Soupçons de corruption à Clamart (92)

[Pullo]

Le maire PS de Clamart depuis 2001, et sénateur des Hauts-de-Seine depuis 2011, Philippe Kaltenbach, est soupçonné de corruption après la diffusion au début de l'année sur YouTube d'une vidéo qui le montre en train de recevoir de l'argent liquide (1000 €) d'un ancien adjoint pour un logement social. La vidéo a été récemment authentifiée par la police. Mais Philippe Kaltenbach affirme toujours qu'il s'agit d'un coup monté, réclame des expertises indépendantes, et accuse son voisin et adversaire UMP du Plessis-Robinson, Philippe Pemezec, d'être derrière l'opération. C'est Philippe Pemezec qui, l'an dernier, avait révélé l'existence de la vidéo à la justice. Précisons que M. Pemezec traîne quelques casseroles : son vote à la présidentielle de 2002 pour le FN alors qu'il était officiellement censé soutenir le candidat de la future UMP, sa condamnation en 2010 pour injures envers un élu PS, et la plainte pour agression déposée contre lui en 2011 par l'ex collaboratrice de Devedjian (avec lequel il est en conflit), Marie-Célie Guillaume, qui dans son livre le désigne sous le nom de Cinglé Picrochole...

Que Philippe Kaltenbach soit coupable ou pas, l'affaire a le mérite d'attirer l'attention sur les condititions d'attribution des logements sociaux, qui ne sont pas toujours transparentes...

[Eco92]

C'est une affaire qui traîne depuis longtemps, le moins que l'on puisse dire est que la vidéo est troublante - même si elle ne fait pas de liens directs entre la forte somme d'argent et le logement social dont ils parlent ensuite les dénégation de l'ex-adjoint quant à un prêts sèment un doute légitime. Jusqu'ici la presse en parlait relativement peu, attendant logiquement la réponse des experts sur l'authenticité de la vidéo. Celle-ci est un mauvais coup pour Kaltenbach.

Ce coin du 92 est décidément bien mal à l'aise avec ses ténors socialistes, on se rappelera que Kaltenbach avait remplacé au pied levé Pascal Buchet (secrétaire fédéral et maire de Fontenay) sur la liste sénatoriale, ce dernier étant écarté car trempant trop profondément dans une affaire de harcèlement moral avec son ex-directeur de com...

[VincentLP92]

Pour compléter les infos très juste d'Eco92, il faut bien comprendre que tous les acteurs cités tournent autour de la 12e circonscription des hauts de seine, qui regroupe 4 villes :

- Fontenay aux Roses, maire : P Buchet (PS), empétré dans une affaire de harcèlement moral (il a été condamné) ayant conduit au suicide de son ex-dir com.
- Clamart, maire : P Kaltenbach (PS), en difficulté avec cette histoire de cassettes vidéo, de logement sociaux et de prêts douteux.
- Le Plessis Robinson, maire : P Pemezec, aux nombreuses casseroles judiciaires ou politiques (une journaliste infiltrée au FN, Claire Checcaglini, a raconté comment il était disponible à la discussion avec le parti d'extreme-droite)
- Chatillon, maire : Schosteck (UMP), pour l'instant curieusement absent de ce panier de crabe.

La XIIe est la circonscription la plus PS des Hauts-de-Seine, et pourtant Pemezc (ou son suppléant, candidat après annulation du scrutin) a pu s'y faire élire plusieurs mandats, sans doute grâce à de bons reports à sa droite. Et aussi grâce aux guéguerre que se mène le PS avec ses 2 maires. Le parti aujourd'hui majoritaire avait tenté plusieurs stratégie : parachuter une Verte en 1997, puis conclure un accord tacite (a Kaltenbach la circonscription, à Buchet le mandat de sénateur du 92). Les ennuis judiciaires des uns puis des autres risquent d'avoir raison de leurs ambitions respectives.
Pour mettre fin à ce Dallas sur Seine, Aubry a parachuté son directeur de cabinet à 3 semaines d'un scrutin dont il est sorti victorieux (avec tout de même comme suppléante la CG socialiste de Chatillon).

