Tiberi prépare sa succession

[maxxx]

Tiberi prépare le terrain pour son fils

L’ex-maire de Paris Jean Tiberi (UMP) est prêt à tout pour barrer la route à Rachida Dati, qui convoite sa circonscription. Indéboulonnable dans son fief, le député-maire du 5e arrondissement (75 ans) céderait son siège à François Fillon en 2012, si le Premier ministre entrait dans la bataille des municipales de 2014. Mais Rachida, non! "C’est moi le député sortant!, rappelle-t-il. Et Dominique [son fils] sera sans doute le maire sortant du 5e…"

http://www.lejdd.fr/Politique/Depeches/Tiberi-prepare-le-terrain-pour-son-fils-232084/

[maxxx]

Je pense que l'on se dirige, à très brève échéance (pourquoi pas dans les prochains mois), à un retrait de Jean Tiberi de sa fonction de maire du 5ème arrondissement...

Cet article le montre une nouvelle fois : s'il veut, comme il en a l'intention, assurer un siège en or à son fils, il fera en sorte que ce dernier ait suffisamment le temps de se légitimer ; Dominique Tiberi devrait donc devenir prochainement maire du 5ème arrondissement...

On s'achemine probablement faire de sérieuses luttes internes dans la nouvelle circonscription issue du redécoupage Marleix : celle-ci va inclure les 5ème, 6ème et 7ème arrondissement. La configuration actuelle de la 2ème circonscription, détenue par Tiberi, n'incluait que le 5ème et une très petite partie du 6ème et, avec les évolutions électorales, on se dirigeait vers un scrutin très serré en 2012...L'arrivée du 6ème et du 7ème verrouille totalement le jeu politique, avec un siège en or pour la droite.

Si Fillon veut cette circonscription, je n'imagine pas une seule seconde que Rachida Dati entre en dissidence : ça c'est un duel qui aurait de la gueule et qui serait assez inédit dans l'histoire politique de la Vème (un duel entre un Premier ministre et son ancienne ministre pour une même circonscription - mais Paris a déjà fait dans les duels très médiatiques à droite : cf. celui entre Françoise Giroud et Nicole de Hauteclocque en 1977 aux municipales ou entre Michèle Barzach et René Galy-Dejean en 1991 lors d'une législative partielle)...Par contre, si Fillon n'y va pas, on se dirige probablement vers un duel à couteaux tirés entre Tiberi et Dati - qui tournerait probablement à l'avantage de la seconde...

A terme, de toute façon, je pense que, quelle que soit la stratégie électoraliste de Jean Tiberi, le 5ème a vocation à basculer à gauche : cet arrondissement ne tient qu'à un fil, Jean Tiberi ne s'est maintenu qu'avec 45% en 2008 et grâce au Modem et à la liste de Philippe Meyer (en duel face au PS il aurait très probablement été battu quand on connait la sociologie des électeurs parisiens du Modem) et la liste Jouanno a obtenu à peine 41.5% aux régionales face à la liste Huchon dans cet arrondissement...Le coeur de la chiraquie ne survivra probablement pas en 2014 (même dans un contexte national très défavorable à la gauche, l'évolution sociologique de Paris parait enclenchée pour plusieurs années).

[Jean-Philippe]

Par contre, si Fillon n'y va pas, on se dirige probablement vers un duel à couteaux tirés entre Tiberi et Dati - qui tournerait probablement à l'avantage de la seconde...

Je n'en suis pas si sûr, Tibéri fils pourrait aussi l'emporter. Un 3e larron pourrait tirer son épingle du jeu face à ces deux candidats qui présentent tous deux un désavantage pour l'UMP. Dati comme les Tibéri sont loin d'être consensuels à droite. Une triangulaire, gagnée de justesse par la gauche, n'est pas impossible.
L'hypothèse Fillon arrangerait beaucoup de monde à droite, mais elle ne peut se concevoir qui si celui-ci veut conquérir la mairie en 2014. Je ne sais pas si les parisiens ont déjà été sondés à ce sujet, mais je ne suis pas convaincu de la volonté de Fillon d'y aller. S'il y allait quand même, cela prouverait la difficulté de la droite parisienne à faire émerger des candidatures de poids en son sein, contrairement au PS avec Delanoé (qui a résisté à Lang qui voulait s'y faire parachuté) puis Hidalgo après 2014 (ou le Guen).

