Politiquemania

La base de données de la vie politique française

Pronostics

Forum de discussion dédié aux élections sénatoriales de septembre 2011 et au renouvellement pour la première fois d'une moitié du Sénat français.

Re: Pronostics

Messagede Robespierre » Mer 16 Juin 2010 13:06

Je ne doute pas un seul instant que son prédecesseur, Christian Poncelet, avait lui aussi tout fait pour éviter la progression de la gauche en 2008 de 23 sièges ... sur la dizaine escomptés par tous les pronostics de l'époque ...

Face à la réforme des collectivités, l'annonce du redécoupage cantonal, les mesures coercitives pour la rationnalisation de la carte intercommunale, le gel des dotations de l'Etat aux collectivités, la suppression de la TP et le flou artistique entourant sa compensation ... quoique fasse Larcher, il aura du mal à s'opposer à la fronde des élus locaux.
Robespierre
 
Messages: 488
Inscription: Lun 25 Jan 2010 09:26
Localisation: Lille

Re: Pronostics

Messagede Zimmer » Mer 16 Juin 2010 20:50

Je partage complètement l'analyse de Robespierre.

Il me semble également que l'auteur de l'article du Figaro, qu'a posté Jean-Philippe, rêve beaucoup lorsqu'il écrit que certains sénateurs communistes et même radicaux de gauche pourraient voter, même à bulletin secret, pour Larcher contre le PS, surtout à quelques mois des élections législatives de juin 2012.
Zimmer
 
Messages: 3936
Inscription: Mar 11 Mai 2010 21:10

Re: Pronostics

Messagede top_hat » Ven 18 Juin 2010 00:36

Pour ma part, je vois une progression minimum de 10 sièges (dont 2 sièges nouveaux Isère et Oise) et une fourchette haute autour de 16-17 sièges.
top_hat
 
Messages: 13
Inscription: Mer 2 Déc 2009 18:03

Re: Pronostics

Messagede guillaume » Ven 25 Juin 2010 12:47

compte tenu du contexte actuel, je pense que
1) on assistera à une poussée de toutes les candidatures anti-UMP, qu'elles soient de droite ou de gauche, facilitant l'élection de sénateurs estampillés à gauche
2) en nombre de sièges, la majorité sera, sur le papier, en minorité
3) pour ne pas perdre la face à 6 mois des présidentielles, l'Elysée (qui aura réussi d'ici là, je n'en doute pas, à régler les problèmes à la tête de la fédération française de football et de l'équipe nationale dudit sport) réussira à empêcher qu'un socialiste soit élu à la présidence du Sénat, en faisant élire un sénateur du centre gauche (cf les appels du pied répétés vers le PRG et l'accueil hallucinant fait à tapie au sein de ce parti), au besoin avec les voix de la droite
4) ce ne sera une victoire qu'apparente pour la majorité gouvernementale, dont l'action quotidienne au sénat sera plus difficile encore, devant trouver pour chaque texte une majorité pour la voter
guillaume
 
Messages: 58
Inscription: Mer 23 Sep 2009 17:46

Re: Pronostics

Messagede maxxx » Jeu 26 Aoû 2010 20:27

Nouveau sur ce forum, je suis globalement d'accord avec le pronostic général de Jean-Philippe, complété par les commentaires, et surtout la prise en compte du retour du scrutin majoritaire dans certains départements.

Si la droite parvient, face au danger, à s'unir véritablement (je dis bien si elle parvient à s'unir, ce qui est loin d'être gagné et qui est purement de l'ordre des conjectures actuellement), elle peut reprendre 1 siège dans 3 départements franciliens : la Seine-et-Marne (où elle est largement majoritaire en voix de délégués sénatoriaux : elle a surtout enregistré des gains aux municipales de 2008 et l'équilibre de 2004 était de l'ordre du 62% pour l'ensemble de la droite et 38% pour la gauche...la gauche avait en plus réalisé l'union parfaite en 2004), le Val d'Oise (là encore sur les 5 sièges, l'équilibre est de 3 à gauche et 2 à droite : en 2004, le total des listes de droite culminait à 56.7% contre 41.6% à gauche et le reste à l'extrême droite : cette dernière a été invincée du conseil régional et du conseil municipal d'Argenteuil - la droite a perdu Argenteuil, Goussainville et Montmorency mais a gagné Saint Leu et ailleurs, les équilibres ont été préservés, ce qui ne fait rééquilibrer le rapport que dans du 55%-45% grosso modo) et l'Essonne (la droite était - aussi bizarre que cela puisse paraitre - majoritaire en 2004 avec 52.3% et la gauche atteignait 46.9% : les municipales ont surtout consacré un chassé-croisé assez équilibré au final entre certaines villes - par exemple sur Saint Michel sur Orge, Breuillet Longpont-sur-Orge, Vert-le-Petit).
Cela dit dans l'Essonne, si Serge Dassault (UMP), 85 ans, se représente (comme il l'a annoncé! il cherche certainement à battre son père Marcel qui était resté député jusqu'à l'âge de 94 ans...), et si Xavier Dugoin cherche à retourner au Sénat (syndrome Carignon), une liste d'union parait improbable...

