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Un ami francilien dont j'ai pris des nouvelles cette nuit me disait qu'il craignait plus que jamais avec les évènements d'hier soir une élection de Marine Le Pen en 2017. Je ne partage pas sa crainte (son pronostic pourrait-on dire pour être plus neutre), mais je pense qu'il ne doit pas être le seul à avoir cet état d'esprit en ce moment.

Les élections régionales (si elles ont lieu) devraient permettre de prendre la température. S'il n'y a pas d'effets majeurs trois semaines après, il ne restera rien en 2017.

Jean-Philippe a écrit:Un ami francilien dont j'ai pris des nouvelles cette nuit me disait qu'il craignait plus que jamais avec les évènements d'hier soir une élection de Marine Le Pen en 2017. Je ne partage pas sa crainte (son pronostic pourrait-on dire pour être plus neutre), mais je pense qu'il ne doit pas être le seul à avoir cet état d'esprit en ce moment.

Il craint l'élection de Marine Le Pen pourquoi au fait ?
Parce que les mesures que réclame Marine Le Pen depuis des mois en se faisant traiter de fasciste et d'islamophobe pour cela (expulsion des imams radicales, déchéance de la nationalité pour les binationaux qui attaquent la France) viennent d'être proposer par Manuel Valls ce soir (c'est à dire bien trop tard)...
Oui pourquoi continuer à avoir ses oeillères bien accrochées.

Ah... 2017 c'est loin. Je n'ai déjà pas l'impression que les départementales de mars s'étaient faites sur la base des événements de Janvier, que la gauche de la gauche continuait de reprocher à Hollande d'être de droite.
Que si la polarisation se faisait là-dessus, c'est la droite de gouvernement qui serait passée à la trappe, puisqu'on aurait eu d'un côté le pouvoir et de l'autre le FN.

J'approuve les propos de Ligerien : le PS et le FN étaient présentés comme les deux grands gagnants de la crise post-attentats en janvier, et au final ,la droite l'a emporté, même si je trouve qu'elle a fait un score décevant en terme de départements gagnés.

Un bémol toutefois : les départementales de mars ont eu lieu plus de deux mois après les attentats. Cette fois-ci, trois semaines seulement séparent les deux événements.

Jean-Philippe a écrit:je pense qu'il ne doit pas être le seul à avoir cet état d'esprit en ce moment.

Je confirme avoir entendu le même propos de plusieurs personnes depuis hier. Mais comme tu le dis, on est "en ce moment " c'est à dire à chaud. L'impact pour les régionales est probable, reste à connaître son ampleur.
Pour 2017, il n'y aura pas d'effet direct je pense. En revanche, les évènements tragiques de vendredi vont modifier de façon significative la politique sécuritaire, judiciaire, européenne et de défense de la France. Ce qui pèsera forcement sur le débat le moment venu.
Une dernière réflexion pour les départementales de mars : il s'agissait d'un vote sur des candidatures locales. Ce qui par réaction face à une période troublée a pu favoriser les sortants et les élus bien implantés et donc limiter le bouleversement du vote par l'émotion. Ce côté "rassurant" jouera beaucoup moins lors de Régionales à régions élargies avec des listes pléthoriques.

Sur les attentats de janvier et le résultat de mars: en fait si l'on résume la droite a fait un peu moins bien que prévu (et le PS un peu mieux, quant au FN il n'était tout de même pas hyper satisfait, peut-être simplement parce qu'il attendait trop). Autant dire que s'il y a eu un effet, il est vraiment limité (et même pas forcément lié à cette question-là).
Que la figure rassurante du conseiller général sortant ait joué, je n'y crois guère. En plus, il y avait là aussi refonte des circonscriptions électorales (cantons) donc on n'avait pas forcément "son" sortant comme candidat.
Une partie de la différence éventuelle départementales-régionales sera en effet liée de toute façon au mode de scrutin. Il va aussi y avoir un "écrasement" des différences puisqu'aucune région métropolitaine n'est unicolore au niveau des départements (même pas PACA) et là, nécessairement, la région bascule en entier d'un côté ou de l'autre (voire du troisième...).

