http://www.rfi.fr/ameriques/20170714-sc ... -president
Le 14 juillet, ils ont été condamnés à 18 mois de prison pour blanchiment :
https://www.rts.ch/info/monde/8777559-l ... iment.html
Le plus intéressant, c'est que l'arrestation et la condamnation du couple Humala, ainsi que les enquêtes et les poursuites contre ses prédécesseurs ou les parents de ces derniers, sont directement liés au scandale qui secoue la vie politique brésilienne, l'affaire Petrobras et ses ramifications :
L’un des hommes clés de l’affaire « Lava Jato », Marcelo Odebrecht, patron du groupe de BTP du même nom, a confirmé en mai dernier avoir donné l’ordre d’effectuer un paiement de 3 millions de dollars en direction d’Ollanta Humala, à la demande de l’entourage du président Lula da Silva, pour soutenir sa campagne présidentielle de 2011. Ce paiement avait été révélé par un autre dirigeant d’Odebrecht, Jorge Barata, qui a précisé les circonstances de la remise d’une partie des fonds, en espèces, à Nadine Heredia.
Mais le parquet péruvien a aussi délivré, en février, un mandat d’arrêt contre l’ancien président Alejandro Toledo (2001-2006) soupçonné d’avoir demandé 35 millions de dollars aux dirigeants d’Odebrecht pour l’attribution du marché de la route « inter-océanique » qui relie le Pérou et le Brésil. Une somme finalement réduite à 20 millions de dollars qui a été dirigée, sous forme de paiements échelonnés – entre 2006 et 2010 – vers deux sociétés offshore d’un proche du président Toledo, Josef Maiman. Somme qui a ensuite atterri pour partie entre les mains d’entités sous le contrôle de l’ancien président, lui permettant d’acheter une maison pour 3,7 millions de dollars, et des locaux de bureaux pour 882 000 dollars. Réfugié aux États-Unis, où il est apparu publiquement à deux reprises, l’ancien président Toledo a envoyé un message de soutien à Ollanta Humala et sa femme dénonçant « l’injustice » et la « politisation » de la procédure qui les a conduits en prison. De son côté, l’écrivain Mario Vargas Llosa a dit ne pas être sûr que l’ancien président Humala soit coupable, tout en jugeant positif que, « pour la première fois », la situation des « ex-présidents » montre que le Pérou « ne fait plus d’exceptions ». « Je crois que si les présidents sont jugés, ils doivent être jugés proprement », a averti le prix Nobel de littérature.
Selon le site d’investigation péruvien IDL Reporteros, le groupe de BTP brésilien Odebrecht a obtenu de l’État péruvien l’attribution de 24 projets (15 grands travaux et 9 concessions) depuis 2001, pour un total de 9,2 milliards d’euros. En seize ans, la somme des surcoûts occasionnés en partie par la corruption atteindrait 1,2 milliard d’euros. Le 15 mai, lors de sa déposition mise en ligne dans son intégralité ici, Marcelo Odebrecht a indiqué savoir « avec certitude » que son groupe avait « appuyé les principaux candidats à toutes les élections ». À savoir Keiko Fujimori, la fille de l’ancien président, candidate en 2006 et 2011. Et aussi « probablement » le parti de l’ex-président Alan GarcÃa (2006- 2011), l’APRA, et sa candidate en 2011, Mercedes Aráoz Fernández – qui a finalement renoncé à se présenter. Sans toutefois donner plus de détail. Les enquêteurs ont retrouvé dans l’agenda d’Odebrecht une note ambiguë concernant le mégaprojet d’Olmos, attribué au groupe brésilien en 2010, et visant à l’irrigation du côté pacifique de la cordillère avec l'eau d'un fleuve amazonien. « AG – comme Alan GarcÃa – sur Olmos. Gérer les délais ; rencontre personnelle. Disponibilité maximum : 1 million ». Convoqué à ce sujet le 17 juillet par le parquet, l’ancien président GarcÃa ne s’est pas présenté.
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