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Les sénatoriales en Seine Saint-Denis

Forum de discussion dédié aux élections sénatoriales de septembre 2011 et au renouvellement pour la première fois d'une moitié du Sénat français.

Re: Les sénatoriales en Seine Saint-Denis

Messagede maxxx » Mar 14 Déc 2010 13:32

BeN a écrit: J’entends les remarques de Maxxx, mais les très bons scores, les résultats « stratosphériques » et tout ça, ne suffiront pas, face à une victoire de la gauche en 2012. Souvenons-nous de l’histoire d’un fief qui a failli vaciller dans ce même département : la circonscription de François ASENSI. Tout député depuis 1981 qu’il était, tout Maire de Tremblay en France entouré de communes au Parti Communiste fort, tout médiatique et bien implanté qu’il soit, il a quand même failli perdre son siège de député, face à la Maire UMP de la commune voisine. Au 1er tour de 2002, la Droite au sens large, en scores cumulés atteignait 14 630 voix, la gauche à peine 1 400 voix de plus.


Très bonne initiative d'avoir resitué notre débat dans le topic correspondant.

Je persiste dans mes arguments développés précedemment. Je ne vois absolument pas l'intérêt de JC Lagarde de partir pour le Sénat, et tu tires un peu trop vite la conclusion qu'il serait forcément battu par la gauche dans sa circonscription : qui dit victoire de la gauche en 2012 (ce qui n'est pas encore fait d'ailleurs), ne dit pas forcément que la droite subira un effondrement total du type 93 à l'envers : les ciseaux du redécoupage sont passés par là, certaines circonscriptions ont été blindées pour éviter cela, et franchement, sur une circonscription qui va contenir 3 villes, on aura Drancy, Le Bourget et Bobigny : les deux premières voteront Lagarde et la dernière votera pour le PC (ou le PS s'il finit devant au premier tour) mais le rapport de force sera probablement très favorable à Lagarde : il a gagné 9.5 points entre le second tour de 2002 et celui de 2007, dans des contextes totalement différents (le second tour de 2007 avait quand même vu un sacré sursaut de la gauche...). A moins qu'il ne crée des polémiques dans sa ville ou qu'il mette en place une série de projets municipaux impopulaires, je ne vois pas ses administrés le lâcher de si tôt.

Des scrutins législatifs dans des circonscriptions ne reposant principalement que sur une, deux ou trois grandes villes ou avec une ville dominante ne suivent pas forcément les tendances nationales quand le député ou le challenger est un maire populaire dans sa ville ou qu'il parvient à faire le plein des voix dans sa commune quand celle-ci est associée à une autre grosse commune : je note les exemples de Nicolas Dupont-Aignan en 1997 ou de Michel Delebarre en 2002.

Pour rebondir sur ta citation que je souhaite ici commenter, c'est un peu fort de café de dire que la circonscription de François Asensi a "vacillé" en 2002 : quand un député est réélu au second tour avec 57.1% des voix dans un contexte de vague bleue, je ne vois pas en quoi on peut analyser cela comme une circonscription qui a failli tomber...1400 voix d'écart certes dans ton décompte, mais 1400 voix ne caractérisent déjà pas un scrutin très serré et ce ne sont que des résultats de premier tour : franchement, considérer que tous les électeurs du FN votent ensuite UMP est trop schématique et faux. On sait qu'il y a plusieurs types d'électeurs du FN : ceux qui votent FN en Seine-Saint-Denis sont loin d'être les mêmes que ceux qui soutiennent l'extrême droite à Nice...En Seine-Saint-Denis, ce sont des électeurs des couches les plus précarisées, comme en Lorraine, dans le Pas-de-Calais ou à Oyonnax par exemple, c'est-à-dire des personnes qui ne se reportent pas en totalité, loin de là, sur la droite, car ce sont d'anciens électeurs du PC.
Bref, François Asensi n'a jamais été menacé en 2002 : Martine Valleton n'était pas encore assez implantée à Villepinte - elle a d'ailleurs fait mieux en 2007 avec 43.75% des voix contre 42.88% en 2002, mais elle a de toute façon perdu sa ville en 2008.
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Re: Les sénatoriales en Seine Saint-Denis

Messagede Zimmer » Sam 8 Jan 2011 09:30

BeN a écrit:Pour le PS, l’accord avec les Verts se maintiendra et Dominique Voynet devrait être reconduite sans problème