[maxxx]

Je n'en suis pas si sûr, Tibéri fils pourrait aussi l'emporter. Un 3e larron pourrait tirer son épingle du jeu face à ces deux candidats qui présentent tous deux un désavantage pour l'UMP. Dati comme les Tibéri sont loin d'être consensuels à droite.

En fait, je pense quand même qu'il y ait plus de chances que Rachida Dati soit devant Dominique Tiberi dans une telle hypothèse : ça serrait certainement serré, mais Rachida Dati ferrait probablement le plein des voix chez elle, dans le 7ème arrondissement, fief de la droite tandis que Dominique Tiberi virerai en tête dans le 5ème : mais dans ce dernier, la droite risque en 2012 d'être minoritaire donc il aurait mécaniquement moins de voix que Dati dans son 7ème...Et je ne crois pas que les gens du 6ème préfèrent Tiberi fils, l'image de fils de et l'image assez négative qu'à Tiberi en dehors de son arrondissement constituant un handicap, contrairement à Dati, qui n'a pas besoin de faire campagne pour gagner en notoriété...

Parenthèse refermée sur cet exemple qui ne peut susciter que des hypothèses plus qu'incertaines...Je suis par contre tout à fait d'accord avec toi sur le fait que l'un comme l'autre ne sont certainement pas les plus consensuels et les meilleurs chevaux de bataille de l'UMP : Jouanno partant aux sénatoriales, elle ne devrait donc pas être candidate aux législatives. Si les deux camps se battent trop ardemment, le salut pourrait venir du maire UMP du 6ème, Jean-Pierre Lecocq, 56 ans, élu depuis 1983 et maire depuis 1994, qui passe bien auprès de la population et a réussi l'exploit en 2001, en menant sa propre barque, de surclasser au premier tour dans son arrondissement à la fois la liste Tiberi et la liste Seguin...De plus, il est le maire d'arrondissement de droite qui a obtenu le score le plus proche de son score de 2001 aux municipales de 2008 (56.04% contre 57.84%, dans des contextes totalement différents...).

[spinto]

Il est clair que Tibéri père prépare la mairie du 5ème, et même les habitants, à une succession familiale. Il n'y a qu'à voir les 2 pages consacrés à l'interview de Dominique Tibéri dans le dernier numéro du magazine du 5ème. Et effectivement, il semble probable que ce passage de relais interviendra avant 2014 (quel que soit la conclusion des affaires juridiques concernant le père).

De sources plutôt fiables, les conseillers de Matignon préparent très sérieusement l'implantation de Fillon à Paris, et cela passe vraisemblablement par une candidature dans la fameuse circonscription tant convoitée. La lignée Tibéri acceptera de sacrifier une ambition législative ; quant à Rachida Dati, le 7ème arrondissement est à cheval sur une autre circonscription, qui pourrait être un lot de consolation. Même si les Parisiens sont partagés sur sa personne, je ne suis pas sur que l'UMP est intérêt à la sacrifier, ni à se la mettre à dos (même si je doute qu'elle franchisse le pas vers une candidature dissidente).

