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Re: Pôle de renaissance communiste en France

MessagePosté: Sam 4 Jan 2014 19:02
de manudu83
j'ai effectivement confondu les deux formation de PM Couteaux.

Re: Pôle de renaissance communiste en France

MessagePosté: Lun 6 Jan 2014 09:54
de VincentLP92
Grognard a écrit:
Eco92 a écrit:Amusant l'alliance des communistes avec l'UPR, même si pas illogique sur la question Europe/Etat.

Pourquoi "amusant" ?
Les deux se réclament du Conseil national de la Résistance et défendent la sortie de l'UE, la régulation de la finance, les nationalisations et les services publics, entre autres...


C'est bien la question de l'Etat-nation qui est au centre d'éventuelles convergences entre une droite autoritaire mais sociale (bref gaulliste) et une gauche communiste (donc sociale mais autoritaire). Pour les "gaullistes" (je met des guillemets car ce terme peut désigner tant de choses selon le contexte), la souveraineté nationale prime et l'Etat doit être son instrument contre tout projet supranational (donc contre la construction européenne) autant que face aux puissances économiques (surtout quand elles sont étrangères). Pour la tradition étatiste de gauche (ce que ;'on a appelé autrefois la première gauche, très influencée par le marxisme), l'Etat doit être l'instrument de l'émancipation du prolétariat mais dans un cadre d'abord national.
La convergence est réelle sur les thématiques socio-économiques, et surtout macro-économiques : la défense de l'Etat contre la capitalisme ultralibéral et mondialisé (et ses valets européistes) [je fait ici du second degré, je préfère préciser]
Par contre, cela risque d'être beaucoup plus compliqué au niveau microéconomique (par exemple quelle politique en direction des entreprises ?) et sur des sujets plus sociétaux comme l'immigration (il n'est pas impossible qu'il y ait convergence sur des questions de moeurs, entre le conservatisme gaulliste et le rigorisme communiste).

En même temps, soyez lucide : ce genre de rapprochement n'aura aucune importance électorale. Il n'a jamais su se coaguler dans la durée (voir l'éphémère pôle républicain), et le rapprochement actuel se fait exclusivement avec des groupuscules sans tête d'affiche ni avenir électoral (désolé pour leurs soutiens), au moins dans la configuration actuelle.
La seule exception est peut-être le CNR, encore qu'il ne faille pas se contenter du mythe résistancialiste qui le voyait essentiellement composé de gaullistes et de communistes. Tous les courants progressistes de la société française (des socialistes aux démocrates-chrétiens) y siégeaient, reflétant la diversité réelle de la résistance française (surtout que le gaulisme n'était pas encore un courant politique constitué).

Re: Pôle de renaissance communiste en France

MessagePosté: Lun 6 Jan 2014 16:54
de Grognard
Cette analyse est intéressante mais, pour info, l'UPR n'est ni de droite, ni gaulliste.

Plutôt que de faire des suppositions sur la seule base du passé d'un seul de ses 3800 adhérents, je vous invite à vérifier leur programme, vous verrez qu'ils ne prennent pas position sur l'immigration par exemple.

La seule vraie différence que je peux voir entre les communistes et l'UPR, c'est que les premiers font alliance avec la gauche alors que les seconds préfèrent rester fidèles à leur objectif de sortie de l'UE en refusant toute compromission électorale.

Re: Pôle de renaissance communiste en France

MessagePosté: Lun 6 Jan 2014 22:10
de Républicain67
alamo a écrit:le Conseil National de la Résistance était pour l'essentiel l'alliance historique entre gaullistes et communistes, dont De Gaulle avait dit qu'ils étaient les deux seules forces politiques pendant la guerre avec le gouvernement de Vichy.

