11:55
de Eco92
Oui tout à fait, le mode de scrutin fédéral est de compétence fédérale, mais pas le mode de scrutin provincial !

Il me semble que d'autres provinces ont avancé vers une transformation du mode de scrutin, mais à ce jour tous utilisent le même. Les verts en faisaient une condition sine qua non à leur soutien, il y a des chances que ça s'applique, le NPD n'ayant guère le choix (et étant officiellement pour). ça plus l'oléoduc (qui menace en effet la réelection du NPD en ALberta, mais les deux partis conservateurs devraient s'unir lors de la prochaine élection donc de toute façon elle était très menacée) rendait le soutien sans participation assez logique.

Re: La vie politique au Canada

MessagePosté: Mer 21 Juin 2017 15:48
de Eco92
Denis Lebel, ancien lieutenant du Québec du premier ministre de Stephen Harper, poids lourd du parti conservateur dont il fut longtemps un des seuls rocs au Québec, démissionne de son mandat de député. Élu depuis dix ans il a indiqué avoir été "usé" par la vie parlementaire et avoir attendu la fin de la course à la chefferie, pour laquelle il avait été un temps pressentie. Durant les mandats de Stephen Harper il a été ministre d’État de l’Agence du développement économique du Canada pour les régions du Québec (2008-2015), ministre du Transport, de l’Infrastructure et des Collectivités (2011-2013) et ministre de l’Infrastructure, des Collectivités et des Affaires intergouvernementales (2013-2015).

Le lendemain de son annonce de démission on apprenait qu'il était nommé PDG du Conseil de l'industrie forestière du Québec, en gros le lobby du bois forestier de la province.

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1040851/denis-lebel-pdg-conseil-industrie-forestiere-quebec

Il s'agit du deuxième député conservateur à quitter la vie politique depuis l'élection d'Andrew Scheer, sans que cela puisse être pris comme un signe de défiance mais plutôt un renouvellement générationnel. L’autre démissionnaire est Rona Ambrose, qui était chef intérimaire du parti depuis la démission de Harper. Elle était députée depuis 2004 et très nombreuses fois ministre : Ministre du Travail (oct. 2008-janv 2010), Ministre de la Diversification économique de l'Ouest (janv 2007-janv 2010 puis nov 2010-juill 2013), Ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux (janv 2010-juillet 2013), Ministre de la Santé (juillet 2013-nov 2015). Elle estime sa mission terminée et souhaite se réorienter dans le privé, notamment pour le lien avec les politiques publiques.

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1033916/rona-ambrose-depart-quitte-vie-politique-demission-chef-opposition-officielle-parti-conservateur

Re: La vie politique au Canada

MessagePosté: Dim 1 Oct 2017 20:52
de Eco92
Ce soir avait lieu le premier tour de la course à la chefferie du Nouveau Parti Démocratique (NPD). Le favoris, le député provincial de l'Ontario Jagmeet Singh l'a largement emporté, avec 53,8% (35 266 votes).

Il est suivi par Charlie Angus, député d'Ontario (12705 votes), la Manitobaine Niki Ashton (11374 votes) et le Québécois Guy Caron (6164 votes). Tous trois sont députés fédéraux.

Singh a dominé la campagne malgré sa non-expérience fédérale et la polémique créé au Québec autour l'affichage de sa religion : Singh est sikh et porte le turban. Plus que son vêtement ce sont des votes opposé à la neutralité religieuse (ou présentés comme tels) qui ont créé cette levée de bouclier au Québec. Il a cependant affirmé clairement lors des débats son soutien à la neutralité religieuses et aux droits LGBT+.

Le Québec est un paradoxe pour le NPD : il s'agit d'une des seules province ou l'antenne provinciale n'a quasiment pas d'existence, on y trouve peu d'adhérents, mais la province possède 16 des 44 députés du parti au fédéral et a été le coeur de la vague orange de 2011. Beaucoup pointent la rupture entre la volonté des militants hors Québec et le résultat électif d'un tel chef. En tous cas il est très largement élu.

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1059024/course-chef-npd-vote-premier-tour

Re: La vie politique au Canada

MessagePosté: Mar 24 Oct 2017 12:42
de Eco92
Il y avait deux partielles hier au Canada, une au Québec et une en Alberta.