Reste la question des municipales : quel arrondissement pourrait accueillir Fillon. Certes, il n'est pas obligé d'être tête de liste (Bertrand Delanoë ne le fut jamais). Mais la logique voudrait qu'il soit candidat (en tête de liste ou pas) dans l'un des trois arrondissements de la circonscription qui lui est destinée. Or, j'ai du mal à l'imaginer dans le 7ème : d'abord, cela nécessiterait une conciliation délicate avec Rachida Dati (deux têtes fortes sur une même liste, même si les ambitions annoncées de Dati sur la mairie de Paris ne servent à mon avis qu'à maintenir une certaine pression), ensuite, l'image de l'arrondissement (très bourgeois, très à droite) ne servirait sans doute pas Fillon à convaincre l'ensemble des Parisiens de sa réelle volonté pour la ville.
S'agissant du 6ème, je ne connais pas les intentions du maire actuel, et l'arrondissent à l'avantage d'être ancré à droite, tout en bénéficiant d'une image un peu plus "ouverte" (alors qu'il est paradoxalement le plus cher de Paris).
Reste le 5ème. Les Tibéri accepteront-ils de se sacrifier jusque dans leur arrondissement ? Je n'en suis pas sur. Pourtant, je suis persuadé que Fillon est peut-être l'un des seul à pouvoir empêcher le basculement à gauche (et encore). A l'inverse, Dominique Tibéri me semble avoir peu de chances ; son père, malgré ses réseaux, ne l'a conservé que de très peu en 2008 (et alors que les premiers sondages sortis des urnes le donnaient largement perdant...). Il n'empêche que Fillon prendrait un risque : la perte de l'arrondissement compromettrait son ancrage à Paris à plus long terme (car je ne crois pas à une victoire de la droite en 2014). Reste aussi à voir le candidat socialiste : Lyne Cohen Solal n'est sans doute pas pour rien dans les difficultés des socialistes à récupérer l'arrondissement, souffrant d'une image antipathique et, elle aussi, d'affaires.

En résumé, les municipales risquent d'être plus difficiles à gérer pour l'UMP que les législatives (d'autant que les citoyens sont généralement moins attachés à leur député qu'à leur maire). Mais ces mêmes législatives peuvent également clarifier la situation d'ici 2014...

[Robespierre]

De sources plutôt fiables, les conseillers de Matignon préparent très sérieusement l'implantation de Fillon à Paris, et cela passe vraisemblablement par une candidature dans la fameuse circonscription tant convoitée.
Reste la question des municipales : quel arrondissement pourrait accueillir Fillon.

Oui tout est dit ... "Où l'accueillir ? " ; " Où l'implanter " ?

Mais savent-ils que les parachutages ne trompent plus personne ? C'est fini cette façon de faire, surtout quand on connait l'importance des dossiers municipaux d'une grande ville, qui plus est de 2 millions d'habitants.

Vous voyez un Fillon aller se soucier de la vie quotidienne des habitants du 18ème ou du sud 14ème ?

1) il y aura des partielles "animées" à droite en vue de 2014
2) au vue de l'évolution sociologique et du bilan politique de l'actuelle majorité, il est illusoire de croire au basculement de Paris à droite en 2014 et j'oserais même dire " et au delà "

[baudoin]

Vous voyez un Fillon aller se soucier de la vie quotidienne des habitants du 18ème ou du sud 14ème ?

Tu n'es pas toujours dans la mesure Robespierre, mais là tu t'es surpassé ! L'ajout de la préposition "Un" devant le nom, "se soucier",..... que de marques de mépris... Concernant les zones de la capitale dont tu parles, je suis curieux de savoir ce que tu considères pouvoir être mis au crédit de la municipalité et de M. Vaillant en Particulier ?

1) il y aura des partielles "animées" à droite en vue de 2014

1) Elles ne le seront pas forcément si M. Fillon y va justement. D'autre part quid de la position de M. Le Guen sur le sujet ? Quid de la décision de M. Delanöe qui laisse planer le doute sur une éventuelle candidature ?

2) au vue de l'évolution sociologique et du bilan politique de l'actuelle majorité, il est illusoire de croire au basculement de Paris à droite en 2014 et j'oserais même dire " et au delà "

Même pas en cas de victoire de la gauche en 2012 ? Même pas en 2200 ? Que de certitudes... arrêtons dans ce cas de débattre sur le sujet..... Il n'y a certes rien à opposer à l'évolution sociologique de la capitale. En revanche, si le bilan du premier mandat de l'équipe en place avait été très largement plébiscité, c'est loin d'être le cas pour l'instant concernant le second, celle-ci ferait bien d'arrêter de se gargariser et d'écouter certaines critiques récurrentes.

