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La vie politique américaine

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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Jeu 20 Avr 2017 20:25

guillaume44 a écrit:Histoire de changer un Peu de sujet : un Représentant républicain du Colorado membre du Freedom caucus (donc tendance Tea party) a écrit un livre qui fait beaucoup parler en ce moment "drain the swamp" asséchéz le marais en traduction littérale. Il y raconte le fonctionnement du parti républicain à la chambre.
En gros, les commissions (affaires étrangères, armée, budget, santé...) sont classées par ordre d'importance À, B, C, D et chaque représentant doit verser une commission au Rnc (l'organisation du parti républicain). Elle s'élève à 450 000 dollars minimum par an si c'est le premier mandat et en fonction de la commission choisie par le représentant. Et à chaque mandat cette somme monte pour atteindre 850 000 dollars, 1,2 millions de dollars. Le speaker doit collecter au moins 20 millions de dollars par an.
Les sommes peuvent paraître élevées mais elles sont relativement facile à obtenir car une fois élue une myriade de lobbyste va venir vous voir pour vous demander de proposer de signer telles lois qui bien Souvent augmentent les dépenses et par conséquent la dette américaine.
Si le représentant ne paye pas la commission, le Rnc ne le soutiendra aucunement pour la primaire et infinie sa réélection qui aura lieu dans les 2 ans.
J'imagine que le Rnc avec tous cet argent aide à financer les campagnes des sénateurs, représentants et présidents. Les campagnes sénatoriales coûtent de plus en plus cher parfois des centaines de millions de dollars.
Ce besoin d'argent sans cesse en augmentation empêche la formation d'autres partis sérieux et explique le désintérêt relatif des américains pour la politique avec une offre somme toute limitée selon moi.

Ps : désolée pour les sources mais avec un tel portable c'est compliqué


Il s'agit de l’inénarrable Ken Buck, élu du 4e district du Colorado (un district très rouge, enfin normalement, par les temps qui courent on n'est plus sur de rien...). Il est en effet très très Tea Party. En 2010, il faisait parti de cette fournée d'élus du Tea party qui avaient battu des membres de l'establishment du GOP lors des primaires, pour parfois se faire battre à la générale par des démocrates au profil plus modéré (ce fut son cas : il perdit d'assez peu la sénatoriale du Colorado en 2010 face au sortant démocrate).
Pour situer le bonhomme, il défend l'idée que l'homosexualité est un choix, et, en tant que procureur il a refusé de poursuivre un homme accusé de viol en 2005. Motifs invoqués pour justifier sa décision : la victime était alcoolisée au moment des faits, et, surtout, le suspect était l'ex petit ami de la plaignante. En conséquence, Buck a classé l'affaire sans suite, invoquant qu'en l'espèce les accusations de l'accusatrice s'apparentaient aux "remords d'un consommateur regrettant son achat" (c'est ce "précédent" qui lui a surement coûté son élection au Sénat en 2010). Bref, un homme vraiment charmant, un peu trumpien dans son rapport aux femmes à priori.
Quant à son livre, honnêtement, les faits décrits me paraissent crédibles. Au Sénat, ils ont une manière rigolote de répartir les sénateurs au sein des commissions. Pour chaque état, il y a un sénateur senior et un junior. Rien à voir avec l'âge du sénateur : c'est l'ancienneté de son élection qui compte. Le junior étant le sénateur de l'état élu le plus récemment. C'est lui qui se coltine les commissions les moins prestigieuses, les plus courues (défense et affaires étrangères souvent) étant réservées aux sénateurs senior.
Sur le volet "assécher le marais", Trump aussi n'applique guère ses promesses de campagne : là aussi, il supprime peu à peu les maigres barrières instaurées pour contrôler les relations entre les lobbyistes et les élus (et je ne parle même pas des contrats que le groupe Trump et Ivanka viennent d'obtenir de la part du gouvernement chinois, peu de temps après que Trump ait renoncé à accuser officiellement la Chine de manipulation monétaire).
Concernant le financement du GOP, il est de notoriété publique que son principal investisseur est la NRA, qui est un fervent défenseur du droit des armes, mais aussi du droit des lobbies.
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Re: La vie politique américaine

Messagede Eco92 » Lun 1 Mai 2017 20:05

Sacrée journée pour Trump, d'abord parce qu'il a fait un bad buzz fou en refusant de répondre à un journaliste en plein milieu d'une interview sur CNN, car la question était gênante (sur les soit disant écoute Obama) http://ht3.cdn.turner.com/money/big/media/2017/05/01/donald-trump-walks-away-during-cbs-interview.cnnmoney_1024x576.mp4

Bon, les bad buzz il a l'habitude, et ce sont des journaliste, chienlit, etc.

