de Genaro Flores » Lun 20 Fév 2017 05:45
Poursuite du décompte par le CNE : Moreno grignote, Lasso perd du terrain...
81% des votes ayant été décomptés par le Conseil national électoral (CNE), les résultats sont désormais les suivants :
- 1er : Lenin Moreno (Alliance Pays, gauche) avec 38,88%.
- 2ème : Guillermo Lasso (Alliance CREO-SUMA, centre droit) avec 28,50%.
- 3ème : Cynthia Viteri (Parti Social Chrétien, droite) avec 16,32%.
- 4ème : le général Paco Moncayo (Accord National pour le Changement, centre gauche) avec 6,80%.
- 5ème : Abdala Bucaram Pulley (Force Equateur, centre gauche populiste) avec 4,76%.
- 6ème : Ivan Espinel (Force Compromis Social, centre) avec 3,22%.
- 7ème : Washington Pesantez (Union Equatorienne, centre gauche) avec 0,77%.
- 8ème : Patricio Zuquilanda (Parti Société Patriotique 21 Janvier, droite populiste) avec 0,75%.
Le 2ème tour entre Lenin Moreno (Alliance Pays, gauche) et Guillermo Laso (Alliance CREO - SUMA, centre droit) semble inéluctable. Bénéficiant d’un ballotage favorable, la droite pourrait alors être en mesure de ravir le pouvoir exécutif à l’Alliance Pays qui le détient depuis le 15 janvier 2007. Ce serait alors la troisième défaite majeure de la gauche en Amérique latine en un peu plus d’un an, après l’Argentine (succès de Mauricio Macri à la présidentielle le 22 novembre 2015) puis le Brésil (destitution de Dilma Roussef par le Sénat le 31 août 2016).
Sans surprise, Cynthia Viteri et son Parti Social Chrétien appuient résolument Lasso.
D’autre part, le général Paco Moncayo (Accord National pour le Changement (ANC), centre gauche), héros de la guerre victorieuse du Cenepa contre le Pérou en janvier-février 1995, a déclaré qu’il ne soutiendrait personnellement aucun des deux candidats. La Gauche Démocratique (ID), affiliée à l’Internationale socialiste, qui constitue la colonne vertébrale de l’ANC et dont Moncayo est membre se prononcera ultérieurement. Mais n’oublions pas que l’ID a soutenu Lasso à la présidentielle de 2013.
Fils de l’ex-président Abdala Bucaram Ortiz (1), Abdala Bucaram Pulley laisse entendre qu’il appelera à voter pour Lasso. Rien de surprenant au regard du combat qu’il a mené sans relâche en tant que député du Parti Roldosiste Equatorien (2) à l’Assemblée nationale à partir de 2009 avant de démissionner le 1er décembre 2014.
Mais alors qui peut encore sauver le « soldat » Moreno ? Certainement pas les abstentionnistes du 1er tour en tout cas, la participation y étant très élevée en raison du caractère obligatoire du vote, institué dans la Constitution de 1998. In fine, l’élection pourrait bien se jouer dans un mouchoir...
Le scrutin présidentiel accaparant tous les regards médiatiques, on oublierait presque que les 12 millions d’Equatoriens devaient également élire 137 députés à l’Assemblée nationale et 5 autres au Parlement andin. J’y reviendrai.
G.F.
(1) Elu président le 7 juillet 1996, Abdala Bucaram Ortiz sera destitué sept mois plus tard par le Congrès pour incapacité mentale à la suite d’énormes manifestations dans tout le pays, y compris à Guayaquil, la plus grande ville équatorienne qui l’a vu naître, connue pour son conservatisme.
(2) Fondé le 18 janvier 1983 par Abdala Bucaram Ortiz, le Parti Roldosiste Equatorien est une formation populiste de centre droit, se réclamant de Jaime Roldos, président très populaire entre 1979 (fin du régime militaire entamé en 1972) et 1981 (date de sa mort dans un étrange accident d’avion). Bucaram Ortiz fut son beau-frère.
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Genaro Flores le Lun 20 Fév 2017 09:47, édité 1 fois.