de Jean-Philippe » Mar 1 Nov 2011 20:33
Avant de faire des analyses détaillées de chaque circonscription, il serait préférable de commencer par une présentation générale du département.
L'Isère gagne un 10e siège, alors que 6 circonscriptions sont inchangées (ou si peu).
Certaines circonscriptions ayant été pourvues au 1e tour en 2007, je donne pour indication dans les cantons qui changent de circonscription (en m'appuyant sur [urlhttp://www.geoclip.fr/danseuse/carto.php?lang=fr]le site Géoclip[/url]:
la couleur politique du conseiller général
le score de Sarkozy (S),
celui de la droite, FN compris, (D) au 1e tour des législatives, en ajoutant le score du second tour s'il y a lieu (après le « puis »)
le rapport gauche/liste de la majorité présidentielle+DVD aux européennes (E) et au 2e tour des régionales (R)
La 1e est inchangée avec les cantons de Grenoble I, Grenoble II, Grenoble IV, Meylan et Saint-Ismier.
La députée Geneviève Fioraso (58 ans en 2012) a écrasé Carignon avec 63,03% alors que la gauche n'atteignait que 43,04% au 1e tour. Sa réélection en 2012 dans cet ex fief de droite devrait se faire avec un score moindre (pas d'effet anti Carignon), mais elle ne devrait pas être trop inquiétée vu le contexte national. De plus, les cantons 2 et 4 ont basculé vers le PS en 2008, alors que le 1e est détenu par EELV et les deux autres par la droite qui y reste très haute (plus de 40% au 2e tour des régionales).
La 2e est quasi inchangée avec les cantons d'Échirolles-Est, Échirolles-Ouest, Eybens, Saint-Martin-d'Hères-Nord, Saint-Martin-d'Hères-Sud, Vizille. Elle ne perd qu'une partie de la petite commune montagneuse de Chamrousse qui était dans le canton de Vizille, l'autre partie se situant dans celui de Domène.
Le sortant PS Michel Issindou (60 ans en 2012) avait profité de la division du PC en 2007 pour ravir cette circonscription (l'une des plus favorables à la gauche en France en 1993) avec 60,33% face à l'UMP, alors que les 2 candidats PC avaient rassemblé 23,91%, contre 22,67 pour le PS.
A 60 ans, le maire de Gières devrait être candidat à un nouveau mandat.
La 3e est inchangée avec les cantons de Fontaine-Sassenage, Grenoble-3, Grenoble-5 et Grenoble-6.
Michel Destot (68 ans en 2012) a été facilement réélu avec 61,95%. Il pourrait se retirer après 5 mandats ininterrompus. Le siège n'aura aucun problème pour rester à gauche et pourrait être laisser à EELV (malgré les mauvaises relations locales).
La 4e est inchangée avec les cantons de Bourg-d'Oisans, Clelles, Corps, Fontaine-Seyssinet, Mens, Monestier-de-Clermont, La Mure, Valbonnais, Vif et Villard-de-Lans.
Marie-Noëlle Battistel, élue avec 58,38% en juin 2010, devrait facilement être réélue dans ce fief de gauche.
La 5e est quasi inchangée avec les cantons d'Allevard, Domène, Goncelin, Saint-Egrève, Saint-Geoirs-en-Valdaine, Saint-Laurent-du-Pont, Le Touvet. Elle ne gagne que la part de la commune de Chamrousse.
François Brottes, élu depuis 1997, devrait facilement être réélu s'il se représente à 56 ans. En 2007, le score était de 53,36%.
La 6e conserve les cantons de Bourgoin-Jallieu-Nord, Crémieu, Morestel, et Pont-de-Chéruy, et perd ceux de Pont-de-Beauvoisin (EELV, 58,7 (S), 54,7 puis 57,7, 42,5/27,7+6,5 (E), 48,8/30,3 (R)) et La Tour-du-Pin (PS, 58,5 (S), 58,2 puis 58,1, 44,1/26,7+6,4 (E), 48,9/30,3 (R)) au profit de la 10e.
Alain Moyne-Bressand, 67 ans en 2012, pourrait se représenter. En 2007, alors qu'il est élu depuis 1986, il a été réélu avec 59,81%. Les deux cantons qui vont dans la 10e sont un peu moins à droite que les autres, ce qui favorise la droite dans cette circonscription qui compte 3 conseillers généraux UMP sur 4.
La 7e conserve les cantons de La Côte-Saint-André, Grand-Lemps, Roybon, Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, Saint-Jean-de-Bournay, Virieu, perd Bourgoin-Jallieu-Sud (PS, 61,2 (S), 61,4 (D), 44,1/26,4+6,3 (E), 49/33,6 (R)), l'Isle-d'Abeau (PS, 46 (S), 43,6 (D), 56,3/17,6+4 (E), 62,7/21,1 (R)) et La Verpillière (DVG, 57,6 (S), 59,2 (D), 45,1/23,8+7,8 (E), 49,7/31 (R)) au profit de la 10e, mais gagne le canton de Beaurepaire (PS, 55,4 (S), 50,4 (D) puis 52,3, 46,9/23,6+6,7 (E), 53,8/27,4 (R)) et la partie sud du canton de Roussillon (PC, 51,8 (S), 48,3 puis 49,1, 49,2/22,6+6,6 (E), 55,8/26,4 (R)), pris à la 8e.
Georges Colombier, autre sortant UMP depuis 1986, qui se retire à 72 ans, a été réélu avec 52,24% au 1e tour face à une gauche qui peinait à dépasser les 30% (la droite totalisant environ 59% avec le FN). Les 3 cantons penchent plus à gauche que le reste de la circonscription, ce qui facilitera l'élection d'un député de droite, mais les cantons gagnés sont eux plus à gauche. Au final, le solde est à peu près neutre.
Je pense donc que la droite gardera la circonscription restera à droite, mais au second tour et avec moins de 55%.
La 8e conserve les cantons d'Heyrieux, Vienne Nord et Vienne Sud, mais perd celui de Beaurepaire (PS) et 12 des 21 communes du canton de Roussillon (PC) (celles les plus au sud), dont le chef-lieu, parties dans la 7e.
Jacques Remiller, 71 ans en 2012, devrait se retirer après 2 mandats. Le maire UMP de Vienne a été réélu avec 53,51%. La réduction de la circonscription profite plutôt à la droite, mais les 3 cantons sont désormais PS (Heyrieux et Vienne Sud ont été gagnés par le PS en 2011 alors qu'ils étaient à droite depuis 1985) et que Vienne n'a été conservée que de 82 voix en 2008 (en triangulaire).
Je mise donc sur le basculement du siège.
La 9e est inchangée et se compose des cantons de Pont-en-Royans, Rives, Saint-Marcellin, Tullins, Vinay, Voiron. Le siège est vacant suite à l'élection de Vallini, élu en 1997, au Sénat.
Vallini ayant été réélu avec 59,73% face à l'UMP Fabien de Sans Nicolas (ex n°1 des Jeunes UMP), le siège devrait rester facilement à gauche.
La nouvelle 10e est créée à partir des 6e et 7e circonscriptions qui apportent respectivement les cantons de Pont-de-Beauvoisin (EELV) et La Tour-du-Pin (PS) venant de la 6e et Bourgoin-Jallieu-Sud (PS), l'Isle-d'Abeau (PS) et La Verpillière (DVG).
Vu les résultats aux élections indiqués plus haut, c'est la gauche qui est favorite grâce à ses positions dans les villes principales et les 5 sièges de conseillers généraux. EELV pourrait bénéficier d'un accord avec le PS.
Au final, la gauche devrait conserver facilement ses 6 sièges (avec une petite incertitude dans la 1e quand même), conquérir celui de Vienne et le nouveau, soit un nouveau rapport de 8 contre 2.