Mais aujourd'hui a aussi été adopté le premier budget par le Congrès, avec un gros risque de shutdown (arrêt des services fédéraux), Trump voulant absolument que le soutien à son mur soit voté et les démocrates s'y refusant.

Finalement, semblant effrayé par l'idée d'un shutdown, Trump a accepté de ne pas inclure les financements de son mur. Voyant que le président était incapable de mener la négociations, les démocrates s'y sont alors joyeusement donnée, et le compromis budgétaire contient une liste de renoncements ahurissants pour les Républicains :
- mur donc (le budget indique clairement qu'il ne peut être affecté qu'à la réfection de l'existant) mais aussi ;
- crédits préservés pour l'Obamacare ;
- financements maintenus pour les plannings familiaux ;
- crédits alloués pour les villes sanctuaires ;
- 295 millions de dollars pour renforcer Medicaid à Porto Rico ;
- le National Institutes of Health recevra une augmentation de 2 milliards de dollars alors que Trump demandait une baisse d'1,2 milliard ;
- l'Advanced Research Projects Agency–Energy devait se voir limiter largement et part avec une rallonge ;
- l'EPA, fameuse Agence pour l'environnement que Trump voulait supprimer et avait indiquer couper d'un tiers du budget pour débuter, ne voit son budget baisser que d'1% ;
- l'armée ne reçoit "que" 12,5 milliard de plus contre 30 promis,
- etc, etc.

Les démocrates indiquent enfin avoir empêché plus de 160 cavaliers législatifs permettant de faire passer des règles en douce, ainsi la restriction prévue de la consommation de marijuana là où c'est légal a été rejeté.

Quel négociateur incroyable !!

https://www.washingtonpost.com/news/powerpost/paloma/daily-202/2017/05/01/daily-202-eight-ways-trump-got-rolled-in-his-first-budget-negotiation/590687f2e9b69b3a72331f09

Enfin, notons que 22 républicains ont déjà annoncé qu'ils ne voteraient pas une nouvelle tentative de réforme de l'Obamacare, ce qui la tue dans l’œuf
http://thehill.com/homenews/news/330717-the-hills-whip-list-who-to-watch-on-gops-new-obamacare-bill
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Lun 1 Mai 2017 21:56

En même temps, ce à quoi on assiste depuis plus de 3 mois en matière d'exercice du pouvoir (ou, plutôt, de non exercice du pouvoir), est proprement incompréhensible.
Je sais que je risque encore de me faire suspecter de manque d'objectivité ou d'anti-trumpisme primaire, mais tant pis, je tente quand même de développer mon propos.