[maxxx]

Je ne vois pas spécialement une quelconque forme de mépris dans les propos de Robespierre, mais chacun son sentiment...On n'est pas là non plus pour faire des cours de sémantique - je sais qu'il m'arrive aussi d'utiliser des expressions du style "il n'a pas l'étoffe d'un Chaban-Delmas" ou autre sans qu'il y ait la moindre insulte derrière...

Pour l'évolution sociologique, je pense que vous avez tous les deux un peu raison : je crois comme Robespierre que la droite est dans l'opposition municipale à Paris pour encore quelques temps, elle est encore trop divisée entre la vieille garde chiraco-tibériste, les gaullistes sociaux qui ont suivi Seguin et qui font le forcing derrière Fillon, les pro-Panafieu, les trublions du type Bernard Debré, la nouvelle garde qui desespère de pouvoir jouer les têtes d'affiche (Asmani, Decorte...) : depuis la perte de la ville de 2001, il est indéniable que la droite manque de stratégie et multiplie les coups manqués (elle nous sort bien souvent le même type de stratégie en cherchant quelqu'un de connu voire "people" ou alors quelqu'un qui n'est pas du milieu politique pur jus et qui n'a rien à voir à la base avec l'arrondissement en question, en croyant duper les administrés : le 14ème et le 12ème sont des bons exemples de cette stratégie de l'impasse ; dans le 14ème, depuis 2002, c'est quand même la valse des candidatures entre Dominique Versini, Nicole Guedj puis Marie-Claire Carrère-Gée/dans le 12ème, la droite a creusé sa tombe quand elle a commencé à tout concentrer ses efforts sur l'arrondissement qu'elle considérait comme le sésame du retour à la gestion municipale de la capitale (en oubliant au passage les autres arrondissements du style 10ème, 13ème ou 18ème...) et à tout miser sur le "people" ou le "vu à la télé" : Arno Klarsfeld en 2007 qui a perdu largement la circonscription de Jean de Gaulle et l'improbable tandem Cavada-Lagarde qui s'est pris une claque mémorable en 2008).

Honnêtement, la droite est dans une stratégie de maintien des acquis sur Paris, sans véritable projet de reconquête des arrondissements perdus...Elle a abandonné un large pourtour Est dans la capitale et je ne vois pas comment elle reprendra position à court terme dans l'Est parisien ; Fillon a peut être tiré les leçons de la chute de Séguin dans le 18ème en 2001 mais ce n'est pas en se présentant dans un arrondissement déjà de droite (même le 5ème) qu'il remportera la majorité au conseil de Paris...Les députés Goasguen et Debré mettent en avant, de manière récurrente, leur candidature : mais franchement, des élus du 16ème pour mener la liste à Paris, ce n'est pas ça qui ramènera dans le giron de la droite un 18ème, un 12ème ou un 13ème arrondissement...En même temps, ils s'en foutent un peu, ils n'ont rien à craindre de la gauche dans leurs circonscriptions et ils ne prennent aucun risque personnel à aller droit vers une défaite à l'échelon municipal (au contraire, même en cas d'échec, ils gagnent en notoriété et en médiatisation : c'est en gros ce qui intéresse essentiellement Bernard Debré, vu le nombre de ses interventions audiovisuelles...).

Baudoin a cependant raison de souligner un phénomène de désenchantement partiel vis-à-vis de la municipalité Delanoe II par rapport au bilan très positif de la première mandature : c'est lié à un phénomène assez naturel (le 2ème mandat est souvent un moment d'essoufflement après un premier mandat en fanfare et perte de l'effet "nouveauté" : on pourrait dire la même chose de Lille ou Lyon) mais c'est aussi la conjugaison de certains facteurs : problèmes récurrents de transport dans la capitole (l'héritage pompidolien du tout voiture risque de peser encore longtemps), de propreté, mais aussi l'histoire de l'accord Delanoe-Chirac-UMP qui n'est pas innocent sur les nouvelles critiques...
Si le PS passe en 2012, peut être que la concurrence pour la mairie de Paris ne viendra pas de l'UMP (qui fera probablement mieux qu'en 2008 mais ce ne sera pas suffisant pour remporter de nouveaux arrondissements : on pourrait peut être, si la gauche socialiste est fortement critiquée, envisager un chassé croisé entre le 5ème, basculant à gauche, et le 2ème ou le 4ème, voire le 9ème, allant en sens inverse - mais les autres arrondissements sont hors de portée) mais des écologistes : si Europe écologie trouve une bonne tête de gondole à fort potentiel médiatique (Duflot ? Legrand ? Delli ?), on peut envisager que le parti soit devant le PS-PC dans pas mal d'arrondissements, sur le modèle Cohn-Bendit de juin 2009, avec un ou une candidate PS qui sera forcément moins connu(e) à la base que Delanoe...