La droite peut reprendre en outre un siège dans le Loiret, la Manche voire le Morbihan. Le cas de la Manche me parait plus certain, mais s'il peu se targuer d'être le sénateur le plus actif de l'hémicycle de la Haute assemblée, Jean-Pierre Sueur (PS) est selon moi, très loin d'être assuré de sa réélection : la carte des villes du Loiret est sur ce point éclairante (http://www.atlaspol.com/CEVALR/loiret.htm) et la droite est archi-majoritaire dans ce département (surtout qu'il a échoué à reprendre Orléans).
Le 4ème siège dans l'Oise sera, je pense disputé : l'équilibre actuel au niveau municipal donnerait un très léger avantage à la droite, mais celle-ci sera confrontée à un problème de taille : qui conduira la liste sachant que les deux sortants UMP sont Philippe Marini, Rapporteur général du budget, ancien candidat aux primaires UMP de 2008, et Alain Vasselle, le Monsieur Finances sociales du Sénat et Rapporteur général de la LFSS, c'est-à-dire deux poids lourds de la majorité qui ne raccrocheront pas l'éponge ? Je vois mal l'un ou l'autre se contenter d'une 3ème place...Cela dit, ce serait le meilleur scenario si la droite veut emporter un 3ème siège (je ne doute pas que la numéro 2 de la liste serait dans ce cas la maire UMP de Beauvais, Caroline Cayeux, qui attend désespérément un siège au Parlement).

L'équilibre en Guadeloupe dépendra de la volonté de l'inamovible Lucette Michaux-Chevry de se représenter, alors qu'elle fêtera ses 82 printemps en 2011 : si oui, elle parviendra toujours à se faire réélire, comme elle avait su le faire en 2004 en nouant des alliances avec des dissidents de gauche (elle lâchera par contre peut être Daniel Marsin, beaucoup moins influent depuis qu'il a perdu sa mairie des Abymes...). Je crois que mieux vaut ne jamais faire de pronostic dans les COM, les étiquettes partisanes ne veulent pas dire grand chose dans les élections indirectes.

Je prends le temps d'analyser la suite pour livrer d'autres précisions...
maxxx
 
Messages: 853
Inscription: Mar 17 Aoû 2010 20:20

Re: Pronostics

Messagede maxxx » Sam 4 Sep 2010 22:13

En revenant aux pronostics généraux, je pense que les sénatoriales sont en règle générale devenue assez difficiles à analyser comme l'ont montré celles de 2004 et surtout celles de 2008.

Celles de 2011 dépendront avant tout :
- du climat entre les sénateurs UMP sortants et candidats aux postes de sénateurs et leurs grands électeurs des communes rurales. Si des tensions apparaissent, elles favoriseront les candidats de gauche mais peuvent aussi entrainer des élections de sénateurs DVD-SE du type Alex Turk ou Jean-Louis Masson...
- des orientations des grands électeurs des communes de + de 3500 habitants issus de l'ouverture : n'oublions pas que les dernières élections municipales ont été très teintées par l'ouverture : ouverture à des militants ou élus socialistes en rupture de ban pour les listes de droite, ouverture à des candidats de droite ou SE pour des listes socialistes désireuses de marquer le coup dans des fiefs de droite. Je citerai deux cas paroxystiques de cette démarche dans les deux camps : les villes de Calais et d'Asnières-sur-Seine. Au regard du caractère inouï de la diversité des étiquettes au sein des majorités municipales (composée d'élus UMP-NC, de socialistes qui continuent de voter à gauche aux autres élections et dont certains ont rejoint le PRG, de centristes au Modem ou l'ayant quitté depuis, de gens de la société civile à Calais // composée d'élus PS-Verts voire communistes, d'élus du Modem ou l'ayant quitté depuis, de gens de droite non UMP et qui appellent à voter à droite aux autres élections, réunis sous la houlette de Josiane Fischer, qui est franchement plus une anti-Aeschilmann qu'une gauchiste reconvertie...). Cela va amener une opacification certaine des prévisions...car quid du vote de ces grands électeurs de sensibilité de droite/gauche mais membres de la majorité d'un maire de gauche/droite dans le secret de l'isoloir ?
- du poids des sortants qui se représentent.