A l'issue de la campagne de 2016, on ne pouvait que constater que le GOP était beaucoup plus divisé que le parti démocrate quant à son agenda. Trump, de par son atipysme et ses positions parfois non-orthodoxes (par rapport au credo républicain traditionnel), n'a fait que renforcer ces divisions pré-existantes. Mais, avec la victoire présidentielle et la majorité républicaine à tous les échelons de pouvoir (à l'exception du municipal), on pouvait tout de même penser que le GOP serait en mesure de se mettre d'accord sur quelques réformes de fond.
Et bien c'est tout le contraire qui se produit, mais dans des proportions tout simplement incroyables. Il suffit de comparer ce début de mandat à celui du premier mandat Obama. Je précise d'entrée que cette comparaison est purement quantitative, pas qualitative. Lors de la période 2008-2010, l'administration en place (démocrate, à la Maison Blanche et dans les 2 chambres du Congrès) a été l'une des plus prolifiques en terme de projets de lois et de travail législatif de l'ère contemporaine. Et ça a été extrêmement rapide (dès les 100 premiers jours beaucoup de textes étaient soit votés soit bien avancés, il faut dire aussi qu'Obama avait construit sa plate-forme présidentielle en associant le parti démocrate en amont).
Ici, la totale désunion du GOP à tous les échelons est criante. Non seulement les républicains du Congrès n'arrivent à se mettre d'accord sur rien (en soit ce n'est guère surprenant quand on voit l'auberge espagnole qu'est devenue le GOP), mais en plus l'exécutif ne tente rien de son côté : ni réel bras de fer (ou plutôt des pseudos tentatives de bras de fer tuées dans l'oeuf presque immédiatement ?), ni tentative de concertation ou de débat (que ce soit avec les républicains ou les démocrates). Que ce soit sur le Muslim-ban ou le Trumpcare, tout ce qui a été proposé l'a été unilatéralement, sans jamais consulter la branche législative. Et, encore récemment, l'administration a proposé sa réforme fiscale de la même manière, à la hussarde, sans consultation et sans annonce. Résultat, le seul élément un tant soit peu marquant du projet c'est une taxation uniforme pour les entreprises à 15%, que ce soit des grands groupes ou des petites entreprises. Et là aussi, il est fort possible qu'il n'y ait pas de majorité pour le soutenir. Les faucons budgétaires vont crier au déficit, les modérés vont rechigner face aux cadeaux faits aux multinationales (et je ne parle même pas des démocrates qui vont se faire une joie de mettre en avant les économies immenses réalisées par Trump et son groupe). Et rerebelote avec le projet de Trumpcare bis : pas beaucoup plus d'implication ni de consultation que précédemment. Et le pire, c'est que pour l'heure tout cela ne concerne que la Chambre. Au niveau sénatorial l'encéphalogramme est encore plus plat avec encore moins de chance d'aboutir.
Et Trump ne semble pas vraiment concerné par la situation. Il continue à ressasser en boucle son score au collège électoral, et à vanter son bilan génial qui le place selon lui comme le meilleur début pour une administration de tous les temps. Et, sans être partisan (enfin je crois), il faut bien avouer que lorsque l'on regarde l'emploi du temps présidentiel, tout cela n'est guère étonnant. Entre les parties de golfe, les week-ends en Floride et les meetings de campagne (car oui, ce sont bien des meetings de campagne, financés comme tels par des fonds privés, pas des meetings présidentiels), Trump passe somme toute très peu de temps à Washington à gérer ses équipes, ou à négocier quoi que ce soit. Et ça se ressent : les lignes Bannon et Ivanka-Kushner s'entrechoquent joyeusement (au détriment de la première ces derniers temps), l'administration aligne déjà un record impressionnant de démissions et de fuites (pour une administration en début d'exercice c'est même historique), un nombre effarant de postes ne sont toujours pas pourvus (aussi bien au niveau du secrétariat d'état que de la sécurité, de la justice ou des agences gouvernementales diverses et variées).
Et les démocrates sont incités par les retours du terrain à taper comme des bœufs sans aucune concession face à cette administration (Trump étant très impopulaire auprès des démocrates, mais aussi des indépendants si l'on en croit les sondages et les premiers résultats électoraux post-présidentielles). Et, côté républicains, personne ne semble réellement prendre la mesure de la situation. En tout cas rien ne semble fait pour essayer de remédier à la situation. Parce qu'à ce rythme là, lors des midterms, le seul élément de poids à faire valoir au niveau du bilan, ce sera la nomination de Gorsuch (au prix de la fin du filibuster) et une déréglementation massive en matière d'environnement et d'achat d'armes à feu.
Trump semble s'être octroyé un répit du côté du GOP par un retour aux fondamentaux quant à la diplomatie et la ligne militariste (à mon avis c'est la raison principale du basculement faucon de l'administration Trump des dernières semaines : resserrer les rangs autour du commander in chief). Et il continue à ne parler qu"à sa base (son dernier meeting en Pennsylvanie est un exemple frappant de divisions partisanes du pays).

