Politiquemania

La base de données de la vie politique française

Les législatives dans l'Hérault

Dimanche 17 juin
A partir de 20h00
Nouveau découpage électoral et composition de l'Assemblée nationale : exprimez-vous sur les enjeux des prochaines législatives de juin 2012.

Re: Les législatives dans l'Hérault

Messagede jironi » Lun 18 Juin 2012 14:20

Ceci étant, les élections et le suffrage universel réservent toujours des surprises !

La plus grosse est venue de la 6ème où franchement, entre sa désignation contestée, les tensions du PS biterrois, je n'imaginais même pas la candidate PS présente au 2d tour! et je voyais le sortant réelu avec 70% contre le FN ... A l'arrivée, même si ce n'est qu'une victoire à l'arrachée, elle n'en est que plus belle (... ouplus rageante... c'est selon!)
jironi
 
Messages: 596
Inscription: Mer 27 Oct 2010 20:51
Localisation: ALES

Re: Les législatives dans l'Hérault

Messagede Jean-Philippe » Lun 18 Juin 2012 22:44

Je relis avec une certaine satisfaction le petit débat que j'ai eu avec Vudeloin en octobre dernier. Si je ne pensais pas que le PS serait si haut dans la circonscription de Sête (la 7e), je ne doutais pas que le PS serait largement en tête de la gauche. Le retrait d'un sortant PC a quasi toujours (sauf quand le nouveau candidat est très bien implanté comme à Vierzon) cet effet d'une chute des suffrages, ce que Vudeloin avait oublié malgré sa vaste culture politique. ;)
Jean-Philippe
Animateur du site
Animateur du site
 
Messages: 9323
Inscription: Sam 26 Sep 2009 21:11
Localisation: Mayenne

Re: Les législatives dans l'Hérault

Messagede vudeloin » Mer 20 Juin 2012 20:38

On a les satisfactions qu'on peut, remarque, Jean Philippe ! ;)

La situation du département mérite pour le moins une petite comparaison avec 2007, comme nous avons pu le faire avec le Gard.

En 2007, l'UMP triomphante avait décroché 5 des 7 sièges de député de l'Hérault, prenant Sète et Béziers et encerclant Montpellier, repoussant la gauche dans son réduit des Hauts cantons.

Le premier tour de 2007 avait consacré la primauté de l'UMP qui avait recueilli 181 802 voix sur 428 895 exprimés, soit 42,39 % des suffrages, devançant un PS peinant à rassembler 109 136 électeurs, soit 25,45 % des voix, devant un PCF doté de 33 599 voix (7,83 %) dont la moitié sur la seule 7e circonscription (celle de Sète et de l'étang de Thau), et un FN affaibli avec 26 142 voix (6,09 %), dépourvu de candidat au second tour.

Comme partout, le rapport de forces avait été corrigé au second tour où les candidats UMP avaient réuni 223 603 voix, soit 52,37 % des voix et les candidats de gauche 203 368 suffrages, soit 47,63 %.

Un écart de vingt mille voix suffisant pour avoir cinq élus contre deux.

En 2012, changement de décor.

Lors de la présidentielle, le département vote massivement (plus de 82 %) et accorde 160 931 voix (26,69 %) à François Hollande, suivi par Nicolas Sarkozy, 152 614 voix (25,31 %), Marine Le Pen, 134 343 voix (22,28 %) et Jean Luc Mélenchon, 80 036 voix (13,27 %).

Comme au premier tour des législatives 2007, le rapport de forces semble donc plus favorable à la droite et à l'extrême droite qu'à la gauche (UMP + FN 47,59 % ; PS + FdG 39,96 %), le score du Modem, légèrement inférieur à 7 % faisant la bascule.

Le second tour de l'élection présidentielle rend l'Hérault à François Hollande avec 296 422 voix (51,31 %) contre 281 240 (48,69 %) pour Nicolas Sarkozy, score légèrement inférieur à la moyenne nationale pour le vainqueur.

Le premier tour des législatives est marqué par la chute de la participation.

On ne compte plus, en effet que 440 284 suffrages exprimés, soit tout simplement 73 % du corps électoral mobilisé pour le premier tour de la présidentielle.

Dans les faits, tout parti obtenant 73 % de ses votes présidentiels peut considérer avoir réussi l'opération.

Le Front de gauche retrouve 35 788 suffrages au premier tour, soit 8,13 %.
Une performance très moyenne, avec un taux de répétition du vote présidentiel de 45 % environ, signe évident d'une difficulté à remobiliser un électorat pourtant élargi le 22 avril.
Le gain est d'un peu plus de 2 000 voix sur 2007 et de 0,30 point, autant dire stabilité ou peu s'en faut.

Le redécoupage Marleix qui a coupé en deux l'ex 7e circonscription, dernier siège PCF en 2007, a sans doute eu, entre autres conséquences, de mettre les candidats du Front de gauche, pour l'heure, dans la plus parfaite incapacité à emporter le moindre siège.

