de Zimmer » Sam 1 Jan 2011 17:01
Le département de la Saône-et-Loire, qui comptait, depuis 1988, six circonscriptions, n’en aura plus que cinq en 2012. La 4ème circonscription (député actuel : Didier Mathus, PS) disparaît, une moitié de celle-ci intégrant les 1ère et 2ème circonscriptions, l’autre moitié rejoignant la 5ème circonscription qui se trouve elle-même amputée de trois des six cantons qui la composaient jusqu’à présent. La 6ème circonscription, qui perd deux cantons et en gagne deux, devient la 4ème circonscription.
Au total, toutes les circonscriptions du département voient leurs contours modifiés :
- la 1ère circonscription (député actuel : Gérard Voisin, UMP) récupère le canton de Saint-Gengoux-le-National, issu de l’actuelle 4ème circonscription,
- la 2ème circonscription (député actuel : Jean-Marc Nesme, UMP) se voit ajouter les cantons de La Guiche, Mont-Saint-Vincent, Palinges et Toulon-sur-Arroux, eux aussi issus de l’actuelle 4ème circonscription,
- la 3ème circonscription (député actuel : Jean-Paul Anciaux, UMP) gagne le canton de Givry, issu de l’actuelle 5ème circonscription, et celui de Verdun-sur-le-Doubs, issu de l’actuelle 6ème circonscription,
- la 4ème circonscription est donc constituée, en majeure partie, de l’actuelle 6ème circonscription (député actuel : Arnaud Montebourg, PS), à l’exception des cantons de Verdun-sur-le-Doubs (qui rejoint la 3ème circonscription) et Chalon-sur-Saône-Sud (désormais rattaché à la 5ème circonscription), cette nouvelle 4ème circonscription gagnant les cantons de Chalon-sur-Saône-Nord et Sennecey-le-Grand, issus de l’actuelle 5ème circonscription,
- la 5ème circonscription (député actuel : Christophe Sirugue, PS) perd donc les cantons de Givry (qui rejoint la 3ème circonscription), Chalon-sur-Saône-Nord et Sennecey-le-Grand (désormais rattachés à la 4ème circonscription) et gagne ceux de Châlon-sur-Saône-Sud (issu de l’actuelle 6ème circonscription), Montceau-les-Mines-Nord, Montceau-les-Mines-Sud, Montcenis et Montchanin, qui constituaient une partie de l’actuelle 4ème circonscription.
Les choses peuvent se profiler de la façon suivante, en 2012.
1ère circ. :
Cantons de : La Chapelle-de-Guinchay, Cluny, Lugny, Mâcon-Centre, Mâcon-Nord, Mâcon-Sud, Matour, Saint-Gengoux-le-National, Tramayes.
Le maire de Charnay-lès-Mâcon, Gérard Voisin (UMP), avait fait basculer la circonscription à droite lors de la « vague bleue » de 1993 et a été constamment réélu depuis. Si la candidature du sénateur-maire UMP de Mâcon, Jean-Patrick Courtois, devait se confirmer, l’affrontement entre les deux hommes pourrait être risqué pour la droite, notamment dans un contexte de victoire de la gauche sur le plan national.
En 2007, Gérard Voisin avait été réélu au second tour avec 55,55 % des suffrages exprimés face à Nicole Eschmann (45,45%), qui avait alors l’étiquette PS. Cette dernière a rejoint Europe Ecologie avant les élections régionales de 2010 (elle était tête de liste départementale de cette formation lors de ce scrutin) et est désormais vice-présidente du conseil régional de Bourgogne.
Le chef de file du PS, à Mâcon, est Pierre Martinerie, conseiller municipal et conseiller général du canton de Mâcon-Sud. Le canton de Saint-Gengoux-le-National, qui a été ajouté à la circonscription, a un conseiller général « divers gauche » depuis 2001.
2ème circ. :
Cantons de : Bourbon-Lancy, Charolles, Chauffailles, La Clayette, Digoin, Gueugnon, La Guiche, Marcigny, Mont-Saint-Vincent, Palinges, Paray-le-Monial, Saint-Bonnet-de-Joux, Semur-en-Brionnais, Toulon-sur-Arroux.
En 2007, Jean-Marc Nesme (UMP), qui est également maire de Paray-le-Monial, n’avait été réélu, au second tour, qu’avec 75 voix d’avance (50,09 %) des suffrages exprimés, face à Jacques Rebillard, qui était alors encarté au PRG, tandis qu’en 2002, l’écart de voix qui séparait les deux hommes, toujours au second tour, était de 71 voix. Le premier, qui en avait déjà été député de 1988 à 1997, avait alors repris la circonscription au second, qui l’avait battu en 1997.
Bien qu’exclu du PRG à la veille des élections régionales de 2010 pour avoir enfreint les règles internes de désignation des candidats de cette formation à ce scrutin, Jacques Rebillard, qui est conseiller régional et vice-président du conseil général (élu dans le canton de Marcigny depuis 1985), pourrait être à nouveau candidat et principal adversaire de Jean-Marc Nesme, si celui-ci se représente également, en 2012. Les chances que cette circonscription revienne dans le giron de la gauche sont par ailleurs importantes, son redécoupage apparaissant assez favorable à celle-ci, avec le rattachement des cantons de La Guiche et surtout de Toulon-sur-Arroux.