Pour illustrer plus précisément encore mon propos, je ne prendrai que 2 exemples : le mur et le protectionnisme, les deux étant des thématiques majeures dans la rhétorique et le programme trumpiens
1) Concernant le mur, on est là sur un marqueur fondamental pour la base. Or, dès la campagne, de nombreux républicains mettaient en avant leur scepticisme quant au coût, à la faisabilité et à l'utilité d'un tel projet. Depuis son élection, Trump a t il enclenché un travail auprès de son administration pour préparer le projet ? Non. Rien. La seule chose dont parle (un peu) l'administration Trump c'est le financement. Or, ce n'est là qu'une (petite) partie du problème. Le long de la frontière entre le Texas et le Mexique, la majorité des terres côté Américain appartiennent à des propriétaires privés, pas à l'Etat. Il faudrait se lancer dans un rachat massif de terres avant même de pouvoir dépenser le moindre dollar pour construire le mur, sans parler des propriétaires qui refuseraient, et contre lesquels il faudrait lancer des procédures longues, coûteuses et fastidieuses d'expropriation. De plus, les terres en question sont traversées par des canyons encaissées, rendant impossible la construction d'un tracé rectiligne. Il faudrait construire le mur à l'intérieur du territoire US, laissant de facto des terres américaines de l'autre côté, sans continuité territoriale.
Et ce chantier n'a pas avancé d'un iota...
2) Concernant le protectionnisme, là aussi on est au point mort. Concernant la Chine, Trump semble avoir abandonné toute idée de pressions quant au taux de change, et il ne parle plus de tarifs douaniers (le sommet avec Xi Jinping consacrant le statut quo). Reste l'ALENA. Concernant ce dossier, Trump ne cesse de souffler le chaud et le froid. Il a laissé entendre il y a peu qu'il préconisait tout simplement le retrait unilatéral des USA. Puis 48 heures après il s'est ravisé : il entend renégocier le traité. Mais sur quelle base ? Mystère. Le Canada et le Mexique ont déjà répondu qu'ils n'accepteraient pas un accord si il n'était pas donnant-donnant. Des négociations vont s'ouvrir. Mais on ne sait toujours pas concrètement ce que va proposer l'administration Trump, ou si tout cela débouchera sur une guerre commerciale ou un pétard mouillé.
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Re: La vie politique américaine

Messagede guillaume44 » Mer 3 Mai 2017 13:40

L’on pourrait tourner ça dans l’autre sens en se disant que les démocrates et républicains arrivent à travailler pour une fois main dans la main. Schumer , Pelosi , Ryan et Mitch O Connell se sont auto-félicités de ce beau travail d’équipe pour le Budget 
De par l’obstructionnisme des républicains, ce n’était pas le cas sous Obama.
Enfin, ce budget permet à Trump de tenir ces promesses sur le Medicare ou le Medicaid.
Comme un proverbe le dit très bien « Parfois mieux vaut rien faire que faire ».
Concernant les baisses d’impôts aux entreprises, celles-ci concernent l’ensemble des entreprises les petites, les moyennes, les grosses et les multinationales. Pour ces dernières, le but est de permettre à ces multinationales de rapatrier leurs avoirs aux Etats-Unis plutôt que de les laisser dormir dans les paradis fiscaux. D’ailleurs, la plupart d’entre elles sont très fortes pour critiquer l’administration Trump et donner des leçons de morale mais beaucoup moins pour payer des impôts aux Etats-Unis. (Je fais référence à Apple, Amazon et Google…)
Il ne s’agit pas donc pas de donner un coup de pouce particulier à la Trump Organization qui au demeurant n’est qu’une grosse PME à des années lumières des multinationales américaine. Même à l’échelle Française, je ne suis pas sure qu’elle ferait partie des 100 plus grosses entreprises.
Comparaison n’est pas raison mais sous Obama pour la période 2008-2010, l’on se souviendra surtout de l’Obamacare pour une mise en place effective en 2014. Le plan d’infrastructure d’Obama avait été rejeté dès 2009 tandis que celui de Trump devrait arriver au début de l’été. C’est la deadline fixée, l’on verra si-celui-ci est à nouveau rejeté par le congrès.
Pour les Mid-terms, on attendra 2018, mais en y réfléchissant je ne trouve pas que la stratégie de Trump de s’impliquer dans ces diverses élections via son compte twitter soit si mauvaise. Obama en voulant garder sa stature présidentielle avait refusé de mener campagne en 2010 et 2014. L’on a vu le résultat. Qui sait Trump réussira-t’il à nouveau son coup du 8 Novembre 2016 pour les Mid-terms 2018 ?
Tout le monde semble un peu l’avoir oublié mais Trump n’est « que le président des Etats-Unis », il n’est pas « le président de la France ». A peu de choses près, il ne fait que donner des impulsions, des idées que le Congrès est libre de suivre ou pas. Obama s’était heurté aux mêmes problèmes…
J’exagère à peine mais n’importe « quel clown » ou « personne lambda » pourrait tenir le poste de président des Etats-Unis car infine le congrès décide de tout sans que le premier puisse y faire quelque chose.
Concernant les accusations de Trump sur les écoutes d’Obama, celles-sont loin d’être dénuées de fondement. Susan Rice la conseillère à la sécurité nationale est dans le collimateur pour des écoutes « accidentelles » de dirigeants et hommes d’affaires étrangers ayant contacté Trump durant la période de transition et pour les fuites données à la presse. Obama est à des années lumières d’être le tendre que l’on connait par rapport à Trump selon moi.
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Mer 3 Mai 2017 14:57

guillaume44 a écrit:L’on pourrait tourner ça dans l’autre sens en se disant que les démocrates et républicains arrivent à travailler pour une fois main dans la main. Schumer , Pelosi , Ryan et Mitch O Connell se sont auto-félicités de ce beau travail d’équipe pour le Budget 
De par l’obstructionnisme des républicains, ce n’était pas le cas sous Obama.
Enfin, ce budget permet à Trump de tenir ces promesses sur le Medicare ou le Medicaid.


Les promesses de Trump sur le Medicare ou le Medicaid ? Vous y croyez encore vous ?
Le premier projet ACA, soutenu par Trump, les enterrait. Le second projet proposé, toujours soutenu par Trump, les enterre encore plus, tellement que le second projet est désormais soutenu par l'aile droite du GOP mais rejeté par les modérés.
Sur cette question là, on doit reconnaitre que l'administration Trump a fait un choix : à droite toute. Ce en quoi elle n'avait surement guère le choix : la réduction des aides sociales est la ligne majoritaire au sein du GOP. C'est bien le budget proposé par Trump et coupant ou réduisant drastiquement les financements des aides sociales qui vient d'être rejeté.
Le budget qui vient d'être passé et sauvegardant la majeure partie des programmes sociaux a été voté grâce à la division extrême des républicains. Les modérés ont préféré rallier les démocrates, faisant le calcul qu'un soutien de la version dure du GOP (majoritaire dans le parti pourtant) leur couterait trop cher aux midterms.
Concernant les "écoutes" Obama, à l'heure actuelle, l'administration Trump n'a toujours pas apporté le début du moindre élément de preuves (et la commission parlementaire non plus). Et je note d'ailleurs que par rapport aux accusations d'origine on a beaucoup évolué : ce n'est plus Obama à la manœuvre mais des membres de son administration, et on n'écoute plus Trump mais des autres personnes qui ont appelé Trump sur des lignes sur écoute (ce qui ferait déjà une énorme différence sur un simple plan légal).
Par contre, y a un dossier judiciaire où les charges semblent s'accumuler de plus en plus, et ça sent de moins en moins bon pour l'administration Trump, c'est le dossier Flynn.
http://www.cnn.com/2017/05/02/politics/ ... index.html
Et, pour information, il y aura sans doute bien un procès dans le dossier dit de "l'université Trump", de nombreux plaignants ayant refusé le compromis.
http://www.politico.com/blogs/under-the ... eal-237837
Concernant les midterms, on en est encore tellement loin qu'il est impossible de faire des plans sur la comète. Et, normalement, entre le gerrymandering et le renouvellement du Sénat en jeu en 2018, les républicains auraient largement de quoi amoindrir l'impact d'un éventuel vote sanction. On verra déjà les résultats des partielles en Géorgie et dans le Montana.
Quant à la taille du groupe Trump, cela ne change rien à mon propos : un taux d'imposition à 15% leur ferait économiser des milliards (mais, même sur ce dossier là, je suis désormais de plus en plus sceptique aussi quant au fait de voir la majorité républicaine se mettre d'accord).
Mais, encore une fois, ce qui m'étonne ce n'est pas la division des parlementaires GOP sur tout ça (c'était assez prévisible). C'est la manière dont l'exécutif semble se désintéresser totalement de la chose. L'administration Trump ne tente, pour l"heure, ni bras de fer ni compromis. On a surtout l"impression que les deux branches du gouvernement ne se parlent pas, alors qu'elles sont de la même couleur politique. On a l'impression que le dialogue était plus soutenu sous la "cohabitation" Obama. Et ça, c'était nettement moins attendu.
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Re: La vie politique américaine

Messagede guillaume44 » Mer 3 Mai 2017 15:54

Juste pour l'affaire McFlynn, l'administration Obama est davantage (même uniquement) concernée par l'affaire que l'administration Trump. C'était elle qui était en place au moment ou Flynn a tenu des conférences rémunérée à l'étranger. D'ailleurs en regardant le calendrier, il n'est même pas certain qu'il travaillait pour l'équipe Trump à ce moment-là.
Enfin l'avocat de McFlynna fait très justement savoir que l'administration Obama et le Pentagone étaient au courant de ces déplacements à l'étranger.
L'administration Trump n'a donc strictement rien à voir dans cette affaire.
Concernant les écoutes éffectuées par l'administration Obama, je trouve l'affaire très dure à avaler. Evidemment que lorsqu'on écoute des échanges téléphoniques de diplomates ou de dirigeants étrangers, on va fatalement tomber sur un échange avec Trump. Celles-ci me semblent totalament intentionnelles et même les sénateurs plus critiques de Trump ont été choquées par ces méthodes y compri Lindsey Graham c'est dire...
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Re: La vie politique américaine

Messagede manudu83 » Mer 3 Mai 2017 19:37

guillaume44 a écrit:Juste pour l'affaire McFlynn, l'administration Obama est davantage (même uniquement) concernée par l'affaire que l'administration Trump. C'était elle qui était en place au moment ou Flynn a tenu des conférences rémunérée à l'étranger. D'ailleurs en regardant le calendrier, il n'est même pas certain qu'il travaillait pour l'équipe Trump à ce moment-là.
Enfin l'avocat de McFlynna fait très justement savoir que l'administration Obama et le Pentagone étaient au courant de ces déplacements à l'étranger.
L'administration Trump n'a donc strictement rien à voir dans cette affaire.


Si Trump présente cette défense, ils vont se faire détruire par le procureur. J'espère pour eux que leur défense sera plus contruite que : "Oui, mais c'était Obama le président c'est de sa faute".
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Jeu 4 Mai 2017 00:02

guillaume44 a écrit:Juste pour l'affaire McFlynn, l'administration Obama est davantage (même uniquement) concernée par l'affaire que l'administration Trump. C'était elle qui était en place au moment ou Flynn a tenu des conférences rémunérée à l'étranger. D'ailleurs en regardant le calendrier, il n'est même pas certain qu'il travaillait pour l'équipe Trump à ce moment-là.
Enfin l'avocat de McFlynna fait très justement savoir que l'administration Obama et le Pentagone étaient au courant de ces déplacements à l'étranger.
L'administration Trump n'a donc strictement rien à voir dans cette affaire.
Concernant les écoutes éffectuées par l'administration Obama, je trouve l'affaire très dure à avaler. Evidemment que lorsqu'on écoute des échanges téléphoniques de diplomates ou de dirigeants étrangers, on va fatalement tomber sur un échange avec Trump. Celles-ci me semblent totalament intentionnelles et même les sénateurs plus critiques de Trump ont été choquées par ces méthodes y compri Lindsey Graham c'est dire...


Je vais essayer de réintégrer un peu de faits purement judiciaires dans les dossiers, parce que là, vote manière de présenter tout ça me parait un peu étrange par rapport à la réalité des dossiers en question (en l'état actuel de nos connaissances en tout cas).

1) Le dossier "écoutes" d'Obama
Je commence par celui là parce que c'est le plus simple (quoique...) et le plus rapide. Le dossier n'est pas seulement vide, il est, pour l'heure (ça peut toujours changer), inexistant, judiciairement parlant en tout cas...
Trump a accusé Obama (nommément, personnellement), d'avoir placé sa campagne et la tour Trump de NY sur écoute. Suite à ces accusations (qui n'ont toujours pas été étayées par l'accusateur depuis), le Congrès (ou plutôt les républicains du Congrès) a ouvert une commission d'enquêtes pour investiguer. Je vous passe les détails (notamment un élu républicain qui suite à un entretien à la Maison Blanche a évoqué un dossier accablant pour Obama qui, après examen, s'est révélé confirmer l'absence d'écoute de la campagne par l'administration Obama), mais cette commission d'enquête n'a pour l'heure trouvé aucun élément à se mettre sous la dent. Elle a confirmé que des écoutes (légales et autorisées dans le cadre strict de la loi) étaient menées contre des personnes liées à la Russie (l'ambassadeur russe, et des hommes d'affaires essentiellement), et que dans le cadre de ces écoutes là, des proches de Trump avaient bien été enregistrés lors de leurs échanges avec les personnes en question.
Sur ce dossier là, on est en pleine caractérisation de l'alternative fact cher à Trump. A savoir lancer des accusations sans fondement pour détourner l'attention, en se disant qu'à force d'écran de fumée et de calomnie, il en restera toujours quelque chose. C'est comme les fameux 3 à 5 millions de voix de clandestins qui auraient coûté le vote populaire au Donald. Aucune preuve, au contraire même, des enquêtes qui pour l'heure prouvent qu'il n'en est rien, mais la base de Trump y croit dur comme fer, et c'est là l'essentiel pour Trump.