Sturgeon River—Parkland (Alberta)
S'il la circo été créé en 2015 à partir de trois autres circos, toutes étaient conservatrices, on peut donc parler d'un fied ! Rona Ambrose, qui en était députée (depuis 2004 si on prend l'ancienne circo) a démissionné après la fin de la course à la chefferie du parti. Cheffe intérimaire depuis 2015, elle avait indiqué vouloir quitter la politique une fois la transition effectuée.
Il y avait relativement peu de suspens même si le jeune candidat conservateur (26 ans) a du répondre de messages sexistes diffusé sur facebook il y a quelques années et qu'il affrontait un candidat "héritage chrétien", parti anti-IVG et défendant une vision chrétienne du Canada. La polémique sur les propos de Dane Lloyd, officier de réserve de l'armée, n'aura guère posé de problème puisqu'il obtient plus de 77% des suffrages. La participation est très faible (23,69 %) mais symboliquement les libéraux et le NPD baissent en % quand le conservateur et le plus conservateur encore augmentent.

Résultats complets :
Dane Lloyd (PCC) : 77.36 % (+7,13)
Brian Gold (PLC) : 12,03 % (-3,55)
Shawna Gawreluck (NPD) : 7,70 % (-2,32)
Ernest Chauvet (HC) : 2,90 (+1,78)

Lac-Saint-Jean
La course était plus ouverte dans le fief de Denis Lebel, qui avait conquis ce siège historique du Bloc Québécois (c'était celui de Lucien Bouchard) lors d'une partielle en 2007. Devenu une figure majeure du Parti conservateur, faible au Québec, il a été le bras québécois de Stephen Harper et plusieurs fois ministre. En 2015 il avait mené une stratégie de conquête de la région de Québec pour les conservateurs, qui a porté ses fruits. Suite à la défaite de Harper il avait pris un peu de champ et annoncé son départ de la politique après l'élection du nouveau chef.
Ici donc c'était très ouvert, et avait valeur de test pour quatre partis !
- Le PCC veut conserver la circonscription après Lebel, et montrer qu'ils sont en ordre de bataille notamment pour reprendre le pouvoir, ce qui passe par le Québec (car conserver la circo d'Alberta ne prouvait rien) ;
- Les libéraux parient sur cette circo, historiquement difficile (la dernière fois qu'ils l'ont eu c'était en 1980) pour montrer que l'enthousiasme pour Trudeau ne faiblit pas ;
- Le Bloc veut voir l'effet de sa nouvelle chef, Martine Ouellet, et espère (mais sans trop y croire) reprendre cette circo symbolique ;
- Le NPD, qui a aussi élu son nouveau chef, représente la candidate de 2015, qui n'avait pas été si loin de Lebel (28,46 contre 33,27) pour montrer qu'ils sont de retour dans le jeu et tenter de gagner la circo (qui avait cependant échappé au NPD même lors de la vague orange).

Le résultat a été à la hauteur du suspens, puisque c'est le Libéral qui a remporté le combat, une nette victoire (dans ce système) avec 12 % d'avance sur le candidat conservateur, le PCC perd donc un siège dans cette journée. Le Bloc augmente son score et termine tout proche du conservateur, ce qui est sans doute satisfaisant pour eux, l'autre grand perdant est le NPD qui chute de presque 17 %, une vraie claque, qui peut-être lié à l'image du nouveau chef (un sikh portant le turban) qui passe mal au QC. Notons qu'en terme d'ancrage local le candidat libéral est un ex-maire quand le candidat bloquiste était un syndicaliste local qui a été très médiatisé lors d'un lock-out. Le candidat verts fait à peine de la figuration mais c'était déjà le cas lors de la générale dans cette circo. La participation est plus élevée qu'en Alberta mais reste faible : 38%.

Les résultats complets :
Richard Hébert (PLC) : 38,59 %
Rémy Leclerc (PCC) : 25,01 %
Marc Maltaix (BQ) : 23,37 %
Gisèle Dallaire (NPD) : 11,71 %
Yves Laporte (Vert) : 1,31 %

Brève synthèse des deux partielles :
Les partielles sont une très bonne nouvelle pour les libéraux (qui certes baissent en Alberta mais prennent une circo de manière inattendue), celle de Saint-Jean plutôt bonne pour le Bloc, dont le candidat a repris la déclaration de René Lévesque "Si je comprends bien vous me dîtes à la prochaine fois".
Les plus abimés sont les conservateurs, qui perdent un élu, mais c'est aussi un coup de semonce pour le NPD qui se retrouve largement battu dans une circonscription où il n'était pas si mal il y a encore deux ans.

Re: La vie politique au Canada

MessagePosté: Mar 12 Déc 2017 12:42
de Eco92
Quatre partielles hier soir.

Contexte général : des démissions ou décès de figures respectives de leurs partis, dans des endroits aux profils très différents, mais un seul siège était considéré tangent. Deux conservateurs, deux libéraux. Le NPD n'avait a priori de chance nulle part mais sa progression ou non sera observée pour voir l'impact de leur nouveau leader.

Terre-Neuve-et-Labrador
Judy Foote, ancienne ministre des Services publics et de l'approvisionnement, a démissionné pour raisons personnelles il y a quelques mois. Le siège avait été remporté avec 81,78 % en 2015, autant dire que le suspens était léger.
Avec une très faible participation (21,43 %), le candidat libéral Churence Rogers a obtenu 69,2% des suffrages. Le conservateur suit avec 22,9% et le néodémocrate avec 4,7 %, les libertariens 2,1% et les verts 1,1%. La participation étant ce qu'elle est en tirer des conclusions est hasardeux, mais alors que le libéral baisse, beaucoup notent que le NPD perd des plumes, alors que l'enjeu était quasi nul (les verts aussi notez). Sans doute lié à une plus forte mobilisation des conservateurs.

Ontario
Le populaire député libéral Arnold Chan, décédé à 50 ans d'un cancer, avait été élu à plus de 50% des voix par deux fois dans Scarborough—Agincourt. Dans cette circonscription libérale depuis sa création il y a 30 ans, à forte communauté sino-canadienne, et dans le contexte particulier de la partielle, les libéraux avaient investi Jean Yip, veuve du sortant. Elle l'a remporté avec 49.4% face au conservateur Dasong Zou, qui remontait à 40,5%. Suite à ces deux candidatures il ne restait plus grand chose à partager, le NPD arrive troisième (5,1%, en baisse) suivit par le parti de lhéritage chrétien (2%), les verts (1,4%) et deux indépendants à 0,8%, dont "John 'The Engineer' Turmel" connu pour son nombre de candidatures démesurés lui ayant donné le droit de figurer au Guiness Book. https://en.wikipedia.org/wiki/John_Turmel La participation était de 26,74 %.

Saskatchewan
Battlefords-Lloydminster est un fief conservateur. Depuis 1997 elle était représenté par le conservateurs (sous diverses formes) Gerry Ritz. Il a annoncé son départ de la vie politique en août. La partielle a là aussi peu mobilisée, 27,05 % de participation et une victoire aisée. Rosemarie Falk, candidate des conservateurs, avec 69,6%. Le NPD la suit, comme en 2015, mais là encore en baisse (13,2%) mais avec une distance claire des libéraux (10,4%), qui les avait talonné pour la deuxième place en 2015, un indépendant (5,3%) et le vert (1,6%)

Colombie-Britannique
L'ex-mairesse de Surrey et députée conservatrice Dianne Watts a démissionné de son poste pour se lancer dans la course à la chefferie du parti libéral de la Colombie-Britannique. Pour l'anecdote, ce parti est plutôt conservateur et non-lié au parti de Trudeau même s'il regroupe une part de libéraux fédéraux. En 2015 Watts avait été élu avec une courte avance, 44,03% contRe 41,49 % à la candidate libérale. Sa démission ouvrait donc une partielle risquée.
Afin de mettre leurs chances de leurs côté les conservateurs ont investi Kerry-Lynne Findlay, ex-députée, battue en 2015 dans la circonscription voisine pouvant marteler son expérience. Les libéraux ont engagé leurs forces dans la bataille, à grand renfort de premier ministre, et ont fait basculer le siège. Avec une participation légèrement plus haute qu'ailleurs, mais toujours faible à 38,13 %, le libéral Gordon Hogg a obtenu 47,5%, devant le PCC à 42,1%. loin derrière le NP obtient 4,9% (5% de chute), les verts 4,1%, le parti de l'héritage chrétien 0,8%, tandis que les centristes du Parti progressiste et les libertariens marquent 0,3.

