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la vie politique italienne

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Re: la vie politique italienne

Messagede spinto » Mar 30 Mai 2017 20:53

ploumploum a écrit:Vers des élections anticipées à l'automne.

Les 3 principales forces politiques du pays (PD, FI et M5E) seraient d'accord pour l'adoption d'un projet de loi électorale qualifié de " proche du système allemand" : moitié uninominal majoritaire, moitié proportionnelle.
En réalité, le Rosatellum (du nom du président du groupe PD à la Chambre : Ettore Rosato) s'apparenterait plus au système en vigueur en Hongrie puisque la taille du Parlement italien est limitée constitutionnellement contrairement au Bundestag.


Surtout, autre différence de taille avec le système allemand, de ce que je comprend, la moitié proportionnelle ne viendrait pas corriger la part majoritaire mais serait, comme pour le Mattarellum en vigueur de 1993 à 2006, une répartition distincte et en stricte application proportionnelle des résultats.
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Re: la vie politique italienne

Messagede Pullo » Mer 31 Mai 2017 17:55

Effectivement, le Rosatellum est une variante plus proportionnaliste du Mattarellum. Dans le Rosatellum, il a une quasi parité entre la part majoritaire et la partie​ proportionnelle. Dans le Mattarellum, les députés élus à la proportionnelle représentaient un tiers des sièges, si mes souvenirs sont bons...
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Re: la vie politique italienne

Messagede spinto » Jeu 1 Juin 2017 13:10

Pullo a écrit:Effectivement, le Rosatellum est une variante plus proportionnaliste du Mattarellum. Dans le Rosatellum, il a une quasi parité entre la part majoritaire et la partie​ proportionnelle. Dans le Mattarellum, les députés élus à la proportionnelle représentaient un tiers des sièges, si mes souvenirs sont bons...


Un quart ;)


Pour le Rosatellum, autre précision, qui sera à confirmer car tout cela n'est qu'à l'état de projet, la part proportionnelle de l'élection se tiendrait dans le cadre de circonscriptions de taille restreinte (moins de 10 élus) et avec tête de liste bloquée. L'objectif pour les partis est bien sur de garder au maximum la main sur les élus à la proportionnelle.
Ce point (qui est repris de l'Italicum et marque, pour le coup, une rupture avec la Mattarellum*) est toutefois surtout souhaité par M. Renzi et ne fait pas consensus en l'état au sein des autres partis.
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Re: la vie politique italienne

Messagede Eco92 » Ven 9 Juin 2017 23:18

La réforme électorale a finalement capoté, de manière inattendue et sur un sujet que personne n'a vu venir. Un amendement visant à ce que la nouvelle loi soir appliquée à la région du Trentin-Haut-Adige, qui a un statut particulier à ce jour, avait été proposé et rejeté en bureau par le PD, le M5S, Forza Italia et la Ligue du Nord. Ces partis étant les quatre plus grands, l'amendement n'avait aucune chance de passer.

Seulement à l'heure du vote, à bulletin secret, une erreur a eu lieu et pendant quelques secondes le vote de certains députés est apparu, principalement M5S, indiquant qu'un grand nombre avait voté pour l'amendement, contre l'avis du parti. Et l'amendement a été adopté par 270 voix contre 256, le M5S a été pris en flagrant délit de double discours mais le parti souligne qu'il a fallu que 59 autres voix manquent à leur parole pour que le texte soit adopté.

Résultat, très fâché, l'assemblée a décidé que la réforme électorale était abandonnée. Constatant cela, Matteo Renzi n'a plus pu que déclarer « Il est clair qu’avec ce Parlement, il n’y a pas d’espace pour une réforme électorale ». Fermez le ban (d'une manière un peu grotesque, tout de même).

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/06/09/en-italie-la-reforme-de-la-loi-electorale-s-effondre-apres-un-cafouillage-technique_5141242_3214.html
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Re: la vie politique italienne

Messagede PhB » Sam 10 Juin 2017 07:23

Un vote électronique n'est pas secret.
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Re: la vie politique italienne

Messagede ploumploum » Sam 10 Juin 2017 10:34

PhB a écrit:Un vote électronique n'est pas secret.


