de vudeloin » Lun 8 Aoû 2011 22:37
La série des pronostics indiqués par les uns et les autres me porte naturellement à préciser un certain nombre de choses.
Si on reprend département par département, on peut formuler les hypothèses suivantes.
En Indre et Loire, le grand chelem à gauche n'est pas impossible, même s'il nécessite de fouiller un peu plus la réalité du collège électoral.
L'une des questions tourne évidemment autour du maintien de la position de Marie France Beaufils, la sénatrice communiste du département depuis dix ans.
Le nombre relativement réduit d'élus communistes dans le département ( quelques mairies sur les 260 existantes ) ne doit cependant pas faire oublier que, dans une situation de décalage assez net entre implantation locale en termes d'élus et seuil majoritaire, le PCF a réussi en 2008 à décrocher, sur un ticket unitaire avec le PS, deux sièges dans les Côtes d'Armor et l'Allier, quand bien même le nombre des élus communistes y est plus fort au départ...
Soit un gain de un pour la gauche au mieux
Dans l'Isère, la configuration du scrutin semble dégager la possibilité d'un résultat à 4 sièges de gauche contre 1 de droite, celui ci n'étant à mon avis même pas assuré à l'UMP « officielle « .
Soit un gain de un ou deux à gauche.
Dans le Jura, c'est un peu le tout ou rien, et la gauche peut gagner les deux sièges tout comme la droite maintenir sa position, mais probablement avec des changements de titulaires.
Soit un gain de deux au maximum à gauche ou rien du tout...
Dans les Landes, pas de changement à attendre, deux sièges PS.
Dans le Loir et Cher, la cause du Ministre Leroy ne me semble pas assurée à 100 % et je vous ferai part avant peu de quelques éléments de la situation...
Dans la Loire, statu quo à attendre, sauf dispersion à droite causant un nouveau coup de théâtre, mais je n'y crois qu'assez peu.
Pas de changement en Haute Loire, sinon du côté des titulaires, avec une lutte sourde entre centristes et UMP.
En Loire Atlantique, la gauche doit aller chercher trois élus ( deux PS et un Vert ) et c'est de la configuration finale du scrutin ( nombre de listes en particulier ) qui décidera de l'attribution du cinquième siège.
Soit un gain d'un ou deux sièges à gauche.
Dans le Loiret, le siège de Jean Pierre Sueur me semble perdu pour le PS.
Ce qui fera moins un à gauche.
Dans le Lot, pas de changement.
Dans le Lot et Garonne, la gauche peut aller chercher les deux sièges, compte tenu de sa domination du conseil général et des divisions à droite entre radicaux, centristes et UMP.
Un gain de deux sièges n'est pas interdit pour la gauche.
En Lozère, le fait que Jacques Blanc soit reconduit pour la droite peut constituer une forme de « cadeau empoisonné « comme nous l'avions vu avec Godfrain et Puech dans l'Aveyron.
Nous ferons donc de ce département le « Cantal « de 2011.
Dans le Maine et Loire, le passage à la proportionnelle n'assure pas à la gauche un second élu, compte tenu des rapports de forces.
Pour que celle ci puisse envisager de l'emporter, il lui faut deux conditions : un, obtenir un nombre de suffrages égal à plus de la moitié du score de la liste UMP de Christophe Béchu ; deux, faire deux fois plus que la liste centriste...
En clair, un scrutin avec 50 % pour Béchu, 35 pour la gauche et 15 pour le centre donne deux élus UMP et deux de gauche...
Encore faut il y arriver....
Dans la Manche, la Marne, la Haute Marne et la Mayenne, seule la perte, par le PS, du siège détenu dans la Manche par Jean Pierre Godefroy me semble assurée.
L'intéressé ne repart pas, soulignons le ici.
Ensuite, on peut aussi avoir des changements de titulaires des sièges, et l'on suivra avec intérêt le match UMP Union centriste.
En Meurthe et Moselle, statu quo a priori même si la gauche devrait obtenir un score plus élevé qu'en 2001 ( elle n'aura pas quatre cents voix de retard comme à l'époque ).
Dans la Meuse, on suivra l'explication entre Centre et UMP, avec une gauche qui n'a pas grand chose à tirer de l'affaire, sinon à troubler le jeu dans un département où elle dispose de la gestion de la majorité des « grandes villes « mais se retrouve débordée dans les centaines de communes rurales...
Dans le Morbihan, le siège d'Odette Herviaux est fort menacé pour le PS et nous le compterons comme perdu.
Sauf que la force apparente de l'UMP et du Nouveau centre ( liste comprenant François Goulard, président du CG, ancien Ministre et ancien Maire de Vannes ; Jacques Le Nay, député maire de Plouay et président de l'Association des Maires ; Joseph Kerguéris, sénateur sortant, élu du canton de Pluvigner pendant 32 ans et longtemps Président du CG ) me semble mal masquer un problème évident de renouvellement des cadres, eu égard à l'antériorité des états de service des candidats...
Et que le Morbihan a quelque peu changé, comme je crois déjà avoir eu l'occasion de l'indiquer...
Restons en à l'hypothèse la plus vraisemblable ; moins un pour la gauche.