La distance des évènements joue, c'est sûr. Cet automne, Charlie même si on les oubliait pas ça paraissait loin (effet de mise à distance d'un évènement ponctuel et traumatisant, probablement)

Pour la présidentielle, il faudra déjà voir ce qui ressort sur la primaire à droite et sa campagne (c'est avant le scrutin général et c'est le principal suspense sur les candidatures, hors coup de théâtre PS). La défaite des poulain(e)s des uns ou des autres peut jouer, ainsi que les sondages. (je dis la défaite parce qu'inversement, gagner en pleine vague de son camp n'est pas très méritoire, même si S.Royal avait su capitaliser dessus en son temps).

Sinon, c'est sûr que la droite classique et (surtout) le PS se FNisent ces temps-ci (et pas seulement après les attentats du France-Allemagne) (d'où d'ailleurs des possibilités de récupérer un peu de monde côté Bayrou et FdG/EELV/LO respectivement). Reste que pour toute une partie de l'électorat, l'image du FN d'origine reste - au point de "faire barrage" plus à l'appareil qu'à ses idées. Alors qu'elles posent les mêmes questions ailleurs évidemment (et que pour certains c'est toujours inacceptable). Pour ceux qui ne voient pas le problème parce que proches du FN, pour changer de point de vue remplacez à proximité du bouton nucléaire "FN" par "LO" ou "Frères Musulmans": toujours zen? (équivalence nécessairement approximative mais pour situer un peu)

Premier Sondage après les élections régionales de 2015:

Harris Interactive pour M6: Enquête réalisée en ligne le 13 décembre 2015. Échantillon de 4 017 personnes.

Premier tour: avec Sarkozy et Bayrou
M. Le Pen: 27%
N.Sarkozy: 21%
F.Hollande: 21%
F.Bayrou: 12%
JL.Mélenchon: 10%
N.Dupont-Aignan: 4%
C.Duflot: 3%
N.Arthaud: 1%
P.Poutou: 1%

Premier tour: avec Juppé SANS Bayrou
A.Juppé: 29%
M. Le Pen: 27%
F.Hollande: 22%
JL.Mélenchon: 10%
N.Dupont-Aignan: 7%
C.Duflot: 3%
N.Arthaud: 1%
P.Poutou: 1%

Second tour:
A.Juppé: 71%
M. Le Pen: 29%

N.Sarkozy: 62%
M. Le Pen: 38%

F.Hollande: 60%
M. Le Pen: 40%

Nouveau Sondage : étude TNS Sofres pour Le Figaro, RTL et LCI
Echantillon 1000 personnes en ligne :14-15 décembre 2015.

Premier tour: avec Sarkozy et Bayrou
M. Le Pen: 26%
N.Sarkozy: 24%
F.Hollande: 19%
F.Bayrou: 10.5%
JL.Mélenchon: 10.5%
N.Dupont-Aignan: 4.5%
C.Duflot: 3%
P.Poutou: 1.5%
N.Arthaud: 1%

Premier tour: avec Sarkozy SANS Bayrou
M. Le Pen: 27.5%
N.Sarkozy: 26%
F.Hollande: 22%
JL.Mélenchon: 12%
N.Dupont-Aignan: 7%
C.Duflot: 3%
P.Poutou: 1.5%
N.Arthaud: 1%

Premier tour: avec Juppé SANS Bayrou
A.Juppé: 31%
M. Le Pen: 28%
F.Hollande: 20%
JL.Mélenchon: 11%
N.Dupont-Aignan: 4.5%
C.Duflot: 3%
P.Poutou: 1.5%
N.Arthaud: 1%

Second tour:
A.Juppé: 70%
M. Le Pen: 30%

N.Sarkozy: 64%
M. Le Pen: 36%

les indications persistantes portent sur le poids non négligeables de F.Bayrou et JL Mélenchon qui pèseraient au moins 10 % (avant vote utile).
Leur poids est plus fort pour le 1er tour car il conditionne la qualification pour le 2ème , avec la nuance :
-JL Mélenchon se prépare à être candidat quoi qu'il arrive
-FB affirme sa détermination si NS est candidat , sa détermination dans ce cas étant équivalente à celle de JLM

A noter que se profile un score potentiel très faible (comme d'hab) du parti écologiste EELV et donc la problématique de compter, soit auprès de JLM, soit auprès de FH ou du PS, d'où le fait que C.Duflot soit sortie du bois .....

Pas de scoop, pour dire que tout dépendra des qualifs ou attitudes de FH et NS