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Les législatives dans le Val-de-Marne

Dimanche 17 juin
A partir de 20h00
Nouveau découpage électoral et composition de l'Assemblée nationale : exprimez-vous sur les enjeux des prochaines législatives de juin 2012.

Re: Les législatives dans le Val-de-Marne

Messagede vudeloin » Jeu 5 Jan 2012 19:59

La sixième circonscription du Val de Marne comprend les cantons de Fontenay sous Bois Est (26 224 habitants, organisé notamment autour du Val de Fontenay, PCF), Fontenay sous Bois Ouest (27 034 habitants, PCF), Vincennes Est (25 807 habitants, centre), Vincennes Ouest (22 882 habitants, UMP) et Saint Mandé (22 627 habitants, UMP).

Les quatre premiers cantons, presque jumeaux, recoupent le territoire des deux communes de Fontenay sous Bois (PCF depuis 1965 sans interruption) et Vincennes (droite depuis 1947, après un court épisode de gestion par la SFIO à la Libération) et le dernier celui de la commune de Saint Mandé (droite depuis un certain temps et même un temps certain…)

On se retrouve donc a priori dans une configuration très proche de celle de la 5e circonscription, avec une droite bénéficiant du poids relatif de Saint Mandé pour faire la différence.

Le schéma électoral de base dans le secteur est connu : l’influence de la gauche à Fontenay est annulée par celle de la droite à Vincennes et le vote de Saint Mandé fait l’écart.
Le siège est historiquement de droite (il s’agit là, notamment, de l’un des rares sièges que la droite conserva en Seine banlieue lors des élections du printemps 1936) et a parfois donné lieu à des batailles épiques, que ce soit au niveau des législatives (les duels entre les deux fortes personnalités qu’étaient Robert André Vivien et Louis Bayeurte, par exemple) ou des cantonales, puisque le découpage cantonal de 1976 avaient découpé les actuels cantons de Fontenay Ouest et de Vincennes Est en cantons de Vincennes Fontenay Nord et Sud, réunissant chacun un morceau des deux communes.

Municipales 2008.

Fontenay sous Bois : liste Voguet (PCF, alors Sénateur, et partis de gauche) 10 682 voix (62,2 %), liste Esclattier (UMP) 5 604 voix (32,7 %), liste Alarcon (NPA) 873 voix (5,1 %).

Vincennes : liste Lafon (Nouveau centre + UMP) 9 908 voix (59,8 %), liste Debrenne (PS) 3 502 voix (21,1 %), liste Serne (Verts) 2 182 voix (13,2 %), liste Cardoni (PCF) 988 (6 %).

Saint Mandé : liste Beaudouin (UMP) 4 615 voix (64,5 %), liste Touati (PS) 2 043 voix (28,6 %), liste Maherou (PCF) 496 voix (6,9 %).

Sur les trois villes, à configuration variée, on a donc, pour ces municipales, 20 127 voix à droite et au centre face à 20 766 voix de gauche et d’extrême gauche.

Cantonales 2008

Canton de Saint Mandé

Le candidat de droite Jean Eroukhmanoff, adjoint de Patrick Beaudouin, arrive en tête avec 3 036 voix, contre 1 599 voix pour la candidate PS, 1 351 voix pour un DVD, 746 voix pour une candidate Verte et 383 pour le candidat PCF, le chef de file aux municipales.

Le second tour voit la réélection du candidat UMP avec 3 224 voix contre 2 184 voix, soit un rapport 60/40 plutôt rare à Saint Mandé.

Canton de Fontenay Ouest

C’est le candidat UMP Christophe Esclattier, chef de file aux municipales, qui arrive en tête avec 3 323 voix (37,9 %), devant la candidate PCF Liliane Pierre avec 2 492 voix (28,4 %).
Arrivent ensuite le candidat PS avec 1 617 voix (18,4 %) et le candidat Verts avec 984 voix (11,2 %).
Ferme la marche le candidat FN avec 360 voix (4,1 %).

Le second tour voit la victoire de Liliane Pierre, qui reprend le siège détenu durant deux mandats par Christophe Esclattier, avec 3 991 voix contre 3 512.

En deux semaines, la carrière locale du candidat de l’UMP a donc été marquée par l’échec : un score d’un niveau de faiblesse rarement atteint lors du premier tour des municipales et la perte de son siège de conseiller général.

Canton de Vincennes Ouest, dont l’élue est la sénatrice UMP du Val de Marne Catherine Procaccia.

Au premier tour, elle arrive nettement en tête avec 3 247 voix (43,2 %), devant le candidat du PS avec 1 568 voix (20,9 %).
Le candidat Vert, chef de file de la liste de son parti aux municipales, arrive 3e avec 1 422 voix (18,9 %), suivi du candidat Modem avec 929 voix (12,4 %) et de la candidate du PCF avec 346 voix (4,6 %).

Au second tour, victoire de Catherine Procaccia avec 3 387 voix contre 2 609, et un rapport 56,5/43,5 plus équilibré que d’habitude dans ce canton situé dans la partie de la ville la plus proche de Paris et du Bois.

Sur les trois cantons, le premier tour donne 12 246 voix du centre au FN et 11 157 voix de gauche.

Cantonales 2011

Vincennes Est

Premier évènement : l’abandon de siège par le sortant UMP, Jean Michel Seux et la présentation, par la droite et la majorité municipale, de Mme Dominique Le Bideau, Nouveau centre.

Elle parvient en tête du scrutin avec 2 999 voix et 46,8 %, devançant la candidate des Verts, soutenue par le PS, Muriel Hauchemaille, 2 077 voix et 32,4 %.
La candidate du FN avec 841 voix et 13,1 % et la candidate du PG, avec 487 voix et 7,6 %, ferment la marche.

Au second tour, succès de la candidate de droite avec 3 810 voix contre 2 765 et un rapport 58/42.

Fontenay Est

Le sortant PCF, Gilles Saint Gal, ancien responsable de la JC dans les années 70 et 80, arrive en tête avec 2 664 voix et 46,2 %.
Il devance la candidate des Verts, soutenue par le PS, Fabienne Bihner, avec 955 voix et 16,6 %.
A gauche, relevons encore le score du candidat NPA Alarcon 135 voix (2,3 %) et d’un candidat écologiste issu du groupement local « Fontenay Ecologie », non rattaché aux Vers, avec 476 voix (8,3 %).
Total de gauche : 4 230 voix.

Au centre et à droite, c’est l’élimination.
Un candidat Modem obtient 137 voix (2,4 %), une candidate Nouveau centre 479 voix (8,3 %) et un DVD 73 voix (1,3 %), le tout débordé par le FN 845 voix (14,7 %).
Total du centre et de droite : 1 534 voix.

En se maintenant au second tour, la candidate des Verts vient y subir un net échec avec 3 493 voix pour Gilles Saint Gal contre 1 260.

Le premier tour, sur les deux cantons, donne 5 374 voix à droite et 6 794 à gauche, soit un écart de 1 420 voix supérieur à celui enregistré en 2008 en faveur de la droite.

On est donc sur une situation plus ouverte qu’il n’y paraît et qui semble avoir la même origine que celle observée dans la 5e circonscription.

En fait, il est probable que l’arrivée de nouvelles populations sur Vincennes et Saint Mandé, comme sur Fontenay, notamment de jeunes couples ne pouvant accéder à la propriété sur Paris et se « rabattant « sur la banlieue la plus proche et, parfois, la plus accessible du point de vue des transports urbains soit en train de modifier la typologie électorale du secteur.

Les régionales de 2010 l’ont d’ailleurs indiqué.

Fontenay sous Bois : 9 804 voix Huchon, 4 718 voix Pécresse
Vincennes : 7 783 voix Huchon, 7 700 voix Pécresse (Huchon était notamment arrivé en tête dans le canton Ouest)
Saint Mandé : 3 681 voix Pécresse, 2 887 voix Huchon.

Sur l’ensemble du siège, un total de 20 474 voix de gauche et de 15 559 voix de droite, soit un rapport de 57/43 assez inédit.

Alors, entre le contexte issu de l’élection présidentielle (une réélection de Sarkozy servirait grandement les intérêts de Patrick Beaudouin, une nette victoire de Hollande risquerait fort de les desservir), et la configuration de l’élection (le PS ayant, au niveau national, prévu de soutenir une candidature EELV mal acceptée par le PS au niveau local), bien malin qui peut dire ce qui sortira des boîtes à surprise que sont les urnes citoyennes.
vudeloin
 
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Re: Les législatives dans le Val-de-Marne

Messagede vudeloin » Jeu 5 Jan 2012 19:59

Septième circonscription : elle se compose des cantons de Fresnes (25 390 habitants, PS, correspondant au territoire communal), Thiais (29 472 habitants, UMP, même observation), L’Haÿ les Roses (29 785 habitants, PS, sous Préfecture du département) et Chevilly Larue (24 349 habitants, PCF, dont 18 707 dans la commune chef lieu, à gestion PCF et alliés et 5 642 pour Rungis, commune de droite).

Le siège est, pour l’heure, détenu par Richard Dell’Agnola, maire UMP de Thiais et a toujours constitué un siège « tangent », susceptible de passer de gauche à droite et inversement.

C’est une circonscription soumise aux « courants forts « et aux lames de fond de l’opinion, pour dire les choses un peu vite.

En 1988 comme en 1997, c’est en effet le PS qui avait obtenu le siège, d’abord avec Pierre Tabanou, défunt maire de l’Haÿ, puis avec Patrick Sève à la suite du décès de l’intéressé, alors qu’en 1993, 2002 et 2007, c’est Richard Dell’Agnola, le candidat de l’UMP, qui avait été élu, comme « porté « par la vague bleue.

Notons quand même qu’en 2002, le maire de Thiais avait été élu avec 54,4 % des voix et une avance de 3 042 suffrages sur Patrick Sève, alors qu’en 2007, l’écart s’est réduit à 386 voix…

Autant dire de suite que le siège sera disputé, nonobstant l’identité des candidats.

En 2007, Richard Dell’Agnola l’avait emporté sur Thiais, sa ville, avec une avance de 1 388 voix qui avait pu compenser son débours sur Chevilly Larue (185 voix), L’Haÿ les Roses (245 voix) et surtout Fresnes (970 voix).
Enfin, Rungis était venu assurer l’écart en accordant 398 voix d’avance au candidat de la droite.