[Sergent Bauchat]

La principale incertitude concernant 2014 à Paris est : qui succédera à Delanoë ?
Pour l'instant, ce n'est pas clair...
Beaucoup y pensent :
Anne Hidalgo : c'est l'"héritière". Ira-t-elle jusqu'au bout ? Pas sûr. Elle est élue dans un secteur très à droite (le 15ème) où elle n'a jamais réussi, et ne réussira probablement jamais, à décrocher un mandat de député.
Jean-Marie Le Guen (élu du 13ème), c'est sans doute quelqu'un qui a envie d'aller jusqu'au bout.
Dominique Bertinotti (maire du 4ème, très proche de Ségolène Royal). Elle gère son arrondissement de façon exemplaire et aussi assez autoritaire. Mais elle risque d'être rejetée par les socialistes qui n'appartiennent pas à son courant.
Reste aussi les "outsiders"' (Christophe Caresche, bien vu par les Verts, ou même Jean-Christophe Cambadélis...).
Je doute qu'un "parachuté" puisse passer au PS. Jack Lang s'y était cassé les dents. Et pourtant, il habite place des Vosges...

Par rapport à la droite, les "fils de" et "filles de" sont légion : Françoise de Panafieu (dont le père, François Missoffe, était déjà élu dans le 17ème), Jean-François Legaret (maire du 1er), fils de Jean, ex député CNI dans les années 50... On pourrait citer aussi la dynastie des Chinaud, celle des Pernin, etc.
Est-ce que ça veut dire que le fils de Jean Tiberi sera accueilli à bras ouverts par les électeurs du 5ème ? Je n'en sais rien, même si le père a eu une longévité politique exceptionnelle (député depuis 1967 je crois !)

Quant aux écologistes, ils rêvent effectivement de l'Hôtel de Ville. Pour y arriver, il faudrait d'une part qu'ils aient un leader qui tienne la route (ce qui n'est pas le cas pour l'instant...), et peut-être qu'à travers l'Europe, d'autres villes soient prises (on parle actuellement de Berlin, où des élections doivent avoir lieu très bientôt). Il y aurait alors un phénomène d'entraînement.

Autre point à signaler : les municipales auront lieu en 2014. Si la gauche gagne les présidentielles et les législatives de 2012 dans la foulée, où en sera-t-elle deux ans plus tard ?

[maxxx]

Par rapport à la droite, les "fils de" et "filles de" sont légion : Françoise de Panafieu (dont le père, François Missoffe, était déjà élu dans le 17ème), Jean-François Legaret (maire du 1er), fils de Jean, ex député CNI dans les années 50... On pourrait citer aussi la dynastie des Chinaud, celle des Pernin, etc.
Est-ce que ça veut dire que le fils de Jean Tiberi sera accueilli à bras ouverts par les électeurs du 5ème ? Je n'en sais rien, même si le père a eu une longévité politique exceptionnelle (député depuis 1967 je crois !)