On le savait déjà mais c'est désormais officiel, Dominique Voynet ne sera pas candidate au renouvellement de son mandat de sénatrice.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/01/08/97001-20110108FILWWW00345-voynet-quittera-le-senat-en-septembre.php
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Re: Les sénatoriales en Seine Saint-Denis

Messagede pierrot » Sam 8 Jan 2011 09:52

Voilà qui est plus cohérent avec les statuts d'EE-LV vis à vis du cumul. Maire d'une ville de 100 000 habitants et parlementaire, ça faisait beaucoup aux yeux de bien des membres du parti écologiste.
Cependant, l'argument selon lequel en cas de départ de ce siège "en cours de mandat, il revenait à un socialiste, il y avait déjà suffisamment peu de Verts..." peut s'entendre.
Maintenant, que va faire Noël Mamère ? Cet autre cumulard contesté dans les rangs verts s'appuyait depuis 2008 sur l'exemple de sa condisciple de Seine Saint Denis pour justifier sa propre situation de député-maire (Pour info, sa suppléante Naïma Charaï est PS.)
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Re: Les sénatoriales en Seine Saint-Denis

Messagede vudeloin » Sam 8 Jan 2011 12:49

Sur les messages précédents, pas de commentaires particuliers, sinon que le rapport des forces est effectivement autour de deux tiers un tiers entre gauche ( au sens large ) et droite et centre de l'autre côté.

Il est même, selon mes estimations ( avec le problème des nombreux électeurs complémentaires ) encore légèrement supérieur aux deux tiers pour la gauche, malgré le sketch noiséen.

Le tout, ensuite, est de savoir, comment les choses évoluent, puisqu'il faut compter chaque voix ou à peu près dans chaque ville.

Et le fait est que les centristes n'ont pas d'élu dans le département alors qu'ils gèrent les plus importantes villes de " droite " ( Drancy, Epinay sur Seine, Noisy le Sec ), l'UMP étant le plus souvent implantée dans les villes sous les 30 000 habitants.
Une lsite d'union avec l'UMP est inconcevable, parce que ni Demuynck ni Dallier ne veulent lâcher le morceau et que tout candidat centriste se retrouve donc rejeté en 3e position, c'est à dire la place non éligible.
Je pense donc que le schéma de 2004 risque de se reproduire, d'autant qu'en réalité, il intéresse l'UMP ( ou disons les ex RPR ) qui ont, depuis 1995, trouvé ce moyen pour se garder les deux sièges du département et exclure les centristes du partage des élus.

Le problème, c'est que les voix ainsi " stérilisées " risquent de finir par coûter le cinquième élu, plutôt promis à la liste PS Verts sur le coup.

Dernier point : dans les villes de gauche, on a parfois des surprises sur le vote des élus d'opposition aux élections sénatoriales, même en Ile de France
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Re: Les sénatoriales en Seine Saint-Denis

Messagede vudeloin » Sam 8 Jan 2011 13:06

Pour faciliter l'appréhension du scrutin et la question des délégués complémentaires, reportons nous au recensement officiel des populations.

Aubervilliers ( 49 élus ) va désigner 44 ou 45 délégués supplémentaires ; Aulnay sous Bois ( 53 élus ) 52 ou 53 ; Bagnolet 4, le Blanc Mesnil 21, Bobigny 18, Bondy 23 ou 24, La Courneuve 6 ou 7, Livry Gargan 11 ou 12 , Montreuil 72 ou 73 ( le conseil ne compte plus un seul élu de droite ), Neuilly sur Marne 3, Noisy le Grand 33 ou 34, Pantin 23, Saint Denis 73 ou 74 ( la ville est devenue la 3e commune d'ile de France pour la population ), Saint Ouen 15 ou 16, Sevran 20 ou 21, Stains 4, Tremblay 5 et Villepinte 5 ou 6.

Soit au moins 432 délégués complémentaires pour toutes ces communes gérées par la gauche.

Drancy va gagner 36 ou 37 délégués de plus, Epinay 22 ou 23, Noisy 8 ou 9, soit 66 de plus au moins dans les viles Nouveau Centre

Gagny va désigner 8 ou 9 délégués de plus, Rosny 10 ou 11, soit 18 à 20 délégués de plus dans les villes UMP.