3ème circ. :
Cantons de : Autun-Nord, Autun-Sud, Chagny, Couches, Le Creusot-Est, Le Creusot-Ouest, Epinac, Givry, Issy-l'Evêque, Lucenay-l'Evêque, Mesvres, Saint-Léger-sous-Beuvray, Verdun-sur-le-Doubs.
Depuis 1988, les électeurs de cette circonscription ont toujours envoyé à l’Assemblée nationale un député de la même couleur politique que le camp victorieux au niveau national : André Billardon (PS) de 1988 à 1992 (après son entrée dans le gouvernement Bérégovoy en octobre 1992, son suppléant, Bernard Loiseau, l’avait remplacé jusqu’en mars 1993) et de 1997 à 2002 (maire du Creusot depuis 1995, il avait été élu député pour la première fois en 1978 et réélu en 1981 et 1986) et Jean-Paul Anciaux (RPR puis UMP) de 1993 à 1997 et depuis 2002. Ce dernier est également conseiller régional depuis 1986.
Tout comme la 2ème circonscription, celle-ci pourrait repasser à gauche en 2012, le rattachement des cantons de Givry et de Verdun-sur-le-Doubs pouvant favoriser ce mouvement. Les adversaires de second tour de Jean-Paul Anciaux étaient les socialistes Philippe Baumel en 2002 (André Billardon ne s’était alors pas représenté) et Evelyne Couillerot en 2007. L’un ou l’autre pourrait être le candidat du PS en 2012 : Philippe Baumel est vice-président du conseil régional et maire du Breuil et Evelyne Couillerot est vice-présidente du conseil général (élue dans le canton du Creusot-Est depuis 2001) et adjointe au maire du Creusot.
4ème circ. :
Cantons de : Beaurepaire-en-Bresse, Chalon-sur-Saône-Nord, Cuiseaux, Cuisery, Louhans, Montpont-en-Bresse, Montret, Pierre-de-Bresse, Saint-Germain-du-Bois, Saint-Germain-du-Plain, Saint-Martin-en-Bresse, Sennecey-le-Grand, Tournus.
Président du conseil général depuis 2008 (et élu depuis la même date dans le canton de Montret), Arnaud Montebourg (PS) a déjà fait savoir qu’il ne se représenterait pas. Il avait arraché cette circonscription (à l’époque, la 6ème), en 1997, au député sortant et président du conseil général de l’époque, René Beaumont, aujourd’hui sénateur UMP du département. Il avait réussi ensuite à se faire réélire en 2002, puis, plus difficilement, en 2007. Lors de ce dernier scrutin, son principal adversaire, qui n’était pas passé loin de lui ravir son siège, était Arnaud Danjean (UMP). Celui-ci, qui est devenu député européen en 2009 et conseiller régional en 2010, pourrait à nouveau tenter sa chance en 2012.
S’il se confirme qu’Arnaud Montebourg ne se représente pas, le candidat du PS devrait être son actuel suppléant, Rémi Chaintron, vice-président du conseil général et maire de Louhans.
La gauche s’est renforcée, dans cette circonscription, depuis 2007 et Arnaud Montebourg, tout comme Rémi Chaintron, apparaissent désormais comme étant des élus très bien implantés. Toutefois, compte tenu du résultat de 2007, un éventuel duel Chaintron-Danjean ne pourra pas manquer d’occasionner un certain suspense.
5ème circ. :
Cantons de : Buxy, Chalon-sur-Saône-Centre, Chalon-sur-Saône-Ouest, Chalon-sur-Saône-Sud, Montceau-les-Mines-Nord, Montceau-les-Mines-Sud, Montcenis, Montchanin.
Le nouveau découpage de la circonscription, qui a longtemps élu Dominique Perben, aujourd’hui député UMP du Rhône, favorise clairement le PS, qui devrait la conserver en 2012.
La principale inconnue résidera dans le fait de savoir qui sera le candidat de ce parti puisque, du fait du redécoupage, il y aura deux députés sortants socialistes dans cette circonscription : Christophe Sirugue, 45 ans en 2012, élu pour la première fois à l’Assemblée nationale en 2007 et maire de Chalon-sur-Saône depuis 2008, et Didier Mathus, 60 ans en 2012, qui siège à l’Assemblée nationale sans interruption depuis juillet 1988 (à l’époque comme suppléant de Pierre Joxe, nommé membre du gouvernement Rocard) et maire de Montceau-les-Mines depuis 1995. En cas d’élection et compte tenu des règles de non cumul instaurées au sein du PS, l’un comme l’autre devra abandonner son mandat de maire. Dans une logique de non cumul, Didier Mathus serait le mieux placé pour être candidat ; dans une logique de renouvellement, Christophe Sirugue apparaîtrait comme favori…