Si on ajoute que la XIIIe circonscription est voisine, c'est toute la vie politique dans le Sud des Hauts de Seine qui est agitée, et ça ne risque pas de s'arrêter. Bref, de quoi alimenter notre site (voir sur le forum des Hauts de Seine les très nombreux échanges sur la XIIIe).

[alamo]

- Fontenay aux Roses, maire : P Buchet (PS), empétré dans une affaire de harcèlement moral (il a été condamné) ayant conduit au suicide de son ex-dir com.
- Clamart, maire : P Kaltenbach (PS), en difficulté avec cette histoire de cassettes vidéo, de logement sociaux et de prêts douteux.
- Le Plessis Robinson, maire : P Pemezec, aux nombreuses casseroles judiciaires ou politiques (une journaliste infiltrée au FN, Claire Checcaglini, a raconté comment il était disponible à la discussion avec le parti d'extreme-droite)
- Chatillon, maire : Schosteck (UMP), pour l'instant curieusement absent de ce panier de crabe.

JP Schosteck avait été empêtré en 2007 dans une histoire de favoritisme concernant certains marchés de l'Office HLM de Châtillon qu'il présidait (une histoire de beau-frère architecte, notamment).
Il avait été dénoncé à la maréchaussée par la Directrice de l'Office (ouh la cafteuse !), qui fut du coup révoquée par le Maire, puis si je ne m'abuse réintégrée par décision du Tribunal Administratif (réintégrée administrativement parce qu'elle n'avait pas pu entrer, la porte lui étant fermée.

L'Office Départemental, lui, a bien plus souvent défrayé la chronique, notamment lorsqu'il était présidé par P. Balkany et dirigé par un certain Didier Schuller. P. Pemezec était à l'époque directeur de l'agence de Bagneux de l'ODHLM 92

Enfin, bref, c'est les Hauts-de-Seine...

[pierrep]

Concernant les HLM et les magouuilles diverses des Pasqua boys on pourrait créer et alimenter un site entier ..
Pour le PS on pourrait quand même ajouter que Buchet faute de se faire élire lui-même parlementaire, est parvenu à propulser sa propre compagne à l'AN en la personne de la nouvele députée de la 11eme , Julie Sommaruga .
Je n'ai absolument rien contre le fait que dans un couple les deux fassent de la politique et/ ou se soient élus . Par contre quand l'un semble contribuer ( via sa position de responsable départemental ) à la désignation de l'autre par différents moyens pas très clairs , il y a un problème ...

[stephed]

C'est vrai que c'est moyen comme méthode. Ceci dit, pas grand monde au PS (ni ailleurs du reste) ne devait imaginer que Julie SOMMARUGA devancerait au 1er tour la députée sortante PCF et qu'elle serait élue.

Sans faire de procés d'intention, je ne suis pas sur qu'elle aurait été la candidate si une telle hypothese avait été jugée crédible.

[vudeloin]

Accessoirement, elle a un certain aplomb vu les ennuis rencontrés par son compagnon avec la justice...

Ceci dit, on rappellera que, dans un passé déjà assez ancien mais néanmoins présent (pardon de la litote), la SFIO du secteur' avait connu maints bouleversements puisque, dans les années 60 et 70, Fontenay, Issy et Clamart ont eu des maires socialistes qui avaient juste "viré leur cuti" au moment du Programme commun...
Et dire qu'avant Epinay, la SFIO avait tenu un congrès à Issy les Moulineaux en juillet 1969 qui, peu de temps après le score remarquable de Gaston Defferre lors du scrutin présidentiel de la même année (5,01 % grâce au concours des services préfectoraux, faute de militants socialistes pour mener campagne pour le Maire de Marseille), et la tenue du Congrès d'Alfortville, avait consacré la transformation de la "vieille maison" en Nouveau Parti Socialiste, dont Guy Mollet avait confié les clés à Alain Savary, vainqueur de peu, lors du vote final, d'un certain Pierre Mauroy.

L'alliance Mauroy Defferre Mitterrand CERES de Chevènement aura raison de Robespierrot lors du fameux Congrès d'Epinay en juin 1971, la décision prise au gymnase Léo Lagrange ayant été précédée, comme convenu, d'une rencontre au sommet entre les différents chefs de courants au Duc d'Enghien, restaurant de qualité situé dans la ville thermale proche d'Enghien les Bains.
Pour Guy Mollet, Epinay fut clairement le chant du cygne...

