Elections législatives de 2016 en Roumanie

[ploumploum]

Les électeurs roumains sont appelés à élire leurs députés et sénateurs ce 11 décembre.

Tout d'abord, un rapide rappel des faits :
- Premier Ministre depuis mai 2012, le social-démocrate Victoir Ponta avait forgé une coalition sociale-libérale (PSD-PNL) dans le but d'évincer la droite et le Président Basescu. Malgré l'échec de la procédure de destitution (faute de quorum au référendum), la coalition avait largement gagné au scrutin de 2012 (près de 60 % des députés et plus de 2 tiers des sénateurs)
- en 2014, l'union PSD-PNL prend fin
- Klaus Iohannis (PNL) remporte nettement la présidentielle de novembre 2014 face au Premier Ministre V.Ponta. Ce dernier ayant notamment été plombé par les affaires et la polémique sur le vote de la diaspora (bureaux et bulletins largement insuffisants)
- mis en examen en juillet 2015, Ponta démissionne en novembre 2015 après le drame de Bucarest (incendie meurtrier dans une discothèque)

Depuis le 17 novembre 2015, la Roumanie dispose d'un Gvt technique avec à sa tête Dacian Cioloș, ancien commissaire européen.


Notons aussi que la loi électorale a fait l'objet d'une profonde révision à l'été 2015 afin d'éviter un scénario de type 2012 (gonflement des effectifs)
Ainsi la future Chambre des Députés comprendra 330 députés (-82 sièges)
- 18 pour les minorité ethniques
- 4 pour la disapora
- 308 pour la métropole (1 député pour environ 73 000 habitants)

Mode de scrutin pour la Chambre :
le pays est divisé en 43 circos : 41 correspondent aux judetes (départements) / 1 qui représente la capitale (29 sièges) et la dernière est celle de la diaspora.
Pour avoir des sièges, il faut 5 % au niveau national, 8% pour une alliance de 2 partis, 9% pour une alliance de 3 partis et 10% pour une alliance de 4 partis ou plus ou soit 20 % dans 4 circos.


Le Sénat sera composé de 136 sièges (-40): 2 sièges pour la diaspora + 134 sièges au niveau national. (1 siège par tranche de 168 000 habitants)


Dans les sondages, le PSD (sociaux-démocrates) mènent avec 40 à 44 %. Derrière on retrouve les libéraux du PNL (Parti National-Libéral) avec 18 à 27 %. A noter que le PNL a entre-temps fusionné avec les démocrates-libéraux (2014) pour donner un nouveau PNL qui a rejoint le PPE au niveau européen.
Avec 5 à 7 %, on retrouve les libéraux de l'Alliance des libéraux et démocrates, fondée en 2015, issue de la fusion du PC (parti conservateur), ex-membre de l'USL, et du Parti Libéral-Réformateur ( de l'ancien Premier ministre et actuel président du Sénat Călin Popescu-Tăriceanu)
Ensuite, on a :
"Salut de la Roumanie" avec 7 à 19 %. Mouvement qui perpétue l'Union Sauvez Bucarest des dernières municipales (voir fil "vie politique")
Le Parti Mouvement populaire de l'ancien Président Basescu : 4 à 7 %
Union démocrate magyare de Roumanie : 4-5 %

Les sociaux-démocrates devraient l'emporter. Reste à savoir avec quelle majorité.

[ploumploum]

Selon les données fournies par la commission électorale, la participation dépasse à peine les 40 %. C'est à peu près le même taux qu'en 2012 (41,76 %)

Par ailleurs deux sondages post-fermeture des bureaux donnent le PSD large vainqueur :

Chambre des députés :
PSD : 45,5 à 45,8 %
PNL : 20,8 à 21,7 %
USR (Union Salut de la Roumanie) : 8,5 à 9,2 %
UDMR : 6 à 6,7 %
ALDE : 6 à 6,3 %
PMP : 4,6 à 6 %


Sénat :
PSD : 45,2 à 45,9 %
PNL : 20,7 à 21,8 %
USR (Union Salut de la Roumanie) : 8,9 à 9,3 %
UDMR : 6 à 6,8 %
ALDE : 6,4 à 6,5 %
PMP : 4,7 à 6 %


http://stirileprotv.ro/stiri/alegeri-pa ... -tara.html

[manudu83]

Avec des résultats quasi-définitifs

Chambre des députés :
PSD : 45,09 % 132 sièges
PNL : 19.96 % 45 sièges
USR 9.26% % 14 sièges
UDMR : 6.15 % 16 sièges
ALDE : 5.62 % 3 sièges
PMP : 5.22 % 3 sièges

Les attributions des sièges ne sont pas finies : 326 sièges sont à pourvoir : 213 sont pourvus

PS : L'UDMR en tant que parti d'une minorité (hongroise) a des sièges supplémentaires sur un contingent particulier expliquant qu'il dépasse l'USR avec 2% de moins.

[Fabien]

Après les présidentielles en Bulgarie et en Moldavie, après le référendum Italien transformé en plébiscite pour ou contre Renzi, les législatives en Roumanie se soldent par un cuisant échec pour ceux que soutenaient les institutions européennes... on dirait bien que l'appui de Bruxelles porte la poisse ces temps-ci!

[manudu83]

Le choix était entre corruption locale et corruption européenne... ça fait vraiment réver, je suis même surpris que les roumains se déplacent encore pour voter.

[Fabien]

Le choix était entre corruption locale et corruption européenne... ça fait vraiment réver, je suis même surpris que les roumains se déplacent encore pour voter.

La participation a tout de même été très faible pour un scrutin de ce type...
Si quelqu'un a des cartes des résultats, je serais curieux de voir si l'implantation des socio-démocrates s'inscrit toujours aussi bien dans l'ancienne frontière de la Roumanie d'avant 1918... (dans le même esprit, en Ukraine, la Galicie autrefois polonaise s'est longtemps démarquée par son anti-communisme féroce, c'est elle avec des scores massifs dépassant les 90% dans certaines régions qui a fait pencher la balance en faveur du (très corrompu) Léonid Kuchma en 1999, contre le candidat communiste, là où le vote du reste du pays était assez équilibré).

[ploumploum]

Deux grands vainqueurs et un grand vaincu :

Chez les vainqueurs, on retrouve le "parti" des abstentionnistes, une nouvelle fois très majoritaire (près de 60 %) et les sociaux-démocrates qui au dernier pointage obtiennent plus de 45,3 % des voix dans les deux Chambres.
Le parti pointe en tête dans 34 des 41 judetes (départements) et à Bucarest (statut spécial).
L'une des projections effectuées donne le PSD à 223 sièges pour l'ensemble du Parlement.


Le grand vaincu, c'est le PNL (National-Libéral), le parti de centre-droit du Président Iohannis. Avec un peu moins de 20 % à la Chambre (et 20,3 au Sénat), c'est un cuisant échec pour cette formation qui soutenait la reconduction de Dacian Cioloș à la tête du Gvt.
A noter que Alina Gorghiu, dirigeante du parti, a démissionné conformément à sa promesse de campagne (démission si score en dessous des 25 %)

L'USR, nouveau venu sur la scène, réussit son pari en devant 3ème.
A noter aussi le retour de Traian Basescu, l'ex-Président. Son parti, le PMP, passe les 5 % et obtient ainsi quelques sièges.

Projection sièges (total)

PSD : 223
PNL : 99
USR : 43
UDMR : 30
ALDE : 28
PMP : 26
Minorités : 17


Reste à trouver une coalition gouvernementale (le plus probable semble être PSD-ALDE : les deux partis étant proches (ALDE est formé des ex-PLR et PC qui ont continué à soutenir Ponta)) et quelqu'un pour la diriger. Liviu Dragnea, ancien ministre et président du PSD depuis 2015 est théoriquement le candidat naturel mais en avril dernier, il a été condamné à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale. Or, la loi interdit la nomination de condamnés au Gvt et le Président Iohannis a exclut de nommer comme Premier Ministre un condamné.