Le principe est connu : en règle générale, les trois quarts de ces délégués complémentaires ( le nombre sera arrêté par le Préfet dans l'arrêté de convocation des conseils municipaux ) retombent du coté de la majorité municipale.

C'est à dire que la gauche disposer d'une large avance dans cet électorat, notamment quand l'on ne compte aucun élu de droite au cosneil municipal de Montreuil ou cinq élus d'opposition dans celui de Saint Denis, avec deux centristes et trois UMP ou assimilés...
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Re: Les sénatoriales en Seine Saint-Denis

Messagede BeN » Ven 14 Jan 2011 11:00

Quelques modifications par rapport à ce que j'ai pu écrire précédemment.

Actuellement, dans le département qui devrait pourtant, bruisser principalement de la campagne des cantonales, on parle sénatoriales.

Il est maintenant quasi sûr que le Nouveau Centre veut compter dans cette future élection. On peut même désormais penser qu’une liste purement Nouveau Centre va voir le jour, avec en chef de file pour tirer la victoire d’un siège à la Haute Assemblée, la personne de Vincent CAPO-CANELLAS.

Le Maire du Bourget, qui ne dit mot bien sûr, marque actuellement de sa présence, le mois de janvier et ses traditionnels vœux de nouvelle année, dans toutes les communes (de droite) du département.

Fort de ses 5 villes (Drancy, Le Bourget, Epinay, Vaujours et Noisy le sec) avec l’appoint d’un peu moins de 200 grands électeurs, le siège paraît déjà acquis.

Aussi, il restera en gros 300 voix pour faire élire un deuxième sénateur de droite. Qui dès lors des deux sortants : DALLIER ou DEMUYNCK va l’emporter ?

Les investitures et donc les exfiltrations vont très certainement venir de la Présidence du sénat, voire de l’Elysée.

Très logiquement, au vu du profil, du travail fourni, et de l’aura auprès des élus de droite du département, ce serait Philippe DALLIER qui obtiendrait investiture, première place et sans doute le second siège. Quant au sénateur Maire de Neuilly Plaisance, on peut imaginer qu’un sort à la Pierre BEDIER va lui être proposé, en assurant une mission de plus de 6 mois, confiée par un Ministre type HORTEFEUX, sur un sujet Sécurité qu’il aime bien.

Ainsi, il y aura 4 sièges restant pour la gauche.

Les socialistes s’étant entendus avec EELV, c’est Gilbert ROGER, Maire de Bondy qui va accéder – en tant que chef de file – au Parlement. Il sera suivi par Aline ARCHIMBAUD, Adjointe verte de Pantin, qui a-t-on appris récemment, va remplacer Dominique VOYNET à la Haute Assemblée.

Du fait des victoires socialistes aux dernières municipales, sur le dos des communistes (Pierrefitte et Aubervilliers) ou de la droite (Aulnay sous bois), le troisième siège va revenir au médiatique Maire de Clichy sous bois, Claude DILLAIN, socialiste et actuellement candidat au cantonale.

Enfin, je prédis l’obtention du dernier siège aux communistes, en la personne sortante de Eliane ASSASSI.

Afin, de terminer cette petite frénésie imaginative, tout cela aurait pour conséquences des changements à la marge de l’assemblée départementale. Celle-ci verrait arriver des suppléantes pour remplacer Vincent CAPO-CANELLAS, Gilbert ROGER, éventuellement Claude DILLAIN, en cas de victoire dans le canton du Raincy ; tous ceux-là étant frappés par le cumul des mandats. En bref : Elisa CARCILLO (adjointe UMP au Maire de Drancy) pour le canton du Bourget, Agnès DLUGOKECKI (EELV), Conseillère municipale déléguée aux Espaces verts pour Bondy Sud-Est et sans doute une élue verte choisie par Claude DILLAIN. Dans tous les cas, une heureuse féminisation du Conseil Général de Seine Saint-Denis !
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Re: Les sénatoriales en Seine Saint-Denis

Messagede vudeloin » Ven 14 Jan 2011 12:26

Beaucoup de frénésie ou beaucoup d’imagination, ou les deux en même temps, je ne sais pas trop…
Bon, faisons le point.
VOYNET ne se représente au Sénat ( où l’on pourra regretter la qualité de sa syntaxe et de son expression ), peut être bien parce qu’elle pense pouvoir revenir au Palais Bourbon où elle représenta quelques jours le Jura en 1997, en allant chercher la circonscription de Montreuil en 2012, toujours détenue par son ennemi intime, le député apparenté communiste Jean Pierre BRARD.