En toute logique, la reconstitution d'un nouveau CNR ne pourrait se faire que par l'alliance, contre un ennemi commun, des deux pôles "nonistes" de 2005 : la gauche de la gauche (radicale et républicaine) et ce qui reste du gaullisme.
Asselineau est aujourd'hui sr une ligne proche de celle de Dupont-Aignan, dont le programme économique et social (primauté du national sur le supranational imposé, du politique sur l'économique, contrôle de la finance, renationalisation de l'énergie, des transports, des autoroutes, de la poste, d'une partie des banques) les situe très loin à la gauche d'un PS néolibéral (ah, les vœux de F. Hollande...), eurobéat et atlantiste, devenu pour reprendre l'expression de Frédéric Lordon une simple "droite complexée".

Rien d'étonnant donc à ce type de tentative (tentative parce que je ne suis pas certain que ça aille très loin), destinée semble-t-il à empêcher que l'héritage du non de 2005 soit accaparé par le FN, justement parce qu'il lui est abandonné par une partie de la gauche radicale.

Sur ce dernier sujet, on appréciera la pertinence de l'analyse d'Aurélien Bernier (ancien membre d'Attac et soutien du Front de Gauche en 2012) dans son dernier livre (que je n'ai pas encore terminé d'ailleurs) "La gauche radicale et ses tabous".

Il y explique de façon prémonitoire à court terme pourquoi (internationalisme de pacotille de l'extrême gauche, reniement du PCF époque Robert Hue, culture sociale-démocrate des dirigeants du PG, etc) l'abandon du combat contre l'Europe libérale à un FN, pourtant jadis très européiste et ultralibéral, va permettre à ce dernier de faire entre deux fois et deux fois et demi plus de voix aux prochaines Européennes que le FdG (là le pronostic est de moi)

Et encore ne parle-t-on que du fond idéologique, pas des querelles de personnes pour le leadership entre Mélenchon et Laurent ou de l'attitude parfois hystérique et suicidaire de certains cadres du PG, illustrés par le clash aux assises du PGE.

Pendant que JLM vient bassiner les représentants (atterrés) de Syriza, die Linke ou d'Izquierda Unida avec les élections municipales françaises ( d'autant que certains partis membres ou associés du PGE dirigent parfois eux aussi chez eux des collectivités territoriales avec les partis socio-démocrates), la Commission Européenne, avec la complicité des gouvernements en place dont le nôtre, nous prépare ça :

http://www.monde-diplomatique.fr/2013/11/WALLACH/49803

c'est-à-dire l'abandon de toute façade pseudo-démocratique pour l'instauration de la ploutocratie assumée.
Après ça, l'aboutissement logique devrait la suppression des élections, devenues parfaitement inutiles, dans tous les pays européens.
Sauf peut-être les élections purement locales (ah tiens, finalement, Jean-Luc a peut -être raison de se focaliser là-dessus...)

Politiquemania disparaîtrait avec, ce serait bien dommage...


Côté Europe, le PRCF est beaucoup plus proche des partis communistes encore réellement marxistes-léninistes, KKK grec, PCP portugais, Parti socialiste (communiste) letton, membre de la Coalition "Centre de l'Harmonie", KPRF russe, KPU ukrainien, KPL luxembourgeois... que des partis "de gauche": Die Linke, Izquierda Unida (même s'il s'agit d'une coalition de partis), Dei Lenk, Bloc de Gauche portugais, Syriza..., membre du Parti de la gauche européenne (PGE). D'ailleurs le PCF est pratiquement le seul parti communiste d'Europe a faire encore partie du PGE (le Parti ouvrier hongrois l'a quitté, le KSCM tchèque n'est qu'observateur) et à défendre la construction européenne "refondée" et la zone euro. En gros, c'est le PCF, qui entre autre s'allie à Syriza et au Bloc de Gauche contre le KKE et le PCP, qui est plutôt isolé face aux autres partis communistes européens, alors que même l'AKEL chypriote, avant plutôt partisan de l'Europe, est désormais pour la sortie de l'euro. Le site http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/, proche des milieux "orthodoxes" (Gerin, Karman...) est plutôt éclairant sur le sujet, surtout le sujet sur l'Europe bien que très orienté politiquement. Le PRCF qui mêle patriotisme républicain et internationalisme prolétarien, est farouchement opposé à l'UE, qu'il juge néolibérale et fait partie de l'Initiative des partis communistes et ouvriers, coalition de partis communistes de l'UE et de l'ex-URSS, opposé à la construction européenne. (http://www.initiative-cwpe.org/). En gros, il défend la position anti-européenne traditionnelle du PCF. Pour rappel, Georges Marchaisavait appelé à voter non au référendum de 1992 sur le Traité de Maastricht. Le PRCF est même plus radical que le FN sur la sortie de l'UE. Gastaud et Landini réclame une sortie pur et simple de l'UE, alors que Marine Le Pen réclame la "sortie concertée" de la zone euro.