Le PS et ses alliés EELV (dans la première circonscription) ont obtenu 147 606 voix, soit 33,52 %.
Le gain est donc de 38 000 voix sur 2007, et de plus de 7 % et le niveau de mobilisation est élevé, avec plus de 90 % des voix Hollande du 22 avril.

Ce qui, pour les deux principaux partis de gauche, donne donc 41,65 % des votes le 10 juin.


L'UMP, pour sa part, connaît une performance assez médiocre avec 112 508 suffrages, soit 25,55 % des voix.

La perte s'approche de 70 000 voix au regard du scrutin 2007, et atteint 16,84 % en valeur relative.
Avec près de 74 % des voix Sarkozy du premier tour de la présidentielle, la mobilisation est pourtant tout à fait correcte et dans la moyenne du département, en fait.

Mais elle s'avère plus de quinze points inférieure à celle de l'électorat socialiste potentiel.

Le FN, enfin, se retrouve avec 84 849 voix, soit 19,27 %.
Le Rassemblement bleu marine a progressé sur 2007, en gagnant plus de 58 000 voix (moins que ce que l'UMP a perdu et la présence d'un fort score DVD dans une circonscription est peut être l'explication de ce décalage), mais ne retrouve que 63 % des électeurs de Marine Le Pen le 22 avril, en perdant quelque 50 000 dans la nature.

Cependant, ce taux de mobilisation apparente est supérieur à la moyenne nationale (les suffrages RBM représentant 55 % des suffrages présidentiels de Marine Le Pen) et démontre, s'il en était besoin, la réalité de l'activité et de l'implantation du FN dans le département, notamment autour de la famille Jamet, comme de Vouzellaud.

On aura noté que le total UMP + FN donne un ensemble de près de 200 000 voix et 44,82 % des voix.

Le différentiel entre ce bloc de droite et le bloc de gauche s'est cependant réduit à trois points, au lieu de sept et demi lors du premier tour de la présidentielle (pour 2,6 points d'avance à l'arrivée), et surtout de quinze points en 2007, où l'écart entre droite et gauche avait finalement été de quatre points et demi au second tour.

En clair, le tendanciel, c'est que le total PS + PCF + alliés de l'un comme de l'autre gagne dix points et des poussières entre deux tours...

De 41,65 % pour l'ensemble PS + Front de gauche + EELV 1ere, nous passons en effet à 52,05 % au second tour sur les neuf circonscriptions.

En voix, la gauche recueille 219 241 suffrages sur 421 236 exprimés.

L'UMP réunit 159 707 voix sur ses huit candidats et perd les cinq sièges qu'elle détenait.
Le pourcentage est de 37,91 %, en baisse de plus de quatorze points sur 2007, en particulier par la présence de trois candidatures FN.

L'une remplace le candidat UMP dans les hauts cantons, et les deux autres candidatures sont inscrites dans des triangulaires sur Béziers et Agde qui coûtent leur siège à Elie Aboud et Gilles d'Ettore.

Le FN Guillaume Vouzellaud, déjà très près de la victoire dans un canton de Béziers l'an dernier, ne perd que très peu de voix au second tour, en retrouvant 10 572 de ses 11 329 électeurs du premier tour, soit 93 %.

Même chose pour France Jamet, sur la nouvelle septième.

Elle retrouve 12 085 de ses 12 959 voix, soit 93 % aussi.

Enfin, la candidate de la cinquième circonscription obtient 19 631 suffrages.

22 299 suffrages s'étaient portés au premier tour sur les candidats du centre, DVD et FN.
Et il y avait 30 752 voix de gauche et d'extrême gauche.

Au second tour, le député PS Kléber Mesquida rassemble 31 237 voix et la candidate FN conserve donc 19 631 suffrages.

Il semble donc qu'elle n'ait guère eu de problème à retrouver l'essentiel des électeurs UMP et centristes et qu'un nombre fort limité de ceux ci aient choisi de constituer un « Front républicain ».

La difficulté de la droite est donc connue : la faiblesse de la déperdition des votes FN du premier tour constitue une nouveauté, en tout cas dans ce département, et coûte clairement à l'UMP les deux sièges mis en jeu en triangulaires qu'elle pouvait conserver dans une autre configuration.

Mais elle se double de cette désaffection des électeurs, entretenue depuis 2007 et qui a renforcé et le vote FN et l'abstention légitimiste.

Parce que, si la gauche s'en sort très bien avec neuf élus sur neuf, elle ne rassemble au second tour de ces législatives que moins de 30 % du corps électoral, un pourcentage très proche de celui avec lequel elle perdit les législatives 2007...
Et elle passe de 2 à 9 sièges en gagnant 0,74 point sur le score Hollande de la présidentielle et avec 77 000 électeurs de moins au second tour...
vudeloin
 
Messages: 8288
Inscription: Mer 5 Jan 2011 11:39
Avertissements: 3

Précédente

Retourner vers Elections législatives de 2012

Vidéos

Découvrez notre sélection de vidéos en lien avec l'actualité.

Voir toutes les vidéos

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 5 invités