2) Le(s) dossier(s) Flynn
Alors là, c'est nettement plus complexe, et les enquêtes en cours ont encore plus complexifié la chose en révélant de nouveaux éléments, en lien direct avec le dossier "écoute d'Obama" d'ailleurs.
Je ne vous suis pas dans votre argument de la responsabilité d'Obama par contre dans tout ça ? Si j'ai bien suivi, tout crime ou délit commis éventuellement par Flynn serait imputable à Obama car commis (toujours dans une vue de l'esprit) avant la prise de fonction de Trump ? Je pense que vous confondez l'aspect Flynn et l'aspect fuite du dossier ? J'y reviendrai.
Là aussi reprenons un peu les faits. Flynn a eu lors du dernier trimestre de l'année 2016 plusieurs contacts téléphoniques avec l'ambassadeur russe et des hommes d'affaires russes ou américains. Échanges téléphoniques lors desquels il a évoqué les sanctions américaines contre la Russie. Au moment des faits, Flynn ne faisait parti d'aucune administration, aux yeux de la loi américaine il est donc un citoyen lambda. Or, il existe une loi américaine, le Logan Act, qui interdit ce genre de choses.
Flynn, qui devait le savoir, a toujours nié la réalité de ces échanges, ce en quoi il a toujours été soutenu par l'administration Trump (Pence allant jusqu'à publiquement défendre le mensonge, à son corps défendant selon la version de l'exécutif).
Problème : l'administration Obama, par les écoutes de l'ambassadeur, savait que Flynn mentait. Lors de la transition, début janvier, elle a donc officiellement (mais en suivant le secret de la procédure) informé l'administration Trump de la réalité des échanges entre Flynn et l'ambassadeur. Et, malgré ça, l'administration Trump a sciemment choisi de continuer à couvrir le mensonge. Ce que je dis là est corroboré par la commission d'enquête (majoritairement républicaine) du Congrès.
C'est à partir de là que ça se complique. La teneur des échanges Flynn-ambassadeur a fuité dans la presse. Une enquête est là aussi ouverte sur l'origine de ces fuites. Pour l'heure, rien n'a été prouvé sur le sujet. Personnellement j'opterais plutôt pour un futur ex-membre de l'administration sortante, aigri de perdre son poste suite à la défaire de Clinton, et qui, en faisant ses cartons, a voulu glisser une petite bombe avant de partir. Mais ce n'est que ma supposition.
Suite à ça, l'administration Trump n'a eu d'autre choix que de désavouer Flynn, qui a donc démissionné, la ligne officielle étant que Flynn avait menti et que l'administration n'était au courant de rien (ce qui est faux, à minima depuis plusieurs semaines avant la démission). Dans le cas de Flynn, en plus de l'enquête parlementaire, une enquête judiciaire est également ouverte.
Suite à cela, de nouvelles fuites (là aussi, nouvelle enquête parlementaire sur le sujet, là aussi pas de preuve pour l'heure, mais là je parierais plutôt sur des fuites républicaines dans le cadre des règlements de compte internes aux groupes de pression de la nouvelle administration) ont encore aggravé le cas de Flynn. Ce dernier, lors de son rapport d'audition au Congrès a menti en ne déclarant pas ses activités rémunérées de lobbyistes auprès d'états étrangers lors des années précédentes (en Russie et en Turquie apparemment).
Bilan : sur un plan judiciaire, Flynn est très mal barré. Beaucoup d'éléments d'enquête (étayés par des preuves matérielles) indiquent qu'il aurait enfreint le Logan Act et qu'il se serait parjuré devant le Congrès. En l'état, on voit mal comment il pourrait échapper, au minimum, à un procès (je ne préjuge pas de la condamnation, même si en droit américain la présomption d'innocence n'existe pas, en tout cas pas dans le même ressort que chez nous, puisque l'investigation se fait quasi exclusivement à charge).