IL semble que le Parlement permette de maintenir le secret sur certains votes électroniques. C'est cequi était prévu mais apparemment il y a eu bug...

Ah l'Italie, il manque toujours un truc. L'entente était trop parfaite pour être vraie...

Reste savoir la raison d'un tel résultat (qui n'est pas sans rappeler celui à la présidentielle de 2013 : Prodi devait être élu au 4ème tour---> ça a fini en un fiasco retentissant avec la "disparition" d'une centaine de voix...)
Volonté de torpiller la loi afin qu'une dissolution ne soit pas actée en septembre, ce qui aurait empêché l'obtention du droit à l'indemnité parlementaire à vie (Vitalizio) pour plusieurs élus ?

Eco92 a écrit: Constatant cela, Matteo Renzi n'a plus pu que déclarer « Il est clair qu’avec ce Parlement, il n’y a pas d’espace pour une réforme électorale ». Fermez le ban (d'une manière un peu grotesque, tout de même).


Renzi estime effectivement que les élections auront lieu en 2018 avec le Consultellum. M5E et Forza Italia espèrent toujours une nouvelle loi et un geste du Président de la République pour qu'il fasse pression sur le leader du PD.
http://www.lastampa.it/2017/06/10/itali ... agina.html
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Re: la vie politique italienne

Messagede spinto » Sam 10 Juin 2017 12:54

Aparté dans le long et chaotique roman de l'adoption d'une nouvelle loi électorale italienne, des élections municipales se tiennent demain en Italie. Elles concernent une vague de villes assez mineures (25 communes chefs-lieux, dont seules Gênes et Palerme dépassent les 500 000 habitants), mais intéressante à scruter car il s'agit du renouvellement de la vague de 2012, qui avait marqué les premiers succès du M5S.

Sont notamment à observer :

Gênes :

Il y a 5 ans, Gênes, traditionnel bastion de gauche, avait été assez largement emportée par M. Doria, candidat soutenu par une large coalition de gauche après sa victoire surprise aux primaires (candidat issu du SEL, il avait battu nettement le candidat soutenu par l'appareil du PD). Ratant de peu l'élection au 1er tour (48 %), il avait affronté un indépendant de droite (15 %), le M5S et le candidat officiel de droite manquant la qualification pour le second tour de quelques points (respectivement 14 et 13 %).

Dans l'intervalle, Gênes est devenue une des villes où le M5S obtient ses meilleurs scores (peut-être en partie car B. Grillo y réside). Le parti avait donc logiquement des vues sur l'élection à venir. Un score inférieur à 30 % au 1er tour serait une régression par rapport aux élections récentes.
M. Doria ne se représente pas. La gauche comme la droite se présentent unis, ce qui devrait se traduire par une assez forte polarisation du vote entre les trois blocs.

Les quelques sondages glanés sont assez divergents, certains voyant une possibilité à la droite de regagner la mairie (dans la foulée de leur victoire un peu surprise aux régionales de 2015 en Ligurie, du fait de la division de la gauche). Suspense réel, donc.

Palerme :

En 2012, en pleine débandade de la droite, Palerme, pourtant plutôt conservatrice, s'était offert un second tour entre deux candidats de gauche : d'un côté L. Orlando, ancien maire dans les années 90 et issu de la Démocratie chrétienne, soutenu par l'IdV et la gauche radicale, jusqu'à soutenir la liste Rivoluzione civile aux élections générales de 2013 ; de l'autre côté F. Ferrandelli, candidat du PD. Le premier, passé très près de l'élection au 1er tour, avait triomphé au 2nd avec plus de 70 % des voix.

Comme pour Gênes, Palerme est devenu entre temps une des villes les plus prometteuses pour le M5S, comme la Sicile de façon plus large. A ce titre, l'élection de demain sera scruté dans la perspective des prochaines régionales siciliennes, à l'automne.

Le maire sortant se représente, désormais soutenu par la quasi totalité de la gauche et une partie du centre-droit (le nouveau parti Alternativa popolare d'A. Alfano). La droite est un peu moins unie : FI et UdC soutiennent l'ancien candidat PD de 2012 (...) tandis que les Fratelli d'Italia de G. Meloni ont leur propre candidat. Le M5S est bien évidemment présent.