En résumé :
Pas de surprise dans les fiefs, mais comme au Québec, quand le siège est tangent les libéraux arrivent à le conquérir, ce qui augure d'années difficiles pour leurs adversaires, la popularité du gouvernement ne faiblit pas dans les partielles. A ce jour Trudeau a plus d'élus qu'au début de son mandat.
Le NPD n'avait aucune circo facile mais peine à mobiliser son électorat, ces chiffres ne sont pas bons pour lui.

Re: La vie politique au Canada

MessagePosté: Jeu 14 Déc 2017 03:55
de Hashemite
Selon le recensement de 2016, la population chinoise de la circonscription de Scarborough-Agincourt est 46% (plus 14% sud-asiatique), une des plus élevées de toutes les 338 circonscriptions électorales fédérales. Le vote sino-canadien était, jusqu'en 2008/2011, fortement incliné vers le parti libéral. L'ancien député libéral Jim Karygiannis (1988-2014) avait obtenu 56.6% en 2008, 62.6% en 2006, 64% en 2004 et 70% en 2000. Depuis 2011, les conservateurs ont fait des gains importants parmi l'électorat sino-canadien, même si les libéraux ont conservés Scarborough-Agincourt en 2011 grâce à la stature du député sortant depuis 1988 Jim Karygiannis (pareil dans la circonscription voisine de Markham-Unionville, également avec une très grande population chinoise). En 2015, malgré la 'vague rouge' Trudeau en Ontario, les conservateurs ont pu maintenir un base considérable avec l'électorat chinois - ce qui explique la victoire, plutôt surprenante, des conservateurs dans la nouvelle circonscription de Markham-Unionville, environ 60% chinoise). Comme le confirme le résultat de lundi, le 'vote chinois' en Ontario reste partagé entre les libéraux et les conservateurs (avec un avantage pour les libéraux). L'élection partielle dans la circonscription voisine de Markham-Thornville en avril avait également confirmé cette tendance: les libéraux conservaient le siège avec 51.5% (-4.2%), avec une forte concurrence conservatrice (39.2%, +6.9%). En C-B, depuis 2011, le 'vote chinois', concentré à Vancouver et Richmond, est nettement plus conservateur (malgré un regain libéral, tendance nationale oblige, en 2015).

En C-B, la région de South Surrey-White Rock (partie sud de la municipalité de banlieue de Surrey, sur la frontière américaine) n'avait pas élu un libéral au fédéral depuis 1949 (conservateur depuis 1974). La victoire libérale est, en grande partie, imputable au candidat, Gordon Hogg, député libéral provincial entre 1997 et 2017 (et, avant, maire de White Rock).

Autre élection partielle récente, cette fois au provincial: le parti vert remporte un deuxième siège sur l’Île-du-Prince-Édouard: la circonscription de Charlottetown--Parkdale, dans la capitale provinciale. Le siège était détenu par la parti libéral provincial, au pouvoir depuis 2007 et réélu pour un troisième mandat en 2015. Le parti vert de l'IPE avait obtenu son premier siège en 2015 avec la victoire éclatante de leur chef, Peter Bevan-Baker, dans Kelly's Cross--Cumberland. Avec la faiblesse de l'opposition officielle conservatrice... un gouvernement vert est il possible?

Résultats dans Charlottetown--Parkdale
Verts 35.28 (19.2)
Libéral 28.53 (43.7)
Prog. Cons. 26.92(26.2)
NPD 9.28 (10.9)

Re: La vie politique au Canada

MessagePosté: Jeu 14 Déc 2017 10:59
de Eco92
On m'avait indiqué que le siège de CB au fédéral avait lui une forte population sikh (l'interrogation était, le fait que le leader du NPD soit sikh aura-t-il un impact ? Visiblement pas), mais pas dans les proportions indiquées dans les circos ontariennes. Merci beaucoup de ces données chiffrées.

J'avais raté l'info sur l'ïle du Prince Édouard ! Dans ce tout petit parlement, 27 députés, il faudra quand même un peu plus de sièges aux verts pour devenir majoritaire. A ce jour les libéraux ont 17 sièges, les Progressiste-conservateur 8 et les verts 2. Mais qui sait lors de la générale ? En tous cas c'est la première fois qu'un tiers parti confirme un deuxième siège dans l'histoire de l'île, un scénario à la Colombo-britannique sera peut-être possible...

