Après de longues entrevues sans grand succès avec les chefs des différents partis, et alors qu'il s'apprêtait selon les médias à abandonner son "mandat" de formateur du gouvernement, Bjarni Benediktsson a annoncé vendredi que les négociations pour la formation d'un gouvernement étaient officiellement lancées. Si les négociations aboutissent, il s'agira d'un gouvernement tripartite regroupant le Parti de l'Indépendance (conservateur, eurosceptique), Renaissance (centre-droit libéral-écologiste, europhile) et Avenir radieux (centre-gauche libéral-libertaire, europhile).
Renaissance a visiblement poussé pour écarter le Parti du Progrès du pouvoir, du coup Avenir radieux a été convié aux négociations bien qu'ayant signé un pré-accord de coalition avec les partis de gauche en octobre (juste avant les élections).
Les négociations se sont poursuivies tout le week-end, et il demeure des points d'achoppement importants que sont l'adhésion à l'Union européenne, l'agriculture et les pêcheries.
A noter que le futur gouvernement en cas d'accord entre les trois partis ne disposerait que d'un siège de majorité au Parlement (32 sièges sur 63), ce qui le rendrait fortement vulnérable en cas de défection en cours de mandat.
C'est cela dit probablement la solution la plus viable à court terme pour l'Islande, la seule alternative étant un gouvernement de centre-gauche (mais comprenant Renaissance, de centre-droit) de 5 partis, avec une majorité pas beaucoup plus nette de 34 sièges sur 63 et des partis aux positionnements politiques tout aussi différents (et surtout aucun parti dominant).
En cas d'échec des négociations, la leader du Mouvements des Verts et de Gauche KatrÃn Jakobsdóttir serait chargée à son tour d'essayer de former un gouvernement. Si ces éventuelles nouvelles négociations échouaient également, très probables nouvelles élections. Je pense toutefois que les partis islandais, dans la pure tradition nordique des gouvernements de coalition, trouveront un compromis avant d'en arriver là (après tout en Finlande, la droite libérale a gouverné près d'une mandature avec notamment la gauche radicale en partenaire minoritaire, en Islande on devrait éviter un scénario aussi atypique...). De toute manière, le sujet européen divisera la coalition quelle qu'elle soit (la gauche comme la droite étant divisées entre partis europhiles et eurosceptiques)... je pense qu'un compromis raisonnable sur cette question devra forcément avoir lieu ou alors la question sera éludée en la remettant à plus tard...
https://grapevine.is/news/2016/11/11/fo ... coalition/http://icelandmonitor.mbl.is/news/polit ... under_way/