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Les sénatoriales en Nouvelle-Calédonie

Forum de discussion dédié aux élections sénatoriales de septembre 2011 et au renouvellement pour la première fois d'une moitié du Sénat français.

Les sénatoriales en Nouvelle-Calédonie

Messagede Auguste » Mar 11 Jan 2011 10:51

La Nouvelle-Calédonie est représentée au Sénat depuis 1992 par Simon Loueckhote (UMP, ex RPR). Depuis 1958, elle a toujours élu un représentant de droite.

Scrutin de 2001 :
Inscrits : 484
Votants : 481 au 1er tour
Exprimés : 475 au 1er tour

Simon Loueckhote (RPR) : 250 voix, élu au 1er tour
Marie-Claude Tjibaou (FLNKS) : 174 voix
Jean-Pierre Aïfa-Taïeb (DVD) : 51 voix

La Nouvelle-Calédonie élira pour la première fois deux sénateurs en 2011, dans un contexte marqué par une recomposition globale du paysage politique depuis quelques années, tant chez les loyalistes que chez les indépendantistes. Le décès en décembre dernier de l'ancien homme fort du Caillou, Jacques Lafleur, laisse la place nette au député UMP Pierre Frogier pour devenir le leader de la droite locale. La vie politique locale est également dominée par l'horizon du référendum d'auodétermination prévu pour 2014.

Le Congrès, présidé par Harold Martin (Avenir Ensemble) est contrôlé par une majorité hétéroclite de 31 élus loyalistes, formée :
- du Rassemblement-UMP de Pierre Frogier (10 élus) ;
- de Calédonie Ensemble (10 élus), mouvement de Philippe Gomès, président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ;
- d'Avenir Ensemble-LMD (5 élus), alliance de deux partis issus de scissions d'avec l’ancien RPCR. Avenir Ensemble fut fondé en 2004 par Didier Leroux en opposition à Jacques Lafleur tandis que le LMD (Mouvement de la diversité) de Simon Loueckhote fut créé en 2008 pour promouvoir une société calédonienne multiculturelle dans la République. Didier Leroux a depuis été exclu d’Avenir ensemble ;
- du Rassemblement pour la Calédonie (ex RPCR, 2 élus) ;
- du MoDem (1 élu)

L'opposition indépendantiste (23 élus) est tout aussi hétérogène :
- FLNKS – Union calédonienne (12 élus) ;
- Union nationale pour l’indépendance (7 élus) ;
- Parti travailliste (3 élus) ;
- Libération kanak socialiste (1 élu)

Le Gouvernement compte 11 membres:
-7 « Rassemblement républicain » (3 Calédonie Ensemble, 3 Rassemblement-UMP et 1 LMD) ;
-3 FLNKS-UC
-1 UNI
Président : Philippe Gomès (Calédonie Ensemble)
Vice-Président : Pierre Ngaiohni (FLNKS-UC)

L'UMP est assurée de conserver son siège et visera le second avec néanmoins moins de certitude, compte tenu des inimités entre leaders des mouvements loyalistes. Le Président du Gouvernement, Philippe Gomès a été mis en examen début 2010 pour abus de biens sociaux et prise illégale d’intérêts. Gomès est en conflit avec Harold Martin. De son côté, Pierre Frogier, en tant que leader du principal parti anti-indépendantiste veut garder le leadership sur l’ensemble du camp loyaliste même si un « pacte de stabilité » avait été conclu en 2009 avant les élections provinciales pour répartir le contrôle des institutions entre les formations

En revanche, le sort de Simon Loueckhote, le sortant, paraît déjà réglé si l'on en croit cet article :

"Les élections sénatoriales auront lieu en septembre 2011. Il y a assez peu de chances que Simon Loueckhote conserve le fauteuil qu’il avait obtenu à l’époque où Jacques Lafleur était le grand patron du RPCR. Il n’est plus membre de cette formation. Or il ne s’agit pas d’une élection au suffrage universel direct. Les sénateurs sont élus par un corps de grands électeurs composé de conseillers provinciaux, des parlementaires et de représentants des communes.
La grande nouveauté de 2011 est que la Calédonie comptera non plus un seul, mais deux sénateurs. Au moins l’un d’eux sera forcément RUMP. C’est le parti qui compte le plus d’élus.
Pour le second, la question est plus incertaine et dépendra des rapprochements et ententes entre les différentes formations. Si la lune de miel entre le Rassemblement et le parti de Charles Pidjot continue, il n’est pas impossible qu’un indépendantiste accède au Palais du Luxembourg sous la bannière UC."
http://www.lnc.nc/pays/societe/231187-q ... 2011-.html

A suivre avec intérêt donc.
Auguste
 
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Re: Les sénatoriales en Nouvelle-Calédonie

Messagede vudeloin » Mer 19 Jan 2011 02:51

La vérité des faits amène à dire que c'est un peu la bouteille à l'encre, ce territoire qu'on surnomma le Caillou et que certains voudraient pouvoir appeler Kanaky.