Re: Pôle de renaissance communiste en France

MessagePosté: Ven 21 Mar 2014 20:01
de ChristianC.
Selon Initiative Communiste (n° 142 mars 2014) le PRCF est partie prenante, avec le PCF et le PG, d'une liste intitulée "Vive la Commune" candidate aux municipales à Lens (62), contre la municipalité socialiste sortante; le Pôle est également en lice à Auriol (13) avec trois candidats sur la liste "Auriol vraiment à gauche", avec la section locale du PCF.

Re: Pôle de renaissance communiste en France

MessagePosté: Mar 29 Nov 2016 20:16
de ChristianC.
Selon Initiative Communiste (n°175, décembre 2016), "sans imposer à quiconque un vote qui heurterait sa conscience, le PRCF apportera un soutien critique mais dynamique à la France insoumise et à son candidat", Jean-Luc Mélenchon.
Cette décision a, il est vrai, été prise avant que les militants du PCF n'adoptent une position similaire, mais après que la même Initiative Communiste (n174, novembre 2016)°s'était inquiété de voir "plusieurs figures de l'aile droite du PCF" appeler leur parti à rallier le même candidat, ce qui risquait, poursuivait I.C., de "tirer à droite, vers l'euro-construction", la candidature Mélenchon. Voilà donc que finalement se retrouvent ensemble cette "aile droite" du PCF et un PRCF qui se regarde comme l'ultime dépositaire de la vraie tradition communiste.

Re: Pôle de renaissance communiste en France

MessagePosté: Mar 29 Nov 2016 21:02
de alamo
l'aile droite du PCF, bigre, c'est un concept...

maintenant tout est relatif, et on est toujours à la gauche ou à la droite de quelqu'un, mais qui exactement le PRCF appelle-t-il ainsi ?

Re: Pôle de renaissance communiste en France

MessagePosté: Mar 29 Nov 2016 21:37
de Eco92
Il y avait bien une aile droite de LO qui a rejoint le NPA ("L'étincelle") et une aile droite du NPA qui a rejoins le Front de Gauche (en plusieurs vagues "Gauche unitaire" (2009), "Convergences et alternative" (2011), "Gauche anticapitaliste" (2012)...).

Re: Pôle de renaissance communiste en France

MessagePosté: Mer 30 Nov 2016 00:43
de ChristianC.
Pour le PRCF, "l'aile droite" du PCF réunit des personnalités "qui ont joué un rôle important dans sa mutation réformiste et ont milité pour qu'elle aille plus vite et plus loin" que ne le souhaite la direction actuelle; et de citer R. Martelli, L. Scève, P. Cohen-Seat, S. Ainardi, N. Borvo, M. Jacquain. Les deux premiers, en des temps anciens, figuraient en effet dans la mouvance "rénovatrice". Sans porter sur eux le même jugement que le PRCF, il parait difficile d'ignorer que ces dirigeants, élus et intellectuels, avec d'autres, sont à l'origine d'une évolution du PCF vers des positions plus réformistes (donc droitières pour le PRCF); par exemple, le PCF a renoncé à réclamer la sortie de l'Euro et de l'UE, se contenant de vouloir réformer cette dernière de l'intérieur, en vertu de la formule selon laquelle cette UE "n'est pas l'Europe que nous voulons", tandis que pour le PRCF (et pour une minorité du PCF), l'UE n'est pas réformable, et aucune Europe (politique) n'est souhaitable.