Regardons les évolutions.

Municipales 2008

Chevilly Larue tout d’abord.

La ville est à gauche depuis 1977 et l’élection, notamment du fait de la mobilisation des habitants contre les tracés autoroutiers sur le territoire communal, d’une municipalité à direction communiste, animée par Guy Pettenati, responsable fédéral du PCF, venu de la ville voisine de Vitry sur Seine.
Les archives mettent d’ailleurs en évidence le fait que l’intéressé, bien que boutant hors de l’Hôtel de Ville l’équipe divers droite précédente, fut le moins bien élu des candidats de sa liste avec juste un peu plus de 50,1 % des suffrages au scrutin de panachage qui avait encore cours dans cette commune alors.

Deux ans plus tard, Guy Pettenati fut élu conseiller général de Thiais, le canton réunissant alors cette ville à l’actuel canton de Chevilly Larue.

En 2008, la gauche s’est présentée divisée avec une liste PCF – MRC – DVG menée par Christian Hervy, le maire sortant et une liste PS menée par Pascal Rioual.
Pour faire bonne mesure, Rose Marie Sterge, enseignante dans l’une des écoles de la ville, menait, comme d’habitude, une liste d’extrême gauche, sous la bannière du Parti des Travailleurs, devenu Parti Ouvrier Indépendant.
Et la droite s’est présentée divisée avec une liste UMP et une liste Modem.

Le premier tour mit en tête la liste Hervy avec 2 470 voix (43,3 %), devant la liste Rioual, 1 402 voix (24,6 %), la liste Capirchio (UMP), 847 voix (14,9 %), la liste Tisseau (Modem) 761 voix (13,3 %) et la liste Sterge 221 voix (3,9 %).

Au second tour, les listes de gauche n’ont pas fusionné, pas plus que les listes UMP et Modem.

Quelques déplacements de voix tout de même puisque la liste Hervy a emporté l’élection avec 2 432 voix (42,5 %), devant la liste Rioual, 1 937 voix (33,9 %), la liste Capirchio 787 voix (13,8 %) et la liste Tisseau 563 voix (9,8 %).

Fresnes, maintenant.

Une situation plus classique dans cette ville avec un seul tour et trois listes en présence.

D’une part, la liste de Jean Jacques Bridey, maire PS, qui obtient 4 029 voix (54,9 %) et emporte la mise.
Ensuite, la liste de Maurice Chaillou (UMP), 2 497 voix (34 %), nettement battue.
Enfin, une liste DVG de Kaddour Metir, 816 voix (11,1 %).

L’Haÿ les Roses, pour suivre.

Un seul tour, là encore, dans la Sous Préfecture du Val de Marne, célèbre pour sa roseraie.

Et une victoire assez nette de Patrick Sève, avec 5 866 voix (57 %), à la tête d’une liste d’union de la gauche.
La liste UMP d’Yves Barrois recueille 3 838 voix (37,3 %) et la liste FN de Jeannine Le Néonard, candidate aux législatives 2002, 586 voix (5,7 %).

On aura remarqué que, dans les trois cas, l’écart entre gauche et droite s’avère autrement plus important que l’année précédente lors des législatives.

Rungis, désormais.

La ville éponyme du Marché International dédié à l’approvisionnement de la Région Ile de France en produits frais est un cas un peu à part dans le Val de Marne.

Elle connaît un certain développement démographique depuis quelques années après avoir longtemps stagné entre 2 500 et 3 000 habitants jusqu’au début des années 90, et les vingt premières années d’activité du Marché.

Elle compte donc aujourd’hui plus de 5 600 habitants, et dispose de fortes infrastructures, développées notamment dans les années 70 grâce à la manne financière du Marché et des zones d’activités proches du Marché (notamment ce que l’on appelle la zone SILIC, dédiée aux activités de service à haute valeur ajoutée, et qui emploie aujourd’hui encore plus de salariés que le Marché de produits frais).

Ainsi, pour donner une idée de la situation, avec 0,3 % de la population val de marnaise en 1982, Rungis disposait de 9 % des bases de taxe professionnelle connues dans le département.

Aux municipales, les Rungissois avaient le choix entre la liste UMP de Raymond Charresson, arrivée en tête avec 1 028 voix ( 37,8 %), la liste DVD de Danièle Cassin, 2e avec 706 voix (25,9 %), la liste PS de Jean Claude Aveline, 3e avec 548 voix (20,1 %) et la liste DVD de Jean Dhelens, 4e avec 440 voix (16,2 %).

Au second tour, la liste Charresson l’a emporté avec 1 307 voix (48,8 %), devant la liste Cassin, 1 038 voix (38,8 %) et la liste Dhelens, 333 voix (12,4 %).

Pour bien saisir la subtilité de la vie politique locale, la liste Cassin se situait dans le droit fil de l’ancienne équipe municipale, celle de Maurice Charve, ancien maire DVD de Rungis.

Et que les partisans de cette époque de la vie locale sont souvent en opposition, sur les dossiers locaux, avec l’actuelle mairie plus « UMP ».

Finissons cependant par Thiais.

Un seul tour pour assurer la réélection de Richard Dell’Agnola avec 5 550 voix (62,3 %) devant la liste de gauche de Zohra Bitan, 2 835 voix (31,8 %) et la liste LO de Pascal Boutet, 523 voix (5,9 %).

Une victoire nette et sans appel, donc.

Cantonales 2008.

Canton de Thiais.

Dans le droit fil de la municipale, élection de l’adjoint au maire de Thiais, Bruno Tran (UMP), avec 4 818 voix (54,4 %), les autres voix du centre et de droite étant celle d’un candidat Modem avec 532 voix (6 %) et d’un candidat FN avec 461 voix (5,2 %).

A noter que la ville comptait 166 électeurs d’origine européenne issus des pays de l’UE et donc pourvus du droit de vote aux municipales.

A gauche, le candidat PS obtient 1 865 voix (21,1 %), la candidate PCF, élue sur la ville, 690 voix (7,8 %) et la candidate des Verts 477 voix (5,4 %).

Canton de l’Haÿ les Roses

Au premier tour, le PS Pierre Coilbault arrive en tête avec 4 145 voix (40,1 %). Son score à gauche est complété par la performance du candidat PCF Stéphane Coloneaux, membre de la direction de ce parti, 959 voix (9,3 %), quasi à égalité avec le score du candidat Verts Dominique Merle 961 voix (9,3 % aussi).
A droite, Yves Barrois (UMP) arrive 2e du scrutin avec 3 729 voix (36,1 %).
La candidate du FN, Jeannine Le Néonard, ferme la marche avec 544 suffrages et 5,3 %.

Le second tour est une formalité pour Pierre Coilbault, élu avec 5 031 voix contre 3 003 au candidat UMP.

Canton de Fresnes, enfin.

La ville, dont la célébrité est un peu due à son établissement pénitentiaire, situé rue de la Liberté (évidemment !), a vu un premier tour très favorable à la gauche.

Jean Jacques Bridey arrive en tête avec 3 121 voix (42,8 %), la gauche disposant aussi des voix d’Hervé Bourdin (Verts, et fils de l’ancien maire de la ville), 1 147 voix (15,7 %), et de Muriel Ethève, candidate PCF, 696 voix (9,5 %).

A droite, Gérard Brient (UMP) fait 1 902 voix (26,1 %) et Daniel Dos Santos (FN), 433 voix (5,9 %).

Le second tour confirme le premier avec 3 741 voix Bridey (67,9 %) et 1 766 voix Brient (32,1 %).

Cantonales 2011.

Seul le canton de Chevilly Laure votait cette fois.

Le candidat PCF, sortant, Christian Hervy, prend la tête du ballottage avec 2 121 voix (38,5 %), loin devant le PS Pascal Rioual, 1 220 voix (22,2 %).
A gauche, l’inusable Rose Marie Sterge termine la répétition des municipales chevillaises avec 115 voix (2,1 %).

Un écologiste, Daniel Bécot, non candidat aux municipales chevillaises ( !), réalise 280 voix (5,1 %).

A droite, Jean François Capirchio obtient 881 voix (16 %) et se retrouve devancé par Jeannine Viaud Le Néonard (FN) 889 voix (16,1 %).

Christian Hervy est en tête sur Chevilly avec 1 687 voix, devant Pascal Rioual, 853 voix, Jeannine Viau Le Néonard 648 voix, Jean François Capirchio 413 voix, Daniel Bécot 181 voix et Rose Marie Sterge 99 voix.

A Rungis, les électeurs placent donc en tête le candidat de l’UMP avec 468 suffrages, devant celui du PCF 434 voix, celui du PS 367 voix, celle du FN 241 voix, l’écologiste avec 99 voix et le PT 16 voix.

C'est-à-dire que la gauche obtient la majorité absolue au premier tour sur Rungis…

La position de Richard Dell’Agnola me semble donc assez nettement menacée, et la configuration de l’élection sera essentielle de ce point de vue.
Aux régionales 2010, pour conclure sur les évolutions du corps électoral local, les résultats du second tour étaient les suivants !

Chevilly Larue : Huchon 3 091 voix, Pécresse 1 429 voix
Fresnes : Huchon 4 192 voix, Pécresse 1 997 voix
L’Haÿ les Roses : Huchon 5 607 voix, Pécresse 3 135 voix
Rungis : Huchon 1 117 voix, Pécresse 819 voix
Thiais : Huchon 3 915 voix, Pécresse 3 379 voix

Ce qui donne 17 922 voix Huchon et 10 759 voix Pécresse, soit un rapport 62,5/37,5 particulièrement préoccupant pour Richard Dell’Agnola…
vudeloin
 
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Re: Les législatives dans le Val-de-Marne

Messagede vudeloin » Jeu 5 Jan 2012 19:59

La huitième circonscription du Val de Marne couvre les cantons de Charenton Le Pont (43 283 habitants, couvrant les communes de Charenton, 28 844 habitants et de Saint Maurice 14 439 habitants, toutes deux de droite), de Joinville le Pont (17 607 habitants, sur la seule commune de Joinville, de droite également) et les deux cantons de Maisons Alfort Nord et Sud (le premier faisant 25 438 habitants, le second 27 181 habitants).