Re: La vie politique au Canada

MessagePosté: Jeu 14 Déc 2017 12:59
de MiniM
Eco92 a écrit:On m'avait indiqué que le siège de CB au fédéral avait lui une forte population sikh (l'interrogation était, le fait que le leader du NPD soit sikh aura-t-il un impact ? Visiblement pas), mais pas dans les proportions indiquées dans les circos ontariennes. Merci beaucoup de ces données chiffrées.


Seulement 4% sikh dans Surrey-Sud White Rock

Pour les autres circonscriptions couvrant une partie de la ville:
Cloverdale-Langley City: 7%
Fleetwood-Port Kells: 20%
Surrey Centre: 24%
Surrey-Newton: 44%

Re: La vie politique au Canada

MessagePosté: Jeu 14 Déc 2017 13:00
de Eco92
Hum, ce ne devait donc pas être celle là ^^ Soit l'article parlait d'une circo voisine, soit d'une autres des circos de la partielle. Merci !

Re: La vie politique au Canada

MessagePosté: Sam 17 Fév 2018 01:57
de Hashemite
Les folles péripéties de la politique provinciale en Ontario depuis le 24 janvier 2018 :

Contexte : Avec des élections provinciales en juin, le gouvernement provincial libéral est en grande difficulté dans les sondages qui indiquent que le résultat le plus probable est un gouvernement majoritaire conservateur. Les libéraux sont au pouvoir depuis 2003. Le chef du parti conservateur, opposition officielle, était Patrick Brown, ancien député conservateur fédéral de Barrie, depuis une course à la chefferie en 2015. Réputé de l'aile 'droite', il avait néanmoins mené le parti conservateur dans une direction plus 'modérée' et un profil plus rassurant.

Le 24 janvier, Patrick Brown est accusé par deux femmes d'harcèlement sexuel dans une enquête de CTV News : https://www.ctvnews.ca/politics/patrick ... -1.3774686

Lâché par son caucus, il est rapidement contraint a démissionner. Le député de Nipissing, Vic Fedeli, devient chef par intérim. Une course à la chefferie doit avoir lieu rapidement : au mois de mars. A l'origine, Fedeli devait se présenter dans cette course mais il se retire le 30 janvier.

Le premier candidat dans la course est Doug Ford, frère de l'ancien maire de Toronto Rob Ford (2010-2014), ancien conseiller municipal de Toronto (2010-2014) et candidat à la mairie en 2014. Il est aussi colorié (et controversé) que son frère. Il mène une campagne de droite populiste, 'anti-establishment' au style Trump - contre le gouvernement libéral impopulaire mais aussi les élites du parti.

Deux femmes, plus modérées, se lancent contre lui:

1. Christine Elliott, battue aux précédentes courses internes en 2009 et 2015, est candidate pour une troisième fois. Elle est la veuve de l'ancien ministre fédéral et provincial Jim Flaherty, députée provinciale d'Oshawa-Whitby entre 2006 et 2015 et 'Patient Ombudsman' de l'Ontario entre 2015 et 2018 (nommée par la première ministre libérale, Kathleen Wynne). Elle est 'au centre' de ce parti de droite, mais avec des soutiens de l'aile droite rurale (Randy Hillier).

2. Caroline Mulroney, la fille de l'ancien premier ministre canadien Brian Mulroney (1984-1993). Avocate sans aucune expérience politique ou électorale, elle était déjà la candidate du parti dans la circo de York-Simcoe. Sans doute la plus modérée ('aile gauche' de la droite), elle est clairement la préférée de l'élite du parti ("l'establishment", les milieux financiers et de la presse, les collecteurs de fonds) et de plusieurs sortants et candidats vedettes.

Une troisième femme, de l'aile droite, est également candidate: Tanya Granic Allen, mère de famille catholique et conservatrice, candidate des réseaux sociaux-conservateurs et farouchement opposé au nouveau curriculum d'éducation sexuelle ("idéologie du genre" etc etc). Elle critique aussi la 'corruption' de Patrick Brown. Sa présence remarquée dans un premier débat hier semble pousser les autres vers la droite sur des sujets sociétaux comme l'éducation sexuelle dans les écoles mais aussi la taxe carbone.

Nouvelle péripétie aujourd'hui : après des contradictions (mineures) dans les accusations des femmes contre Patrick Brown, le chef déchu se lance contre les 'mensonges', poursuit la CTV en justice et attaque ses accusateurs/victimes. Ce matin, Brown est expulsé du caucus PC. Depuis cet après-midi, Brown se lance également dans la course à la chefferie...

À suivre ...