Sur ce dernier point, je soulignerai à quel point un élu sortant UMP bien implanté peut totalement balayer des logiques contraires. L'exemple des sénatoriales dans l'Eure ou dans le Gers en 2008 me semblent particulièrement pertinentes.

Dans le premier département, la droite était sortie quasiment K.O des municipales de 2008, en perdant Evreux, Vernon et Les Andelys, sans conquérir d'autres communes de taille. Pourtant, les sénateurs UMP Joel Bourdin et Ladislas Poniatowski ont été reconduits dès le premier tour 58% des voix des grands électeurs, entrainant avec eux le maire NC de Bernay, Hervé Maurey, difficilement réélu aux municipales (celles-ci ont d'ailleurs été annulées et un score serré a de nouveau eu lieu), avec 54.5% des voix. En plus, le président du conseil général PS Jean-Louis Destans en personne se présentait et, ce qui aurait encore dû pénaliser davantage la droite, cette dernière alignait 3 sénateurs issus de la même circonscription (sur 5 circonscriptions!) et donc du même secteur géographique, dont deux élus de Bernay (l'ancien maire Joel Bourdin et le nouveau maire, Hervé Maurey). Comme quoi, les réseaux des deux sénateurs sortants se sont avérés cruciaux, encore plus forts que ceux du président du conseil général.
Le cas du Gers renforce cette analyse : la perte constante de positions à droite au niveau municipal comme cantonal (perte de Condom et de son canton, défaite d'Yves Rispat sur le sien en 2008...) n'a pas empêché le sénateur sortant Aymeri de Montesquiou d'être réélu haut la main dès le premier tour avec 52.6% des voix...alors qu'il n'avait été élu qu'avec 7 minuscules voix au second tour des élections sénatoriales de 1998 (la droite venait alors de perdre de justesse le conseil général et était encore puissante au niveau municipal).
Cela dit, la position de sortant ne peut pas non plus sauver des situations désespérées : la gauche était trop forte dans la Dordogne pour que l'UMP Dominique Mortemousque puisse être réélu en 2008.

En 2008, là où les sortants ont laissé un vide important, comme en Corrèze ou dans l'Ain, les candidats de droite ont été battus, malgré qu'une majorité des communes étaient encore de droite (la preuve, c'est que même la socialiste Bernadette Bourzai, écrasée dès le premier tour dans sa commune d'Egletons dont elle était maire depuis 1995 et ayant laissé échapper pour la gauche le canton du même nom, a été facilement élue en 2008 - même cas de figure dans l'Allier avec Mireille Schurch, celle-ci ayant été élue sénatrice PC alors même qu'elle avait perdu le siège du député communiste Pierre Goldberg en 2007 et son canton de Montluçon-Sud en 2008...).

Bref, cela montre à la fois que la succession de quelqu'un comme Jean-François Poncet dans le Lot-et-Garonne sera difficile à droite, malgré une plus forte implantation de cette dernière, et que, même en cas de perte du conseil général du Jura par la droite, les sénateurs Gilbert Barbier (DVD) et Gérard Bailly (UMP) ne sont pas forcément condamnés à subir un camouflet...Ce constat vaut cependant surtout pour l'élection au scrutin majoritaire, c'est beaucoup moins vrai pour les départements à la proportionnelle...
maxxx
 
Messages: 853
Inscription: Mar 17 Aoû 2010 20:20

Re: Pronostics

Messagede maxxx » Lun 1 Nov 2010 16:02

Je viens de penser également à une hypothèse pour le basculement à gauche du Sénat.

Comme chacun sait, Jean-Marie Bockel avait conduit en 2004 la liste PS aux sénatoriales dans son département, le Haut-Rhin : à l'époque, l'énorme division de la droite avait conduit à une égalité parfaite en termes de sièges entre gauche et droite : 2 sièges pour la liste UMP et 2 autres pour la liste PS-Verts conduite par Bockel : le rapport de forces était inespéré pour la gauche mais la droite, quand elle met en route la machine à perdre, sait réaliser des exploits : la liste de gauche unie obtenait 27.7% des voix (seule liste de gauche!) et celle de l'UMP 29.6%, 3 listes de droite obtenant en outre 13.3%, 11.5% et 10.3% (et oui, quand les hommes ne veulent pas se plier à la parité, ils multiplient les listes : c'est un cas très fréquent à droite et qui fait perdre à cette dernière de nombreuses positions : cf. le scrutin de 2001).