Regardons un peu à droite et au centre.

Il y a six sièges en Seine Saint Denis et plus de 2 000 grands électeurs.
En clair, le quotient se situe aux alentours de 350 voix pour un élu et, de ce point de vue, je ne vois encore, malgré les mouvements divers, que la liste PS – Verts et la liste PCF pour dépasser ce seuil d’office au premier partage.
Selon mes estimations ( assez proches de celles de l’ami Salvat ), la gauche pèse, malgré le sketch noiséen, 1 330 voix environ dans le collège des délégués municipaux ( et cela ne s’arrange pas avec les parlementaires, conseillers généraux et régionaux ) et la droite et le centre 670.

En 2004, dernière consultation, droite et extrême droite avaient recueilli 758 suffrages, et les différentes listes de gauche 1 145.

On est donc sur un profil assez nettement différent ( moins 80 à 90 votes d’un côté, près de 200 votes de plus de l’autre ).

Le centre, au sens large du terme – si l’on peut m’excuser ce paradoxe – détient les plus importantes mairies gérées par l’opposition départementale ( Epinay, Drancy, Noisy le Sec ).

Mais tous les conseillers municipaux de ces villes ne sont pas centristes ( il leur arrive même d’être candidat ou candidate UMP ) et l’on ne peut, par conséquent, accorder d’office les 230 suffrages que représentent les municipalités centristes du département à l’actif d’une liste centriste.

Je vois mal, pour donner un exemple précis, Olivier DELEU, chef de file de l’UMP à Noisy le Sec – et chargé de mission auprès du Président de Voies Navigables de France, si je ne m’abuse – voter sans état d’âme pour un sénateur centriste, maire du Bourget.
Surtout quand son épouse, après avoir longtemps servi d’assistante parlementaire à Philippe MARINI, rapporteur général du Budget au Sénat, travaille aujourd’hui chez LAGARDE, mais à Bercy…

Et la même remarque vaut pour Brigitte ESPINASSE ou Thierry KONIECZNY à Epinay sur Seine…

Se pose ensuite la question suivante : l’UMP va-t-elle vouloir perdre son second siège, en ouvrant la place aux centristes ?

Scénario peu vraisemblable surtout que quelques uns des enjeux du scrutin de septembre 2011 dépassent les limites de la Seine Saint Denis et que chaque voix comptera quand il s’agira d’élire, le 1er octobre, le Président du Sénat…

En 1995, l’UMP avait initié, dans le département, le coup de la liste dissidente.

Il y avait une liste officielle, menée par feu Robert CALMEJANE, Maire de Villemomble et bref député ( entre 68 et 73 ) du département, avec Ernest CARTIGNY, conseiller municipal d’Aubervilliers et Vice Président RDSE de droite du Sénat et une liste dissidente menée par Christian DEMUNYCK, Maire de Neuilly Plaisance et alors député.
Le RPR avait, intelligemment, si l’on peut dire, réparti ses voix sur les deux listes et le sortant centriste avait été remplacé avantageusement par un dissident qui avait bien entendu réintégré aussi sec le groupe parlementaire.

Nous avions en effet eu 668 votes pour la liste PCF, 469 pour la liste PS, 356 pour la liste officielle d’union RPR – UDF et 257 pour la liste dissidente.

Le tout sur un ensemble de 1 928 suffrages, notamment impacté par la présence d’une liste du Front National, pour lequel le scrutin de 1995 avait constitué le pic d’influence aux élections locales dans le département.

En résumé, sachant que la droite ne pouvait obtenir que deux des six sièges, le RPR avait donc joué au « billard à trois bandes « pour se les réserver.

Pour mémoire, encore, je rappellerai qu’à la surprise de quelques uns, René MONORY s’était retrouvé rejeté du « plateau « de la Présidence du Sénat et qu’il avait remplacé, une semaine après les sénatoriales, par Christian PONCELET.

Tout cela pour dire que l’UMP, largement contrôlée par les ex RPR dans le département, ne me semble pas désireuse de faire une place au Centre.

Et que le vieux proverbe du ‘ » jamais deux sans trois « va se mettre en œuvre, et que deux listes UMP risquent de voir le jour face à la liste centriste.