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html

[ploumploum]

On connait la répartition des élus :


Chambre des Députés (329 sièges/ il semble qu'un siège des minorités ait été supprimé)

Suffrages exprimés : 7 047 384

PSD : 3.204.864 voix / 45,48 % / 154 sièges
PNL : 1 412 377 / 20,04 % / 69 sièges
USR : 625 154 / 8,87 % / 30 sièges
UDMR : 435 969 / 6,18 % / 21 sièges
ALDE : 396 386 / 5,62 % / 20 sièges
PMP : 376 891 / 5,35 % / 18 sièges

Autres : 595 743 / 17 sièges

Les sociaux-démocrates obtiennent la moitié des sièges de métropole hors minorités. Les seuls circos où ils n’obtiennent pas d'élus sont :
- Covasna (4 élus-) et Harghita (5 sièges) en Transylvanie. Deux bastions de l'UDMR (qui y obtient 8 des 9 sièges)
- celle de la diaspora (4 sièges) : 2 PMP/ 1 USR/ 1 PNL.


Sénat (136 sièges)

Suffrages exprimés : 7 052 966

PSD : 3 221 786 voix / 45,67 % / 67 sièges
PNL : 1 440 193 / 20,41 % / 30 sièges
USR : 629 375 / 8,92 % / 13 sièges
UDMR : 440 409 / 6,24 % / 9 sièges
ALDE : 423 728 / 6,01 % / 9 sièges
PMP : 398 791 / 5,65 % / 8 sièges

Autres : 498 684

Le PSD obtient presque la majorité absolue. Hors diaspora (2 élus), il obtient la moitié pile des sièges. Comme pour la Chambre, les sociaux-démocrates n'obtiennent pas de sièges sur Covasna et Harghita ( 3 des 4 sièges vont à l'UDMR) et chez la diaspora.


http://stirileprotv.ro/stiri/alegeri-pa ... ament.html

[ploumploum]

Pour éviter le blocage, Liviu Dragnea (président du PSD) passe son tour* et propose au Président Iohannis de nommer Sevil Shhaideh (52 ans, ancienne ministre du développement régional et des Administrations publiques) au poste de chef du Gvt. En cas de confirmation, il s'agirait de la première femme à la tête du Gvt roumain.

http://www.ouest-france.fr/europe/rouma ... re-4696648

Par ailleurs PSD, ALDE et UDMR (minorité magyare) font un pacte commun. Reste à voir comment cela se traduira dans la composition du futur gouvernement. (qui aurait alors le soutien de 195 députés sur 329 et 85 sénateurs sur 136)


* il passe son tour en attendant des jours meilleurs. Liviu Dragnea espère devenir Premier Ministre grâce à une modification de la loi (qui interdit la nomination de condamnés au Gvt). En attendant, il présidera la Chambre des Députés (élu avec 216 voix sur 317 votants). Călin Popescu-Tăriceanu, co-président de l'ALDE, est reconduit à la présidence du Sénat. (87 voix pour / 40 contre)

[ploumploum]

Pour éviter le blocage, Liviu Dragnea (président du PSD) passe son tour* et propose au Président Iohannis de nommer Sevil Shhaideh (52 ans, ancienne ministre du développement régional et des Administrations publiques) au poste de chef du Gvt. En cas de confirmation, il s'agirait de la première femme à la tête du Gvt roumain.

Proposition refusée par le Président Iohannis.
Aucune justification avancée mais selon la presse roumaine, c'est le fait que Sevil Shhaideh soit mariée à un homme d'affaires syrien (à priori proche de Assad) qui aurait joué en sa défaveur.

http://actu.orange.fr/monde/roumanie-ve ... zRvqq.html

Les sociaux-démocrates menacent de solliciter l'article 95 de la Constitution, à savoir enclencher la procédure de destitution.