Sur le papier, les forces de droite et du centre sont en tête dans le collège électoral des délégués municipaux.
J'ai, dans mes estimations, 269 voix à droite et au centre, dont 166 pour l'UMP et 47 pour Avenir ensemble, mouvement proche du centre et qui était piloté par le délégué de Bayrou sur place.
Le camp de la majorité comprend aussi 8 votes de la liste Loueckhote des élections municipales de Nouméa, en dissidence de l'UMP, ce qui condamne pratiquement le sortant quoiqu'il arrive.

Du côté des indépendantistes, on compte 187 voix, pour l'essentiel au sein du FLNKS, mouvement soumis cependant à des forces centrifuges et concurrencé par d'autres mouvements, comme le Parti travailliste, ou encore la LKS, la Ligue Kanake Socialiste de Nidosh Naisseline, élu historique de l'île de Maré dans les Loyauté.

les voix UMP proviennent, comme depuis longtemps sur le Caillou, dans la région Sud et notamment Nouméa, Le Mont Dore et Dumbéa.
On se rappelera que la partie Nord du Caillou, les îles Belep et Loyauté sont, elles, pour leur part plus marquées en faveur des courants indépendantistes.
>Sur le papier, deux sièges à droite ou au centre, mais qui ?
vudeloin
 
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Re: Les sénatoriales en Nouvelle-Calédonie

Messagede vudeloin » Mer 19 Jan 2011 03:00

On peut cependant se demander si les tensions internes à la droite caldoche ne risquent pas de créer la surprise...
Après tout, les divisions entre les deux Gaston ( Flosse et Tong Sang ) en Polynésie ont alimenté la chronique et conduit au résultat surréaliste de l'alliance entre les autonomistes d'Oscar Temaru et Flosse avec, à la clé, les deux sièges de sénateur...
UN scénario de cette nature est il possible sur le Caillou où l'héritage de Jean Leques et de Jacques Lafleur semble âprement disputé ?
vudeloin
 
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Re: Les sénatoriales en Nouvelle-Calédonie

Messagede maxxx » Mer 19 Jan 2011 12:17

D'ailleurs à ce propos, je constate que Flosse (qui n'est pas le sénateur le plus assidu - bon, il a l'excuse de la distance) a voté la confiance au nouveau gouvernement Fillon...
Encore un DVD qui s'est certes allié à Temaru (le deuxième sénateur siégeant avec le PS) mais qui sera probablement très courtisé si le Sénat se joue à quelques voix...
maxxx
 
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Re: Les sénatoriales en Nouvelle-Calédonie

Messagede vudeloin » Mer 19 Jan 2011 15:37

Maxxx, je ne sais pas quel âge tu as mais comme je dois être terriblement plus vieux que toi, il vaut mieux que je t’affranchisse tout de suite.

Gaston Flosse a été, pendant un certain nombre d’années, le maître incontesté de la Polynésie Française.

Grand ami de Chirac, maire de Pirae, il avait été commandité dans les années 70 pour partir à la reconquête de positions que la droite avait un peu perdues, avec le dangereux glissement vers la gauche du député Francis Sanford qui était passé, entre 67 et 73, du groupe des Républicains indépendants ( avec Giscard ) au groupe Progrès et Démocratie Moderne ( avec Duhamel ) puis au groupe des Réformateurs ( avec Servan Schreiber ).

La Polynésie s’est mise à élire deux députés en 1978 et grâce au poids particulier du chef lieu, Papeete, et à l’état du corps électoral d’alors, Gaston Flosse fut élu député tandis qu’un député UDF était élu pour l’autre siège.

Le siège de Gaston Flosse a été occupé par l’intéressé de 78 à 82 puis de 93 à 97.
En 1986, Gaston Flosse fut élu député mais devenant rapidement Ministre ( de l’Outre Mer bien sûr ), il laissa son siège à son suppléant.

Maintes fois Président de l’Assemblée territoriale, il a aussi laissé un impérissable souvenir dans cette fonction, notamment en provoquant l’activité des services de contrôle de légalité et de certification des comptes publics.

Pour donner une idée, alors qu’il était Président de Polynésie, à la fin des années 1990, Gaston Flosse employait 400 personnes pour son cabinet.
Eu égard à la population du territoire, cela aurait signifié que Jacques Chirac eût fait travailler 5 000 personnes pour son seul compte à l’Hôtel de Ville.

