de pba » Mer 14 Sep 2011 08:53
Cher Fabrice,
je n'oublie rien, mais, qu'entendez-vous par la représentation des territoires ?J'espère que vous n'entendez pas, par là , justifier toutes les anomalies démocratiques de représentativité du collège électoral et du nombre de sénateurs par départements !
C'est tellement flagrant, touts ces anomalies, c'esr tellement flagrant cette absence de volonté d'y remédier.
je vous cite à nouveau l'estrait de ce j'ai écrit sur un blog que j'ai :
"53 % des délégués sont issus de communes de moins de 1 500 habitants alors que celles-ci ne représentent que 33 % de la population française. Les cités de plus de 100 000 habitants, elles, dépêchent au sein du collège électoral sénatorial 7 % de délégués, quand elles regroupent plus de 15 % des Français. Les élus issus des conseils généraux et régionaux n'en représentent qu'à peine 4 %.
Cette surreprésentation des petites communes s’explique par un nombre de conseillers municipaux non proportionnels à la population :exemple Marnes la Coquette choisit 5 délégués sénatoriaux pour 1700 habitants (1 pour 340 habitants), Ville d’Avray ses 33 conseillers municipaux pour 11 200 habitants (1 pour 340 habitants), Chaville ses 33 conseillers municipaux pour 18 600 habitants (1 pour 563 habitants), Asnières ses 49 conseillers +51 délégués supplémentaires soit 100 délégués totaux pour 82 000 habitants (1 pour 820) etc.…
Ceci se passe dans toute la France ….
Cette surreprésentation donne un collège électoral non-représentatif politiquement du fait que le mode de scrutin avantage le camp conservateur :
-pour les communes de moins de 3 500 habitants, les conseillers sont élus au scrutin uninominal qui renforce les majorités (de droite généralement) et ne donnent qu’une part infime aux oppositions de gauche. Or on a vu leur surreprésentation dans le collège électoral
-pour les communes de plus de 3 500 habitants, le scrutin est proportionnel avec prime majoritaire de 50% (en pratique toutes les majorités municipales sont d’au moins 75%des sièges). Le nombre de conseillers n’étant pas proportionnel à la population des communes, cette prime majoritaire avantage globalement là -aussi le camp conservateur.
Ainsi pour les Hauts de seine, sur le total de 1382 conseillers municipaux, 691 ont été élus avec la prime majoritaire (517 à droite et au centre-174 à gauche soit 75%/25%) et pour les 691 élus à la proportionnelle, 418 sont à droite ou au centre (60%) contre273 (40%) à gauche.
Le mode de scrutin avantage aussi le camp conservateur :
Alors que la gauche gère 60% des départements et 60% des villes de plus de 3 500 habitants, elle n’obtient que 45% des sénateurs sensés les représenter !!
Le nombre de sénateur est insuffisamment mis à jour selon les évolutions de population et avantage, là aussi le camp conservateur .
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Quelques exemples édifiants : avec 1,5 millions d’habitants, la Seine-Saint-Denis désigne 6 sénateurs, les Hauts de seine 7 et les Français de l’étranger 12 ; Paris a 12 sénateurs avec 2.1 millions d’habitants et le Nord 11 avec 2.5millions etc.…
Les Français ne s’y trompent d’ailleurs pas : selon une enquête de l'IFOP publiée deux semaines avant les sénatoriales 2008, 61% des Français jugeaient que le Sénat joue un rôle politique important dans la politique en France. 67% le trouvent utile à l'élaboration des lois, 61% utile à l'équilibre des pouvoirs (avec toutefois un clivage gauche/droite de 55/69%), mais seulement 28% le jugent représentatif de la population "
J'ajouterais aussi, que si le Sénat veut représenter les territoires, il ne peut pas intégrer si peu dans son collège électoral les représentants des conseils généraux et régionaux, territoriaux demain!Tous ceux-ci ne représentent que moins de 5% du collège sénatorial
Pour terminer, je citerai ce que disais le rapport Balladur sur la modernisation des institutions (2007-2008 ) :
« il n’est pas douteux que le régime électoral applicable au
fonctionnement [du collège sénatorial] favorise à l’excès la représentation des zones faiblement peuplées, au détriment des zones urbaines ». Le rapport préconise en conséquence « que soit affecté à chacune des collectivités territoriales
dont les représentants concourent à la désignation un nombre de délégués déterminé de telle manière que soit garantie une représentation équilibrée de chacune d’elles en fonction de sa population. Ainsi serait assuré un meilleur équilibre dans la représentation des populations. Quelle que soit la mission de représentation des collectivités territoriales assignée au Sénat par la Constitution, les zones peu peuplées ne peuvent pas être représentées au détriment de celles qui le sont davantage ». Il proposait explicitement que l’article 24 de la Constitution soit modifié « de telle sorte qu’y apparaisse clairement le critère de proportionnalité de la population ». C’est pourquoi il a proposé que le Sénat assure la représentation des collectivités territoriales « en fonction de leur population »