En Moselle, la configuration de l'élection sera là encore déterminante, et le partage des voix de droite entre listes Masson, Grosdidier, Leroy et FN sera à suivre.
A noter que si deux de ces listes n'arrivent pas au tiers du PS, Jean Pierre Masseret peut créer la surprise.
Restons en a priori au schéma où la droite gagnera un siège.
Dans la Nièvre, pas de changement à attendre, dans un département où la droite ne gère aucune des villes de plus de 3 500 habitants...
Dans le Nord, nous devrions avoir un ou deux sièges de plus à gauche, et cela dépendra bien entendu de la configuration de l'élection pour laquelle la division à droite, comme nous avons déjà eu l'occasion de le pointer, semble assez marquée...
Dans l'Oise, si la droite parvient à mettre Marini et Vasselle sur la même liste, elle peut aller chercher le quatrième siège nouvellement créé...
Sinon, tout est possible et notamment le deuxième siège pour le PS.
Dans le Pas de Calais, la gauche peut escompter gagner un siège mais sans doute guère plus.
Plus, comme dirait Robespierre, il aurait fallu gagner Arras et Calais en 2008, au moins...
Dans le Puy de Dôme, sans vouloir insister lourdement, tout est possible.
Ou bien le PS retrouve des couleurs et vient chercher les trois élus pour son compte, ou bien il lui faut composer avec les autres forces de gauche et il n'est pas impossible qu'il doive se contenter de ne faire élire que l'un ( ou l'une ) de ses candidat(e)s officiel(le)s du départ...
En tout cas, plus un pour la gauche.
Dans les Pyrénées Atlantiques, une forme de statu quo surprise peut parvenir au bout du bout, puisque la gauche dispose de plus fortes positions qu'en 2001, mais semble encore un peu loin de la majorité absolue...
Il y a dix ans, la gauche avait obtenu 526 sur 1 682 exprimés et 190 voix étaient venues alimenter une liste composée de candidats abertzales, Verts et divers droite...
A mon humble avis, le potentiel de gauche se situe aux alentours de 700 votes aujourd'hui...
Statu quo dans les Hautes Pyrénées et probable aussi dans les Pyrénées Orientales où il aurait fallu que Jean Paul Alduy soit battu aux municipales de Perpignan pour être menacé...
A la fin des fins, la droite sénatoriale pourra peut être remercier l'ex député ex PS Jean Codognès de s'être distingué de la liste de gauche aux partielles de la ville des Rois de Majorque...
Passons à la Région Ile de France.
Sur Paris et petite couronne, vu le profil des configurations actuellement connues, la gauche peut gagner de deux à cinq sièges ( un dans les Hauts de Seine et à Paris quasi sûrs, combinés avec un en Seine Saint Denis, dans le Val de Marne et un second à Paris en option ).
Sur la grande couronne, la gauche pourra s'estimer satisfaite de maintenir ses positions actuelles, les seules espérances de gains portant sur un second siège dans les Yvelines ( difficile en cas de listes séparées sinon impossible ) et un quatrième dans l'Essonne, en fonction de la configuration.
Disons statu quo.
Pour la France métropolitaine, nous avons donc 5 à 16 gains, tout cumulé.
Pour les Français de l'Etranger, un second élu semble inévitable à gauche et un troisième est du domaine du possible...
Outre Mer, les choses se gâtent à droite.
Statu quo en Martinique, avec la reconduction d'élus de gauche, le tout étant de savoir de quelle gauche...
En Guadeloupe, retraite de Michaux Chevry et probable déroute de Daniel Marsin, avec un gain de deux sièges à gauche, mais, là encore, quelle gauche ?
A Saint Pierre et Miquelon, possible élection de Karine Claireaux, maire PS de Saint Pierre, comme élue, dans une sorte de modus vivendi avec la députée radicale Girardin.
C'est même l'avis de Denis Detcheverry, le sortant ex UMP...
A Mayotte, les problèmes du candidat UMP prévu risquent fort de faire les affaires du candidat PS, dont les soutiens semblent suffisants pour lui accorder la possibilité d'un des deux sièges;
A la Réunion, je ne reviens pas sur le déjà dit, mais le scénario avec deux élus PCR Alliance et un élu PS au lieu d'un seul siège PCR me semble raisonnable, d'où un gain de deux sièges.
Enfin, en Nouvelle Calédonie, rien n'est simple, ni du côté caldoche où l'UMP ne fait pas l'unanimité, ni du côté kanak, où les récents incidents de Maré montrent qu'il y a des tensions entre FNLKS et LKS, entre autres...
La norme voudrait que les électeurs panachent la liste, en élisant un caldoche UMP et un kanak indépendantiste, mais cela n'est pas forcément acquis, avec le risque d'humiliation que ressentirait évidemment la commnauté privée de représentation...
Un gain de 5 à 9 sièges pour la gauche sur l'ensemble de ces sièges.
Bref, une hypothèse disons basse où la gauche gagne 10 sièges et se retrouve avec 163 élus contre 185 au centre et à droite.
Une hypothèse haute où elle parvient à 178 élus contre 170 au centre et à droite et un constat final où cela se situera dans cette « fourchette « .