Ce jeu audacieux risque toutefois de se confronter à un autre danger : celui de voir la gauche aller quérir un cinquième élu…

Ceci dit, peut être que cette perspective est déjà intégrée dans la tête des élus UMP, ce qui justifierait d’autant d’aller devant les électeurs avec deux listes différentes, histoire de ratisser large et, au besoin, d’éviter ce que l’on voit quelquefois dans certaines villes de gauche de la banlieue, c'est-à-dire un vote à gauche des élus d’opposition lors des sénatoriales.

Deux trois autres points, au passage, dans cette note un peu longue, j’en conviens.

Un, il n’a jamais été établi que les électeurs FN de Seine Saint Denis aient été d’anciens électeurs communistes.
Un examen plus attentif de certaines données locales – quand on descend au niveau du bureau de vote, en particulier – montre que le FN a, dans ses années de splendeur électorale, souvent tiré parti de la faiblesse organique de la droite ( voir les municipales de 1995 à Saint Denis où la droite classique, n’ayant aucune chance d’être élue dans une ville de ce type, arrive à se présenter sur deux listes concurrentes ! ), et notamment de la trame trop légère de ses réseaux et que ses points forts ont souvent été les quartiers plutôt conservateurs ( à l’échelle de certaines villes, c’est quand la droite dépasse les 35 % ) des mêmes localités.

L’abstention n’arrangeant rien, le résultat peut être spectaculaire.

J’avais ainsi noté, en lisant la presse locale, que les bureaux de vote de la Plaine Saint Denis ( avant l’opération de requalification menée à compter de la réalisation du Stade de France ) pouvaient accorder jusqu’au tiers des suffrages aux candidats frontistes.

Mais ils votaient en proportion moindre que les autres quartiers de la ville de Saint Denis ( déjà pas toujours flamboyants de ce côté ci ) et n’avaient jamais constitué de « bastions « du vote communiste.

Le débat reste ouvert mais la force du FN a aussi été de disposer d’un réseau de sections et de militants organisés, un temps, sur ce département.

En 2008, tout cela a disparu, puisque le Front n’a présenté aucune liste aux municipales.

Deux, la population séquano dionysienne est extrêmement changeante et la permanence des résultats électoraux est donc une donnée assez peu nettement établie.

Les renouvellements de population sont constants : on arrive jeune fonctionnaire de province et on est nommé en banlieue ou à Paris, mais c’est dans le 93 qu’on vous attribue votre premier logement ; on est ancien habitant d’un taudis parisien et l’on trouve enfin un logement social par le 1 % patronal, mais c’est à Saint Denis, Bondy ou Aulnay sous Bois, et caetera.

De fait, chaque élection est un nouveau combat pour chaque parti politique qui ne peut compter que sur ses propres forces du moment donné pour rassembler un électorat le dimanche du vote.

Chaque force a un socle de voix, plus ou moins conséquent, et elle cherche donc, à chaque fois, à le bonifier de quelques « nouveaux « électeurs…

Trois, sur la féminisation du Conseil général, je crois qu’elle n’est pas absente aujourd’hui, pour peu que je me souvienne, pas plus que la diversité ( horrible concept ), puisque le conseiller de Stains s’appelle Azzedine Taibi, celui de Saint Denis Nord Est Bally Bagayoko, celle de Saint Denis Nord Ouest Florence Haye et j’en passe…
J’allais oublier Abdel Sadi à Bobigny ou Evelyne Yonnet à Aubervilliers…

Quatrième et dernier point, j’ai indiqué plus haut que la gauche était, finalement, plus forte aujourd’hui qu’en 2004.

Mais elle est aussi plus diverse, avec une relative augmentation des élus et des voix de EELV, mais aussi un nombre croissant d’élus de gauche sans étiquette affichée.

Et comme le PS , le PCF et les Verts sont traversés de courants divers, bon courage à celui qui peut dire exactement comment les voix se répartiront, même si je pense que la liste PS devrait accroître l’écart avec la liste PCF.
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Re: Les sénatoriales en Seine Saint-Denis

Messagede Sommar » Sam 15 Jan 2011 23:08

Un, il n’a jamais été établi que les électeurs FN de Seine Saint Denis aient été d’anciens électeurs communistes.
Un examen plus attentif de certaines données locales – quand on descend au niveau du bureau de vote, en particulier – montre que le FN a, dans ses années de splendeur électorale, souvent tiré parti de la faiblesse organique de la droite ( voir les municipales de 1995 à Saint Denis où la droite classique, n’ayant aucune chance d’être élue dans une ville de ce type, arrive à se présenter sur deux listes concurrentes ! ), et notamment de la trame trop légère de ses réseaux et que ses points forts ont souvent été les quartiers plutôt conservateurs ( à l’échelle de certaines villes, c’est quand la droite dépasse les 35 % ) des mêmes localités.

L’abstention n’arrangeant rien, le résultat peut être spectaculaire.

J’avais ainsi noté, en lisant la presse locale, que les bureaux de vote de la Plaine Saint Denis ( avant l’opération de requalification menée à compter de la réalisation du Stade de France ) pouvaient accorder jusqu’au tiers des suffrages aux candidats frontistes.

Mais ils votaient en proportion moindre que les autres quartiers de la ville de Saint Denis ( déjà pas toujours flamboyants de ce côté ci ) et n’avaient jamais constitué de « bastions « du vote communiste.


Je vais y ajouter quelques explications:

Premièrement, il suffit de regarder où le FN a fait ses meilleurs résultats à la présidentielle de 1995, c'est à Coubron et Vaujours, deux territoires qui ne sont certainement pas des zones de prédilection du parti communiste. Le FN fait aussi des scores élevés à Montfermeil, Aulnay, Livry-Gargan et Drancy (et encore). Ces territoires ont un point commun, ils sont ou comportent une part importante de zones pavillonnaires. Quand on rejoint de villes comme Bobigny qui comportent davantage de grand ensembles, le vote FN y est moins important, nous voyons très vite à priori quel type de population vote FN...

Deuxièmement, quand on analyse l'évolution des suffrages exprimés à gauche et à droite entre 1981 et 1995, il y a deux éléments qui ressortent

1- Aux second tours de l'élection, la gauche perd entre 1981 et 1995 près de 130 000 voix quand la droite n'en gagne même pas 10 000.

2- Même en y ajoutant fictivement les votes FN, on ne compense pas toutes les pertes des suffrages de gauche, ce qui signifie que le déclin des votes de gauche est davantage corrélé à la montée de l'abstention qui de celle du FN.

J'espère m'être bien expliqué et d'avoir été obligé de sortir du sujet.
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Re: Les sénatoriales en Seine Saint-Denis

Messagede vudeloin » Dim 16 Jan 2011 00:26

Un éclairage intéressant, Sommar, soit dit en passant, et qui montre qu'il ne faut pas nécessairement prendre pour argent comptant un certain nombre d'assertions un peu largement répandues dans la presse.
N'oublions pas que la première ville où le FN a compté aux municipales, c'est Dreux qui n'a jamais eu de maire communiste, sauf si ma mémoire me flanche encore...

On pourrait faire la même analyse pour Marseille, où la force du FN dans les quartiers Nord se nourrit de la quasi absence de la droite classique, tandis que des quartiers plus aisés de la ville votent aussi nettement pour le FN. Quand on voit que le Front fait plus de voix du coté du Pharo ou sur la corniche Kennedy que dans le Font Vert ou au Plan d'Aou, on voit la base de cet électorat..

Faut peut être aller revoir " la Noce chez les petits bourgeois " de Brecht...

Enfin, dernière explication, qui vaut ce qu'elle vaut.
Le corps électoral de villes de banlieue comme celles du 93 comporte une part croissante d'électeurs d'origiines fort diverses, au plan des nationalités.
Dans une ville comme Saint Denis ( j'avais obtenu ces éléments ), 28 % du corps électoral des présidentielles ne sont pas nés en métropole et l'on relevait ainsi 100 origines nationales différentes.
Le jour dit, quand un électorat de cette nature vote, on peut comprendre que le FN ne fasse pas forcément un carton au sein de l'électorat local.
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Re: Les sénatoriales en Seine Saint-Denis

Messagede Zimmer » Sam 22 Jan 2011 23:33

BeN a écrit:Il sera suivi par Aline ARCHIMBAUD, Adjointe verte de Pantin, qui a-t-on appris récemment, va remplacer Dominique VOYNET à la Haute Assemblée.


Aline Archimbaud est également ancienne députée européenne. Son époux, Jacques Archimbaud, est directeur de cabinet de Voynet à la mairie de Montreuil, depuis les élections municipales de mars 2008.
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