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La vie politique en Inde

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La vie politique en Inde

Messagede pierrot » Dim 22 Juil 2012 14:19

Pranab Mukherjee, candidat du parti du Congrès, est élu président de l'Inde. Le vote a eu lieu jeudi et le résultat est annoncé ce dimanche 22 juillet.L' ancien ministre des Finances, 76 ans, l'a emporté face à Purno A. Sangma, l'ancien président du Parlement qui était soutenu par le parti conservateur Bharatiya Janata Party (BJP).Source

En Inde, plus grande démocratie du monde, le président est élu au scrutin indirect pour cinq ans par un collège électoral issus de parlementaires fédéraux et locaux (4.896 votants).

Le chef d’État n'a qu'un rôle honorifique de représentation et est commandant suprême des Forces armées indiennes.

La pouvoir exécutif réel est tenu par le premier ministre Manmohan Singh (parti du Congrès également) en poste depuis 2004. Les élections générales sont prévues de 2014.
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Re: La vie politique en Inde

Messagede vudeloin » Mer 25 Juil 2012 18:34

Un de ces quatre, des éléments plus complets sur la vie politique indienne, pays dont l'immensité et la population sont tels que les repères que nous avons en termes d'élections sont quelque peu bousculés...
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Re: La vie politique en Inde

Messagede vudeloin » Mer 1 Aoû 2012 20:08

Trois millions trois cent mille kilomètres carrés, plus d'un milliard deux cents millions d'habitants, une capitale dont l'agglomération compte seize millions d'habitants, une agglomération dépassant les vingt millions d'habitants (Mumbai) et une autre de plus de treize millions (Kolkata), vingt trois langues officielles parmi lesquelles l'hindi, le bengali, le telugu, le tamoul, le gujarati, le kannada ou encore le mahrati ou le malayalam, une structure fédérale en Etats (vingt huit au total plus sept territoires fédéraux), l'Inde ou plutôt l'Union indienne est le pays de tous les superlatifs.

L' Union Indienne, depuis l'indépendance de janvier 1947 et la douloureuse partition qui conduisit, dans un premier temps, à la naissance des deux Pakistan (à l'Ouest, l'actuelle république du Pakistan ; à l'Est, l'actuel Bangla Desh alors appelé Pakistan oriental), a, le plus souvent, été dirigée par l'Indian National Congress, parti inspiré du modèle de l'African National Congress, créé par le Mahatma Gandhi et dont la direction fut longtemps assurée par le Pandit Nehru, figure majeure de la vie politique internationale dans les années 50 et 60, notamment dans le cadre du Mouvement des Non alignés.

Ainsi en fut il lors de la fameuse conférence de Bandung où Nehru, Tito, Soekarno et Nasser furent l'illustration d'un « Tiers Monde » qui voulait affirmer son rôle politique dans le jeu de confrontation des deux Grands.

Le Parti du Congrès dispose aujourd'hui encore du pouvoir en Inde, après avoir connu les longues périodes de pouvoir exercées tant par le pandit Jawaharlal Nehru que par sa fille Indira Gandhi ou encore son petit fils Rajiv Gandhi même si,  depuis 1976, d'autres forces politiques ont pu aussi être aux commandes du pays.

Notamment en 1976 lorsque Morarji Desai, dissident du Congrès et dirigeant de ce qu'on appela alors le Congrès O (pour Old, vieux en anglais), aile conservatrice du parti historique, fit alliance avec la droite dans la coalition du Janata Dal (Ligue du peuple) pour prendre le pouvoir.

Le Janata Dal de 1976 a connu un grand nombre de scissions et de mouvements divers, certains membres du parti se retrouvant aux côtés des partis de droite et d'autres dans l'alliance de gauche notamment constitués par les deux partis communistes du pays.
Le parti Janata Dal version Secular (séculariste), proche d'un centre gauche de bon aloi, rejetant notamment le système des castes (officiellement dissous par la Constitution mais toujours prégnant dans la vie sociale et économique du pays), a ainsi présidé les affaires du pays avec Vishwanath Pratap Singh, premier Ministre de décembre 89 à novembre 90, puis Inder Kumar Gujral, d'avril 1997 à mars 1998, ou encore Haradanalli Doddegowda Deve Gowda, Premier Ministre qui l'avait précédé de juin 96 à avril 1997.

La droite indienne, pour sa part, a exercé le pouvoir avec la montée en puissance du Bharatiya Janata Party, ou Parti du peuple indien, mouvement politique issu de l'extrême droite hindouiste qui est devenu, au fil du temps, la deuxième force politique de l'Union.