Gaston Flosse a été parlementaire à l’Assemblée Nationale comme au Sénat, où il est souvenu intervenu sur l’Outre Mer et, singulièrement sur la loi relative à l’évolution de la Polynésie.

Il avait ainsi, mais sans succès, sollicité la possibilité de confier des activités de jeu de hasard et de paris à la seule surveillance des autorités locales.

Compte tenu de ses multiples problèmes avec la justice, Gaston Flosse a vu son étoile pâlir au sein de la droite locale.

Après avoir tenté d’imposer son gendre à la tête du pays, il a fini par se retrouver hors jeu, l’UMP finissant par lui préférer des candidats disons plus présentables comme Gaston Tong Sang, élu de Bora Bora, ou encore Bruno Sandras.

En 2008, lors des sénatoriales, Gaston Flosse a toutefois commis ce qui est vite apparu comme irréparable aux yeux de l’UMP nationale.

Il a pactisé avec son ennemi de toujours, Oscar Temaru, le leader du Tavini Huiraatira ( Serviteurs du Peuple ), le principal mouvement indépendantiste.

C’est que l’évolution politique du territoire en avait surpris plus d’un.

Alors que Flosse avait obtenu une loi électorale sur mesure pour désigner les membres de l’Assemblée territoriale, la première expérience mise en œuvre conduisit, à la surprise générale, au succès des indépendantistes et à l’élection d’Oscar Temaru !

Le problème, dans l’affaire, c’est que l’alliance des élus indépendantistes et des élus tenus par Flosse fit le compte au Sénat où furent élus le jeune avocat Richard Tuheiava ( il est d’ailleurs le benjamin de l’Assemblée ) et Gaston Flosse…

Le problème, c’est que Flosse n’en a pas fini avec ses problèmes judiciaires et qu’il passe beaucoup de temps sur place entre convocations devant le juge, rencontres avec ses avocats et, parfois, mise en détention préventive.

Totalement lâché par l’UMP, il ne prend donc pas part à la plupart des scrutins au Sénat.

Ce n’est d’ailleurs pas sans étonnement que les observateurs de la vie sénatoriale ont constaté qu’il avait exprimé un vote positif sur le projet de loi relatif à la réforme des collectivités territoriales, projet de loi intéressant d’assez loin la Polynésie Française et pour lequel il n’est strictement jamais intervenu.

Sa dernière intervention en séance date en effet du 14 octobre 2009…

Doit on envisager son invalidation, compte tenu de certains de ses soucis ?

A dire vrai, je ne sais pas trop.

Si Flosse était invalidé, une nouvelle élection serait organisée et pourrait conduire à constater le même rapport de forces que celui observé en 2008.
Sauf que, cette fois ci, le second sénateur pourrait lui aussi provenir du Tavini et non du Tahoeraa Huiraatira de Gaston Flosse et manquer à la majorité au moment décisif…
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Re: Les sénatoriales en Nouvelle-Calédonie

Messagede Zimmer » Mar 26 Avr 2011 22:26

D'après un article mis en ligne aujourd'hui sur le site internet des Nouvelles Calédoniennes, le président du Rassemblement UMP, député et président de l'Assemblée de la province Sud, Pierre Frogier, sera vraisemblablement candidat.

Toujours selon cet article, même s'il n'a aucune chance d'obtenir un seul des deux sièges à pourvoir, le mouvement Calédonie Ensemble de Philippe Gomès devrait être présent lui aussi, pour contrer une possible alliance entre le RUMP et le FLNKS-Union Calédonienne.
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Re: Les sénatoriales en Nouvelle-Calédonie

Messagede vudeloin » Mer 27 Avr 2011 00:27

Une alliance ou un partage des sièges ?
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Re: Les sénatoriales en Nouvelle-Calédonie

Messagede Zimmer » Mer 27 Avr 2011 20:46

vudeloin a écrit:Une alliance ou un partage des sièges ?


Tu fais bien de faire cette remarque. Il faut sans doute davantage parler d'"entente" possible que d'alliance.
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Re: Les sénatoriales en Nouvelle-Calédonie

Messagede Jean-Philippe » Mer 27 Avr 2011 21:16

La situation serait un peu la même qu'en Polynésie lors des municipales de 2008. Par contre, j'ai du mal à voir contre qui se ferait cette entente entre UMP et FLNKS.
Si ce dernier parti gagne un siège, le nouvel élu serait logiquement favorable à la gauche.
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Re: Les sénatoriales en Nouvelle-Calédonie

Messagede vudeloin » Mer 27 Avr 2011 22:44

Pourquoi une telle entente ?
Tout simplement pour assurer la primauté de l'UMP dans le camp caldoche, et de l'Union Calédonienne dans le camp kanak...
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