[pierrep]

Concernant la 12 e des Hauts de Seine , comme je l'avais relevé dans une autre rubrique il y a quelques temps, j'ai toujours été frappé par l'histoire politique des 4 communes , où l'on trouve deux anciens fiefs PCF devenus des bastions d'une UMP très à droite ( Le Plessis et Chatillon ) et deux anciennes communes de droite centriste ( devenue UDF ensuite ) passées de façon assez durable au PS ( malgré turbulences et/ ou affaires ) : Clamart et Fontenay aux roses .. Un vrai petit laboratoire de la Région parisienne en termes à la fois politique mais ausssi urbanistique , de politique du logement , d'évolution socio-démographique ..etc ..

[vudeloin]

Certes, pierrep, sauf que...
De 1946 à 1977, Fontenay aux Roses eut comme maire le SFIO puis PSD (rupture de ban avec le socialisme) Maurice Dolivet (trente ans de rang, il me semble que cela caractérise une sorte de "fief").
Les équipes étaient composites, et pour tout dire "troisième force", alliant SFIO, MRP et centristes divers...
Clamart, tenu par les démocrates chrétiens, eut des équipes de même nature.
Le Plessis Robinson connut, lui aussi, des phases de confrontation entre communistes et socialistes, emportées par le PCF, d'ailleurs, de 1945 à 1953 puis de 1956 à 1989, où une primaire électorale mal digérée entre les deux partis de gauche fit place à l'actuel maire UMP, alors RPR, Philippe Pemezec.
Quant à Châtillon sous Bagneux, c'est une commune qui eut un maire socialiste de 1947 à 1959, avant le succès d'une liste communiste cette année là.
Compte tenu de l'époque, on peut penser que le climat n'était pas forcément au beau fixe entre PCF et SFIO.
Sociologiquement, les communes concernées sont loin d'être les plus déshéritées des Hauts de Seine tout en n'étant pas des plus favorisées.
Un bon fonds électoral pour un PS de centre gauche, le fait est.
Dernier détail, pas dénué d'importance : les quatre communes faisaient partie de l'arrondissement de Sceaux aux temps de l'ancien découpage administratif entre Seine et Seine et Oise.
Lors des consultations électorales de la Quatrième République, l'ensemble faisait plutôt pencher vers le centre la circonscription constituée avec le reste de la Seine Sud (le Val de Marne actuel en grande partie) et au début de la Cinquième, la circonscription fut acquise au gaulliste Pierre Comte Offenbach.
Avant que le PCF ne la gagne en 1967, pour la reperdre dès 1968.
La gauche ne reprit les 12e et 13e circonscriptions qu'en 1981 avec les deux élus PS Philippe Bassinet et Georges Le Baill.
Ceci dit, comme on le voit, la tradition électorale du secteur est plutôt au centre gauche...

[Pullo]

Le Plessis Robinson connut, lui aussi, des phases de confrontation entre communistes et socialistes, emportées par le PCF, d'ailleurs, de 1945 à 1953 puis de 1956 à 1989, où une primaire électorale mal digérée entre les deux partis de gauche fit place à l'actuel maire UMP, alors RPR, Philippe Pemezec.

Et si l'on en croit les déclarations de Didier Schuller aux auteurs de 9-2, le clan du président, les Pasqua Boys avaient organisé le passage à droite en 1989 de la mairie sur le fil (57 voix d'écart seulement au second tour), en poussant la section PS locale à monter une liste contre le maire sortant PCF, Robert Gelly, réélu dès le premier tour six ans plus tôt.
Et pour consolider sa position, Philippe Pemezec a fait la même chose que Balkany à Levallois. Il a réduit la part de la population ouvrière en réduisant la proportion de HLM dans le parc immobilier, facilitant ainsi ses réélections dès le premier tour en 1995, 2001 et 2008. Sur le site de la municipalité, le bilan du prédécesseur PCF est dénigré, et celui de l'actuel maire UMP valorisé. Quant aux six élus de l'opposition de gauche au conseil municipal, ils n'ont même pas leur photo, alors que tous les élus de la majorité l'ont...