Durant les élections de 2009, les partis politiques indiens dont certains ont une influence de caractère national et d'autres ne sont que des partis régionaux, étaient groupés pour l'essentiel en quatre grandes alliances.

D'une part, l'Alliance Nationale Progressiste (United Progressive Alliance) structurée autour du parti du Congrès, groupement ayant finalement obtenu 153 482 356 voix (37,22 %) et 262 élus au Lok Sabha (Assemblée nationale).
Le Congrès est le premier parti de l'alliance avec 206 élus et un peu plus de 119 millions de suffrages, soit 28,55 % des voix exprimées.
Le second parti est le All India Trinamool Congress, parti proche du Congrès représenté exclusivement dans l'Etat du Bengale Occidental, dont la population se situe aujourd'hui entre 90 et 100 millions d'habitants (chef lieu Kolkata), avec 19 élus et un peu plus de 13,3 millions de suffrages, soit 3,2 % des exprimés.

On trouve aussi les 18 députés du Dravida Munneda Kazagham, élus notamment dans l'Etat de Tamil Nadu, Etat de plus de 70 millions d'habitants dont la capitale Chennai est aussi connue sous le nom de Madras.

Le Parti nationaliste du Congrès, parti de centre /centre gauche aux alliances variables (avec le Congrès au niveau national, avec la gauche dans l'Etat de Kerala et avec la droite du BJP en Assam) dispose lui de 9 élus, avec un peu plus de 8,5 millions de voix et 2 % des votes.

Divers partis régionaux complètent l'Alliance.

La deuxième grande alliance est l'Alliance démocratique nationale (National Democratic Alliance) constituée autour du BJP qui a obtenu en 2009 un total de 102 689 312 voix (24,63 %), et 159 élus au Lok Sabha.

Le BJP est le principal élément de l'ADN avec 116 élus, 78,5 millions de voix environ (18,8 %), ayant perdu 22 sièges sur l'élection précédente.
Le deuxième parti de l'Alliance est le Janata Dal (United), parti centriste essentiellement présent dans les Etats du Bihar (plus de 105 millions d'habitants, capitale Patna) et du Jharkand (près de 35 millions d'habitants, capitale Ranchi et ville importante Jamshedpur), Etat qui en a été détaché.
Le Janata Dal (U) dispose de 6,3 millions d'électeurs et de 20 députés.

Le troisième parti de l'Alliance est le mouvement d'extrême droite Shiv Sena (ou Armée de Shivaji, par référence à un ancien empereur mahrate), très influent dans le Maharashtra, Etat de plus de 110 millions d'habitants, dont la capitale est Mumbai (Bombay).
Le SS a obtenu en 2009 6,5 millions de voix et 11 députés.

L'ADN compte aussi dans ses rangs le Shiromani Akali Dal, parti des Sikhs du Punjab, pourvu de 4 députés et d'un peu plus de 4 millions de voix ou encore sur le Rashtriya Lok Dal, parti présent uniquement dans la partie Ouest de l'Uttar Pradesh, premier Etat de l'Inde pour la population, avec 200 millions d'habitants.

Le RLD organise notamment les Jats, à l'origine peuples d'agriculteurs du Nord ouest de l'Inde rejetant le système des castes et dispose de cinq députés par accord avec le BJP.

Toutefois, le parti vient de se rallier, en fin d'année 2011, à l'Alliance constituée autour du Congrès.

La troisième alliance politique du pays est le Troisième Front, constitué autour des deux partis communistes indiens, le PCI marxiste, dominant dans le Bengale Occidental et le Tripura, notamment, et le PCI, notamment influent dans l'Etat de Kerala, au Sud.

Le premier se situait historiquement dans l'orbite de Pékin et le second dans celle de Moscou, situation qui se manifesta dès 1964 et l'aggravation des désaccords politiques entre les deux écoles du communisme, et se marqua encore plus avec la guerre de 1970 face au Pakistan, puisque la Chine soutenait le Pakistan et l'URSS l'Inde dans la confrontation armée qui donna naissance au Bangla Desh.

Pour autant, les deux mouvements participent depuis plusieurs années à la même alliance politique, qui leur a donné l'occasion à plusieurs reprises de gérer la destinée de certains Etats (Bengale Occidental notamment, mais aussi Kerala et Tripura).

Les deux partis communistes, ensemble, ont réuni en 2009 28 millions de suffrages et environ 6,8 % des voix.