Seulement, les choses ont beaucoup évolué depuis 2004 : Jean-Marie Bockel a quitté le PS, a rejoint la majorité présidentielle et a créé La Gauche Moderne, micro-parti qui s'allie à toutes les élections à l'UMP-NC...De plus, Bockel a été récompensé par un maroquin au gouvernement, ce qui a entrainé son remplacement depuis 2007 par le Vert Jacques Muller, qui siège avec le groupe socialiste...
Bockel n'est pas forcément - loin de là - parmi les ministres assurés d'être reconduit dans les prochaines semaines lors du remaniement...S'il quittait le gouvernement, il aurait tout naturellement vocation à reprendre son siège de sénateur comme le Code électoral le prévoit : il siégerait probablement, comme Daniel Marsin, sénateur de Guadeloupe et qui a rejoint en 2007 La Gauche Moderne, au sein du groupe RDSE mais ferait partie, au fond, de la majorité présidentielle en appuyant probablement Larcher...parallèlement, le groupe socialiste perdrait un siège avec le départ de Muller : ça augmenterait les enchères chez Europe ecologie, car le parti voudrait naturellement compenser cette perte dans un autre département, et le seuil de sièges pour faire basculer le Sénat à gauche (de 22 à 23 sièges pour les socialistes...).

Reste à voir si Bockel sortirait sans heurts du gouvernement : un scenario à la Boutin n'est pas exclu et un éloignement de la majorité non plus : à moins que sa sortie soit calculée à travers la démonstration que je viens de faire, dans le but de consolider la majorité au Sénat (dans la logique des nominations de Jean-Claude Etienne, Michel Thiollière ou Christian Gaudin ces dernières semaines...On a prétendu il y a quelques temps que Sarkozy chercherait à perdre volontairement la majorité au Sénat pour pouvoir donner une image conservatrice de la gauche pour les présidentielles : je pense que ces dernières manœuvres montrent totalement le contraire), et que Bockel ait une contrepartie intéressante à cette mission de sauvetage de majorité en péril : par exemple, avec la nomination au gouvernement de Marielle Gallo (on a évoqué son mari, l'historien-écrivain-ancien ministre, Max, ces derniers jours, alors pourquoi pas la femme ? Il a de très bonnes relations et des entrées à l'Elysée qui lui ont quand même permis de la placer en très bonne place sur la liste Barnier en 2009) ou de Michèle Striffler (la groupie de Bockel, qui lui doit tout et qui lui rend bien), les deux eurodéputées de LGM....Ou alors une vice-présidence du Sénat ou une présidence de commission...

Je sais bien qu'un seul siège est en jeu dans ce cas, mais comme plusieurs personnes l'ont déjà remarqué sur ce forum (je pense au post de Robespierre), le combat de septembre-octobre se jouera très probablement à une infirme portion de sièges...Chaque camp compte donc ses réserves, à l'unité près
maxxx
 
Messages: 853
Inscription: Mar 17 Aoû 2010 20:20

Re: Pronostics

Messagede maxxx » Mer 24 Nov 2010 19:44

Je rebondis sur un post de Jean-Philippe d'un autre sujet : cette page parait plus appropriée pour ma réponse.

Jean-Philippe a écrit:Pour Bayrou, c'est encore pire puisqu'il n'a plus qu'une petite dizaine de parlementaires fidèles dont la plupart, sénateurs, sont directement menacés par le renouvellement de 2011.


Effectivement, les sénatoriales de 2011 seront l'occasion du renouvellement des mandats des derniers sénateurs bayrouistes qui restent au sein du groupe UC et dans ce cas, en plus, les sénateurs Modem sont pour la plupart dépendants des stratégies de l'UMP.
La plupart (si ce n'est pas la quasi-totalité) des sénateurs de l'UC élus ou réélus en 2004 ont rejoint le Nouveau centre ou Jean Arthuis, bref se positionnent au centre droit et ont rompu avec Bayrou (Morin-Desailly, Dini, Pignard, Pozzo di Borgo, Amoudry, Dubois, Merceron, Dupont - dans cette liste, parmi les mandats courant jusqu'en 2014, seul Marcel Deneux est Modem). En 2008, le Modem est resté totalement sur le carreau, en perdant 2 sièges de sénateurs, celui d'André Vallet qui ne se représentait pas dans les BDR et celui de Philippe Arnaud, largement battu en Charente...sans avoir de compensation (les listes ou candidats isolés du Modem obtenant la plupart du temps des scores anecdotiques).