La loi électorale sicilienne a été modifiée (décidément) : l'élection au 1er tour est acquise dès obtention de 40 % des voix. Selon les sondages, cela pourrait être le cas pour L. Orlando. Comme à Gênes, le M5S obtiendrait un résultat assez décevant, pas certain de devancer le candidat de droite.

Parme :

Ville symbole pour le M5S puisque ce fut en 2012, à la surprise générale, la première grande victoire du parti. Depuis, le maire a été exclu du M5S après des accusations d’abus de pouvoir (pour lesquelles je n’ai toutefois trouvé aucune suite ou conséquence judiciaire) et (surtout ?) pour des désaccords de ligne et de stratégie avec B. Grillo.

Il se représente cette année à la tête d’une liste indépendante, et affrontera un candidat M5S, en plus des candidats de la droite et de la gauche, qui se présentent unies derrière un candidat (hors PCI et PRC pour la gauche, mais c’est désormais quasiment tout le temps le cas depuis la fin de l’Unione et la réorientation au centre du PD).

Le maire sortant F. Pizzarotti est a priori largement favori du 1er tour, et battrait droite ou gauche au 2nd tour. Le candidat M5S serait balayé.

Vérone :

Ville intéressante car ce bastion de la Ligue du Nord a actuellement pour maire F. Tosi, qui a fait dissidence aux dernières régionales en Vénétie (obtenant 12 % des voix), et a depuis créé son propre parti, Fare! (Faire!), en vue de se rapprocher du centre-droit dans une logique de collaboration avec le PD de M. Renzi (il a à ce titre appelé à voter oui au référendum de décembre 2016).

F. Tosi ne se représente pas cette année et laisse la place à P. Bisinella. Elle devra affronter un candidat FI/LN/FdI, un candidat PD, et un candidat du M5S, en plus d’un nombre assez important de « petits » candidats.

Les trois candidats (Fare!, FI/LN et PD) se tiennent dans les sondages, avec un avantage pour les deux derniers. L’héritière de F. Tosi pourrait donc perdre le (seul) fief de son nouveau mouvement. Comme souvent en Vénétie, le M5S est en retrait.


Padoue et Tarante, parmi les grandes villes, seront également à observer.
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Re: la vie politique italienne

Messagede spinto » Dim 11 Juin 2017 14:40

Forte augmentation de la participation à midi aux élections municipales italiennes : 19,4 % des électeurs ont voté, contre 13,1 % il y a cinq ans. Une rupture qui semble nette avec la dégradation de la participation observée de façon assez régulière chaque année. A noter toutefois s'agissant de la comparaison avec 2012 que les électeurs italiens pouvaient encore voter le lundi matin à l'époque.

Dans le détail :

Gênes : 16,1 %

Palerme : 15,2 %

Parme : 18,9 %

Vérone : 18,2 %

Padoue : 22,2 %

Tarente : 17,5 %
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Re: la vie politique italienne

Messagede spinto » Lun 12 Juin 2017 23:02

Le sujet n'attire pas les foules, ce que je comprends bien volontiers au regard de l'actualité politique française. Mais la vie politique italienne est toujours un peu surprenante, et cela reste rafraichissant, alors voici les principaux résultats du 1er tour des municipales italiennes.

Concernant la participation, la poussée constatée à midi s'est finalement essoufflée au fil de l'après-midi, pour revenir vers des taux constatées ces dernières années pour des élections locales en Italie.

Globalement, ce 1er tour est avant tout présenté dans la presse italienne comme une grosse contre-performance pour le M5S, qui ne participera à aucun second tour dans les principales villes concernées (rappelons qu'il y a un an, le M5S gagnait Rome avec plus de 67 % des voix et Turin moins largement, mais à la surprise générale). La gauche se maintient, mais la seconde surprise est le bon score de la droite, qui avait eu la bonne idée de se présenter plus unie que lors des dernières élections.

