de vudeloin » Mer 28 Sep 2011 12:25
L’examen des résultats ne peut pas se contenter de relever comment les voix ont pu évoluer entre 2001 et 2011, en termes bruts de décoffrage.
On m’a suffisamment reproché de n’aligner que des listes de chiffres plus ou moins précis pour que je me permette, un petit peu pour le coup, d’apporter un éclairage ( même si je revendique le droit à l’erreur ) sur ce résultat.
Premier aspect : la droite a effectivement reculé dans le Nord et ce recul affecte surtout la liste officielle de l’UMP ( la liste Legendre ) qui n’obtient même pas 10 % des suffrages exprimés et semble porter comme une tunique de Nessus d’avoir été assimilée à la liste de Sarkozy, de Daubresse, Decocq, Gérard et consorts.
Legendre, dissident en 2001, avait obtenu 682 suffrages et 1 élu ( lui-même ).
Cette fois ci, investi candidat officiel, il ne réunit que 539 suffrages, soit 143 de moins, ou une « décote « dépassant donc les 20 %.
Entre nous soit dit, SALVAT, j’avais sous estimé le fait qu’en gros, Legendre ne rassemblerait que les électeurs de l’UMP officiellement sarkozyste de Lille et agglo’, et ceux du Cambrésis…
Et rien de plus !
Passons à la liste Turk, affaiblie par le départ de Poyart et Masclet avec Lecerf et Létard, mais aussi par la réduction de l’influence de la droite dans la Flandre maritime comme dans la Flandre intérieure, celle des Monts, des wateringues, des moulins et de la fleur de lin…
Score 2001 : 704 voix
Score 2011 : 577 voix.
Perte nette : 127 suffrages, soit plus de 15 %, une décote que j’avais sous estimée, là encore, SALVAT et qui montre, sans doute l’impact du transfert des votes de l’Avesnois et du Douaisis, avec Poyart et Masclet en direction de la liste Lecerf Létard.
La liste Lecerf Létard, maintenant.
D’officielle en 2001, cette liste est devenue dissidente en 2011 et d’autant plus hétérodoxe qu’elle réunissait un UMP sortant, venu du RPR, avec une candidate Borlooiste, par ailleurs ouverte sur certaines questions sociales.
N’oublions pas qu’ancienne basketteuse et assistante sociale, Valérie Létard présente le profil assez typique de la candidate d’essence démo chrétienne nordiste qui a, souvent, « fonctionné « .
Résultat 2001 : 902 voix
Résultat 2011 : 1 022 voix, soit un gain de 120 voix tout de même dans un contexte de réduction globale de l’influence de la droite.
Transfert des votes Poyart et Masclet ?
Sans doute, d’où le malheur de Sylvie Desmarescaux, et le bonheur de Valérie Létard, 9e élue du département au second partage.
Rejet de la liste officielle de l’UMP plus fort encore que prévu ?
Probable, vu ce que nous avons vu plus haut.
Et peut être une autre explication que nous donnerons plus bas.
Bref, un très bon résultat pour le critique rapporteur de la loi pénitentiaire mais trompeur puisque les trois listes principales de la droite sont passées de 2 288 à 2 138 suffrages, soit une perte sèche de 150 suffrages, décote inférieure globalement à 10 points ( SALVAT, tu rigoles ? ) mais…
Mais voilà , la liste Donnay de 2001 faisait 198 là où la liste Legrand peine à faire 118, soit 80 de moins et la liste Wilmotte est passée de 102 à 57 voix, soit 45 de moins.
Et je mets de côté 36 votes DVD et 20 voix « Contribuables associés «.
150 + 125 = 275 et là , la décote atteint et dépasse 10 %...
Le Valenciennois et la Flandre française hors agglo’ de Lille n’ont pas suivi Legrand et Lazaro, et Wilmotte se retrouve confiné dans son réduit hautmontois.
Alors, le FN Ã 141 et le PDF Ã 15, soit 156 votes au lieu de 107, cela pose question.
Surtout quand on se souvient qu’il n’y a pas trop, sur le papier, d’élus de ces partis dans les conseils municipaux des communes importantes et juste une petite dizaine de conseillers régionaux.