Cette fois-ci, le Modem risque encore d'être fragilisé : après les municipales et les cantonales de 2008, il peut difficilement espérer conquérir de nouveaux sièges dans les départements renouvelables en partant seul (il devrait de toute façon partir seul car trop distant de la droite pour faire alliance et le PS a déjà fort à faire pour négocier avec le PC, le PG, EELV ou le PRG donc c'est niet pour le Modem).

Le dernier cercle de Bayrou va livrer en septembre 2011 son (dernier ?) combat. Avec une échelle de risques différente selon les personnalités en jeu :
- Ne se représentera pas : Didier Borotra, 74 ans, sénateur-maire de Biarritz - il ne manquera à personne au Sénat, dans la mesure où il ne se rend plus au Palais du Luxembourg depuis des années (la quasi-totalité des fonctionnaires du Sénat ne savent pas à quoi il ressemble!). Dans ce département, le Modem reste actif et pourrait rempiler au Sénat avec un autre élu, en l'occurrence l'ancien et peut être futur président du CG, Jean-Jacques Lasserre. Problème : sa stratégie d'union avec la droite au niveau local l'a quelque peu éloigné de Bayrou, même s'il reste au Modem - en cas de bon score, il pourrait emmener avec lui une de ses proches, Denise de Saint Pé, qui est une fidèle également du président du Modem : mais là encore, tout dépend de la droite, car celle-ci peut aussi jouer une stratégie intelligente (sur le papier, après évidemment, il y a les logiques d'appareil et les ambitions qui abattent ces scénarii), en favorisant l'élection de centristes plutôt qu'en jouant une logique de monopolisation : les centristes tendance Lasserre peuvent attirer plus facilement les voix décisives...
- Sont sur la sellette, avec risques élevés de chute : les franciliens Denis Badré et Jean-Jacques Jégou semblent en effet très affaiblis et sont loin d'être garantis de leur réélection, au contraire. En effet, la logique d'étiquette dans ces départements urbains est déterminante et les votes totalement prédictifs : dans les Hauts-de-Seine, le Modem ne peut compter que sur la capacité de Denis Badré à brasser large, parmi les déçus de la droite car, à l'occasion des municipales, le Modem a souvent été du côté des vaincus lors des fusions (Sèvres, Châtillon, Clamart, Colombes...) ce qui signifie peu de grands électeurs. Surtout que Denis Badré est loin d'être certain de vouloir repartir (le Modem l'encourage forcément très fortement, car sans Badré, le parti perdra son siège). Dans le Val-de-Marne, le Modem est là encore très menacé, surtout depuis que Vincennes est dans les mains du nouveau centre et que le Modem s'est mis dans l'opposition dans la plupart des communes en montant des listes autonomes et a perdu Mandres-les-Roses, avec la chute de Jean-Brice de Bary en 2008.
- Peuvent être favorisés par la droite, qui cherchera à éviter que leur siège ne tombe dans les mains de la gauche : dans cette catégorie, je pense à Jacqueline Gourault ou Jean-Marie Vanlerenberghe : des UDF historiques, qui peuvent toujours être faciles à convaincre, du moins par rapport à des gens de gauche...Dans le Loir-et-Cher, Jacqueline Gourault a son petit réseau et il se murmure que la droite ne devrait pas trop la menacer, pour éviter la dispersion et le passage à gauche de son siège ; dans ce cas, elle pourrait rendre en off l'ascenseur à un centriste, proche de l'UMP, pour la succession de Pierre Fauchon, qui, à 82 ans, ne se représentera pas...