Effectivement, c'est une caractéristique forte de la droite parisienne que l'on peut noter : les liens familiaux. Les exemples les plus symboliques sont en effet ceux de Françoise de Panafieu (je ne ferais pas toute la généalogie familiale des Wendel, grande famille industrielle qui a marqué la France, mais Françoise de Panafieu a succédé à sa mère, Hélène Missoffe, 83 ans, députée de 1974 à 1986 dans le 17ème (et qui fut secrétaire d'Etat dans le gouvernement Barre), qui elle-même avait succédé à son mari François - décédé en 2003 - qui fut député de 1962 à 1974 et ministre du général de Gaulle de 1966 à 1968 - sans compter qu'avec ses liens familiaux, Françoise de Panafieu est une cousine éloignée d'Ernest Antoine Seillière et la nièce par alliance de Jean-François Poncet, 82 ans, sénateur UMP et ancien ministre des affaires étrangères) ou des Dominati (le père, Jacques, 83 ans, fut député à plusieurs reprises entre 1967 et 1993, sénateur jusqu'en 2004, maire du 3ème de 1983 à 1995, 1er adjoint de Jean Tiberi entre 1995 et 2001. Son fils Laurent, 50 ans, député de 1993 à 2002 (dans la circonscription du père), ancien conseiller de Paris jusqu'en 2007, qui a échoué à prendre le 4ème arrondissement en 2001 et à se parachuter dans le 16ème (deux défaites aux législatives, dans un duel en 2002 face au sortant Gilbert Gantier (UDF) et une énorme claque dès le premier tour en 2004 face à Bernard Debré, au moment de la démission de Gantier). Il a quitté la politique pour des postes d'ambassadeur. Son frère ainé, Philippe, 56 ans, est le seul membre de la famille a avoir encore des fonctions électives : il est sénateur depuis 2004, après avoir été conseiller régional et conseiller du 8ème (1989-2008).

Dans les arrondissements cossus de l'ouest parisien, on retrouve de manière chronique une transmission des mandats par héritage et par succession : c'est limite dynastique avec certaines grandes familles - les Chérioux de Soultrait, de Hauteclocque, de Clermont-Tonnerre dans les 15ème ou 16ème. Il y a peu, le 16ème était encore dirigé par Pierre-Christian Taittinger, issu d'une grande famille également (fils de Pierre, ancien président du CM de Paris, frère de Jean, l'ancien député-maire de Reims qui vient de fêter ses 87 ans, et oncle de Frantz, ancien député-maire d'Asnières sur Seine). Depuis qu'elle a rejoint le Modem en 2008, elle a perdu du poids, mais Véronique Delvové est elle issue d'une grande famille de juristes qui ont touché de près ou de loin à la politique (Jean, Pierre...).

Mais les liens familiaux sont aussi très prégnants chez les épouses, compagnes et autres dans la capitale :
-Claude-Annick Tissot, 61 ans, élue du 11ème arrondissement depuis 1989, mère courage du RPR, surnommée la "madame propre du RPR" pour avoir dénoncé les malversations dans les marchés d'Ile de France en 1994-1995 (ce qui lui a valu d'être écartée, sous les pressions de Michel Giraud, de la liste Balladur aux régionales de 1998), qui est la compagne d'Alain Devaquet, l'ancien ministre tristement célèbre de Chirac (1986-1987) et ancien élu du 11ème (il fut l'un des premiers symboles de la poussée des la gauche en 1993-1995, en étant battu par Georges Sarre).
-Marie-Claire Carrère-Gée, 47 ans, ancienne conseillère de Chirac, que l'on a annoncé tour à tour en Moselle (succession d'André Berthol), en Seine et Marne (succession de Guy Drut) et à Paris pour les législatives de 2007 avant d'être au final écartée, élue du 14ème depuis 2008, épouse de Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football pro.
-Martine Aurillac, députée UMP et femme de Michel, ancien ministre à la coopération de Chirac (1986-1988).

Je terminerai par dire que, quelque soit le camp, Paris a cette particularité d'être de plus en plus touchée, dans sa représentation, par le phénomène de médiatisation et de "vu à la télé" : dans les arrondissements mais surtout au conseil de Paris, on peut quand même croiser un nombre impressionnant de ce type de personnes : Firmine Richard, Yamina Benguigui, Bruno Julliard, Philippe Torreton, Jean-Marie Cavada, Roger Auque....On s'étonnera que le conseil de Paris, avec en plus tous les pointures politiques (Lagarde, Dati...), devient un vrai repère à photographes et fait le bonheur du Petit Journal...