Et même moins d’élus dans les conseils municipaux qu’en 2001, comme nous l’avions vu sur Lille, Roubaix et Tourcoing.
Cela veut dire que le discours lepéniste n’est pas sans influence dans certaines parties du département et singulièrement dans les cantons ruraux.
Moins 45 pour Wilmotte et plus 47 pour l’extrême droite ( surtout le FN passant de 79 à 141 voix ) ?
Possible…
Parlons un peu de la gauche, maintenant.
Bon, soyons clairs, le fait qu’elle arrive en tête, avec la majorité des suffrages, était prévisible.
Nous avions marqué, lors de nos échanges sur le fil, notamment en commençant à compter les points, indiquant en particulier que la situation des communes importantes marquait un sensible fléchissement des forces de la droite.
Toute la question était, ensuite celle de la distribution des votes.
Nicolas de Desvres nous a dit sa surprise de voir le Front de Gauche réaliser le score qu’il a atteint.
A la vérité, pour moi, la première surprise est le score finalement réduit de la liste PS à « seulement « 2 100 voix.
Je ne dis pas cela pour énerver notre ami arrageois exilé pour raisons professionnelles à Lille ( j’ai nommé Robespierre ), mais lui-même nous avait dit qu’un score de 2 000 voix n’était pas un bon résultat et qu’un score supérieur à 2 300 voix serait un grand succès.
Au départ, si on additionne les voix 2001 de la liste PS – Verts, de la liste PRG et de la liste MDC, on arrive à 1 934 suffrages.
Je mets volontairement de côté les 63 voix de la liste LO, puisque ces voix étaient aussi liées ( pour ceux qui l’auraient oublié ) à la présence d’élus LO dans la Région à l’époque.
Le gain de la liste PS est donc de 166 suffrages, environ 8 % de mieux que les listes rassemblées.
C’est donc un résultat disons mitigé, même s’il ne faut pas cracher sur une victoire qui donne tout de même à la liste une influence plus de deux fois supérieure à la première liste de droite.
Le 5e élu de la liste est d’ailleurs le 11e élu du département ( même s’il s’en faut d’une voix ) et le 6e siège, un temps caressé aux dépens de la droite ou du PCF, s’est avéré trop éloigné au décompte final.
Le Front de Gauche a surpris, en obtenant 842 suffrages, alors même que la combinaison Renar – Demessine avait réalisé 797 voix en 2001.
45 voix de mieux et 2 élus comme avant !
Surprise, peut être, mais trouvant son origine dans le ralliement d’élus PG, sans doute, comme dans une campagne de terrain d’une grande efficacité, débordant l’influence normale du PCF et de la gauche même.
Mezzo voce, une source locale m’avait indiqué que la liste du Front de Gauche tablait sur un nombre de voix quasi identique à celui obtenu en 2001 à la fin de la semaine précédant le scrutin.
Le résultat a donc été au dessus, permettant d’ailleurs à la liste Front de Gauche de dépasser largement deux des trois listes de droite, à commencer par la liste officielle UMP.
Et la dissidence d’Ivan Renar ne semble donc pas avoir affecté profondément le score atteint.
Tout simplement, voyez vous, mes chers amis, parce que je pense que la liste Renar a plus privé le PS du soutien de quelques grands électeurs qu’amoindri l’influence du PCF et de ses alliés.
Les 162 voix d’Ivan Renar, c’est la vingtaine de votes de Dunkerque, vingt voix sur Fourmies, dix ailleurs qui auraient pu aller sur la liste PCF – Front de Gauche, et, pour le reste, ce sont des voix DVG perdues par la liste PS, notamment sur Villeneuve d’Ascq où, par un détour de l’histoire assez cocasse, Gérard Caudron a rendu service, 34 ans après, à son adversaire de gauche des municipales de 1977.
Et pour finir là -dessus, je pense aussi qu’une partie du score de la liste Lecerf Létard provient du vote des électeurs Modem issus des majorités municipales à direction socialiste qui ont préféré cette option au soutien direct à la liste constituée autour du PS où, quoiqu’il puisse se produire, René Vandierendonck était élu Sénateur…