Ce secteur est un bastion de la droite, qui fut, dans un découpage différent (Charenton, un temps, a longtemps voté avec Alfortville dans le cadre d’une circonscription très partagée, et connu des duels sévères entre Joseph Franceschi, l’ancien maire PS d’Alfortville et ancien Ministre, et Alain Griotteray, maire de Charenton Le Pont), parfois plus disputé que cela.

En 2007, le maire UMP de Maisons Alfort, Michel Herbillon, avait été élu au premier tour sur un siège ne comportant pas le canton de Joinville.

Aux municipales 2008, quelle situation dans les quatre villes de la circonscription ?

Charenton le Pont, tout d’abord.

Cette ville demeure évidemment marquée par le long règne (de 1973 à 2001) d’Alain Griotteray, maire giscardien après avoir été gaulliste qui ne quitta l’Hôtel de Ville qu’après le succès de son adjoint Jean Marie Brétillon, suppléant de Michel Herbillon, lors de municipales fratricides.

Alain Griotteray, que l’écrivain de polars Jean Jacques Reboux a représenté en M. Ceriseray dans le volume « La cerise sur le gâteux » de la série policière Le Poulpe (un des bons romans des aventures de ce héros, écrites à plusieurs mains), fut un ardent défenseur des positions de la droite française.

Fondateur et PDG des aspirateurs Tornado et d’Electrolux France, il fut aussi l’un des responsables, au sein de la Fédération des Républicains Indépendants de VGE, de la promotion de nouveaux cadres dans les années 70, nommés François Léotard (fils de l’ancien maire de Fréjus André Léotard), Alain Madelin, Gérard Longuet ou Charles Millon, c'est-à-dire, de fait, une bonne partie de l’extrême droite universitaire « recyclée « en droite classique.

Intéressé par les media et la communication, Alain Griotteray fut l’un des actionnaires fondateurs du journal « Minute », et surtout, le promoteur, avec Louis Pauwels, du « Figaro Magazine », dans lequel il tiendra longtemps une chronique personnelle jusqu’en 2001, année où il sera « débarqué » de la direction de l’hebdomadaire, par l’équipe de Patrick de Carolis.

Il est aussi l’un des fondateurs de la radio « Radio Courtoisie », connue pour servir, depuis le début, de lieu d’échanges et de débats entre les différentes familles de la droite et de l’extrême droite.

A la fin de sa vie, Alain Griotteray (qui est décédé en 2008), soutiendra ouvertement certains candidats du FN (Marine Le Pen, Louis Aliot).

Ce rappel historique fait, retour aux municipales où la liste UMP de Jean Marie Brétillon (aujourd’hui âgé de 67 ans) est élue avec 5 851 voix (58,3 %) devant la liste de gauche de Gilles Maurice Bellaïche, 2 515 voix (25 %) et la liste Modem de Marie Hélène Rougeron, 1 672 voix (16,7 %).

Joinville le Pont, maintenant.

La ville du cinéma (studios Pathé) et des guinguettes du Bord de Marne (Chez Gégène) a une tradition politique moins marquée à droite, ayant eu plusieurs maires radicaux, et deux périodes de direction communiste de la Libération à 1953, puis de 1977 à 1983.

Depuis cette date, la ville est gérée par la droite, d’abord par Pierre Aubry puis par Olivier Dosne depuis 2008.

En effet, cinq listes se sont présentés aux suffrages des Joinvillais en 2008.

Celle d’Olivier Dosne, classée DVD (l’intéressé étant le suppléant de Marie Anne Montchamp), est arrivée en tête avec 1 899 voix (28,6 %) devant la liste d’Olivier Aubry, fils du maire sortant, 1 582 voix (25,8 %) et celle de Benoît Willot, liste de gauche, 1 468 voix (22,1 %).

Une liste DVD, celle de Sylvie Mercier, est arrivée 4e avec 1 097 voix et 16,5 % et une liste sans étiquette, celle de Michel Laval, 599 voix et 9 %.

Au second tour, la liste d’Olivier Dosne est arrivée en tête avec 2 781 voix (40,6 %) devant la liste de gauche, 2 078 voix (30,3 %) et la liste Aubry, 1 998 voix (29,1 %)

Maisons Alfort, désormais.

Une ville de Maisons Alfort connue pour son Ecole Vétérinaire, pur produit de l’art architectural des années 20 et dont l’urbanisme est notamment marqué par la réalisation de l’ensemble du Vert de Maisons, dans la partie Sud de la ville.

La ville est gérée par la droite depuis la Libération et a notamment connu le long mandat de René Nectoux, élu giscardien de 1965 à 1992.

Avant guerre, ce n’était pas le cas puisque le PCF avait gagné la mairie de Maisons Alfort en 1935 et le siège de député en 1936 avec André Puech, dit Parsal.

Ce dernier quittera le PCF dès septembre 1939 après le pacte germano soviétique et se rapprochera de Jacques Doriot pendant la guerre, participant du coup à la collaboration avec l’occupant.

André Parsal, rallié au RPF gaulliste ensuite, sera l’un des fondateurs de la Confédération générale des syndicats indépendants, matrice de la Confédération Française du Travail, devenue depuis la Confédération des Syndicats Libres, c'est-à-dire l’organisation sur laquelle s’appuiera pendant plusieurs décennies la direction du groupe Simca et de Citroën pour faire pièce aux organisations syndicales confédérées représentatives.

Cette parenthèse refermée, résultats de 2008.

Et nette victoire de la liste de Michel Herbillon, député maire UMP, avec 12 460 voix et 63,7 %.
La liste de gauche de Hélios Arcal atteint 4 170 voix et 21,3 %.

La liste Modem de Patrick Vainqueur obtient 1 403 voix et 7,2 %.

Enfin, trois listes d’extrême gauche (NPA/LCR, LO et PT/POI) réalisent 1 541 voix et 7,9 %.

Saint Maurice, enfin.

La ville est également porteuse d’une tradition de droite, avec notamment les vingt deux ans de mandat de Louis Manchon entre 1967 et 1989 et, depuis cette date, du Sénateur UMP Christian Cambon, descendant du conventionnel Président du Comité des finances entre 1793 et 1794 et « inventeur », si l’on peut dire, de la dette publique.

La ville est riche d’une tradition hospitalière un peu spécialisée, puisqu’elle abrite, sous la forme d’un même établissement aujourd’hui, d’une part, l’ancien Hôpital national de Saint Maurice, qui fut une sorte d’hôpital dédié à la rééducation fonctionnelle des invalides sous Napoléon III, avant de devenir le grand centre parisien de traitement des grands blessés de guerre après la Première Guerre Mondiale, puis de devenir un établissement hospitalier plus ordinaire avec l’ouverture d’une maternité et, d’autre part, l’hôpital Esquirol qui était, à l’origine, le fameux asile de Charenton destiné aux malades mentaux et dans lequel le marquis de Sade finit sa vie.

Dans le parler populaire parisien des années quarante ou cinquante, « finir à Charenton «, c’était, en fait, aller à l’hôpital psychiatrique de Saint Maurice qui doit son nom à Jean Etienne Esquirol, qui le dirigea sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

Cet établissement complétait, si l’on peut dire, l’hospice de Bicêtre, montrant par là même, s’il en était encore besoin, que Paris a toujours voulu mettre quelque distance entre elle-même et ses malades ou aliénés puisque ceux-ci étaient envoyés hors l’enceinte des Fermiers généraux.

Pour l’anecdote, parmi les motifs d’internement, Esquirol relève lui-même à la fin des années 1820, des cas d’aliénation pour masturbation (23 cas), libertinage (24 cas), excès d’usage du mercure (16 cas, ce métal particulièrement toxique étant notamment utilisé dans le traitement de la syphilis), l’alcoolisme (64 cas, on n’est pas loin de Bercy, il est vrai), mais aussi les chagrins domestiques (89 cas), la passion dévorante du jeu (2 cas), l’excès d’études et de veille (7 cas, donc méfiance pour les étudiants branchés sur Internet…), ou encore la dévotion exaltée (18 cas, voilà donc où pouvait mener l’intégrisme) et les amours contrariées (21 cas, à majorer de 13 cas de jalousie maladive et de 6 blessures d’amour propre).

Cette parenthèse refermée, comment ont voté en 2008 les Mauritiens ?
Tout bonnement pour la liste de Christian Cambon en lui accordant, dès le premier tour, 2 846 voix et 65,9 % des suffrages, loin devant la liste de gauche d’Arieh Adida, 967 voix et 22,4 % et la liste Modem de Nicole Martin, 508 voix et 11,8 %.

Cantonales 2008.

On votait à Joinville le Pont.

Le premier tour permit à l’UMP Georges Nerin d’arriver en tête avec 1 744 voix et 27,6 %.
Détail : le candidat figurait en position 9 sur la liste d’Olivier Aubry qui sera battue au second tour, après avoir été devancée au premier.
Il dispose, en réserve à droite, des voix de Jean Jacques Gressier, 894 voix et 14,1 %, d’Areski Oudjebour, candidat du Modem, 1 014 voix et 16 % et de Jocelyne Lavocat, candidate FN, 315 voix et 5 %.

A gauche, la candidate PS, Aline Baldinger, 1 436 voix et 22,7 %, devance le Vert Alain Mestre, 542 voix et 8,4 % et l’avocat PCF Yves Tamet, bâtonnier de l’Ordre des Avocats au tribunal de Bobigny, 381 voix et 6 %.

Au second tour, pour une raison inconnue, le candidat de droite se retrouve seul en lice et élu.

Cantonales 2011, maintenant

Canton de Charenton, tout d’abord.

Jean Marie Brétillon, sortant UMP, élu au 1er tour en 2004, passe de 7 807 à 4 973 voix et de 51,9 à 48,6 %, contraint au ballottage.

Le candidat PS, Gilles Bellaiche, passe de 3 670 à 2 037 voix, et de 24,4 à 19,9 %.
Le candidat Vert Frédéric Léonzi, passe de 1 273 à 1 251 voix, et de 8,5 à 12,2 %.
La candidate du PG, Fatima Sénéchal Hamami, soutenue par le PCF, passe de 601 à 726 voix, et de 4 à 7,1 %.
Quant au candidat FN, il passe de 1 294 à 1 135 voix, et de 8,6 à 11,1 %.

Un divers fait 99 voix et 1 %, là où une candidate d’extrême gauche faisait 409 voix et 2,7 %.

