alamo a écrit:pour info, la liste des députés socialistes qui se sont abstenus :
Pouria Amirshahi
Serge Bardy
Laurent Baumel
Marie-Françoise Bechtel
Jean-Pierre Blazy
Kheira Bouziane-Laroussi
Fanélie Carrey-Conte
Nathalie Chabanne
Dominique Chauvel
Pascal Cherki
Jean-Pierre Dufau
Anne-Lise Dufour-Tonini
Henri Emmanuelli
Hervé Féron
Jean-Marc Germain
Daniel Goldberg
Edith Gueugneau
Mathieu Hanotin
Christian Hutin
François Lamy
Jean-Luc Laurent
Christophe Léonard
Kléber Mesquida
Philippe Noguès
Christian Paul
Michel Pouzol
Denys Robiliard
Barbara Romagnan
Gérard Sebaoun
Suzanne Tallard
Michel Vergnier
on y retrouve sans surprise les contestataires de longue date (Amirshahi, L. Baumel, Blazy, Chabanne, Cherki, Dufau, Noguès, Paul, Romagnan, Tallard...), le patriarche Emmanuelli (habitué à être minoritaire, rappelons qu'il fut le seul au PS à sauver l'honneur en votant contre le bombardement de la Libye; quand on voit le résultat de cette équipée, il peut être fier), les élus MRC et quelques "taupes" de Martine Aubry (Germain)
plus étonnant (mais aussi dans la mouvance aubryiste) : la présence de F. Lamy, à peine sorti du Gouvernement, qui a repris sa place occupée par J. Guedj, sans que cela apporte une voix supplémentaire à M. Valls
Ceci étant personne n'a suivi l'appel à voter contre lancé à ses camarades par la sénatrice ML Lienemann...
Les dits "frondeurs" ont été pris dans un jeu perdant perdant : en votant contre ils auraient risqué de provoquer une dissolution (en tout cas, risque réel ou non, ils en ont eu peur) et des législatives anticipées qui laisseraient sur le carreau les trois quarts des députés PS (ça s'appelle scier la branche sur laquelle on est assis); en s'abstenant (et donc en laissant accorder à M. Valls une confiance que l'immense majorité de la population ne lui accorde plus), ils risquent de voir leurs électeurs le leur reprocher aux prochaines élections.
le piège était redoutable...
Maintenant, avec Valls qui n'était déjà plus qu'à 22% d'opinions favorables dans un récent sondage yougov, et Hollande, lui, qui était à 13% avant le livre de son ex et la démission rigolote de Thévenoud, mais va maintenant attaquer les scores à un chiffre, ça prépare des élections territoriales (Départements/Régions) saignantes pour le parti au pouvoir. Ne parlons même pas des présidentielles de 2017, ce serait un miracle que le candidat du PS atteigne la moitié du score de Marine Le Pen...
Chapeau !
Une force politique a impérativement besoin pour réussir (conditions nécessaires mais pas suffisantes) d'unité, d'un chef, et d'une stratégie. Les frondeurs n'ont aucune unité, couvrant un spectre idéologique allant du social-libéralisme au socialisme en passant par la social-démocratie. Les députés vraiment situés à la gauche du PS ne sont qu'une poignée. Seuls 5 d'entre eux se démarqués à chaque vote sur un projet libéral du gouvernement (depuis le traité européen jusqu'au vote de confiance de Valls 2 en passant par l'ANI, la réforme des retraites, le vote de confiance Valls 1, le pacte de responsabilité, ...). 5 autres l'ont fait pour tous les votes sauf 1 (Emmanuelli a par exemple voté la réforme des retraites, incroyable mais vrai!!). Même en ajoutant ceux-là , cela ne fait même pas de quoi faire un groupe.
Les frondeurs n'ont pas de chef, Aubry ne souhaitant pas pour l'heure jouer ce rôle, et elle a ses raisons...
Les frondeurs n'ont pas de stratégie, cela parait assez évident, ils donnent l'impression de se contenter de naviguer entre les écueils. Le résultat, ou plutôt l'absence de résultat, est là . L'action des frondeurs est un fiasco total. Ils n'ont rien obtenu de significatif. Valls les méprise ouvertement, continue et continuera encore à entraîner le gouvernement, le PS, la gauche et le pays vers le blairisme. Les écolos peuvent les ménager. Mais au Front de Gauche, même les modérés comme moi (
qui étais encore il y a à peine plus de 4 ans dans le même parti et le même courant que les plus à gauche des fameux frondeurs) n'osent plus les défendre. Car ils sont indéfendables. Dans la vie politique, il n'y a pas de place pour les velléitaires, les timorés, les faibles, les hésitants...