Restent les conséquences politiques de tout ça pour Trump et son administration. Deux possibilités :
1) Flynn a agi tout le long de sa propre initiative. Problème : Trump s'est toujours vanté de s'entourer des meilleurs, et de sélectionner avec soin et talent son staff. Au minimum, sur ce coup là, il s'est planté. Pire : l'administration a tenté, pendant plusieurs semaines, de couvrir les infractions de Flynn. La question ici est de savoir qui savait et qui a décidé de couvrir Flynn...
2) Flynn a agi sur ordre, et a pris contact avec les Russes avec une mission officieuse de la future administration. Là aussi, qui savait quoi ? Si on est dans ce cas de figure, Flynn risquerait moins pénalement (puisque dans le cadre du Logan Act, il pourrait peut-être tenter de plaider qu'il n'était pas vraiment un citoyen lambda), par contre, pour le donneur d'ordres ce serait une autre histoire (aussi bien au niveau des conséquences judiciaires que politiques). Je précise qu'à titre personnel je ne crois guère à cette hypothèse. C'est la première qui a ma préférence. Mais Flynn aurait certainement tout intérêt à défendre cette théorie là pour essayer de réduire sa condamnation éventuelle.

http://www.cnn.com/2017/04/27/politics/ ... index.html
http://www.cnn.com/2017/04/27/politics/ ... index.html
http://www.cnn.com/2017/05/02/politics/ ... index.html
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Jeu 4 Mai 2017 19:48

A une très courte majorité (217 contre 213), la Chambre vient de voter le remplacement de l'Obamacare par l'AHCA (enfin la nouvelle version).
http://edition.cnn.com/2017/05/04/polit ... index.html
Pour le symbole c'est une victoire pour les républicains et Trump. La version du texte adoptée est plus à droite que la version précédente (le whip a gagné des voix sur le freedom caucus mais en a perdu au centre). Pour résumer les assureurs pourront désormais refuser de proposer des mutuelles à certaines personnes, et ils ne seront plus contraints de garantir des standards quant à la couverture. On estime qu'entre 20 et 30 millions de personnes vont perdre leur couverture santé (dont quelques millions par choix). De plus, les dépenses pour Medicare et Medicaid sont désormais plafonnées au niveau des états.
Les promesses de campagne de Trump en prennent une nouvelle fois un coup (il s'était engagé à proposer une réforme aboutissant à plus de gens couverts à moindre coût tout en garantissant la liberté de choix et le niveau de la couverture), mais au moins il a son symbole (détruire l'Obamacare) et une loi importante enfin votée.
Côté démocrates c'est officiellement la soupe à la grimace, même si ils ont au moins leur angle d'attaque pour les midterms contre les élus du GOP qui auront voté la loi (les pubs sont déjà dans les cartons : "c'est à cause de votre député que vous avez perdu votre assurance").
Désormais c'est au Sénat de se prononcer (là ce sont plutôt les sénateurs républicains qui sont peinés : ils espéraient que la Chambre ne leur transmettrait jamais la patate chaude). Quand on voit le résultat serré à la Chambre malgré une majorité républicaine assez nette, on peut douter que cette version aussi à droite passe au Sénat. On verra bien.
http://edition.cnn.com/2017/05/04/polit ... index.html
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Re: La vie politique américaine

Messagede guillaume44 » Ven 5 Mai 2017 09:20

La patate était de toutefaçon très chaude...
Les assurances privées fuient l'Obamacare car il leur fait perdre trop d'argent. Le gros problème vient de 5% de la population américaine ayant de gros problème de santé (Cancer, obésité...) mais représentent 50% des couts des assurances privées... Celles-ci ont fortement augmenté le coût des assurances pour les autres assurés en bonne santé, l'Etat Fédéral a bien tenté de les aider mais rien n'y fait l'Iowa n'a plus qu'un seul organisme proposant l'Obamacare et la Virginie risque de se retrouver sans un seul...
Ne rien faire n'aurait pas non plus été la solution car tout le monde aurait perdu son assurance santé s'ils n'y avaient plus d'organisme proposant l'Obamacare...
Néanmoins sur le sujet, j'ai trouvé Trump particulièrement peu imaginatif, il s'est contenté de reprendre le texte de la chambre des représentants tel quel (même si le freedom caucus informe qu'il s'est fortement impliqué dedans avec Pence et Priebus). Une position iconoclaste aurait été de proposer une sorte de "medicare" pour les personnes les plus à risques donc une prise en charge par l'état fédéral comme pour les personnes de plus de 65 ans ce qui aurait permis de faire baisser les couts des assurances pour les assurés en bonne santé.
Cela étant dit, ce ne sont que des propos personnels de comptoir de commerce à des années lumières des standarts individualistes américains et à des milliers d'autres du GOP sur le sujet ne tenant en plus pas compte de la dette américaine actuelle....
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