Gênes

La droite pourrait créer la surprise et remporter ce bastion de la gauche dimanche prochain. Ce sont essentiellement les électeurs du M5S, qui subit un échec cuisant, qui trancheront :

M. Bucci (FI, LN, FdI...) : 38,8 %
G. Crivello (PD, SI) : 33,4 %
L. Pirondini (M5S) : 18,1 %
P. Putti (gauche du PD) : 4,9 %

Palerme

Réélection au 1er tour pour le maire sortant L. Orlando (soutenue par la gauche radicale jusqu'au centre-droit) grâce à une nouvelle législative sicilienne (absurde) qui permet l'élection dès 40 % des voix. Là encore, score très décevant pour le M5S, tandis que la droite regagne (un peu) de terrain dans ce qui était une zone de force avant la débâcle de Berlusconi au début des années 2010.

L. Orlando (Ind. soutenu par PD, AP, SI, PRC, IdV...) : 46,2 %
F. Ferrandelli (FI, UdC) : 31,2 %
U. Forello (M5S) : 16,3 %
I. la Vardera (FdI, LN) : 2,6 %

Parme

Pas de surprise à Parme : le maire sortant, ex M5S devenu indépendant, a mis une option sérieuse sur sa réélection, tandis que le candidat officiel du parti est laminé. Le candidat du centre-gauche n'est toutefois pas loin derrière. La droite retrouve quelques couleurs mais est uniquement porté par la Ligue du Nord dans cette ville pourtant traditionnellement modérée.

F. Pizzarotti (Ind.) : 34,8 %
P. Scarpa (PD) : 32,7 %
L. Cavandoli (FI, LN, FdI) : 19,3 %
D. Ghirarduzzi (M5S) : 3,2 %

Vérone

La candidate soutenue par le maire sortant F. Tosi s'offre un sursis en accédant au second tour face au candidat de la droite. Le résultat dépendra des reports du centre-gauche et du M5S. Ceux-ci devraient plutôt bénéficier à la candidate de Fare!, mais les seconds tours sont souvent déconnectés des premiers en Italie. Pas gagné, donc.

F. Sboarina (FI, LN, FdI...) : 29,3 %
P. Bisinella (Fare!) : 23,5 %
O. Salemi (PD) : 22,5 %
A. Gennari (M5S) : 9,5 %


A Padoue, la droite est bien partie pour conserver une mairie gagnée en 2014 (il s'agit d'une partielle : je n'ai pas retrouvé ce qui avait provoqué cette élection, mais la ville est actuellement gérée par une commission préfectorale). Elle a plus de 10 points d'avance sur le candidat du centre-gauche. Toutefois, un candidat indépendant a obtenu 22 % des voix : le choix de ces électeurs pourrait perturber le rapport de force.

Situation explosée à Tarante, avec un duel droite/gauche très ouvert. Les deux candidats ont respectivement obtenu 22,3 % et 17,9 % au premier tour.
Le candidat de droite peut a priori compter sur les reports du parti local de la Ligue d'action méridionale (droite populiste, 12,5 %), celui de gauche du report de trois candidats situés à sa gauche (9,8 %, 9,3 % et 8,2 %). Le M5S est à 12,4 %.
Une petite pièce sur le candidat de gauche au second tour, mais vraiment indécis.

Enfin, deux petites capitales régionales : Catanzaro devrait rester à droite, L'Aquila à gauche.
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Re: la vie politique italienne

Messagede spinto » Lun 26 Juin 2017 12:07

Le second tour des élections municipales s'est traduit par une forte poussée de la droite, qui s'est emparée de plusieurs bastions de gauche : Gênes, La Spezia, Pistoia, L'Aquila... Le centre-gauche ne sauve les meubles qu'à Padoue (un peu surprenant au vu du 1er tour) et Tarente. Fort de ce 1er succès depuis plusieurs années, S. Berlusconi en a profité pour annoncer (pour la combientième fois ?) son retour dans le jeu politique et se prépare à annoncer un programme de gouvernement dans la perspective des prochaines élections générales.

Le M5S n'avait pas grand chose à espérer de ce second tour mais parvient à conquérir la petite ville de Carrare, en Toscane.

Dans les candidatures hors grand parti, l'ex M5S F. Pizzarotti conserve sa mairie de Parme. En revanche, le mouvement Fare! de F. Toti ne parvient pas à conserver Vérone, reprise par la droite classique.
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