Au second tour, réélection sans problème pour Jean Marie Brétillon, avec 6 259 voix contre 3 773 pour son adversaire PS.

Canton de Maisons Alfort Nord.

En 2004, Olivier Capitanio, adjoint aux Sports de Michel Herbillon, avait été élu au second tour avec plus de 57 % des voix, après avoir fait plus de 37 % au premier tour.
En 2011, il obtient 3 224 voix et 47,9 % des suffrages, profitant notamment de l’absence de candidat DVD (12 % en 2004).

Le FN, avec Bernard Lacroze, obtient 984 voix et 14,6 % (1 019 voix et 10,5 % en 2004).

A gauche, Bernard Bouche, candidat EELV, soutenu par le PS, obtient 1 800 voix et 26,7 % (3 084 voix et 31,9 % en 2004)
Et Sylvie Darracq, candidate PCF, obtient 727 voix et 10,8 % (436 voix et 4,5 % en 2004).

Au second tour, Olivier Capitanio est réélu avec 3 999 voix contre 2 708 au candidat EELV.

Canton de Maisons Alfort Sud.

En 2004, net succès de l’UMP François Duluc avec 45 % au premier tour et près de 56 % au second.

La candidate UMP Mary France Parrain remplace le sortant et obtient au premier tour 2 730 voix et 40,4 % (4 666 voix et 45 % en 2004).
Elle devance le socialiste Jean Paul Debière, 1 779 voix et 26,3 % (2 610 voix et 25,1 % en 2004).

A droite, retenons aussi le candidat du FN Jean Marie Rougier, 1 311 voix et 19,4 % (1 273 et 12,3 % en 2004).

A gauche, celle de la PCF Sylvie Durand, 627 voix et 9,3 % (585 voix et 5,6 % en 2004) et Maria Chambonnet, candidate du POI, 149 voix et 2,2 % (478 voix et 4,6 % pour l’extrême gauche en 2004).

Mary France Parrain est élue au second tour avec 3 653 voix contre 2 978 pour Jean Paul Debière.

Bref, les quatre villes de la circonscription ont confirmé globalement leur ancrage à droite.

Lors des régionales, élection où la gauche semble avoir été à son plus haut sur la législature, nous avons eu les résultats suivants :

Charenton le Pont : Huchon 4 506 voix, Pécresse 4 265 voix ( !!)
Joinville le Pont : Huchon 3 051 voix, Pécresse 2 349 voix
Saint Maurice : Huchon 1 848 voix, Pécresse 1 801 voix
Maisons Alfort : Huchon 8 693 voix, Pécresse 7 185 voix.

Total 18 098 voix Huchon, 15 600 voix Pécresse et un rapport étonnant, en faveur de la gauche, de 54/46.

S’il fallait cependant placer ces quatre sièges sur une échelle de valeur, et des probabilités pour la gauche d’en gagner un ou plusieurs, nous placerions tout de même en tête le siège de la 7e circonscription, devant les 5e et 6e circonscriptions, la 8e paraissant, malgré les régionales, parfaitement inaccessible à une gauche qui ne compte que 17 élus municipaux sur 150.
vudeloin
 
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Re: Les législatives dans le Val-de-Marne

Messagede vudeloin » Ven 6 Jan 2012 21:28

Nous allons désormais aborder les trois dernières circonscriptions du département, qui se trouvent, de surcroît, être toutes les trois détenues par la gauche.

Des modifications de découpage sont intervenues en 1986, mettant notamment un terme à l’existence d’une circonscription regroupant les deux villes de Vitry sur Seine et Ivry sur Seine mais on rappellera que, parmi les députés de cette partie de l’ancienne Seine banlieue, nous avons eu quelques éminentes personnalités, notamment du PCF, longtemps en position de force dans cette banlieue Sud proche.

Ainsi, Ivry Vitry ont eu longtemps comme député Maurice Thorez, secrétaire général du PCF de 1930 à 1964, ou encore Georges Gosnat, lui-même fils de Venise Gosnat, élu ivryen, et père de l’actuel député maire d’Ivry sur Seine.

De même, Villejuif eut, en 1936, comme député le journaliste, poète et peintre Paul Vaillant Couturier, dont la veuve, Marie Claude Vaillant Couturier, reprit le mandat, si l’on peut dire, tout au long de la Quatrième République puis de 1962 à 1973 avant de passer le flambeau au Secrétaire général du PCF, Georges Marchais.

Un autre élu communiste a marqué l’histoire du secteur et notamment d’Ivry sur Seine, c’est Georges Marrane.

Ce mécanicien d’origine normande (il était Lovérien), fut élu maire d’Ivry en 1925 (la ville n’a pas changé de couleur politique depuis, nonobstant la période de l’Occupation) et le resta donc jusqu’en 1939, conduisant une politique municipale « communiste » comme la représentation en a souvent été faite : ouverture de dispensaires pour les familles modestes, construction de logements sociaux, création de colonies de vacances pour les enfants, etc…

Il présidera le Conseil général de la Seine dès 1936/37, le Front Populaire ayant largement gagné les élections de conseillers généraux et d’arrondissement dans les années précédentes.

Engagé dans la Résistance intérieure dès l’interdiction du PCF, Georges Marrane fera partie du Comité parisien de Libération qui accueillera le Général de Gaulle à l’Hôtel de Ville de Paris le 25 août 1944.

Il reprit, par la suite, ses fonctions de maire d’Ivry sur Seine et ne les abandonnera qu’en 1965, ayant donc accompli en deux fois un total de trente quatre années de mandat à la tête de la municipalité ivryenne.

Membre de l’Assemblée consultative provisoire, représentant le Front National pour l’indépendance de la France, connu sous le nom de « Front National « (nom repris par qui l’on sait, sans le moindre rapport avec l’original !), Georges Marrane sera, à la Libération, élu Conseiller de la République pour le département de la Seine (actuel Sénat), laissant, au seul bénéfice de l’âge, la Présidence au Palais du Luxembourg au démocrate chrétien Auguste Champetier de Ribes.

Il exercera, un temps, des fonctions ministérielles comme Ministre de la Santé Publique du gouvernement Ramadier au début 1947.

Après un mandat de dix ans au Luxembourg, il sera élu député de la Seine et Vice Président de l’Assemblée en janvier 1956.

Dernier point saillant de sa carrière politique : sa candidature, au nom du PCF, au poste de Président de la République lors du scrutin de 1958 où le Général de Gaulle sera élu, dès le premier tour, par un collège restreint de grands électeurs, correspondant, peu ou prou, au collège sénatorial actuel.

On rappellera qu’Albert Châtelet, éminent mathématicien de la Faculté des Sciences de la Sorbonne, fut, dans ce scrutin, le candidat de l’Union des Forces Démocratiques, ensemble regroupant les forces de la gauche non communiste défavorable à la création de la Cinquième République.

L’UFD regroupait notamment les militants SFIO en rupture de ban avec leur parti à cause du soutien à De Gaulle comme à la cause de la colonisation en Algérie, mais aussi des syndicalistes de la CFTC ou de la FEN, les uns se rapprochant de la « déconfessionnalisation », les autres de la diversité tendancielle qui a longtemps accompagné la vie du syndicalisme enseignant.

L’UFD, d’une certaine manière, fut la matrice du Parti socialiste unifié (PSU), réponse parmi d’autres à «l’usure » du modèle de la SFIO.

Pour conclure sur un dernier point avec Georges Marrane, rappelons que son nom a été donné au Tournoi international de handball organisé dans le département chaque année, réunissant plusieurs équipes (au début, assez souvent venues de l’Est de l’Europe) et « piloté » par le club de l’Union Sportive d’Ivry, l’une des places fortes de ce sport où la France s’illustre singulièrement depuis quelques années.

D’autres personnalités politiques ont marqué, également, cette partie du département et notamment celle du député maire socialiste d’Alfortville Joseph Franceschi, personnalité assez originale de son parti, organisateur du service d’ordre de la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1974 et .1981 et qui sera Ministre délégué à la Sécurité publique.

Autre personnalité, bien plus controversée : celle de Marcel Capron, député maire communiste d’Alfortville avant guerre (il fut notamment élu en 1932 et en 1936) qui quittera le PCF en septembre 1939, après l’interdiction du Parti, suite au pacte germano soviétique, et se commettra dans la collaboration avec l’occupant, comme quelques autres élus PCF de la Chambre du Front Populaire.

Il sera ainsi, de 1941 à la Libération, le maire nommé par Vichy à la tête de la municipalité d’Alfortville.

Marcel Capron ne sera pas abattu par la Résistance comme le sera Marcel Gitton, le député de Pantin, mais son comportement collaborationniste le mènera à l’indignité nationale et à la privation, à vie, de tous ses droits civiques.

Quant à la droite, elle a quelque peine, je dois bien l’avouer, à avoir, dans le secteur de personnalités marquantes.

Car, même en tenant compte de quelques élus de gauche dont le souvenir n’est pas forcément aussi vivace que les quelques noms que je viens de rappeler, comme l’ancien Sénateur maire socialiste de Cachan Jacques Carat (maire de la ville de 1953 à 1998), Marcel Trigon, suppléant de Georges Marchais et maire d’Arcueil de 1964 à 1997 (les longs stages, cela semble une marque de cette partie du département), Louis Dolly, maire de Villejuif de 1945 à 1977, Jacques Laloë, maire d’Ivry sur Seine de 1965 à 1998, difficile de trouver quelque élu de droite ayant le même parcours.

Tout au plus, aussi étrange que cela puisse paraître, peut on mettre un peu en exergue le cas du docteur Lacroix, maire du Kremlin Bicêtre de 1947 à 1983 sous deux étiquettes différentes.

De 1947 à 1971, le docteur Lacroix, tout en menant une politique municipale aussi soucieuse de la situation de la population que ses voisins communistes, se fit élire avec une liste SFIO constituée « contre » le PCF, qui avait gagné l’Hôtel de Ville à la Libération, après une déjà longue présence de la gauche aux affaires municipales.
(la première mairie socialiste du Kremlin Bicêtre date en effet de 1895)

Le docteur Lacroix se positionna, en 1971 et 1972, comme quelques autres de ses confrères élus SFIO de banlieue (Georges Dardel et Charles Ceccaldi Raynaud à Puteaux, Bonaventure Leca et Raymond Menand à Issy les Moulineaux, Maurice Dolivet à Fontenay aux Roses, Georges Suant à Antony, le docteur Hovnanian à Saint Gratien ou Claude Bigel, successeur désigné d’André Mazurier à Arnouville les Gonesse), contre la signature du Programme commun de la gauche avec le PCF.

Ce qui fit de lui l’un des pères fondateurs du Parti social démocrate, formation qui comptait parmi ses membres des élus comme Max Lejeune, député maire d’Abbeville à l’époque (qui finira doyen du Sénat), Etienne Gagnaire, maire de Villeurbanne ou encore Paul Alduy, député maire de Perpignan (dont le fils vient d’être battu aux élections sénatoriales de septembre 2011) et Charles Baur, ancien maire de Villers Cotterêts et Président du Conseil régional de Picardie (il avait passé accord, pour ce faire, avec le FN) et qui est aujourd’hui fondue dans le Nouveau centre…

Cette longue parenthèse historique refermée (elle me semblait utile pour donner quelques éléments de mesure de la situation politique locale), passons à l’examen de ces trois circonscriptions.

La neuvième circonscription comporte les cantons d’Alfortville Nord et Sud (respectivement 25 942 et 18 336 habitants, sur le territoire de la ville éponyme, à direction PS), ceux de Vitry sur Seine Est et Ouest (respectivement 27 451 et 27 359 habitants, municipalité à direction PCF).

La logique du siège est connue : si l’écart que le PS crée vis-à-vis du PCF sur Alfortville est important, l’avance du PCF sur le PS à Vitry n’est pas suffisante pour éviter que le PS n’obtienne le siège.

Le PCF a, de fait, disposé du siège entre 1993 et 1997 (sur le fond, la position du siège à gauche de l’Assemblée Nationale n’est pas discutable) que parce que le PS était, en mars 1993, dans les « plus basses eaux « de son histoire.

C’est alors Paul Mercieca, maire de Vitry, qui avait occupé la fonction, remplaçant René Rouquet, maire d’Alfortville, élu en 1986, et qui reprit le siège en 1997, pour ne plus le céder.

En 2007, René Rouquet fut d’autant plus élu député qu’il parvint en tête sur Alfortville (avec 46,5 % des voix) et à Vitry (avec 30,7 %).

Une situation dont nous retrouverons trace dans les municipales 2008.

Sur Alfortville, l’élection 2008 fut pratiquement une formalité pour la liste de René Rouquet.

L’offre politique était pourtant large : sept listes, dont les listes d’Union de la gauche et de l’UMP, une liste DVD, une liste Modem et trois listes d’extrême gauche (NPA/LCR, Chômeurs et PT/POI) étaient proposées aux suffrages des Alfortvillais.

Ce qui n’a pas empêché la liste de gauche d’être élue au premier tour avec 6 429 voix (52,3 %), devant celle de l’UMP, 2 336 voix (19 %), puis celle des divers droite, 1 174 voix (9,5 %) et la liste du Modem, 992 voix (8,1 %).

Les trois listes d’extrême gauche ont cumulé 1 366 suffrages (11,1 %).

A Vitry sur Seine, la situation a donné quelques désirs au PS local et l’élection a été marquée à la fois par une primaire à gauche et un éparpillement des listes, puisque neuf équipes de 49 noms étaient proposées aux suffrages des Vitriots.

Ce qui nous donne tout de même 441 candidats et candidates parmi 44 849 électeurs inscrits.

Outre la liste PCF d’Alain Audoubert et la liste PS de Jean Pierre Bourjac (avec la participation des Verts et du MRC), la droite présentait une liste officielle de l’UMP avec, en chef de file, le candidat de la législative 2007 Emmanuel Njoh et une liste dissidente, menée par l’ancien candidat aux élections législatives Fernand Saal, une liste Modem, deux listes d’extrême gauche (LCR et PT), une liste divers menée par un ancien conseiller d’opposition, Jean Marc Aubert, venu du quartier Balzac Les Montagnards et une liste DVG, animée notamment par des candidats issus de l’immigration.

Au premier tour, la liste du PCF arrive en tête avec 8 552 voix (41,7 %) devant la liste PS – Verts – MRC, 4 899 voix (23,9 %).

La liste du PCF arrive en tête dans les trois cantons de la ville.

Elle obtient 2 900 voix (41,1 %) dans le canton Ouest contre 1 603 (22,7 %) pour la liste PS et réalise 2 651 voix (40,4 %) contre 1 666 (25,4 %) dans le canton Est.
Lors des législatives de 2007, neuf mois auparavant, René Rouquet avait devancé la candidate communiste Evelyne Rabardel en réalisant 2 343 voix (30,7 %) contre 1 214 (15,9 %) dans le canton Ouest et 2 124 voix (30,7 % également) contre 1 204 (17,4 %) dans le canton Est, où la candidate du PCF est conseillère générale et dont l’élu fut, vingt cinq années durant, Michel Germa, Président du Conseil général du Val de Marne.

Derrière les deux listes en compétition pour la mairie, ce fut la soupe à la grimace.

Parce qu’il lui manquait 180 voix environ, le candidat UMP Emmanuel Njoh se trouva éliminé du second tour, n’obtenant que 1 871 voix (9,1 %).
La liste UMP fut notamment victime de son faible score (7,3 %) dans le canton Nord.

Il devançait la liste de Jean Marc Aubert, éliminé avec 1 585 voix (7,7 %), cette liste ne dépassant les 10 % que dans quatre des 47 bureaux de vote de la ville et ne réalisant d’ailleurs pas un très bon score dans le canton Est.

Vint ensuite la liste de Fernand Saal, 1 068 voix (5,2 %), avec un seul score supérieur à 10 % dans un bureau de vote.

La liste de la LCR obtint 1 014 voix (4,9 %), celle du Modem 952 voix (4,6 %), la liste du PT 352 voix (1,7 %) et la liste DVG 225 voix (1,1 %).

La situation ayant privé les listes de droite de toute possibilité d’accord et de fusion au second tour, la liste de gauche rassemblée (une gauche allant de LO au PRG) obtint 12 300 suffrages (100 %) et la totalité des 49 élus du conseil municipal.

Pour bien mesurer la situation de la droite, il faut se rappeler qu’en mai 2007, Nicolas Sarkozy avait reçu le suffrage de 13 669 Vitriots (39,6 %), ce qui constituait tout de même une authentique performance.

On sait, depuis septembre 2011, que la disparition de la droite au conseil municipal de Vitry a constitué l’une des causes de la perte d’un siège par la majorité du Sénat dans le Val de Marne.

Cantonales 2008
Mars 2008 a aussi vu les trois cantons vitriots renouveler leur conseiller général.

Des trois sortants d’alors, seule Eliane Hulot, élue dans le canton Nord, ne s’est pas représentée, au terme de vingt trois ans de mandat.

Dans le canton Est, Evelyne Rabardel, sortante PCF, est arrivée en tête du ballottage avec 1 972 voix (31 %), devançant de peu le candidat PS Rémi Chicot, 1 822 voix (28,8 %).

Derrière, Emmanuel Njoh, pour l’UMP, obtient 936 voix (14,7 %), et se retrouve éliminé, pour cause d’abstention (plus de 54 %).

415 voix FN (6,5 %) et 333 voix Modem (5,2 %) complètent à droite, tandis qu’une Verte obtient 457 voix (7,2 %) et la chef de file de la liste DVG 122 voix (1,9 %).

Enfin, l’un des colistiers de Jean Marc Aubert obtient 297 voix (4,7 %).

Dans le canton Ouest, le sortant est alors Jacques Perreux, ancien Secrétaire général de la Jeunesse Communiste, responsable des questions d’environnement à la direction du PCF.

Il arrive nettement en tête au premier tour, avec 3 031 voix (44,8 %) devant la candidate commune au PS et aux Verts, Isabelle Agier, en position 2 sur la liste Bourjac, qui recueille 1 497 voix (22,1 %).

Le candidat UMP arrive 3e avec 846 voix (12,5 %), devant le candidat du FN, ancien candidat de droite classique, avec 498 voix (7,3 %), un colistier de Jean Marc Aubert, 486 voix (7,2 %) et le candidat du Modem, 414 voix (6,1 %).

Dans les deux cas, la réélection des sortants au second tour se fait sans opposition, puisqu’ils se sont retrouvés seuls candidats.

Alfortville Nord votait également en 2008.

C’est le candidat PS Luc Carvounas, Premier secrétaire de la Fédération PS du Val de Marne et désormais Sénateur, qui est arrivé en tête avec 2 851 voix (41,1 %), loin devant le candidat UMP, 1 209 voix (17,4 %), celui du Modem, 902 voix (13 %), une candidate DVD, 735 voix (10,6 %), une candidate Verte, 657 voix (9,5 %) et le candidat du PCF, 576 voix (8,3 %).

Cantonales 2011

Seul votait le canton d’Alfortville Sud.

La candidate PS Isabelle Santiago est arrivée en tête dans ce quartier marqué par la présence de la communauté arménienne.

Elle obtient, dans un contexte de forte abstention, 1 404 voix (41,4 %) devançant le candidat du FN, Edouard Fontana (engagé à Vitry Ouest en 2008 et déjà, sur Alfortville Sud en 2004), 654 voix (19,3 %).

Suivent le PCF, 426 voix (12,6 %), l’UMP, 377 voix (11,1 %), les Verts, 340 voix (10 %), un candidat d’extrême gauche, 130 voix (3,8 %) et un divers droite, 60 voix (1,8 %).

Sur 2004, l’UMP perd 640 voix, le PS 518 voix, les Verts 23 voix, le divers droite 172 voix.
Le PCF gagne 26 voix, le FN 63 voix.

Au second tour, élection sans problème majeur d’Isabelle Santiago, avec 2 626 voix contre 1 021 pour le FN, soit un rapport de 72/28.

Depuis 2007, la situation politique de Vitry a toutefois connu une évolution, avec le départ de Jacques Perreux du PCF et son adhésion à Europe Ecologie Les Verts dont il est, avec le maire d’Arcueil Daniel Breuiller, l’un des deux conseillers généraux dans le Val de Marne.
Pour autant, a-t-il été suivi par ses électeurs lors des régionales, où se marqua nettement la mutation (il figurait en deuxième position sur la liste EELV du Val de Marne, derrière Cécile Duflot) ?

Cela reste à prouver.

Alfortville a voté en faveur de la liste PS, avec 3 584 voix, tandis que la liste EELV a obtenu 1 410 voix (le même nombre que celle de l’UMP) et que celle du Front de Gauche est arrivée à 708 voix.

A Vitry sur Seine, la liste PS est arrivée en tête avec 4 448 voix (28 %) devant la liste du Front de Gauche, 3 191 voix (20,1 %) et celle de EELV, 2 316 voix (14,6 %).

On a donc une situation plutôt favorable à la simple réélection du député PS sortant, même si le contexte local montre aussi un tassement relatif de l’influence de ce parti sur les deux villes et une certaine vigueur du vote en faveur du Front de Gauche.
vudeloin
 
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Re: Les législatives dans le Val-de-Marne

Messagede vudeloin » Ven 6 Jan 2012 21:28

La dixième circonscription couvre, pour sa part, les cantons d’Ivry sur Seine Est et Ouest (respectivement 29 840 et 27 414 habitants), celui de Vitry sur Seine Nord (30 570 habitants, notamment les quartiers dits des Malassis, la proximité du Fort d’Ivry, où l’Armée française conserve ses archives audiovisuelles, et celle du Port à l’Anglais) et le canton du Kremlin Bicêtre (37 078 habitants, dont les 26 368 habitants du chef lieu et 10 710 habitants de Gentilly, la commune voisine).

Les quatre cantons, depuis leur création, et singulièrement depuis 1976, ont toujours eu un(e) élu(e) communiste pour les représenter.

Le canton de Vitry Nord fut ainsi longtemps représenté par Eliane Hulot, puis désormais par Pierre Bell Lloch, élu en 2008 ; le canton d’Ivry Est par Odette Denis (épouse de Jacques Denis, dirigeant du PCF et responsable de la section de politique extérieure), puis par Annie Marchand, fille de l’ancien maire communiste de Sarcelles Henry Canacos, et désormais par Pascal Savoldelli, ancien responsable des Jeunesses communistes.
Le canton Ouest, pour sa part, fut représenté par Jacques Laloë, puis, pendant vingt cinq ans, par son adjoint Roger Grevoul, qui sera 2e vice Président du Conseil général, ensuite par Chantal Bourvic.
Quant au canton du Kremlin Bicêtre, il eut pour élue Hélène Edeline, maire de Gentilly et ancienne Sénatrice du Val de Marne, puis Jean Paul Kayser, suivi, à son décès prématuré, par sa compagne Michèle Martelli, et, désormais, par Alain Desmarest.

Vitry a un maire PCF, comme nous l’avons vu, Ivry est dans la même configuration (avec la même ancienneté dans le genre puisque la première mairie PCF d’Ivry date de 1925 comme pour Vitry), Gentilly est une municipalité PCF depuis 1934 et nous avons vu ce qu’il en était du Kremlin Bicêtre, même si cette ville, après le long mandat du docteur Lacroix, connut une période de gestion UMP avant que la gauche, avec le MRC Jean Luc Laurent, ne reprenne la mairie en 1995.

Le siège ne peut donc qu’être à gauche et le tout est de savoir, à chaque fois, si l’influence et l’avance du PCF sur Ivry et la partie gentiléenne du canton kremlinois sont suffisantes pour ne pas permettre au PS d’emporter le siège.

En 2007, après le « cauchemar » de la candidature Buffet, les électeurs de la 10e circonscription avaient repris leurs habitudes.

Alors que la candidate communiste de la présidentielle avait rendu plus ou moins 15 000 voix de retard sur la candidate du PS, l’élection législative avait vu Pierre Gosnat arriver en tête du ballottage avec 9 734 voix (28,9 %) devant Philippe Bachschmidt, le candidat de l’UMP (par ailleurs administrateur au Sénat), 8 494 voix (25,2 %) et Jean Luc Laurent, 7 928 voix (23,6 %).

Le candidat du PCF avait même progressé sur le pourcentage du député précédent (Jean Claude Lefort, élu depuis 1986, ancien Secrétaire fédéral du PCF dans le Val de Marne et animateur de l’association ACER, « Amis et Combattants de l’Espagne Républicaine »).

Pierre Gosnat était arrivé nettement en tête sur Ivry (plus de 41 % des voix), Jean Luc Laurent l’avait évidemment emporté sur le Kremlin (près de 38 %), Philippe Bachschmidt était arrivé en tête de peu, avec 26,6 % sur le canton de Vitry Nord, avec Pierre Gosnat à 26,3 % et Jean Luc Laurent à 23 % et le maire d’Ivry était arrivé 1er sur Gentilly (27,7 % contre 23,7 % pour Jean Luc Laurent, le candidat UMP s’intercalant à 24,1 %).

Le second tour avait vu la victoire de Pierre Gosnat, avec plus de 64 % des voix, Philippe Bachschmidt subissant sans doute comme tous les candidats de droite du second tour de 2007 l’effet « TVA sociale » des débats du soir du premier tour.

Sur la base des scores des candidats du centre à l’extrême droite, le candidat de l’UMP aurait du retrouver le soutien de 12 503 électeurs.
Il n’en revit que 10 754.

Municipales 2008.

Nous avons vu ce qu’il en était pour le canton Nord de Vitry sur Seine, où la liste du maire PCF obtint 43,4 % des votes contre 23,6 % pour la liste PS.

Pour Ivry sur Seine, les données étaient plus simples que pour Vitry.

Une liste de gauche, une liste UMP, une liste LCR et une liste DVG, en réalité conçue par les militants du PT/POI.

Et un résultat net et sans bavure : 8 665 voix (64,7 %) pour la liste de Pierre Gosnat, 3 085 voix (23 %) pour la liste UMP de Bruno Castelnau, 1 038 voix (7,7 %) pour la liste LCR de Serge Aberdam et 598 voix (4,5 %) pour la liste du PT d’Aimé Savy.

Résultats : 22 élus PCF, 8 élus PS, 7 élus EELV, 2 élus DVG, 5 de droite et 1 LCR/NPA.
Au Kremlin Bicêtre, cette ville marquée par une Histoire particulière, la liste de Jean Luc Laurent était confrontée à la présence d’une liste UMP, d’une liste des Verts, d’une liste de divers droite et de deux équipes d’extrême gauche, LCR et LO.

Un bon ratio de 210 candidats et candidates pour un peu moins de 13 600 électeurs.

Petite parenthèse sur l’origine du nom de la ville, qui associe d’une part une déformation soit du nom de Jean de Pontoise, évêque de Winchester, l’un des premiers propriétaires du château de Bicêtre (Winchester ayant mené, par déformation, à Bicêtre), l’autre étant une francisation de la locution latine « Biberis castra », ou Château sur la Bièvre, la rivière qui passait par les lieux et qui, comme son nom l’indique, était fréquentée par les castors.

L’un des mots latins pour désigner cet habitant des zones humides est en effet le mot « beber » que l’on retrouve en racine de nombreux noms de lieux en France et ailleurs encore comme Labeuvrière dans le Pas de Calais, Dompierre sur Besbre dans l’Allier, Lamotte Beuvron dans le Loir et Cher, sans compter les cours d’eau tels la Bièvre, la Beuvronne, et même Vèbre ou Vébron, plus au Sud.

Pour clore sur la Bièvre, qui a donné son nom à une rue bien connue du 5e arrondissement de Paris, outre que cette rivière a, durant quelques siècles, été utilisée pour des activités de blanchissage, de mégisserie ou de peausserie qui en firent une sorte de dépotoir à ciel ouvert, elle a fini par être canalisée dans les égouts de Paris.

Quant au Kremlin, son origine est fort simple.

Bicêtre est en effet devenu, dès les années 1630, un hospice notamment destiné aux soins apportés aux militaires blessés en campagne.
Puis, l’établissement étant situé au-delà de la barrière de l’octroi, et donc en « banlieue », il devient le réceptacle de la misère parisienne.
On y met les enfants trouvés, on y enferme des prisonniers, on y cloître des aliénés, dans des conditions plus déplorables que celle de Charenton, dont nous avons parlé dans un autre message.

Il faut l’époque des Lumières et, surtout, la Révolution française pour voir l’aliéniste Pinel devenir responsable de l’hospice et modifier les traitements jusqu’ici infligés aux malades mentaux.

Pinel pose d’ailleurs, à cette époque, sans trop le savoir lui-même, les bases de la tradition psychothérapeutique française, fondée notamment sur l’écoute du patient, que l’apport de la psychanalyse renforcera encore.

Une Révolution qui sera aussi marquée par la levée d’écrou de l’ensemble des détenus sans jugement qui restaient incarcérés à Bicêtre.

Donc, sous le Premier Empire et dans les années suivantes, l’hospice de Bicêtre reçoit comme pensionnaires quelques anciens combattants de l’ancienne Grande Armée, notamment des rescapés de la campagne de Russie.

Un débit de boissons ayant pris l’enseigne « Au Kremlin » et s’étant ouvert près de l’hospice, on voit de suite ce qu’il est advenu de la chose.

En même temps, comme chacun sait, c’est d’un mot russe signifiant « Vite ! » que nous aurions tiré le terme « bistrot » pour désigner ce genre d’établissement, même si cette étymologie est contestée.

La tradition hospitalière du Kremlin Bicêtre est toutefois évidente et a marqué la commune, qui ne fut créée, cependant, qu’en 1897 et qui se donna, tout de suite, au socialisme, élisant un blanquiste à la tête de sa municipalité.

Refermant cette parenthèse, résultats de 2008.

Avec une liste Laurent largement élue avec 3 993 voix (57,4 %), loin devant la liste de l’UMP menée par Gilles Chopard, 1 097 voix (15,8 %), la liste DVD de Raphaet Dali, 902 voix (13 %), la liste Verts de Marie Isabelle Heck, 450 voix (6,5 %), la liste LCR de Pauline Poezévara, 359 voix (5,2 %) et celle de LO, menée par Nicolas Pétillot, 152 voix (2,2 %).

Soit : 29 élus de gauche (16 MRC, PRG et apparentés, 7 PS et 6 PCF et Front de Gauche), 3 UMP, 2 DVD et 1 Verts.
En fait, l’UMP n’a pas constitué de groupe, l’un de ses élus s’étant associé à une élue de la liste DVD pour en constituer un, les autres restant non inscrits.

Reste Gentilly.

En 2007, le PS était arrivé en tête sur la commune lors des législatives.
En effet, si Pierre Gosnat avait devancé de 130 voix (895 contre 765) Jean Luc Laurent sur la partie de la commune située dans sa circonscription, Jean Yves Le Bouillonnec avait devancé Claudine Cordillot (663 voix contre 405) dans l’autre partie, rattachée au canton d’Arcueil et comprise dans la 11e circonscription.

1 300 voix PCF, 1 428 voix PS et alliés, une situation suffisante pour motiver une liste PS autonome en 2008.

Résultat ?

La liste PCF de Patricia Tordjman l’emporte dès le premier tour avec 3 039 voix (55,7 %), loin devant la liste PS de Patrice Marie Sève, 1 450 voix (26,6 %), et une liste de droite, menée par Jean Louis Gérus, dernière avec 969 voix (17,7 %).

Cantonales 2008.

Au Kremlin Bicêtre, succès sans bavure d’Alain Desmarest.

Au premier tour, le candidat PCF obtient en effet 4 972 voix (49,4 %), très loin devant Jacques Poirson (DVD, élu au Kremlin), 1 184 voix (11,7 %).
Suivent Raphaet Dali, investi par l’UMP, 968 voix (9,6 %), Bernard Chappellier (Verts), 903 voix (9 %), Dominique Guizien (Modem), 891 voix (8,8 %), Lise Prunier (extrême gauche), 654 voix (6,5 %) et Hervé Leroy (FN), 501 voix (5 %).

Au second tour, pas de problème avec 5 436 voix pour Alain Desmarest contre 1 915 voix pour Jacques Poirson.

Dans le canton de Vitry Nord, passage de témoin entre Eliane Hulot et Pierre Bell Lloch.

Celui-ci recueille 2 299 voix (34,2 %) au premier tour et devance le candidat PS Guy Labertit, 1 458 voix (21,7 %).
La candidate de droite, Sylviane De Gregorio, doit se contenter de 958 voix (14,3 %) et ne peut se qualifier pour le second tour.
Elle devance la Verte Chantal Duchêne, 665 voix (9,9 %), le divers Pascal Noble, 489 voix (7,3 %), la candidate FN Thérèse Patry, 436 voix (6,5 %) et le Modem Abderrahim Amineur, 413 voix (6,1 %).

Au second tour, seul en lice, Pierre Bell Lloch est élu.

En 2011, votent les deux cantons d’Ivry.

Le canton Est met en tête Pascal Savoldelli, avec 2 455 voix (51 %, mais moins de 25 % des inscrits) devant le PS Denis Mercier, 1 265 voix (26,3 %), la FN Thérèse Patry, 630 voix (13,1 %), devant le centriste Régis Leclercq, 401 voix (8,3 %) et la candidate PRG Sylviane Tzinmann, 66 voix (1,4 %).

Au second tour, Pascal Savoldelli est réélu, étant seul candidat.

Le canton Ouest met en tête Chantal Bourvic, 1 846 voix (42,1 %), devant l’écologiste Chantal Duchêne, déjà candidate sur Vitry en 2008, 1 130 voix (25,4 %).

C’est Jean Paul Claudon, candidat du FN, qui arrive en 3e position, avec 753 voix (16,9 %), obtenant jusqu’à 24 % des voix dans l’un des bureaux du Petit Ivry, proche de la limite avec Paris.
Il devance largement le DVD Dorian Cathenoz, conseiller municipal, 310 et 7 % qui se situe même sous les 5 % dans cinq des bureaux de vote.
Suivent les 226 voix de l’écologiste Cristelle Dallavalle, les 85 voix du PRG Pierre Martinez et les 72 voix du candidat d’extrême gauche Dominique Charpiat.

Au second tour, Chantal Bourvic se retrouve avec une candidate Verte qui se maintient et le tout se termine par la réélection de l’élue PCF, avec 2 516 voix contre 1 437.

La configuration de l’élection aura son importance dans cette circonscription qui ne me semble devoir difficilement échapper à son député actuel, Pierre Gosnat.
vudeloin
 
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Re: Les législatives dans le Val-de-Marne

Messagede vudeloin » Ven 6 Jan 2012 21:28

La 11e circonscription comprend, pour sa part, les cantons d’Arcueil (26 314 habitants dont les 19 548 du chef lieu et 6 766 habitants de Gentilly, canton EELV, comme la mairie), de Cachan (27 786 habitants, PS, couvrant le territoire de la ville) et les deux cantons de Villejuif Est et Ouest (23 903 et 31 347 habitants respectivement).

Ce siège a eu, pendant de longues années, une représentation PCF, avec les mandats de Marie Claude Vaillant Couturier, et surtout, celui de Georges Marchais, député de 1973 à 1997, date à laquelle le Sénateur Claude Billard, ancien militant syndicaliste dans le Loiret (il est né dans le bassin montargois) lui succéda jusqu’en 2002, année de la première élection du titulaire actuel du poste, Jean Yves Le Bouillonnec.

A l’évidence, le siège ne peut être que de gauche, toutes les municipalités étant de gauche, ainsi que l’ensemble des conseillers généraux et ce, depuis un certain temps et même un temps certain.

Arcueil a eu un maire communiste jusqu’à récemment : le premier au moins en 1935, Marius Sidobre, avant le long mandat de Marcel Trigon, de 1964 à 1997, longtemps suppléant de Georges Marchais.
Marcel Trigon, à la fin de son mandat, marqua des désaccords avec le direction du PCF qui le conduisirent à quitter le Parti, ainsi que ceux qui lui ont succédé, en grande partie, au sein de l’équipe municipale, qu’il s’agisse de Daniel Breuiller, l’actuel maire comme de son premier adjoint, Christian Métairie.
Il n’empêche que la liste d’union de la gauche élue à la mairie comprend toujours un certain nombre d’élus communistes, nonobstant l’adhésion de Daniel Breuiller à EELV.

Sur le plan culturel et historique, outre d’avoir accueilli la distillerie de l’Anis Gras fondé par l’un des descendants de Benjamin Raspail, Arcueil est aussi une ville marquée par le passage du marquis de Sade, qui y commit quelques uns des « crimes de l’amour » qui le conduisirent en prison et, dans un tout autre registre, par l’école musicale d’Arcueil, animée notamment par le drolatique Erik Satie dont les Gymnopédies et autres Morceaux de musique en forme de poire sont des éléments du répertoire de piano du XXe siècle.

Accessoirement, Arcueil est aussi connu pour son aqueduc alimentant Paris, mais aussi pour le véritable « centre de tortures mentales « que constitue la Maison des Examens, bâtiment destiné à l’organisation de moult concours administratifs et d’entrée dans certains établissements d’enseignement réputés.

Villejuif a un maire communiste depuis 1925, avec notamment le mandat de Paul Vaillant Couturier, élu de 1929 à 1937, date de son décès précoce, sans doute fatigué par une activité politique et journalistique intense.
Sans oublier les séquelles de la Première Guerre Mondiale pendant laquelle il fut blessé deux fois et qui forgea ses convictions socialistes.

Fin lettré, peintre, poète, issu du milieu artistique, Paul Vaillant Couturier fut fondateur de l’Association républicaine des Anciens Combattants (ARAC), mouvement regroupant une bonne part des anciens combattants de sensibilité de gauche, du groupe Clarté, et participa au Congrès de Tours, en décembre 1920, où il vota d’enthousiasme l’adhésion de la majorité de la SFIO à la IIIe Internationale, après avoir, faut il le dire, passer quelques temps, au retour des combats, à écrire notamment dans le Canard Enchaîné.

Entré à l’Humanité en 1920, il en sera le rédacteur en chef, mettant dans ses éditoriaux la même fougue que dans ses interventions publiques.

Si l’on doit juger d’ailleurs des qualités d’orateur de Vaillant Couturier, il faut se retrouver devant les images d’un film « d’agit prop’ »(appelons le ainsi) commandé par la direction du PCF en 1935 et qui s’appelle « La vie est à nous «, véritable mise en images des positions politiques des communistes de l’époque, celle du Front Populaire.
Un film, précisons le, tourné par des réalisateurs comme Jean Renoir et Jacques Becker, interprété par des acteurs comme Madeleine Sologne, Roger Blin, Jean Dasté.

Roger Blin aura été, sa vie durant, l’un des grands hommes du théâtre français, jouant avec Jean Louis Barrault au début de sa carrière, créant, au Théâtre de l’Atelier ou à l’Odéon, les œuvres parfois exigeantes d’auteurs contemporains comme Adamov, Antonin Artaud et surtout Samuel Beckett, sans oublier Jean Genet dont il créera, avec Barrault et Madeleine Renaud, la pièce Les Paravents.

Si vous avez ce DVD, sa voix, reconnaissable entre toutes, est celle de l’aveugle dans le dessin animé de Paul Grimault « Le roi et l’Oiseau ».

Jean Dasté, pour sa part, sera le fondateur des Tréteaux de France, après avoir été le surveillant du film de Jean Vigo « Zéro de conduite « et le jeune marinier de « l’Atalante », et de l’une des premières expériences de décentralisation culturelle, la Comédie de Saint Etienne.

Le film de Renoir, pour lequel Dasté jouera à plusieurs reprises (Le crime de Monsieur Lange, La Grande Illusion,… je sais, il faut aimer le vieux film en beau noir et blanc) se termine d’ailleurs par un plan séquence sur une chanson écrite par Paul Vaillant Couturier sur un thème de Dmitri Dmitrievitch Shostakovitch, intitulée « Allons au devant de la vie «.

Cette parenthèse pour dire, quant au fond, que Villejuif et Paul Vaillant Couturier, avant d’être une station de métro associant les deux noms, est d’abord une trace de ce qu’on a pu appeler « la culture communiste « en France.

Et pas seulement parce que l’école Karl Marx, ouverte en 1933, sur des plans de l’architecte André Lurçat (le frère du célèbre peintre et concepteur de tapisseries Jean Lurçat) fut, à l’époque, comme une démonstration du communisme municipal.

Nous avons déjà parlé de Gentilly, en oubliant, pour le coup, que la mairie y est communiste depuis les années 30 et que, du côté de la Vache Noire, lieu dit partagé avec Arcueil, naquit un jour Robert Doisneau, célèbre photographe de la vie quotidienne et de Paris en particulier.

Une ville de Gentilly partagée entre deux cantons mais qui avait déjà connu une annexion par Paris, les quartiers parisiens de Maison Blanche et Glacière étant des éléments retirés de son territoire, de même que les terrains dédiés à la Cité Universitaire du Boulevard Jourdan.

Reste Cachan, donc, jadis hameau de la commune d’Arcueil jusqu’à la création de la commune en 1923.

Le premier maire à marquer la ville fut le créateur de l’Ecole Spéciale des Travaux publics (ESTP Cachan), Léon Eyrolles et le second, pour ses quarante cinq ans de mandat, le socialiste Jacques Carat.

Ce dernier, de son vrai nom Karaimsky (sa famille venait de Lettonie), sera donc quarante cinq ans maire, trente ans conseiller général et Sénateur du Val de Marne.

Allons aux municipales 2008, d’abord.

Cachan, donc, vit s’affronter trois listes : celle de la gauche, menée par le député PS Jean Yves Le Bouillonnec, celle de l’UMP, menée par Eric Chérot et celle du Modem, menée par Marc Jaccottin.

Pas de surprise au premier tour avec la victoire de la liste de gauche, avec 5 054 voix (59,6 %), devant l’UMP, 2 138 voix (25,2 %) et la liste du Modem, 1 287 voix (15,2 %).

Score très proche des 59,9 % de Jean Yves Le Bouillonnec lors du second tour de la législative 2007.

Arcueil vit s’affronter sept listes dont la liste de gauche (DVG, PCF, PS), une liste Verts, trois listes d’extrême gauche (LCR, PT, LO), une liste Modem et la liste de l’UMP.

La liste de Daniel Breuiller fut élue au premier tour avec 3 242 voix (55,7 %), loin devant la liste de l’UMP, menée par Calogero Di Gennaro, 911 voix (15,6 %), suivie de la liste du Modem, tirée par Dominique Jacquin, 859 voix (14,8 %).

La liste des Verts arrive 4e, menée par Hélène Peccolo, obtenant 314 voix (5,4 %), devant la liste LCR de Marc Tzwangue, 286 voix (4,9 %), la liste PT de Nicole Florence, 115 voix (2 %), la liste LO de Daniel Lioubowny fermant la marche avec 93 voix (1,6 %).

Lors de la législative, le candidat PS avait atteint 67 % au second tour.

Enfin, Villejuif.

La ville voit s’affronter cinq listes : une liste d’union de la gauche PCF – PS et autres, une liste des Verts (le siège de député fut, un temps, visé par le responsable écologiste Alain Lipietz), une liste diverse comportant notamment des candidats issus de l’immigration, une liste Modem et une liste de droite.

Ballottage au premier tour.

La liste de gauche, menée par Claudine Cordillot, obtient 6 241 voix (45,6 %), devant la liste de droite de Jean François Harel, 3 034 voix (22,2 %), la liste Modem de Jorge Carvalho, 1 986 voix (14,5 %), la liste des Verts menée par Jeannine Rollin Coutant, 1 938 voix (14,1 %) et la liste diverse de Brahim Djahlat, 495 voix (3,6 %).

Les quatre premières listes se maintiennent au second tour et Claudine Cordillot l’emporte, à la majorité relative, avec 47,5 % des voix, contre 27,6 % pour la liste Harel, 12,6 % pour les Verts et 12,3 % pour le Modem.

Du coup, le PCF se retrouve à la tête de la ville mais sans majorité au conseil municipal, ne disposant que de 17 élus sur 43.

Lors du premier tour de 2007, le candidat PS avait terminé moins de 350 voix derrière la candidate du PCF, maire de la ville.

Cantonales 2008.

Pas de consultation sur le siège, les quatre sièges étant renouvelables en 2011.

Cantonales 2011, du coup.

Canton d’Arcueil.

La droite renonce à présenter un candidat dans cette élection et laisse le Modem Dominique Jacquin, élu municipal, venir défier Daniel Breuiller, le maire désormais EELV soutenu par le PS et conseiller sortant.

Le FN présente une candidate, Nicole Guillemart, tandis que Carine Delahaie, adjointe au maire, est la candidate du PCF en lieu et place du journaliste Max Staat, candidat en 2004.

Daniel Breuiller, avec 2 332 voix (44,7 %) arrive en tête du ballottage, bien qu’ayant perdu 905 voix sur le précédent scrutin.
Il gagne, du fait de l’abstention, près de sept points en pourcentage.

Il devance Carine Delahaie, 1 297 voix (24,8 %), celle-ci perdant 363 voix sur le score de 2004, avec un gain en pourcentage de plus de cinq points.

La candidate FN arrive 3e avec 802 voix (15,4 %), perdant 15 voix sur 2004 et gagnant près de six points.

Le Modem est 4e avec 682 voix (13,1 %), alors que l’UMP faisait 712 voix de plus en 2004 et 3 % de mieux.

La candidate du PT arrive dernière avec 109 voix et 2,1 %.

Au second tour, comme en 2004, seul candidat, Daniel Breuiller est réélu.

Canton de Cachan, maintenant.

A gauche, le candidat PS Alain Blavat, 2 011 voix (33,7 %) arrive en tête, devant le Vert Thierry Didier, 1 194 voix (20 %), le communiste Ghislain Jammes, 715 voix (12 %) complétant le tableau à gauche.

A droite, Eric Chérot (UMP) fait 1 030 voix (17,3 %), devant le FN Gérard Margalle, 788 voix (13,2 %) et le centriste Gilles David, 224 voix (3,8 %)

Eliminé au premier tour, le candidat de droite laisse Alain Blavat se faire réélire sans opposition au second tour, quelques électeurs choisissant tout de même le vote Vert.

Sur 2004, Alain Blavat perd 571 voix, Eric Chérot 1 051 voix (malgré l’absence de deux DVD qui avaient fait plus de 800 voix en 2004), le PCF 141 voix et le FN gagne … une voix.

Canton de Villejuif Est.

Le sortant PCF, Gilles Delbos, fils d’Andrée Delbos, ancienne élue du XIIIe arrondissement de Paris, arrive en tête avec 1 539 voix (35,2 %).

Il devance la candidate PS Sophie Taillé Polian, 1 068 voix (24,4 %).

C’est le FN qui arrive 3e avec Bruno Mauconduit, 869 voix (19,9 %).

Il écrase l’UMP¨Françoise Beurtheret, 399 voix (9,1 %), le centriste Jorge De Carvalho, 296 voix (6,8 %) et l’écologiste Claire Mignot, 197 voix (4,5 %)

Seul candidat au second tour, Gilles Delbos est réélu dans ce canton .

Il ne perd que 194 voix sur le scrutin de 2004, gagnant plus de 7 points tandis que la candidate PS perd 323 voix et ne gagne qu’un peu plus de 2 points.
Et encore le scrutin est il privé en 2011 de la candidate des Verts qui avait atteint 624 voix et 10 % environ en 2004.

L’UMP chute de 788 voix par rapport au score de la candidate UDF de 2004 et le FN progresse de 76 suffrages.

Canton de Villejuif Ouest

Le sortant, le communiste Laurent Garnier, arrive en tête avec 1 970 voix (36,9 %), devant le candidat EELV – PS 1 336 voix (25 %).

A droite, Frédéric Bourdet (FN) arrive 3e avec 922 voix (18,4 %), devant le divers droite Jean François Harel, 648 voix (12,1 %) et la Modem Cécile Deniard, conseillère municipale, 329 voix (6,2 %).
Une écologiste, Salima Zerrour, 75 voix (1,4 %) ferme la marche.

Laurent Garnier regagne six points sur 2004 (mais perte de 413 voix), tandis que le candidat EELV – PS perd sept points sur le total PS Verts de 2004 (et 1 166 voix sur le total d’alors !).
En 2004, le PS fut représenté par la conseillère régionale Christine Revault d’Allonnes, également conseillère municipale de la ville et actuellement assistante parlementaire au Sénat.
A droite, les reclassements sont plus douloureux, les 1 427 voix du candidat UMP de 2004 se retrouvant 977 voix DVD + Modem (score stable en pourcentage) tandis que le FN perd 90 voix, ce qui ne l’empêche pas de progresser de plus de cinq points.

Au second tour, le candidat Vert se maintient face à Laurent Garnier mais celui-ci l’emporte, sans coup férir, avec 2 788 voix contre 1 723.

Si l’on somme les premiers tours des quatre cantonales, la circonscription donne la tendance suivante :

Front de Gauche 5 521 voix
PS + EELV 6 747 voix
Divers gauche et écologistes 381 voix

Centre 1 531 voix
UMP et DVD 2 077 voix
FN 3 381 voix.

En clair, la configuration du scrutin sera déterminante pour dire qui, à gauche, sera en situation d’être élu.
Et le risque peut exister, à droite, de ne pas se qualifier pour le second tour.
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Re: Les législatives dans le Val-de-Marne

Messagede Jean-Philippe » Lun 23 Jan 2012 19:54

Si Régis Charbonnier, le maire socialiste de Boissy Saint Léger, obtient l'investiture du PS au détriment de Roger-Gérard Schwartenberg (69 ans en avril), il aura pour suppléant Daniel Guérin, conseiller général MRC de Villeneuve le Roi. Il a d'ors et déjà le soutien de sa fédération départementale.
http://94.citoyens.com/2012/legislatives-a-villeneuve-saint-georges-regis-charbonnier-defiera-t-il-didier-gonzales,23-01-2012.html
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Re: Les législatives dans le Val-de-Marne

Messagede menx777 » Sam 28 Jan 2012 19:29

Bonjour,
Quelqu'un peut nous donner les investitures dans le 94 ? Je ne les trouve sur aucun site...
Merci !
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Re: Les législatives dans le Val-de-Marne

Messagede MORVAN » Mar 31 Jan 2012 07:34

Dernière édition par MORVAN le Mer 8 Fév 2012 10:30, édité 2 fois.
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Re: Les législatives dans le Val-de-Marne

Messagede vudeloin » Mar 31 Jan 2012 10:52

Rien de bien étonnant dans cette liste et sans doute, assez peu de chances de renforcer le groupe UMP, l'idéal étant sans doute de maintenir la représentation.
Mais ce ne sera pas simple, comme le fil de discussion me semble l'avoir montré !
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