Le Modem montera peut être voire surement des listes dans les départements à la proportionnelle mais sans réelle chance de victoire : c'est le cas dans les départements franciliens, mais la plupart des élus UDF des élections de 2004 ont été soit battus (Nicole Rivoire à Noisy-le-Sec par exemple) ou ont soit, ça concerne la grosse majorité, rejoint le Nouveau centre, le PR ou l'Alliance centriste (Vincent Delahaye à Massy, Hervé Marseille à Meudon, Laurent Lafon à Vincennes, Hervé Chevreau à Epinay, la liste de ces grands élus est bien sûr longue...).
Et au scrutin majoritaire, le Modem a très peu de chances, encore faut-il de toute façon qu'il présente des candidats dans les départements concernés (quel intérêt de présenter des candidats dans la Mayenne face aux sortants de l'ALC très implantés ? quel utilité de s'humilier un peu plus en faisant des scores anecdotiques dans les P-O, le Lot-et-Garonne, le Puy-de-Dôme ou le Loiret ?)...
maxxx
 
Messages: 853
Inscription: Mar 17 Aoû 2010 20:20

Re: Pronostics

Messagede vudeloin » Sam 8 Jan 2011 01:57

Les changements de mode de scrutin ont évidemment leur importance dans le calcul, puisque la proportionnelle à quatre sièges semble résoudre une partie des questions.

Je vous livre mes impresssions

Dans les départements de la série 2001, l'indre et Loire peut avoir trois sénateurs de gauche ( la gauche contrôlant notamment les plus grandes villes et le CG ), le tout étant de savoir si la candidate PCF aura toutes les voix des électeurs socialistes ou socialisants.
Elle est cependant très connue dans le département, étant maire de sa commune depuis plus ou moins trente ans.
L'isère devrait donner trois sièges à la gauche et deux à la droite, voire quatre sièges de gauche si la droite part en ordre un peu trop dispersé.
Le Jura est dans l'incertitude, et l'UMP " pur sucre " peut etre tentée de se débarrasser d'un élu RDSE au demeurant affaibli par la perte de sa mairie de Dole.
Dans les Landes, reconduction sans problème du PS, comme du ticket PS PRG dans le Lot, comme de la droite dans la Haute Marne ou la Haute Loire, avec dans ce cas, question sur le fait d'avoir deux UMP ou un UMP et un centriste.

Dans le Loir et Cher, pas sur que Maurice Leroy impose son ou ses candidats.
Dans la Loire, reconduction du rapport des forces actuel, sauf division de la droite qui pourrait compliquer les choses
En Loire Atlantique, trois sièges à gauche au lieu de deux, avec une inconnue sur l'élection d'un ou d'une centriste.
Dans le Loiret, le siège de Jean Pierre Sueur est perdu et la droite va faire le grand chelem.
Dans le Lot et Garonne, les deux sièges de droite directement menacés par le PS, majoritaire au CG en alliance avec les autres forces de gauche ( Ticket PS PCF possible )
vudeloin
 
Messages: 8288
Inscription: Mer 5 Jan 2011 11:39
Avertissements: 3

Re: Pronostics

Messagede vudeloin » Sam 8 Jan 2011 02:06

En Lozère, la position de la droite semble solide mais qui sait ?
Dans le Maine et Loire, le passage à quatre élus sauve d'office le siège du PS qui a assez de voix pour obtenir un élu mais sans doute pas assez pour aller en chercher un second. promis à l'UMP . le sénateur centriste ayant été nommé administrateur des TAAF, les trois sièges risquent de filer pour l'UMP.
Dans la Manche, le siège PS est perdu et la droite devrait retrouver son hégémonie
Dans la Marne, la gauche a progressé mais insuffisamment pour gagner le moindre siège, avec une explication à venir entre UMP et centristes
En Mayenne, les deux centristes tiennent de toute manière le bon bout.
En Meurthe et Moselle, a priori reconduction des forces actuelles, mais la droite, si elle se divise, peut laisser un siège à une gauche de plus en plus présente au conseil général
Dans la Meuse, fin de partie prévisible pour Claude Biwer, sans garantie d'avoir un nouveau centriste au Sénat pour le remplacer.
Dans le Morbihan, la gauche devrait etre en tête au premier tour, s"il y a une liste UMP et une liste centriste, mais on ne sait pas ce que cela peut donner au second tour.
En Moselle, pas sur que la droite refasse le sketch de 2001 ( sept listes pour cinq sièges ! ) mais elle sera de toute manière divisée, ne serait ce que parce que Masson veut y aller tout seul.
Dans la Nièvre, reconduction sans problème des socialistes
Dans le Nord, la gauche devrait gagner au moins un siège, avec une interrogation sur la répartition et notamment la reconduction des deux PCF, même s'ils ont toujours eu des voix au delà de leur contingent électoral supposé.
vudeloin
 
Messages: 8288
Inscription: Mer 5 Jan 2011 11:39
Avertissements: 3

PrécédenteSuivante

Retourner vers Élections sénatoriales de 2011

Vidéos

Découvrez notre sélection de vidéos en lien avec l'actualité.

Voir toutes les vidéos

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité