de cevenol30 » Lun 9 Jan 2017 18:53
Il est vrai qu'en pratique, le PS a intérêt à laisser parrainer des candidats trotskystes pour affaiblir le candidat PCF ou FdG (Mélenchon cette fois et la précédente), de façon à être plus facilement devant.
Sauf que...
D'une part, au niveau du discours, des petits candidats qui disent peu ou prou la même chose qu'un grand ne lui font pas forcément d'ombre, notamment dans les derniers temps de la campagne où les temps de parole sont égaux. Au contraire, ils lui font écho, convainquent à sa place et l'effet de vote utile (et inversement, la fuite des petits candidats trop extrêmes) permet de ratisser des voix, pour le premier ou le second tour.
Inversement, s'il y a des aspirants candidats qui vont pas mal taper sur le PS (et là , les arguments foisonneront plus qu'à l'accoutumée), ledit PS n'a pas forcément intérêt à les parrainer: les discours l'enfonçant auraient plus de temps de parole, en absolu et/ou en proportion.
Enfin et peut-être surtout, il y a le précédent Besancenot: aux yeux du PS, son émergence en 2002, au détriment du PS et pas seulement du PCF, lui a été cuisante en contribuant à la défaite arithmétique de Jospin (l'électorat PS d'alors avait la fibre plus à gauche que l'électorat PS restant PS aujourd'hui); de plus, faire émerger une gauche dure "non alliable" à la place d'un PCF avec qui il y a davantage moyen de s'arranger n'est pas une bonne idée.
C'est pourquoi les parrainages dispersés sont moins bien vus désormais dans les grands partis (à droite aussi, peu désireuse de vivre un "21 avril à l'envers" et où Morin et Boutin ou encore Villepin et Dupont-Aignan en 2007 ont déjà fait les frais du cadenassage, sûrement décidé dans les appareils mais aussi, c'est important à comprendre, ancré dans les têtes des élus de base). Au point qu'il vaut mieux créer un réseau d'élus avant de se présenter à la présidentielle... mais comment faire quand on est un parti pas connu et pas anbcré dans les habitudes des électeurs car absent de la présidentielle?
Concernant le financement, les banques se montrent de plus en plus frileuses (j'ai vu et probablement posté un lien là -dessus), d'une part à cause des aléas (pas sûr que le candidat fasse 5% ni ne dépose un compte de campagne correct) et d'autre part à cause du risque d'image: les clients d'une banque risquent de mal la voir voire de s'en aller (en partie, bien sûr, mais c'est tout de même problématique) si leur banque soutient un autre candidat que le leur, autant dire que la banque fait forcément une majorité de mécontents sauf à prêter à tout le monde; pour une banque étrangère c'est moins problématique mais c'est tout de même embêtant de se faire mal voir des clients de la 6e économie mondiale.
Il vaut mieux compter sur les dons des sympathisants mais tant que la candidature n'est pas confirmée faute de parrainages, il faut être motivé. Les dons ont tendance à arriver tard, après les premières distribution de tracts avec coupon d'appel au don par exemple, tracts financés par les premiers dons s'il y en a...