Les autres partis de l'alliance sont le parti socialiste révolutionnaire et le All India Forward Bloc, influents dans les mêmes Etats que les deux partis communistes mais aussi le BSP ou Bahujan Samaj Party, pourvu de plus de 25 millions de suffrages et de 21 députés, parti de centre gauche représentatif des Intouchables (caste des Dalit) ou encore le Telugu Desam Party, influent dans l'Etat d'Andra Pradesh (85 millions d'habitants, capitale Hyderabad), doté de dix élus, le All India Anna Dravida Munnetra Kazagham, parti de centre gauche influent dans l'Etat de Tamil Nadu et adversaire du DMK allié au Congrès ainsi que le Biju Janata Dal, parti centriste et social démocrate influent dans l'Etat de Bihar.

Le problème de l'alliance du Troisième Front, malgré son influence, est sans doute que les partis régionaux de centre gauche y sont plus forts, désormais, en termes d'élus, que les partis à vocation nationale comme les deux partis communistes.

La quatrième alliance s'appelle tout simplement le Quatrième Front.

Cette alliance a obtenu 21 456 117 voix (5,14 %) et 27 élus dont 23 pour le Samajwadi Party (ou Parti socialiste) très influent dans l'Uttar Pradesh, et singulièrement auprès des Yadav, ou classe des bergers et éleveurs dans le système indien...

Les quatre autres sièges ont été conquis par le Rashtriya Janata Dal, parti régional du Bihar.

Mais bon, sur ce, je vous fais grâce de la totalité des 364 partis politiques qui ont pris part à l'élection de 2009.

Les pouvoirs locaux, qui ont leur importance en Inde, sont assez partagés également.

Le Congrès gère les Etats d'Andra Pradesh, d'Assam, d'Haryana, de Jammu Kahsmir,
de Kerala, du Maharashtra, du Rajasthan et son allié le Trinamool Congress le Bengale Occidental.

Le Janata Dal (United) dirige le Bihar.

Le BJP tient les Etats de Chattisgarh, de Gujarat, du Jharkhand, du Karnataka, du Madhya Pradesh,

Le BJD dirige l'Orissa

Le Shiromani Akali Dal préside le Punjab.

L'AIADMK, parti du Troisième Front, mène les affaires du Tamil Nadu et le Samajwadi Party le premier Etat de l'Inde pour la population, l'Uttar Pradesh.

Les Etats moins peuplés (souvent himalayens) sont ainsi présidés :

Arunachal Pradesh (Congrès), Goa (BJP), Himachal Pradesh (BJP), Manipur (Congrès), Meghalaya (Congrès), Mizoram (Congrès), Nagaland (Front populaire du Nagaland, proche du BJP), Sikkim (Front démocratique du Sikkim, proche du Congrès), Tripura (PCI marxiste), Uttarakhand (Congrès).

Le principal territoire fédéral, celui de la capitale, New Delhi, est également géré par le Congrès.

Par Etat, lors des législatives de 2009, le Congrès avait obtenu 33 élus sur 43 dans l'Andhra Pradesh, 2 sur 2 dans l'Arunachal Pradesh, 7 sur 14 en Assam, les 7 élus de Delhi, 9 sur 10 en Haryana, 13 sur 20 dans le Kerala, 17 élus sur 48 dans le Maharashtra plus 8 pour son allié le NCP, face aux 11 élus du Shiv Sena et 9 pour le BJP, les deux élus du Manipur, les deux sièges du Meghalaya avec son allié NCP et l'élu du Mizoram, 8 sur 13 dans le Punjab, 20 sur 25 dans le Rajasthan, 26 sur 39 dans le Tamil Nadu avec les 18 élus de son allié le DMK, les cinq élus de l'Uttarakhand, 25 élus sur 42 au Bengale Occidental avec les 19 élus de l'allié bengali du Congrès, l'AITC et trois des six élus des territoires en dehors de Delhi.

Le BJP était la première force politique sur l'Etat de Chattisgarh, avec 10 élus sur 11, au Gujarat avec 15 élus sur 26, en Himachal Pradesh avec 3 élus sur 4, 8 élus sur 14 au Jharkhand, 19 sur 28 au Karnataka, 16 sur dans le Madhya Pradesh, et trois des élus des territoires.

Le BJD était en tête en Orissa et le Janata Dal (United) dans le Bihar, tandis que le PCI marxiste gagna les deux sièges du Tripura.

Enfin, en Uttar Pradesh, sur 80 sièges, 10 furent gagnés par le BJP, 5 par le Rashtriya Lok Dal, 21 par le Congrès, mais surtout 20 par le BSP, parti des intouchables et 23 par le Samajwadi Party.

C'est d'ailleurs le BSP, avec 27,5 % des voix et près de 15,2 millions de voix, qui parvint en tête des partis en termes de suffrages.

A noter que dans cet Etat, malgré la faible participation, il fallait en moyenne compter sur 700 000 suffrages par circonscription.

Au regard du nombre d'électeurs de quelques pays d'Europe dont nous avons pu suivre les élections, cela laisse songeur...
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Re: La vie politique en Inde

Messagede Jean-Philippe » Lun 12 Mai 2014 19:06

Lors des élections législatives aux chiffres records (551 millions de votants sur 814 millions d'électeurs, plus de 930 000 bureaux et 11 millions de personnes mobilisées), le pays connaît ainsi un nouveau record de participation (66,38 %). Le scrutin, ouvert il y a 5 semaines, est clos depuis aujourd'hui 12 mai.

D'après les premières estimations, le parti de la droite nationaliste hindoue, le Bharatiya Janata Party (BJP), est donné gagnant. Il pourrait même s'assurer, avec ses alliés, la majorité absolue des sièges au Congrès, même si ces estimations sont encore à prendre avec précaution. Cette victoire était attendue, tant le parti du Congrès, jusque là majoritaire, a été érodé par dix ans de pouvoir marqués par des scandales de corruption et le ralentissement économique du pays.

Source

Le parti du Congrès, mené par Rahul Gandhi (arrière petit-fils de Nehru) qui prend le relais du premier ministre Manmohan Singh et de la présidente du Parti du Congrès, sa mère Sonia Gandhi, a pour principal adversaire Narendra Modi, chef de l'Etat du Gujarat, le plus à l'ouest de l'Inde, depuis 12 ans, leader du BJP.
Autre parti qui risque de compter dans la future assemblée, l'Aam Aadmi Party (Parti de l'homme ordinaire, AAP) se présente comme une alternative à l'establishment politique, dénonçant surtout la corruption. Il est mené par Arvind Kejriwal (source).

Les résultats officiels et définitifs devraient être connus vendredi.
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Re: La vie politique en Inde

Messagede ploumploum » Ven 16 Mai 2014 10:47

Jean-Philippe a écrit:Lors des élections législatives aux chiffres records (551 millions de votants sur 814 millions d'électeurs, plus de 930 000 bureaux et 11 millions de personnes mobilisées), le pays connaît ainsi un nouveau record de participation (66,38 %). Le scrutin, ouvert il y a 5 semaines, est clos depuis aujourd'hui 12 mai.

D'après les premières estimations, le parti de la droite nationaliste hindoue, le Bharatiya Janata Party (BJP), est donné gagnant. Il pourrait même s'assurer, avec ses alliés, la majorité absolue des sièges au Congrès, même si ces estimations sont encore à prendre avec précaution. Cette victoire était attendue, tant le parti du Congrès, jusque là majoritaire, a été érodé par dix ans de pouvoir marqués par des scandales de corruption et le ralentissement économique du pays.

Source

Le parti du Congrès, mené par Rahul Gandhi (arrière petit-fils de Nehru) qui prend le relais du premier ministre Manmohan Singh et de la présidente du Parti du Congrès, sa mère Sonia Gandhi, a pour principal adversaire Narendra Modi, chef de l'Etat du Gujarat, le plus à l'ouest de l'Inde, depuis 12 ans, leader du BJP.
Autre parti qui risque de compter dans la future assemblée, l'Aam Aadmi Party (Parti de l'homme ordinaire, AAP) se présente comme une alternative à l'establishment politique, dénonçant surtout la corruption. Il est mené par Arvind Kejriwal (source).

Les résultats officiels et définitifs devraient être connus vendredi.


Les résultats partiels donnent une très large victoire pour la coalition NDA (National Democratic Alliance ) formée autour du BJP de Narendra Modi.
Sur les 545 sièges de la chambre basse, le NDA obtiendrait environ 340 sièges dont 280 pour le seul BJP qui aurait ainsi la majorité absolue. Ce serait une première pour ce parti.

La coalition sortante UPA (United Progressive Alliance) pointe à seulement 60 sièges dont une cinquantaine pour le Congrès qui s'achemine vers sa pire défaite électorale.
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Re: La vie politique en Inde

Messagede manudu83 » Sam 17 Mai 2014 14:53

Résultats

NDA : 336 sièges dont 282 pour le BJP
UPA : 60 sièges dont 44 pour le parti du congrès
FdG : 11 sièges

divers 137 dont
All India Anna Dravida Munnetra Kazhagam 37 (parti proche du NDA exclusivement présent dans l'extrême sud (tamil nadu)
All India Trinamool Congress 34 (parti formé par une scission du parti du congrès du bengale occidental).
Biju Janata Dal 20 (parti nationaliste modéré)
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Re: La vie politique en Inde

Messagede ploumploum » Sam 17 Mai 2014 22:16

A noter que le Parti Communiste passe de 16 à 9 sièges.

Parmi les 44 rescapés du Parti du Congrès, on retrouve deux Gandhi. les deux étant élus dans l'Etat de Uttar Pradesh. (qui envoie 80 députés à la Chambre Basse)

Dans la circonscription de Rae Bareli, Sonia Gandhi a été facilement réélue députée : + de 350 000 voix d'avance. Elle améliore même son score par rapport à 2009 (526 000 voix contre 481 000 voix il y a 5 ans)

Ce siège est l'un des fiefs de la dynastie Nehru-Gandhi. Avant Sonia Gandhi (qui détient le siège depuis 2004), il y a eu :
- de 1951 à 1960 Feroze Gandhi, beau-fils de Nehru et mari d'Indira Gandhi
- de 1967 à 1977 et brièvement en 1980 Indira Gandhi
- de 1980 à 1989 Arun Gandhi, neveu d'Indira


Le deuxième Gandhi élu est Rahul, fils de Sonia et Rajiv Gandhi.
Il a été réélu dans la circonscription de Amethi, là aussi fief familial puisque le siège a été détenu par le père de Rahul (1981-1991) et aussi par sa mère (1999-2004)

Rahul Gandhi a été réélu avec 46,6 % des voix (il rassemble 408 000 suffrages) et recule de plus de 25 pts par rapport à 2009 (- 56 000 voix)
Il devance le candidat du BJP de "seulement" 107 000 voix . Il y a 5 ans, il avait une avance de plus de 370 000 voix sur le deuxième candidat.

Dans cette circonscription à enjeu, la participation a augmenté de 10 pts (de 45 à 55 %)
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Re: La vie politique en Inde

Messagede Pullo » Dim 23 Juil 2017 18:08

Un nouveau président de la République, le 14e depuis 1947, a été élu cette semaine à la tête de l'Union indienne pour succéder au président sortant, Pranab Mukherjee, en poste depuis 2012. Le 17 juillet, Ram Nath Kovind, ancien gouverneur (équivalent du préfet) du Bihar d'août 2015 à juin 2017, soutenu par le BJP, a été largement élu face à son adversaire, Meira Kumar (membre de l'UPA, ancienne présidente de la Lok Sabha de 2009 à 2014), soutenue par le Parti du Congrès, avec 702 044 voix et 65,65% des suffrages. Meira Kumar a recueilli 367 314 voix et 34,35%. Ram Nath Kovind l'emporte dans la majorité des Etats et territoires de l'Union : 20 sur 31 lui ont donné leurs suffrages.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lec ... ne_de_2017

Comme son adversaire à l'élection présidentielle, Ram Nath Kovind est un dalit, un intouchable. Cependant, son élection ne signifie en aucune manière l'amélioration du sort de la majorité des intouchables. 70 ans après l'abolition officielle du système des castes, qui a structuré la vie sociale en Inde pendant plus de 2000 ans, ils continuent à être victimes de la pauvreté et des discriminations, malgré les actions du gouvernement fédéral en leur faveur :
http://www.liberation.fr/planete/2017/0 ... es_1585191
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Re: La vie politique en Inde

Messagede Anarkour » Ven 23 Mar 2018 11:10

Je viens de regarder les résultats des dernières élections dans les États Indiens. Ici pas de sanction pour le pouvoir dans les élections intermédiaires mais que des victoires !

Maintient de sa majorité dans le Gujerat (nord-ouest), seul état ou il recule un peu (99s contre 115 sur 182 dans l'assemblée sortante). https://en.wikipedia.org/wiki/Gujarat_L ... tion,_2017

Dans l'Himachal Pradesh, état tout au nord voisin du Tibet, Le BJP bat largement l'INC sortante. https://en.wikipedia.org/wiki/Himachal_ ... tion,_2017

Dans le Nord-Est : Grand chelem de la coalition pro-BJP (Alliance Démocratique du Nord-Est). https://en.wikipedia.org/wiki/North-Eas ... c_Alliance

Nagaland : Le BJP a changé de partenaire mais il remporte tout de même l'élection avec ses nouveaux alliés. https://en.wikipedia.org/wiki/Nagaland_ ... tion,_2013

Meghalaya : L'alliance proche du BJP bat le Congrès sortant. https://en.wikipedia.org/wiki/Meghalaya ... tion,_2018

Tripura : Victoire contre le CPI(M) de peu en voix (50% contre 45%) mais large en sièges. Le PCI(M) passe de 49 à 16 élus sur 60. Disparition du Congrès. Les communistes indiens perdent un bastion qu'ils dirigeaient depuis 1993.
https://en.wikipedia.org/wiki/Tripura_L ... tion,_2018
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Re: La vie politique en Inde

Messagede cevenol30 » Mer 18 Juil 2018 22:29

Dans l'Assam, l'établissement du nouveau registre de citoyenneté (RNC) laisse à prévoir des remous. De nombreux habitants, surtout de langue bengalie (pourtant langue officielle, cela a été dit plus haut) et de religion musulmane, risquent de se voir considérés (à tort dans l'immense majorité des cas) comme étrangers bangladais et, faute de pouvoir être expulsés vers le Bangladesh, vont être emprisonnés à vie dans des centres distincts pour les hommes et les femmes.
Corrélativement, le BJP au pouvoir nationalement et (si j'ai bien compris) dans l'Assam affirme que toute personne de religion hindouiste a un lien avec l'Inde et vocation à en avoir la nationalité (cela concerne notamment des Pakistanais qui n'ont pas migré lors de la partition mais aussi les Népalais et Bhoutanais).
Les media et les ONG en parlent encore peu mais la dérive de la situation rappelle ce qui a touché les Rohingyas, eux aussi considérés comme étrangers bangladais et de fait apatrides (mais du côté birman). Quand une ONG fait une revue de presse là-dessus, elle doit s'excuser de n'y mettre que des articles en anglais... https://secure.avaaz.org/campaign/fr/st ... uslims_loc

La publication du nouveau registre va laisser sur le carreau un nombre d'habitants élevé: les autorités parlaient de 50.000 au maximum mais ce serait plutôt 1,5 "lakh" (150.000: 1 lakh = 100.000 et 1 crore = 10 millions) qui étaient dans la première version provisoire de la liste et seraient rayés de la version définitive.
Il faut prouver avoir vécu (soi-même ou un ascendant) dans l'Etat d'Assam avant le 24 mars 1971 (date qui correspond à la guerre qui mena à l'indépendance du Bangladesh). Beaucoup préfèrent même chercher à se rattacher à quelqu'un déjà présent sur la précédente liste, établie en 1951. Ont du souci à se faire les descendants de réfugiés bangladais, ceux de citoyens indiens d'autres Etats (qui seront considérés non seulement comme non-citoyens d'Assam mais comme étrangers clandestins...) et ceux qui auront eu du mal à produire des documents acceptés comme valables...
https://scroll.in/article/885581/nation ... was-flawed

Actuellement, des citoyens indiens souvent fort pauvres (vendre tous leurs biens ne leur suffit pas à se payer un bon avocat) sont condamnés pour non-possession de la nationalité indienne, parfois sans le savoir (il s'agit parfois de migrants... d'autres Etats de l'Inde). Ceux que la police a réellement tenté d'expulser vers le Bangladesh ont été refoulés immédiatement par les douaniers bangladais. Tous sont parqués, hommes et femmes dans des centres distincts, sous un régime parfois pire que la détention (pas de promenade ni de sortie conditionnelle,...), sans possibilité claire de sortie.
Le nombre de centres augmente - jusqu'en 2014, il y en avait seulement 2, maintenant 6.
https://scroll.in/article/883936/assam- ... ng-tragedy

Dans la politique nationale plus traditionnelle, l'opposition (Congrès, Trinamool Congress) a déposé une motion de censure contre le gouvernement dès l'ouverture de la session parlementaire. Le camp gouvernemental s'affiche uni et devrait repousser la motion ce vendredi. Il y aurait 313 membres de l'alliance gouvernementale NDA sur 535 députés et certains petits partis hors alliance pourraient aussi soutenir le gouvernement. La NDA dit diriger aussi 21 Etats de l'Union Indienne.
https://www.hindustantimes.com/india-ne ... Fx1LN.html
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